Votre grand-mère l’avait élue “star de la cuisine”. Quant à vous : vous ne savez pas trop ce qui passe à l’intérieur : c’est hermétique, c’est sécurisé, ça se met à siffler intempestivement comme une petite locomotive à vapeur, et, lorsque l’on baisse alors le feu, elle chuchote. Vous n’arrivez pas très bien à déchiffrer ce qu’elle murmure alors qu’elle a l’air d’en avoir des choses à vous dire ! Il est temps d’apprivoiser cet incontournable de la cuisine saine et savoureuse. C’est l’objectif que nourrit cet article, en vous expliquant, d’une part, le fonctionnement de cet incontournable de la cuisine. Vous y trouverez, d’autre part, le mode d’emploi standard de toute cocotte-minute.
Fonctionnement d'une cocotte-minute
Saviez-vous que de nombreuses personnes manient la cocotte-minute avec une certaine crainte ? Certains vont même jusqu’à éviter de recourir à son utilisation. Quel dommage quand on connait tous les avantages et bienfaits du type de cuisson qu’elle permet ! C’est l’une des raisons pour lesquelles, il est intéressant de s’arrêter, le temps de quelques lignes, sur son fonctionnement. Il s’agit d’un fonctionnement plutôt simple et très sécuritaire.
Ce qui différencie la cocotte comme la Clipso Seb d’une casserole traditionnelle, c’est son couvercle spécifique qui permet une fermeture hermétique. Cette fermeture empêche la vapeur de s’échapper. Celle-ci résulte de l’ébullition de l’eau à l’intérieur de la cocotte. La vapeur qui s’accumule alors à l’intérieur fait augmenter la température de cuisson jusqu’à 120°C. Cette température, plus élevée des 100°C suffisants dans des conditions normales, permet de réduire considérablement le temps de cuisson des aliments.
Le saviez-vous ?
On a tendance à croire, que pour accélérer la cuisson, il suffit d’augmenter la flamme. En réalité, quelle que soit l’intensité de la flamme, la température de l’eau (et des aliments) ne dépasse jamais 100 °C, température à laquelle les liquides passent de l’état liquide à l’état gazeux. Vous vous en souvenez, de ces fameux cours de chimie ? Cependant, ce point de passage de l’état liquide à l’état gazeux (qui est de 100°C dans des conditions normales) dépend de la pression et de la température.
Avez-vous déjà cuit des pâtes en haute montagne ? N’avez-vous pas remarqué que l’eau bouillait plus vite ? Faites-en l’expérience la prochaine fois : amenez un thermomètre de cuisine, et mesurez la température de l’eau bouillante à 2000 mètres. Vous serez peut-être étonné de voir que le point d’ébullition est inférieur à ce que vous a toujours dit votre “cher prof de chimie” ! Ceci est dû à la pression atmosphérique qui est plus basse.
Dans la casserole à pression, c’est le contraire qui se passe. À l’intérieur, la vapeur qui dérive de la cuisson y est coincée, la pression y est plus élevée, et le point d’ébullition de l’eau y est donc lui aussi plus élevé. Cela permet aux aliments d’atteindre des températures plus élevées et de cuire plus vite ! Et le tour est simplement joué !
Comment cuisiner avec une cocotte-minute ?
Rien de plus simple que de cuisiner à la cocotte-minute. Pour réussir la cuisson des aliments, suivez le guide :
Petite précaution avant de commencer : changez-vous régulièrement le joint de votre cocotte ? Si, pendant la cuisson, vous voyez de l’eau qui s’échappe du couvercle : changez de joint, votre cocotte n’est plus étanche !
Avant d’introduire des aliments dans la cocotte, versez la quantité de liquide adéquate. Celle-ci dépend de l’aliment à cuire et varie entre un minimum de 250 ml jusqu’à un maximum des ⅔ de la hauteur de la cocotte. Nota bene : Veillez à ne pas aller outre le niveau maximum autorisé. Celui-ci est généralement marqué à l’intérieur de la cocotte. De même, évitez de trop remplir la cocotte d’aliments afin qu’ils n’ obstruent pas la soupape de sécurité.
Refermez hermétiquement la cocotte, avec son couvercle, en suivant les indications ad-hoc renseignées dans le mode d’emploi. Placez la cocotte sur le feu, à feu fort. Après quelques minutes, la soupape commencera son fameux “chuchotement”, et la vapeur commencera à sortir. À partir de ce moment, la cuisson commence. Baissez alors graduellement la flamme jusqu’à feu doux, et commencez à calculer le temps de cuisson. Pour que la cuisson continue de manière optimale, il suffit d’entretenir la pression atteinte à l’intérieur de la cocotte.
Lorsque le temps de cuisson s’est écoulé, éteignez le feu, et faites descendre la pression en ouvrant la soupape. Attention à n’ouvrir le couvercle que lorsque toute la vapeur est évacuée, c’est -à-dire : quand plus rien ne s’échappe de la soupape. Rappelez-vous que tant que la soupape est fermée, la cuisson continue. Attention aux risques de brûlure : le jet de vapeur lorsque vous ouvrez la soupape peut vous brûler. De même, attention lorsque vous enlevez le couvercle : le couvercle est très chaud, l’intérieur de la cocotte également, ainsi que les gouttes qui s’écoulent de dessous le couvercle.
Vérification du bon fonctionnement de votre autocuiseur Seb
Pour les personnes impressionnées par les cocottes : ne vous en faites pas ! Afin de vous assurer du bon fonctionnement de votre autocuiseur Seb, il convient de contrôler plusieurs éléments du couvercle. Si lors de votre contrôle vous remarquez des problèmes ou de anomalies, nous vous conseillons de rapprocher d’un centre service agréé qui pourra réparer votre appareil.
Matériel nécessaire : - Un tournevis fin
Procédure : Pour contrôler le bon fonctionnement d'un autocuiseur Seb il convient de vérifier trois points:
- La soupape de sécurité
- La base de la soupape tournante
- L’axe de sécurité
Commencez par vérifier la soupape de sécurité. Celle-ci ne doit pas être bloquée. Pour cela fait pression à l'aide d'une petite pointe ou d'un tournevis sur le ressort de la soupape du côté intérieur du couvercle afin de voir si la soupape bouge bien.
Ensuite, vérifiez visuellement que l'embase de soupape tournante ne soit pas obstruée. Regardez simplement à l'intérieur du trou de la soupape pour vérifier qu'il ne soit pas obstrué.
Le troisième point à vérifier est l’axe de sécurité. Pour cela maintenez le couvercle par la poignée dans une main puis fait tourner le couvercle avec l'autre. Celui-ci doit tourner facilement sur l'axe.
Une fois ces trois points vérifiés, votre cocotte minute et prête à être utilisée de manière optimale.
Avantages de la cuisson sous pression
Je connais presque autant de cuisiniers/cuisinières émérites qui ne jurent que par leur cocotte-minute que de cordons-bleus qui refusent de l’utiliser en invoquant différents prétextes… Est-ce juste un clivage entre les tenants de la modernité et les défenseurs de la tradition culinaire ? Le principe est relativement simple même pour les non-scientifiques : le point d’ébullition de l’eau dépend de la pression atmosphérique. Dans une cocotte minute l’eau bout, non pas à 100°C comme dans votre casserole habituelle, mais à 122°C en raison de l’augmentation de la pression.
La cuisson sous haute pression a des avantages particulièrement appréciables dans notre société actuelle : gain de temps et économie d’énergie en raison des durées de cuisson réduites.
La soupape
La soupape d’un autocuiseur est un petit dispositif souvent cylindrique ou conique, en métal ou en plastique résistant à la chaleur. Elle est fixée sur le couvercle et comporte une ouverture pour libérer l’excès de vapeur. La soupape d’un autocuiseur régule la pression interne en évacuant l’excès de vapeur, assure la sécurité en évitant les surpressions et peut signaler que l’appareil est sous pression. Une cocotte-minute est sous pression lorsque la soupape libère un sifflement ou de la vapeur de manière régulière. Sur certains modèles, un indicateur visuel, comme une tige, se soulève. Cela se produit généralement quelques minutes après avoir commencé à chauffer, une fois le couvercle bien hermétique.
Que peut-on cuisiner dans une cocotte-minute ?
Tout ou presque … en tout cas beaucoup d’aliments : un autocuiseur offre de nombreuses possibilités que bien souvent les utilisateurs méconnaissent. Viandes, volailles, poissons, légumes, fruits, desserts variés… Vous pouvez ainsi préparer des repas entiers, de l’entrée au plat principal en passant par les desserts.
L’utilisation est très simple : placez vos ingrédients dans la cocotte, versez 25 cl de liquide (eau, bouillon, lait, vin…), fermez hermétiquement votre cocotte et démarrez la cuisson. Grâce au panier fourni avec votre cocotte vous pouvez également choisir le mode cuisson vapeur. Il vous suffit de placer les ingrédients dans le panier, d’ajouter de l’eau dans le fond de la cocotte et de la fermer.
Sécurité des autocuiseurs modernes
Des accidents avec des autocuiseurs ont certes eu lieu mais semblent désormais appartenir à une époque révolue. Les nouvelles normes de sécurité et les mécanismes de sécurité actuels rendent désormais quasi improbables les transformations de cocotte minute en missiles culinaires.
Conseils d'utilisation et d'entretien
Nettoyage de la cuve
- Après chaque utilisation, lavez la cuve, le panier et le joint avec de l'eau et du liquide vaisselle.
- N'utilisez pas de javel ou de produits chlorés.
Nettoyage du couvercle
- Lavez votre couvercle et votre joint avec une éponge et du liquide vaisselle séparément.
- Séchez-les et repositionnez le joint dans le couvercle.
- Attention : ne passez jamais votre minuteur sous l'eau si vous en possédez un.
Nettoyage du couvercle et du module
- Après chaque utilisation, il est conseillé de retirer le module de commande pour le laver.
- Retournez le couvercle et munissez-vous d'une pièce de monnaie pour dévisser l'écrou de fixation de votre module.
- Lavez votre module et votre couvercle avec une éponge et du liquide vaisselle.
- Attention : ne passez jamais votre minuteur sous l'eau.
- Refixez le module sur le couvercle, assurez-vous que le sélecteur de position est aligné avec le pictogramme « autocuiseur ouvert » et que les mâchoires sont plaquées sur le couvercle. Retournez l'ensemble et vissez l'écrou.
Lave-vaisselle
En fonction de votre modèle, le nombre de composant passant au lave-vaisselle sera différent.
- Pour certains modèles, seul la cuve passe au lave-vaisselle.
- Pour d'autres modèles, seuls la cuve et le couvercle sans le module passeront au lave-vaisselle.
Pour le modèle ClipsoMinut' Duo, aucun élément n'est compatible avec un lavage au lave-vaisselle.
À savoir : aucun joint, minuteur ou module n'est compatible avec un lavage au lave-vaisselle.
Vérification des systèmes de sécurité
- Si vous avez un produit avec module amovible :
Lorsque vous nettoyez le module, profitez-en pour vérifier que vos systèmes de sécurité ne sont pas obstrués.
- Conduit d'évacuation de la vapeur : contrôlez à l'œil et au jour que le conduit n'est pas obstrué. S'il l'est, passez-le sous l'eau.
- Vérifiez que la soupape de fonctionnement est mobile en sélectionnant le pictogramme « légumes » et en appuyant dessus.
- Soupape de sécurité : appuyez fortement à l'aide d'un coton tige sur la partie centrale du conduit qui doit être mobile.
- Le joint : après chaque cuisson, nettoyez le joint et son logement à l'aide d'une éponge et du liquide vaisselle. Repositionnez-le bien dans son logement.
- Pour les autres produits :
- Soupape de fonctionnement : retirez la soupape, nettoyez-la sous l'eau du robinet.
- Conduit d'évacuation de la vapeur : contrôlez à l'œil et au jour que le conduit n'est pas obstrué. S'il l'est, passez-le sous l'eau.
- Soupape de sécurité : appuyez légèrement sur le clapet qui doit s'enfoncer sans difficulté.
- Le joint : après chaque cuisson, nettoyez le joint à l'aide d'une éponge et du liquide vaisselle.
Informations supplémentaires
Saviez-vous que Cocotte-minute est une marque déposée par SEB depuis 1966 et que son nom générique est l'autocuiseur ? En revanche, le terme cocotte-minute avec un c minuscule, comme c'est le cas avec le terme frigo, est rentré dans le langage courant. On peut donc parler de sa cocotte-minute pour n'importe quel autocuiseur.
C'est au lendemain de la seconde guerre mondiale que l'autocuiseur devient très populaire. Dans les années 50, il y avait encore beaucoup de restrictions et la nourriture n'était pas très variée (source : le livre Ma cocotte bien aimée d'Aurélie Brayet). L'idée était de trouver un moyen de faire cuire les « bas morceaux » de viande rapidement sans consommer trop d’énergie.
Le principe est de faire cuire les aliments dans un liquide ou à la vapeur, mais à plus de 100°C (sous pression), ce qui n'est pas possible dans une casserole classique.Pour accélérer la cuisson, il fallait réussir à faire chauffer de l'eau dans un récipient hermétiquement clos afin que l’eau, une fois à 100°C puisse se transformer en vapeur mais sans s'échapper du récipient. Les molécules de la vapeur s'entrechoquent, la pression monte, ainsi que la température.
Pour éviter les problèmes, la cocotte-minute est équipée d'une soupape qui permet au surplus de vapeur de s'échapper au cours de la cuisson. Les premiers autocuiseurs apparaissent en 1902. Chez SEB, le lancement de la Super Cocotte en 1953 est une histoire de famille. Ils ont su faire preuve d'innovations techniques et d’une très bonne communication.
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