Comment éviter les fausses routes alimentaires : Causes et prévention

Il arrive parfois qu’un aliment solide ou liquide passe dans les voies respiratoires de manière accidentelle : on parle alors de fausse-route alimentaire. Une fausse route se définit comme « un accident dû à l’inhalation, dans les voies aériennes, de liquide ou de particules alimentaires normalement destinés à l’œsophage ».

Dans le langage courant, on dit souvent « il ou elle s’étrangle ». On parle de trouble de la déglutition à partir du moment où l'on fait des fausses routes à répétition, ou lorsqu'on s'étrangle en avalant de façon répétée.

Qu'est-ce qu'une fausse route?

Crédit Image : www.sphere-nutrition.be

  1. Phase orale
  2. Phase pharyngée

Un problème lors d’une des trois phases peut entraîner une fausse route (Par exemple, un souci de mastication lors de la phase orale). La fausse route se traduit lors de la phase œsophagienne.

Mais il est aussi possible de s’étouffer avec un aliment. Un repas pris trop rapidement, des difficultés à mâcher et à avaler, un éclat de rire ou un mouvement de surprise en mangeant… et c’est la fausse-route alimentaire ! Plusieurs types d’aliments peuvent obstruer les voies aériennes et gêner (ou bloquer) la respiration : un aliment liquide ou solide, un morceau de viande trop gros ou, au contraire, un aliment de petite taille (une cacahuète ou une pistache, un bonbon rond et dur, un grain de raisin…).

Au lieu de rejoindre l’œsophage et l’estomac, l’aliment se coince dans le pharynx, le larynx, la trachée ou l’une des deux bronches. Il bloque les voies respiratoires, et empêche l’air extérieur de rejoindre les poumons. La personne ne peut plus respirer : elle s’étouffe.

La fausse route se manifeste généralement par une toux pendant ou après déglutition. La personne a avalé de travers, on a l’impression qu’elle s’étrangle. Pourtant la fausse route peut aussi être silencieuse. Si les fausses routes sont régulières, voire quotidiennes, on parle de « trouble de la déglutition » : la dysphagie.

Symptômes et conduite à tenir

Si l’aliment ne bloque pas totalement le passage de l’air vers les poumons (obstruction partielle), la personne peut continuer à respirer. Elle présente néanmoins une gêne respiratoire, tousse violemment et sa respiration est bruyante. Dans ce cas, il ne faut effectuer aucune manœuvre de secours (au risque de déplacer l’aliment, et de provoquer une obstruction totale des voies aériennes). Si la toux ne permet pas de déloger le corps étranger, il faut conduire la personne à l’hôpital, en position assise.

Si l’aliment bloque totalement les voies aériennes, la personne ne peut plus parler ni respirer. Elle tousse d’abord violemment, puis devient agitée et se tient la gorge avec les deux mains. Si le corps étranger n’est pas expulsé rapidement par la toux, la personne peut émettre des sons aigus et sifflants. Son rythme cardiaque s'accélère, elle s’asphyxie, devient bleue et perd connaissance.

Chez le nourrisson et le bébé, les symptômes de la fausse-route et de l’étouffement sont généralement moins faciles à reconnaître. En cas d’asphyxie totale, l’enfant ne tousse plus et ne respire plus. Il est pâle. Ses lèvres et les extrémités de ses mains et de ses pieds deviennent bleues. Il peut s’agiter ou, au contraire, rester immobile.

Gestes de Premiers Secours

Il est important de savoir comment réagir en cas de fausse-route alimentaire, pour pouvoir aider la personne à débloquer ses voies aériennes. Si un adulte ou un enfant de plus de deux ans est victime d’une fausse-route devant vous, vous devez d’abord utiliser la technique des claques.

Placez-vous sur le côté de la personne, un peu en arrière. Penchez-la vers l’avant, et soutenez sa poitrine dans l’une de vos mains (cela évite au corps étranger de s’enfoncer encore plus dans la trachée). Avec le talon de votre autre main, donnez des claques fermes et vigoureuses entre ses deux omoplates (au milieu du haut du dos). Entre chaque claque, vérifiez l’état de la personne et si l’objet a été expulsé (par un mouvement de toux).

Si les claques dans le dos n’ont pas d’effet, il faut passer aux compressions abdominales. Réservée aux adultes et aux enfants à partir de deux ans, la manœuvre de Heimlich suppose d’abord de mettre la personne qui s’étouffe debout. Placez-vous derrière elle et entourez sa taille à l’aide de vos deux bras (au niveau de la partie supérieure de son abdomen). Faites en sorte que son buste s’incline légèrement vers l’avant. Avec l’une de vos mains, formez un poing : placez ce poing fermé au centre de l’abdomen de la personne, entre le nombril et l’extrémité inférieure de son sternum. Plaquez ce poing contre son ventre à l’aide de votre autre main, et enfoncez-le brusquement et fortement vers vous et vers le haut. Lorsque vous effectuez ce geste, vous devez avoir l'impression de soulever la personne. Si les compressions permettent de dégager les voies respiratoires, arrêtez la procédure.

Si les gestes de premiers secours ne suffisent pas à déloger l’aliment qui bloque la respiration, vous devez prévenir les services médicaux d’urgence. Vous pouvez joindre les secours au 15 (Samu) ou au 112 (numéro d’urgence européen), depuis un téléphone fixe ou mobile. Vous pouvez également appeler les pompiers, au 18. Pour faciliter l’intervention des secours, pensez à parler calmement. Les informations doivent être précises : transmettez votre nom et votre numéro de téléphone, le nom de la victime et l’adresse où elle se trouve (avec le code d’accès, le bâtiment, l’étage et la porte de l’appartement s’il s’agit d’une résidence ou d’un immeuble).

En attendant les secours, n’allongez pas la personne qui s’étouffe (sauf si elle est inconsciente, et que vous devez commencer les gestes de réanimation cardio-pulmonaire). Laissez-la prendre la position qu’elle préfère, de manière instinctive (en général, la personne s’assoit et se penche vers l’avant). La personne est prise en charge dès l’arrivée des secours.

Chez les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans, on utilise la manœuvre de Mofenson en cas de fausse-route alimentaire. Les secours doivent quant à eux être alertés dès les premiers signes d’étouffement et d’asphyxie (appel gratuit, depuis le 15 ou le 112). Les gestes de premiers secours ne doivent être effectués que si l’enfant ne peut plus du tout respirer, à cause d’une obstruction totale de ses voies respiratoires. S’il tousse, s’il pleure ou s’il crie, il faut attendre l’arrivée des secours.

Pour la technique des 5 claques, vous devez vous asseoir. Placez l’une de vos mains sur le ventre et le thorax de l’enfant, avec vos doigts de part et d’autre de sa mâchoire. Installez l’enfant sur l’une de vos cuisses, à plat ventre et la tête dirigée vers le bas, au-delà de votre genou. Avec votre autre main, tapez vigoureusement entre ses omoplates.

Si cette première manœuvre ne fonctionne pas, vous devez passer aux compressions thoraciques. Prenez l’enfant et retournez-le sur le dos : placez-le sur votre avant-bras, appuyé sur votre cuisse. Soutenue dans l’une de vos mains, sa tête doit être plus basse que son corps (il faut se servir de la gravité). Vous devez ensuite réaliser des compressions au niveau de son sternum, à l’aide de deux doigts. Là encore, répétez ce geste 5 fois. Si l’obstruction persiste, continuez à alterner entre 5 claques et 5 compressions thoraciques, jusqu’à ce que les secours arrivent.

Prévention des fausses routes

Certaines mesures simples permettent d’éviter les fausse-routes alimentaires. Pour prévenir l’étouffement chez le bébé et le jeune enfant, il est par exemple recommandé de ne jamais donner d’aliments de petite taille à un bébé (cacahuètes, pistaches, petits bonbons ronds et durs…), et de toujours les garder hors de sa portée. L’enfant doit apprendre à manger assis (jamais en courant), dans le calme et sans parler.

Pour éviter les fausse-routes alimentaires chez les adultes et les personnes âgées, il faut aussi prendre ses repas dans le calme, assis, et à table. Si la personne âgée a du mal à mâcher ou à avaler, il faut découper ou mixer les aliments trop gros ou trop durs. Les médicaments doivent être avalés avec de l’eau, et les prothèses dentaires bien entretenues et régulièrement vérifiées.

Conseils supplémentaires pour la prévention

  • La personne ne doit pas manger allongée : le buste doit être relevé, en position assise.
  • Il faut manger dans le calme, sans parler ou être sollicité, ni regarder la télévision.

ON ÉVITE : Les plats tièdes ou boissons tempérées.

ON PRIVILÉGIE : Les plats chauds et boissons froides, chaudes ou pétillantes.

Dysphagie et fausses routes : Comprendre et agir

Vous avez déjà ressenti cette sensation d’une boule coincée dans la gorge, un blocage en tentant d’avaler ? Pour les personnes atteintes de fausse route, ou dysphagie, cette expérience est quotidienne et peut entraîner des fausses routes graves. Le danger ? Une prise alimentaire altérée, un risque d’étouffement, mais aussi des complications sévères comme la pneumopathie d’inhalation. Pourtant, des solutions existent ! Comment mieux comprendre la dysphagie, identifier les signes avant-coureurs, et surtout, éviter les fausses routes ?

Si les troubles de déglutition sont trop importants, on pourra adapter la texture des repas (mixé, haché…), par exemple grâce à ce masticateur pour viande.

C’est pourquoi il est important de choisir un verre à découpe nasale comme celui-ci, pour pouvoir boire sans avoir à lever la tête. Vous pouvez également utiliser les pailles anti-reflux UNIFLOW , le liquide reste dans la paille entre chaque aspiration, réduisant ainsi l’aspiration d’air.

Que faire en cas de fausses routes répétées?

  • Consulter un médecin généraliste.
  • Il vous dirigera très certainement vers un ORL et une orthophoniste.

Fausses routes en fin de vie

En fin de vie, les difficultés pour s’alimenter peuvent être dues à l’évolution de la maladie ou aux traitements. Faire une fausse route, c’est « avaler de travers ». Il s’agit du passage de liquides ou d’aliments dans les voies respiratoires. Les fausses routes peuvent être à l’origine de troubles importants (infections pulmonaires, gêne respiratoire, etc.).

Il est nécessaire de les signaler au médecin, afin qu’il puisse diagnostiquer l’origine du problème et proposer des moyens pour réduire les risques. Les personnes amenées à donner à manger ou à boire à la personne en fin de vie doivent être alertées (intervenants au domicile, visiteurs occasionnels, etc.).

La multiplicité des causes possibles doit inciter à en parler avec le médecin, qui pourra faire une investigation poussée afin de proposer un traitement adapté, qui dans la plupart des cas atténuera, voire soulagera les symptômes. Les fausses routes, nausées et vomissements, mais aussi l’évolution de la maladie et les douleurs peuvent provoquer chez la personne en fin de vie un refus de manger.

Des conflits entre la personne malade et les proches, voire les professionnels, peuvent apparaître à ce sujet, tant il est vrai que l’alimentation possède une signification symbolique majeure de plaisir, de vie et de lien affectif et social. Il est important de garder à l’esprit que la qualité de vie de la personne en fin de vie passe aussi par le respect de ses choix.

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