Comment Lutter Contre les Compulsions Alimentaires : Conseils et Stratégies

Avez-vous déjà ressenti une envie irrésistible de manger, même sans faim, après une journée stressante ou face à l'ennui ? Si oui, vous avez peut-être expérimenté des compulsions alimentaires. Comprendre ce phénomène et adopter des stratégies adaptées est essentiel pour retrouver un équilibre alimentaire et émotionnel.

Qu'est-ce que la Faim Émotionnelle et Comment l'Éviter ?

« Manger ses émotions » est le terme utilisé pour décrire toutes les fois où vous mangez lorsque vous vous sentez submergé.e. Dans ce cas de compulsion alimentaire émotionnelle (également appelée hyperphagie), la nourriture sert de substitut à la satisfaction.

Il n’est pas toujours facile de se débarrasser de cette mauvaise habitude qui est de manger sans avoir faim. Malheureusement, pour éviter le grignotage compulsif, il ne suffit pas de changer votre consommation de nourriture.

Les Causes des Compulsions Alimentaires

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles nous avons des envies de manger compulsives, même lorsque nous n'avons pas faim. En psychologie et en nutrition, le lien entre les compulsions alimentaires émotionnelles et l’obésité a été étudié. Il est donc important d’approfondir le sujet et de comprendre quelles sont les raisons qui se cachent derrière certaines pulsions alimentaires.

Les compulsions alimentaires peuvent avoir plusieurs causes : stress, anxiété, fatigue, mal-être, émotions difficiles, baisse d’estime de soi, dépression, manque de sommeil… Elles peuvent aussi être le symptôme d’un trouble du comportement alimentaire (TCA). Les régimes alimentaires trop restrictifs peuvent également entraîner des pulsions alimentaires pour compenser les privations trop fortes, sans compter le stress lié à la peur de grossir.

Chez certaines personnes, les compulsions alimentaires sont ponctuelles et disparaissent rapidement, sans avoir de conséquences importantes sur le corps et la santé. Mais pour d’autres, à long terme, elles peuvent entraîner une prise de poids rapide, une addiction au sucre, mener au surpoids ou à l’obésité, et par conséquent favoriser le risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension artérielle et de maladies cardiaques. Heureusement, il existe des solutions pour y faire face.

Six Astuces Simples Pour Arrêter de Manger Vos Émotions

Découvrez six conseils simples pour arrêter de manger vos émotions quand vous êtes contrarié.e, triste, heureux.se ...

Astuce 1 : Réduire le Stress

Pour certaines personnes, la consommation excessive de nourriture et le stress vont de pair. Il est scientifiquement prouvé qu’il existe un lien entre l’augmentation du stress et l’obésité. Le stress peut également être à l'origine de vos difficultés à perdre du poids. Il est donc important de trouver la méthode de gestion du stress la plus appropriée pour vous.

Si lorsque vous êtes stressé.e, vous avez tendance à avoir une crise de nourriture, quelques petits changements de comportement s’imposent. La réduction du stress se fait à plusieurs niveaux. Une façon simple de réduire son stress : préparer à manger à l’avance afin de pouvoir réchauffer rapidement pendant vos pauses repas. Evitez d’acheter des bonbons ou autres sucreries parce que oui, le sucre est mauvais. Au lieu de cela, procurez-vous des encas sains, telles que des fruits secs ou des fruits.

Astuce 2 : Analyser Vos Pulsions Alimentaires

Les émotions ont une grande influence sur notre comportement alimentaire. Elles peuvent contrôler les choix alimentaires, la quantité de nourriture que nous mangeons, ou même la fréquence à laquelle nous mangeons. Il est scientifiquement prouvé que l’augmentation de la consommation alimentaire fait suite à une humeur négative telle que la frustration, la douleur ou la colère. Il est important de prendre conscience de la raison pour laquelle vous mangez sans faim et de comment de gérer différemment les émotions négatives.

Soyez clair.e sur la raison pour laquelle vous êtes victime de grignotage compulsif.

Astuce 3 : Soyez Attentif.ve et Aiguisez Votre Perception

Avant de prendre un snack, réfléchissez un instant à la raison pour laquelle vous souhaitez manger maintenant. S’arrêter et faire le point sur vos sentiments aide à comprendre si vous avez faim ou si quelque chose se cache derrière cette envie soudaine de manger.

Manger en étant attentif.ve signifie ne pas se laisser distraire et percevoir la nourriture avec tous vos sens. Les pensées et les sentiments doivent être exclusivement situés dans l’instant présent. Ces exercices peuvent aider vos émotions à ne pas prendre le dessus.

Essayez de mettre cela en pratique : au prochain repas, éteignez toutes les distractions, comme Netflix, rangez votre téléphone et concentrez-vous uniquement sur votre assiette.

Astuce 4 : Trouver des Solutions Alternatives aux Compulsions Alimentaires

Si vous mangez par ennui et que vous vous récompensez avec de la nourriture, recherchez d’autres options non alimentaires. Choisissez des activités qui vous donnent du plaisir et vous rendent heureux.se.

Appelez des ami.e.s, dessinez ou faites un puzzle : gardez votre cerveau occupé avec des choses positives afin de ne pas penser à la nourriture. Si vous voulez vous récompenser, trouvez des alternatives comme une visite au spa, une promenade dans les bois ou un joli bouquet de fleurs.

Astuce 5: Manger des Snacks et des Plats Sains

Nous savons qu’il n’est pas toujours possible d’abandonner complètement la nourriture et il n’est pas nécessaire de le faire. Les interdictions ne font que créer des envies inutiles et rendre les choses encore plus difficiles. C’est pourquoi il est nécessaire de toujours avoir des encas sains à portée de main.

Cela résout 3 problèmes à la fois : lorsque nous mangeons avec frustration, notre corps préfère les aliments riches en glucides, en graisses et en sucres. Une fois dans l’estomac, nous sommes submergé.e.s par un sentiment de regret, ce qui est une raison de plus de notre mauvaise humeur. Cela ne peut pas se produire avec des collations saines. Non seulement elles fournissent au corps des nutriments importants, mais vous vous sentez également mieux parce que vous avez fait quelque chose de bien pour vous-même et que vous avez fait face à la tentation.

Astuce 6 : Ne Soyez Pas Trop Dur.e Envers Vous-Même

Enfin, l’un des conseils les plus importants pour éviter le grignotage compulsif : ne vous mettez pas la pression. Si vous jugez trop souvent pourquoi vous avez à nouveau eu une pulsion alimentaire lieé à la frustration, vous vous causerez un stress émotionnel. Pratiquez l’acceptation de soi et prenez soin de vous et de votre bien-être.

Enlevez la pression et vous verrez que vous vous sentirez immédiatement mieux. La frustration et les compulsions alimentaires sont un problème, surtout lors de la perte de poids. Des régimes trop stricts peuvent même augmenter les compulsions alimentaires émotionnelles. Cela peut rendre la perte de poids plus difficile, voire être un facteur de gain de poids.

Tableau Récapitulatif des Conseils

Conseil Description
Réduire le stress Identifier et gérer les sources de stress pour éviter les crises de nourriture.
Analyser vos pulsions Comprendre les émotions qui déclenchent vos envies de manger.
Être attentif Prendre conscience de vos sensations et émotions avant de manger.
Trouver des alternatives Remplacer la nourriture par des activités plaisantes et saines.
Manger sainement Privilégier des collations nutritives pour éviter les regrets.
Être indulgent Ne pas se culpabiliser et pratiquer l'acceptation de soi.

Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) : Anorexie, Boulimie, Hyperphagie

On dénombre dans la classification internationale du DSM-5 plusieurs grandes catégories de troubles du comportement alimentaire. Les plus courants sont l’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie boulimique. Ces affections complexes engendrent généralement une grande souffrance chez les patients, c’est pourquoi elles nécessitent une prise en charge adaptée, le plus tôt possible.

L’anorexie

Il s’agit d’une restriction alimentaire visant une perte de poids significative. L’anorexie mentale se caractérise par une peur intense de devenir gros, malgré une maigreur apparente et un poids en dessous de la normale (établi à partir de l’IMC). Les personnes souffrant d’anorexie mentale sont principalement des femmes. L’anorexie mentale se caractérise aussi par une altération de la perception du poids et de l’image du corps, proche de la dysmorphobie.

Les symptômes de l’anorexie

  • Perte de poids intentionnelle, associée à la peur de grossir et d’avoir un corps flasque
  • Maintien d’un poids faible, en dessous des normes pour l’âge et la taille
  • Vomissements provoqués et utilisation de laxatifs (accélérant le transit intestinal), coupe-faims et diurétiques (augmentant la production d’urine)
  • Dénutrition de gravité variable, s’accompagnant de perturbations des fonctions physiologiques, notamment un arrêt des règles pour les jeunes filles et les femmes
  • Restriction des choix alimentaires (la personne supprime certains aliments)
  • Pratique excessive d’exercices physiques.

La boulimie

Le Dr Filsnoël souligne que les patients souffrant de boulimie sont généralement des personnes impulsives et émotives. Les personnes boulimiques mettent souvent en place des comportements compensatoires pour neutraliser leur prise de poids : vomissements, prise de laxatifs ou de diurétiques, périodes de jeûne et exercices excessifs. Les crises de boulimie et les comportements compensatoires surviennent au moins deux fois par semaine pendant trois mois, en moyenne. Elles peuvent en outre devenir pluriquotidiennes et parfois nocturnes.

Les symptômes de la boulimie

  • Crises de boulimie suivies de comportements visant à lutter contre la prise de poids : vomissements provoqués, utilisation de laxatifs, de diurétiques, jeûne, exercice physique intensif.
  • Le poids de la personne est normal ou légèrement inférieur à la normale.

L’hyperphagie Boulimique

L’hyperphagie boulimique, ou accès d’hyperphagie, se présente sous la forme de crises de boulimie incontrôlées et récurrentes, sans comportements compensatoires. Généralement, une certaine restriction est observable, ce qui renforce les pulsions alimentaires. L’individu va manger de grandes quantités de nourriture en l’absence de sensation de faim, jusqu’à ressentir une pénible distension abdominale. Il recherche cette sensation de distension même si elle est inconfortable. Il mange seul par gêne et va ensuite se sentir coupable et déprimé.

Cette pathologie, qui génère une grande souffrance psychique, occasionne généralement un surpoids important, voire une obésité, parfois morbide. Encore peu connue, l’hyperphagie est d’ailleurs souvent confondue à tort avec de l’obésité. Pourtant, on n’y retrouve pas de valorisation du surpoids telle que souvent observée dans l’obésité, les comorbidités sont moins nombreuses et l’évolution est plus favorable lorsqu’une prise en charge psychologique adaptée est proposée. Dans le traitement de cette pathologie mentale, la mise en place d’un régime ne sert à rien.

Comment Traiter les Troubles des Conduites Alimentaires

Des travaux scientifiques récents tendent à rapprocher les TCA des conduites addictives comme la toxicomanie ou la dépendance à l’alcool.

La ou le médecin traitant habituel, généraliste ou pédiatre, pose le diagnostic. Elle ou il prescrit les examens nécessaires et conseille sur le choix d’une consultation spécialisée ou d’un service hospitalier, de professionnels tels que psychiatre ou pédopsychiatre, psychologue, diététicien. Par la suite, ce médecin devient le référent pour assurer le suivi dans le temps, en lien avec les autres intervenants.

Le suivi physique et psychologique

Un TCA implique un suivi de notre état général et de notre poids. Des examens peuvent être prescrits, comme des bilans sanguins, dentaires, digestifs ou cardiaques. Des compléments nutritionnels comme des vitamines ou du fer peuvent être proposés. Dans l’anorexie, des séances d’activité physique adaptée (APA) sont proposées par plusieurs centres hospitaliers. Il s’agit de réaliser des exercices de manière sécurisée, en tenant compte de nos particularités ou de nos limites, après consultation d’un médecin.

La rééducation nutritionnelle

Pour la personne concernée par l’anorexie, un programme de réalimentation progressive est mis en place. Ce programme est négocié entre la personne et l’équipe soignante, afin d’aboutir à une sorte de contrat décrivant les différentes étapes pour le retour à une vie satisfaisante. S’il s’agit d’une ou d’un adolescent, les parents peuvent y être associés.

Le recours à la psychothérapie

Le traitement inclue une psychothérapie adaptée aux TCA. Il existe différentes formes de psychothérapies dont nous pouvons bénéficier : cognitivo-comportementale, systémique, individuelle ou en groupe, analytique, etc.

La participation de la famille

La famille est soutenue et impliquée dans les soins, en particulier lorsque la personne concernée est une ou un adolescent. Des entretiens réunissant, à l’initiative d’un thérapeute, la personne et ses parents, ses frères et sœurs, sa compagne ou compagnon, aident à améliorer la relation avec l’entourage et à se rétablir.

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