Colle à Bois Alimentaire : Composition, Alternatives et Sécurité

La fabrication, la réparation ou l’utilisation d’un objet en bois destiné à entrer en contact avec des aliments suscitent forcément des interrogations, voire des craintes. Outre la qualité du bois lui-même, vous vous posez des questions sur tous les matériaux utilisés dans la confection de l’article en question, à commencer par la colle. Certes, l’appellation « colle à bois alimentaire » peut rassurer. Cependant elle n’empêche pas un certain nombre de questions. Telle type de colle pour planche à découper recommandée par des vendeurs est-elle vraiment inoffensive ? Y a-t-il des colles bois alimentaires plus indiquées que d’autres ? Quelles sont les précautions à prendre afin de limiter les risques ?

Qu'est-ce que la Colle à Bois Alimentaire ?

Les colles à bois alimentaires sont des substances destinées à entrer en contact avec votre nourriture sans produire des effets indésirables et nocifs pour votre santé. Lors de leur fabrication, seuls certains ingrédients sont autorisés. Tout écart par rapport à ce processus signifie que le produit ne peut pas être étiqueté comme un adhésif de qualité alimentaire. Néanmoins, le qualificatif « alimentaire » utilisé pour désigner certaines colles est à prendre avec circonspection. Il ne signifie pas que la colle peut être ingérée sans danger.

À titre de comparaison, citons l’exemple de la gomme laque ou de l’huile minérale. Ils sont fréquemment utilisées dans la finition d’objets en bois. D’ailleurs, on les retrouve souvent dans la composition de certains produits alimentaires (comme les confiseries pour la gomme laque) et pharmaceutiques (comme les laxatifs pour l’huile minérale). Ils peuvent donc entrer en contact direct avec les aliments sans que cela ne pose problème. Il en va autrement de la colle à bois alimentaire. Les adhésifs à bois alimentaires peuvent contenir des produits chimiques (les thermoplastiques, par exemple). Ingérés en quantités significatives, ils peuvent être nocifs pour la santé humaine.

Cela ne signifie pas pour autant que les colles à bois sont toxiques ou dangereuses. Globalement, la colle certifiée compatible avec les aliments est donc sans danger. Car après séchage et durcissement, il y a peu de risques qu’elle s’introduise dans votre nourriture. Par ailleurs, l’interaction entre la colle et les aliments varie selon la température et le degré d’humidité de ces derniers. La colle est beaucoup moins susceptible de se répandre dans de la nourriture sèche (disons une poignée de céréales) que dans de la nourriture humide (de la sauce tomate, par exemple).

Il est donc évident qu’il faut éviter les longues périodes de contact entre votre colle à bois alimentaire et les aliments chauds et humides. Quelle que soit la qualité d’une colle blanche. Il y a toujours un degré de chaleur qu’elle ne peut pas supporter. La règle d’or, en ce sens, serait de ne pas exposer vos joints de bois à des températures élevées et de façon prolongée. Si vous fabriquez ou réparez vous-même vos objets en bois durs et exotiques, veillez à ce que les surfaces à coller soient sèches, propres et préparées de sorte qu’elles s’ajustent parfaitement.

Précautions d'Utilisation

Par ailleurs, la manipulation de la colle à bois n’est pas totalement exempte de risques et impose certaines précautions. Nous vous conseillons de vous protéger les mains à l’aide de gants lors de la réalisation de vos projets. Outre les composants, qu’il faut toujours vérifier, il est conseillé de tenir compte de la résistance de la colle à la traction, de son comportement en milieu humide, de l’odeur, du temps de prise et de durcissement, etc. Une bonne colle bois alimentaire doit impérativement être sans solvant et résistante à l’eau, et aux conditions extrêmes. Ponçable, mais très solide, elle produit un collage plus résistant que le bois lui même !

Exemples de Colles à Bois Alimentaires

Approuvée par la FDA (Food and Drug Administration) pour le contact indirect avec la nourriture, la colle Titebond est non toxique, ne contient pas de solvant et se nettoie facilement à l’eau. Du côté des marques françaises, les deux noms qui reviennent le plus souvent dans les forums des amateurs des travaux de bois sont la colle bois alimentaire Sader et la colle bois alimentaire Bostik. Fabriquée en France, la colle bois Sader est plébiscitée par les professionnels et les bricoleurs avertis. La colle bois alimentaire Bostik est également tout indiquée pour vos petits projets. Tels que les plans de travail et les planches à découper. La colle bois Bostik R22 bénéficie de la certification d’alimentarité pour les collages d’objets entrant en contact avec des denrées alimentaires.

Finitions Alternatives pour le Contact Alimentaire

Lors­qu’un objet en bois est ame­né à être uti­li­sé à table ou en cui­sine, la ques­tion de la fini­tion à uti­li­ser en cas de contact ali­men­taire n’est pas si simple… Qu’il s’a­gisse de planche à décou­per, d’as­siette, de bols ou de cou­verts en bois, une fois l’ob­jet ache­vé et bien pon­cé, on veut tous une fini­tion belle, résis­tante et non toxique ! Nous allons donc vous pré­sen­ter dans cet article les fini­tions les plus uti­li­sées pour la vais­selle en bois devant être sou­mise à divers contacts alimentaires.

Les Huiles

Il s’a­git de la fini­tion la plus cou­rante. Elles sont faciles à appli­quer et il est assez simple de ré-appli­quer une nou­velle couche au besoin. Pour le mode d’ap­pli­ca­tion des huiles, on pour­ra se réfé­rer à cet autre article du blog concer­nant l’huile de lin. La fini­tion hui­lée per­met­tra une pro­tec­tion mini­male du bois contre l’eau et les divers contacts ali­men­taires ; sui­vant l’huile, elle colore aus­si légè­re­ment le bois avec une teinte tirant géné­ra­le­ment vers le jaune (on pour­ra se réfé­rer à l’in­dice Gard­ner de l’huile). La fini­tion hui­lée a aus­si la par­ti­cu­la­ri­té de lais­ser un fini rela­ti­ve­ment « per­méable » aux échanges gazeux, ce qui per­met au bois d’ab­sorber et d’évacuer natu­rel­le­ment l’humidité.

L’in­con­vé­nient prin­ci­pal des huiles est leur non résis­tance aux divers coups de cou­teaux et autres attaques du même genre. D’un autre côté, c’est aus­si ce qui fait le charme des objets en bois usés par le temps : on obtient un fini unique, natu­rel et pati­né. Si on veut conser­ver l’ob­jet intact, autant ne pas l’u­ti­li­ser et le lais­ser dans une vitrine ou uti­li­ser des assiettes conven­tion­nelles en céramique.

Les huiles siccatives

Parmi les huiles sic­ca­tives les plus popu­laires, on trouve l’huile de lin, l’huile de bois de chine et l’huile de chanvre. Ces huiles ont toutes la pro­prié­té de sécher et de lais­ser une fine pel­li­cule pro­tec­trice une fois sèches. On veille­ra à les appli­quer en plu­sieurs fines couches et à bien essuyer l’ex­cé­dent à l’aide d’un chif­fon. Entre chaque couche, ne pas oublier d’at­tendre que la couche pré­cé­dente soit bien sèche (cela dépend des huiles).

Atten­tion, cer­taines huiles contiennent des sic­ca­tifs toxiques afin d’ac­cé­lé­rer le temps de séchage. On veille­ra donc à bien se ren­sei­gner sur la com­po­sition de l’huile utilisée.

Les huiles dites « alimentaires »

On pour­rait être ten­té d’u­ti­li­ser de l’huile d’o­live ou d’autres huiles uti­li­sées dans l’a­li­men­ta­tion cou­rante (huile de tour­ne­sol, huile de pépin de rai­sin ou autres …). Le pro­blème de ces huiles et qu’elles ne sèchent pas (on dit qu’elles ne sont pas sic­ca­tives). Elles ont plu­sieurs incon­vé­nients. D’a­bord, comme elles ne sèchent pas, l’ob­jet va vite deve­nir col­lant (sur­tout si plu­sieurs couches épaisses sont appli­quées). Ensuite, l’huile risque de ran­cir au fil du temps.

On pour­ra leur pré­fé­rer des huiles dites « semi-sic­ca­tives » qui sont un com­pro­mis entre ces huiles qui ne sèchent pas et les huiles sic­ca­tives citées plus haut. L’huile de noix est une de ces huiles.

L’huile dure (ou scandinave ou danoise)

L’huile dure est un com­pro­mis entre les fini­tions fil­mo­gènes et les huiles « natu­relles ». Elles sont géné­ra­le­ment plus sic­ca­tives que les huiles évo­quées pré­cé­dem­ment (par­fois avec l’ad­jonc­tion de sic­ca­tifs toxiques) et plus résis­tantes (résines ou cires végé­tales pour les plus natu­relles). Pri­vi­lé­giez les huiles de ce type les plus natu­relles pos­sibles (exa­mi­nez atten­ti­ve­ment la composition).

Entretien

L’en­tre­tien de la fini­tion consiste à appli­quer de nou­veau une fine couche d’huile régu­liè­re­ment (cela dépend de l’u­sage que l’on a de l’ob­jet en bois). Si la fini­tion ne convient plus ou si l’on sou­haite en chan­ger, l’huile a aus­si cet avan­tage de pou­voir être sup­pri­mée faci­le­ment (cris­taux de soude et laine d’a­cier devraient aider).

Pour l’en­tre­tien cou­rant, après uti­li­sa­tion de la vais­selle en bois, un rin­çage à l’eau chaude et un coup de brosse devraient suf­fire (un peu comme le net­toyage des poêles en fontes ou en tôle d’acier).

Comme toute vais­selle, n’at­ten­dez pas trop après uti­li­sa­tion car les ali­ments ont ten­dance à être plus dif­fi­cile à reti­rer une fois secs. Si cer­tains ali­ments res­tent col­lés, frot­ter l’ob­jet en bois avec un peu de sel que l’on uti­li­se­ra pour son côté abra­sif doux.

N’abu­sez pas du liquide vais­selle si vous vous en ser­vez (l’huile, même de fini­tion, est un corps gras). Ne lais­sez pas non plus trem­per vos usten­siles en bois dans l’é­vier et ne les met­tez pas dans le lave vaisselle.

Vernis et autres finitions filmogènes

Le pro­blème des fini­tions fil­mo­gènes (outre leur com­po­si­tion bien sou­vent peu natu­relle… ) et qu’une fois qu’elles sont endom­ma­gées (traces de cou­teaux …), d’une part les traces sont très visibles, d’autre part, contrai­re­ment à une fini­tion hui­lée, elles sont dif­fi­ci­le­ment répa­rables. On pré­fé­re­ra donc réser­ver une fini­tion de ce type à un objet expo­sé qui ne subi­ra pas de contacts ali­men­taires. On peut aus­si uti­li­ser ce type de fini­tion pro­tec­trice pour les objets qui contien­dront des ali­ments secs (sucre, riz, petits gâteaux …).

Si vous n’ai­mez pas l’as­pect brillant lais­sé par ce type de fini­tion, vous pou­vez frot­ter de la laine d’a­cier 0000 sur la der­nière couche afin d’a­voir un aspect plus mat.

Et pourquoi pas aucune finition ?

Cette « non fini­tion » est par­ti­cu­liè­re­ment adap­tée pour les bois très denses et peu poreux comme l’é­rable, le bou­leau, le ceri­sier ou l’olivier.

Par contre, il fau­dra res­pec­ter quelques consignes pour que vos objets en bois res­tent le plus long­temps pos­sible en bon état :

  • Quand vous faites la vais­selle, ne les lais­sez pas trem­per dans l’eau.
  • Ne met­tez pas vos objets en bois dans le lave vais­selle ou le micro-onde.
  • L’en­tre­tien sera le même que pour les fini­tions huilées.

Réglementations concernant le contact alimentaire

Ceux qui vou­draient com­mer­cia­li­ser leurs créa­tions, pour­ront avoir voir de détails concer­nant les régle­men­ta­tions rela­tives au contact ali­men­taire avec le bois sur le site contac­ta­li­men­taire. Se rendre dans la rubrique Régle­men­ta­tion puis Par maté­riau et enfin Bois.

Colle Comestible : Recettes Maison

Si vous voulez bricoler en toute sécurité avec vos jeunes enfants, la colle comestible vous intéresse. On peut fabriquer facilement une colle maison, comestible et non toxique, en utilisant de simples produits du quotidien comme la farine, le riz, le lait ou le sucre… Voici une sélection de cinq recettes de colle comestible, efficaces et hyper faciles à préparer.

1. Colle de Farine

La colle de farine est traditionnellement utilisée comme colle à papier. On l’utilise encore de nos jours dans la restauration de livres anciens, c’est dire ! Avec les enfants, cette colle s’adapte à toutes sortes d’activités de collage de carton et papier. Pour la recette de base, la plus simple, il ne vous faut que de la farine de blé et de l’eau. Cuisson : faites chauffer le mélange à feu doux. Continuez de mélanger afin d’éviter la formation de grumeaux. Texture : délayez la sauce en versant l'eau progressivement, tout en continuant de mélanger. La sauce s’épaissit peu à peu. L’objectif, c'est que la colle ait la consistance d’une sauce béchamel. Conservation : quand la colle est prête, versez-la dans un pot et mettez-la au frais. Utilisation : attendez qu’elle ait complètement refroidi avant de l’utiliser. Cette colle est parfaite pour le papier et le carton. Bien qu’elle soit blanche, elle devient transparente en séchant et ne forme aucune trace de moisissure. Vous pouvez ajouter environ 3 g de sucre (une petite cuillère à café) à la farine.

Besoin d’une colle à papier illico presto ? Mélangez simplement la farine avec du vinaigre d’alcool. Il suffit d’ajouter le vinaigre très progressivement dans la farine, jusqu’à ce qu’elle ait la consistance idéale. On ne peut pas faire plus rapide !

2. Colle de Riz

Comme dans la recette précédente, c’est l’amidon qui sert de colle. La colle de riz est une tradition asiatique millénaire, utilisée dans de nombreuses applications. Pour préparer cette colle, prévoyez 200 g de riz ou 100 g de farine de riz (appelé parfois crème de riz), qu’on trouve facilement dans les épiceries asiatiques ou même au supermarché. Faites cuire le riz ou la farine de riz dans 350 ml d’eau. Une fois le riz cuit, son amidon se dilue dans l’eau de cuisson. L’eau devient blanche et épaisse. Quant à l’eau épaisse qui reste, c’est votre colle. Vous pouvez conserver cette colle de riz au frais, en fermant le pot, pendant environ une semaine. Pour la conserver plus longtemps, ajoutez quelques gouttes d’huile essentielle de clou de girofle. La spécialité de la colle de riz, ce sont les collages de papiers fins et fragiles, qu’elle permet de coller sans les froisser. Elle est idéale pour le papier vitrail, le papier de soie, le papier washi, etc.

3. Colle de Maïs

Cette colle à faire soi-même convient à tous les petits bricolages des enfants. Commencez par verser 100 ml d’eau dans un bol. Versez dans la casserole le contenu du bol (la fécule de maïs diluée). Au bout d’un moment, le mélange, d’abord épais et compact, prend l’apparence d’un liquide gélatineux. Versez la colle dans des pots en verre (avec couvercle). La colle de maïs peut s’appliquer au pinceau. Si vous la mettez au frigo, cette colle peut se conserver jusqu’à trois mois ! Au bout d’un certain temps, la colle peut durcir.

4. Colle à Base de Lait

Cette recette de colle convient parfaitement aux petits travaux manuels des enfants. Faites cuire ce mélange à feu doux pendant quelques minutes, le temps que cela ressemble à une sauce béchamel.

5. Colle au Sucre

Laissez reposer le mélange quelques minutes. De petites grumeaux se forment. le petit-lait. Mélangez bien. Vous devez obtenir une pâte assez ferme, lisse et brillante, avec la consistance de la colle à bois. Votre colle est prête à l’emploi. Pour la conserver, mettez-la au réfrigérateur dans un pot fermé. Elle peut alors se conserver environ deux semaines.

Avantages de la Colle Naturelle Maison

On a toujours besoin de colle. Mais du bâton de colle pour enfants à la super glu de bricolage, l’univers des colles est totalement envahi par les produits synthétiques. Totalement ? Pas tout à fait, car une colle résiste encore et toujours à l’envahisseur : la colle naturelle maison ! Les colles ont connu une histoire mouvementée. Les colles traditionnelles, d’origine animale ou végétale, ont fait place à des produits de synthèse industriels. La plupart des colles industrielles ont plusieurs objectifs : coller rapidement et résister à l’eau et à la chaleur. De nombreuses colles contiennent des solvants (alcool, acétone, toluène, éthyl méthyl cétone). Ce sont des substances toxiques y compris si on se contente de les respirer. Les colles à deux composants et les colles époxy bi-composant sont plus dangereuses encore en raison de leur pouvoir corrosif. Elles irritent la peau, les muqueuses et les voies respiratoires. La palme de la toxicité revient aux colles super fortes, réputées pour leur prise rapide, que sont les colles cyanoacrylates. Ces colles instantanées sont omniprésentes dans les objets du quotidien (lunettes, jouets, stylos, cartons, électronique, etc). Puissantes et rapides, elles se solidifient instantanément et peuvent sérieusement irriter la peau, les yeux et les fonctions respiratoires. Outre la santé humaine, les colles de synthèse constituent une réelle menace pour l’environnement. Aucun de ces produits chimiques n’est biodégradable. Ils menacent directement les écosystèmes dans lesquels ils finissent par se déposer. toxique. Une colle maison ne vous coutera que quelques centiles d’euros, ce qui vous promet de belles économies par rapports aux colles chimiques. Surtout, votre colle naturelle est absolument sans danger. La colle naturelle est parfaitement écologique. Quasiment sans odeur, elle se compose d’ingrédients 100 % naturels, biodégradables et non polluants.

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