Avec 84,9 kilogrammes équivalent carcasse consommés par habitant en 2022, la consommation française se situe dans la moyenne européenne. En 2021, avec 85,1kg équivalent carcasse consommée par habitant, un Français mangeait deux fois plus de viande que la moyenne mondiale, située à 43 kg équivalent carcasse.
La consommation française se situe en revanche dans la moyenne européenne par habitant, les plus gros consommateurs de produits à base de viande étant les Espagnols, suivis des Portugais. Dans l’Union européenne, la moyenne se situe à 81 kilos par an et par habitant, l’Espagne arrivant en tête (100 kg), devant le Portugal (94 kg), la Pologne (89 kg) et l’Allemagne (88 kg), contre seulement 43 kg en Bulgarie.
Évolution de la consommation de viande en France
Selon le ministère de l’Agriculture, la consommation de viande par habitant a progressé en France de 0,7 % en 2021 pour s’établir à 85,1 kg, dont 31,7 kg de porc, 28,6 kg de volaille, 22,1 kg de veau et de bœuf et 2,2 kg de mouton. Elle se situait à 44 kilos en 1950 et avait atteint un pic de 94 kg en 1998.
En moyenne, les Français ont mangé plus de viande en 2022 qu’en 2021. « En 2022, la consommation apparente totale de viande, calculée par bilan, est en hausse pour la deuxième année consécutive : + 0,8 % sur un an du volume total consommé, soit + 0,5 % en moyenne par habitant », explique ainsi l’étude. Dans le détail, c’est la viande de boucherie (viande rouge) qui augmente, quand celle de volaille et de lapin baisse.
Si l’on se penche sur les chiffres évoqués par l’étude, on constate que la consommation de viande à domicile a reculé, comme l’année précédente. Un fait expliqué notamment par la hausse des prix. « Si on prend un peu de recul, les données du Ministère indiquent que la consommation par habitant en 2022 est similaire à ce qu’on trouve au début des années 2010, voire 2006.
En 2022, le Français moyen consommait 44,7 kilogrammes de viande par an, ce qui se situe légèrement en-dessous de la moyenne européenne de 48,8 kilogrammes par an, mais reste élevé par rapport à la moyenne mondiale. La France se trouvait encore il y a quelques années parmi les pays de l’UE qui consomment le plus de viande par habitant, mais la tendance est à une stagnation voire une baisse de la consommation de viande.
Alors que pendant vingt ans, notre consommation de viande avait baissé, elle a légèrement augmenté depuis 2013. Chaque français en a avalé en moyenne chacun 85 kilos en 2021.
En 2021, chaque Français a mangé en moyenne 31,5 kg de porc, 28,6 kg de volailles et 22,1 kg de bœuf.
Tendances et facteurs influençant la consommation
Pourtant, la viande, au cœur du repas traditionnel quotidien, reste très importante dans l’alimentation des Français. La viande est ancrée dans la culture et dans les traditions françaises, une tendance encore renforcée par l’américanisation de la société durant les Trente Glorieuses, notamment avec la popularité grandissante des chaînes de restauration rapide, et par l’élevage intensif qui a fortement baissé le prix de la viande.
Les Français figurent ainsi aujourd’hui parmi les plus gros consommateurs de viande d’Europe et du monde, et consomment plus de 45 kilogrammes de viande par personne annuellement.
La consommation de viande varie fortement selon les générations. En 2024, contre seulement 3 % des Baby-Boomers, 17 % de la génération Z suivent un régime sans viande. De plus en plus de personnes, en particulier parmi les jeunes, sont sensibles au bien-être animal et aux conséquences environnementales et climatiques d’une consommation excessive de viande.
Certains décident de consommer des produits carnés biologiques, d’autres excluent complètement la viande de leur alimentation. Les Français sont sensibles au bien-être animal, plus de 60 % d’entre eux pensent même que les animaux ont des droits. Pourtant, les animaux destinés à la consommation alimentaire ont souvent une vie courte et difficile, en particulier lorsqu’il s’agit d’animaux en élevage intensif.
La tendance à la baisse de consommation de foie gras, passée de 297 à 170 grammes par habitant entre 2011 et 2021, montre cette attention grandissante portée à la souffrance animale.
L’escroquerie de la viande de cheval vendue comme du bœuf qui a éclaté en 2013 a accéléré le déclin de la consommation de viande rouge en France. Selon une enquête du Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) datant de septembre 2018, les adultes français consommaient 135 grammes de produits carnés par jour en 2016, contre 153 grammes en 2010 avant le scandale, soit un recul de 12 %.
La désaffection pour le carné entamée depuis la crise de la vache folle dans les années 1990 touche surtout la viande bovine, la consommation de poulet continuant d’augmenter. Aujourd’hui, c’est plutôt l’inflation qui fait reculer la consommation de viande rouge au profit de viande blanche, souvent moins chère. Parmi les produits alimentaires les plus touchés par l’inflation on trouve effectivement la viande dont le prix a augmenté de 16,3 % entre février 2022 et février 2023.
Impact environnemental et recommandations
Alors que l’alimentation pèse pour environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, la consommation de viande en est un des principaux contributeurs, en raison notamment des rejets de méthane des ruminants, mais aussi des terres déforestées pour l’élevage et l’alimentation du bétail. Si la viande ne représente que 18 % des calories consommées dans le monde, sa production est ainsi responsable de 56 % à 58 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole.
Au niveau mondial, les Français font partie des populations appelées à faire davantage d’efforts pour réduire leur consommation. Avec 84,9 kilogrammes équivalent carcasse consommés par habitant en 2022, un Français mange deux fois plus de viande que la moyenne mondiale.
« On estime ainsi qu’entre une alimentation « classique » et un régime moins carné, les émissions de gaz à effet de serre passent de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), dans un rapport de 2013, le secteur de l’élevage serait à l’origine de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).
La consommation excessive de viande présente aussi des risques pour la santé. La viande fournit au corps des protéines, des nutriments et du fer, mais des risques de cancer ayant été liés à la consommation de viande, l’Assurance maladie française conseille de limiter la consommation de viandes rouges et de charcuteries et d’éviter les préparations panées ou frites.
Celle-ci recommande un volume de 500 grammes de viande hors volaille, c’est-à -dire de viande rouge, par semaine. Cette dernière conseille également de limiter la consommation de viande cuite à haute température comme le barbecue ou la friture et "de retirer le gras de la viande avant ce type de cuisson"... L'enjeu est aussi environnemental, puisque l'élevage est responsable de 16% des émissions de gaz à effet de serre.
500 grammes. C’est la quantité maximale de viande qu’il est recommandé de consommer par semaine, selon le Fonds mondial de recherche contre le cancer. On est pourtant loin de ce chiffre. En moyenne, un Français mange 1,15 kg de viande rouge.
A la place de la viande, il est possible de consommer des protéines d’origine végétale, comme les lentilles ou les pois chiches (végétarien ou végan), ou de remplacer la viande par des œufs ou encore par du poisson (pescétarien ou pesco-végétarien).
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