Dans une époque où les aliments transformés dominent nos assiettes, les additifs alimentaires sont devenus omniprésents. Ces substances, ajoutées intentionnellement aux aliments pour améliorer leur goût, leur texture ou leur durée de conservation, suscitent de plus en plus de préoccupations. Malgré leur utilité indéniable, des études récentes ont soulevé des doutes sur leur innocuité, pointant du doigt des risques potentiels pour la santé.
Qu'est-ce qu'un additif alimentaire ?
Un additif alimentaire est une substance ajoutée aux aliments pour améliorer leur goût, leur texture, leur apparence ou leur durée de conservation.
Additifs alimentaires fréquemment employés
Voici trois des additifs alimentaires les plus fréquemment employés dans l’industrie agroalimentaire :
- L’acide citrique (E330), qui agit principalement comme régulateur d’acidité et se retrouve dans 23 % des produits.
- Les amidons modifiés, qui servent principalement d’épaississants et sont présents dans 22 % des produits.
Risques pour la santé liés aux additifs alimentaires
Les additifs alimentaires, bien que réglementés, présentent divers risques pour la santé. Certaines études ont lié la consommation excessive de certains additifs à des problèmes de santé comme des réactions allergiques, des troubles digestifs, et même des impacts sur le comportement chez les enfants. Le glutamate monosodique, par exemple, a été associé à des maux de tête et des symptômes de faiblesse chez certaines personnes. Les édulcorants artificiels comme l’aspartame ont soulevé des préoccupations quant à leur possible lien avec des troubles métaboliques.
Colorants alimentaires : une source de controverse
Les colorants alimentaires sont parmi les additifs les plus controversés. Des colorants artificiels comme le tartrazine (E102) et le rouge allura (E129) ont été associés à des effets indésirables tels que des réactions allergiques et des troubles de l’hyperactivité chez les enfants. Des études ont également suggéré un lien entre certains colorants et des problèmes de comportement, de l’asthme et des urticaires.
Colorants azoïques : à éviter
Les colorants azoïques sont à éviter. Ces additifs à risque pourraient contribuer à l’hyperactivité chez les enfants.
Autres additifs à risque
Certains additifs servent à prolonger la durée de vie d’une denrée alimentaire. Les nitrates et les nitrites sont utilisés pour empêcher la production de toxines et le développement de bactéries pathogènes, comme les salmonelles et la listeria. Ces additifs à risque, connus sous la dénomination E249, E250, E251 et E252, sont associés à un risque accru de cancer du côlon entre autres.
Certains additifs antioxydants comme le E300 entretiennent certains doutes. L’additif E300 est de l’acide ascorbique présent naturellement sous la forme de vitamine C. Cependant, il n’est pas extrait extrait d’aliments porteurs mais synthétisé en laboratoire.
Certains caramels élaborés au moyen de sulfite d’ammonium ou d’ammoniac sont à éviter. Ils peuvent servir comme émulsifiants mais aussi comme colorants et agents de charge dans les boissons et les aliments. Rappelons que les agents de charge servent à augmenter le poids d’une denrée alimentaire sans impacter sa valeur nutritionnelle ni son goût. On les retrouve sous la dénomination E150c ou E150d.
Les carraghénanes sont des polysaccharides naturels obtenus à partir d’algues rouges. Ce sont des agents de texture souvent présents dans les aliments industriels. Ils sont couramment utilisés comme épaississants et gélifiants par l’industrie alimentaire. Certaines études montrent que ces substances pourraient déclencher ou amplifier l’inflammation dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et perturber le microbiote intestinal. Elles auraient également un lien possible avec le cancer du côlon.
L'additif E129 et les maladies intestinales
Les aliments transformés renferment une multitude d’additifs alimentaires, notamment des colorants destinés à renforcer la couleur de certains aliments. Plusieurs de ces additifs sont pointés du doigt par les scientifiques pour leurs potentiels effets néfastes sur la santé. Parmi eux, le colorant alimentaire E129.
Le colorant alimentaire, référencé E129 (Allura Red), est un colorant rouge de synthèse. Il appartient à la famille chimique des composés azoïques. En raison de ses potentiels effets néfastes sur la santé, il est interdit dans plusieurs pays européens (Allemagne, le Danemark ou la Suisse). En France, il reste autorisé. Des études scientifiques ont déjà suggéré un rôle de ce colorant dans les allergies et les troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)chez les enfants. Il serait également neurotoxique et cancérigène.
Dans une récente étude, il est associé au développement de colites, chez des modèles expérimentaux de souris. Ainsi, l’exposition chronique au colorant E129 provoque une colite chez la souris, en lien avec la sérotonine, mais sans lien avec le microbiote. Reste à déterminer si un tel effet peut exister chez l’homme.
Base de données de l'UFC-Que Choisir
Face aux inquiétudes qui apparaissent à propos de la consommation régulière d’aliments industriels ultra-transformés, l’UFC-Que Choisir met aujourd’hui à la disposition des consommateurs une base de données qui donne pour les 300 additifs autorisés dans les produits alimentaires, une appréciation indépendante de leur dangerosité basée sur une bibliographie intégrant les études scientifiques les plus récentes.
Alors qu’au niveau européen, l’évaluation officielle des additifs s’enlise faute de moyens humains, financiers et analytiques, l’UFC-Que Choisir a passé en revue les études publiées par les instances scientifiques reconnues : l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (AESA), l’Organisation Mondiale de la Santé, ainsi que le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Sur cette base, l’Association a défini une grille d’appréciation des additifs alimentaires autorisés : des plus acceptables à ceux qu’il faudrait éviter.
Résultats de l'étude
Sur les plus de 300 additifs autorisés, les travaux montrent que 87 d’entre eux sont à éviter ou peu recommandables, soit plus du quart. Parmi ceux-ci on peut citer :
- Les nitrates et nitrites (E249, E250, E251, E252), ces conservateurs très présents dans les charcuteries, qui sont associés à un risque accru de cancer du côlon.
- Les caramels élaborés au moyen d’ammoniaque ou de sulfite d’ammonium (E150c, E150d), utilisés par l’industrie agro-alimentaire dans une grande variété d’aliments, peuvent contenir des substances immunotoxiques à forte dose et suspectées d’être cancérigènes.
- Les colorants azoïques (E102, E104, E110, E122, E124, E129), souvent présents dans les confiseries, ils pourraient contribuer à l’hyperactivité chez l’enfant.
L’exposition quotidienne pendant des années à ces molécules accroît encore les risques. Or ils sont massivement utilisés dans les produits alimentaires industriels, y compris ceux de grandes marques. Par exemple, sur les 7 colorants trouvés dans les bonbons Jelly Belly, pas moins de 4 sont à éviter. Les nouilles « Yum-Yum saveur poulet grillé », comptent 14 additifs dans leur formule, dont 2 sont à éviter et 5 sont peu recommandables. Quant aux 14 additifs dénombrés dans les chewing-gums « Airwaves chloro-menthol », un est à éviter et 3 sont peu recommandables.
Laxisme de la procédure européenne
L’évaluation des additifs par les instances communautaires consiste généralement en une simple relecture d’études fournies par les fabricants d’additifs eux-mêmes. Cette procédure laxiste laisse planer un doute sur la transparence et l’exhaustivité des recherches menées par des industriels, qui ont tout intérêt à ne présenter que des travaux permettant à leurs molécules d’être acceptées.
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