La cocotte Le Creuset évoque dans le monde entier l’excellence de la gastronomie française. Bientôt centenaire, la cocotte Le Creuset, imaginée par deux industriels d’origine belge, a très vite poussé les feux à l’international, faisant alors du made in France un argument de vente à l’étranger. Coup de projecteur sur Le Creuset, l'un de ces ambassadeurs discrets qui font partie de notre patrimoine.
La belle histoire de Le Creuset
En 1925, deux industriels belges se rencontrent au salon professionnel de Bruxelles. Les deux hommes d’origine belge s’installent, en 1925, à Feysnoy-le-Grand, en France. Cette destination ne résulte pas du hasard. Elle se situe à un carrefour routier important pour l’acheminement des matières premières telles que le charbon, le sable et le fer. Ils s’installent à Fresnoy-le-Grand, dans l’Aisne, pour y bâtir leur fonderie. Leur idée ? Créer une cocotte qui soit belle, de couleur, fonctionnelle, et d’une solidité sans faille.
La marque possède un ou plusieurs ateliers en interne pour la fabrication d'une partie de ses produits. Chaque pièce est unique car le moule est brisé après chaque utilisation.
En 1988, la société est au bord de la faillite. Elle est rachetée par un industriel britannique, Paul Van Zuydam. En deux ans, Le Creuset retrouve tout son lustre d’antan.
L'expansion internationale
À partir de 1974, Le Creuset part à la conquête des États-Unis. La marque française ouvre une filiale en Caroline du Sud. Rien ne peut plus l’arrêter. Elle s’installe ensuite, entre 1975 et 1985, en Australie, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Belgique notamment. La marque s’est ainsi implantée dans de nombreux pays. Elle puise une grande partie de son inspiration à travers les us et coutumes locaux de ces destinations lointaines.
L'évolution du design et des couleurs
Elle deviendra la teinte emblématique de la marque. La cocotte aime se pomponner. Alors même si son orange volcanique et ses rondeurs sont emblématiques, elle est bien décidée à ne pas s’en contenter. N’est pas cocotte qui veut, dans la famille on se doit de rester fashion ! Ses créateurs l’ont bien compris, qui la font passer par toutes les couleurs.
Après la Seconde Guerre mondiale, Le Creuset fait évoluer la forme et les couleurs de sa cocotte au gré des modes. En 2008, la collection "Matière" fond pour des coloris neutres en harmonie avec la nature. En 2009, la gamme "Retour au marché" offre des cocottes dans les tons cassis et blanc pur. Aujourd’hui, encore elle soigne son apparence. Elle troque sa couleur orange volcanique pour des couleurs pétillantes.
Côté vestiaire, c’est la valse des émaux avec des couleurs en veux-tu en voilà : de l’orange au rose pâle, du vert au gris, du bleu au cassis etc, en passant par le fameux jaune Elysée dont raffolait Marilyn Monroe dans les années 60, au point de constituer sa collection personnelle de cocottes. En 1960, avec la sortie d’une nouvelle couleur : le jaune Elysée, l’engouement sera international. Les cocottes Le Creuset s’inviteront chez Marilyn Monroe, où sa collection sera revendue aux enchères en 1999, chez Christies à New York, pour 25 300$.
L'intervention de Raymond Loewy et d'autres designers
Puis la marque fera appel à Raymond Loewy pour repenser le design de ses cocottes, dans un style plus moderne d’après-guerre. Surnommé “l’homme qui a façonné l’Amérique” ou “le père du design industriel”, Loewy est à l’origine de la célèbre Coquelle de 1958. En 1958, Raymond Loewy crée La Coquelle. Ses lignes aérodynamiques épousent une forme rectangulaire. En 1958, elle devient rectangulaire, avec la Coquelle, dessinée par Raymond Loewy. Loewy redessine complètement l’appareil : lignes épurées, poignées intégrées, optimisation de l’espace intérieur. L’objet devient plus lisible, plus élégant et rencontre un vrai succès commercial.
En 1972, c’est au tour de Enzo Mari. Il imagine la collection "Mama" avec ses nombreuses poignées originales. Dans les années 70, elle ne rechigne pas à retrouver ses rondeurs avec la "Mama", sous le trait d’Enzo Mari. Sous celui de Jean-Louis Barrault, la voilà qui s’allonge de nouveau dans les années 80 avec la "Futura". Pas du genre à s’en formaliser, au contraire, la cocotte a les poignées résolument ancrées dans les époques qu’elle traverse.
Raymond Loewy : Un pionnier du design industriel
"Esthéticien industriel" tel qu'il se définit, Raymond Loewy (1893-1986) est un pionnier du design industriel, qui séduit consommateurs et clients. Loewy transforme ainsi le miméographe en un appareil plus rond, couvert, plus facile d'utilisation, en camouflant ses rouages qui étaient jusqu'ici polis à la main, ce qui demandait un travail considérable, pour finalement s'enrayer sans cesse à cause de la poussière.
Français, il refait sa vie outre Atlantique et révolutionne la praticité des objets du quotidien des nord-américains, tout en concevant les logos iconiques. Il faut évidemment replacer ce designer dans un contexte marqué par la naissance de la société de consommation, après les Guerres Mondiales, leur austérité, et leurs restrictions. Loewy commence sa carrière dans les années 1930 et la poursuit en parallèle des 30 glorieuses, après la seconde Guerre, jusqu'à la fermeture de ses agences dans les années 70 lors du crash boursier.
Après 4 ans dans les tranchées où il a d'ailleurs redessiné son uniforme -qu'il trouve laid- Loewy quitte la France en 1919 à 26 ans sur le paquebot France, après avoir perdu ses deux parents, morts de la grippe espagnole la même année. Sur le France, il dessine, vend des portraits et se fait remarquer : on lui suggère de faire du design industriel, alors qu'il n'a aucune idée de ce que c'est, et que la profession telle qu'on la connaît aujourd'hui existe à peine.
Raymond Loewy connaîtra ses plus grand succès aux États-Unis, et deviendra citoyen américain en 1938, même s'il est enterré en France où il n'a pas connu de grand hommage. Une fois outre Atlantique, il réalise "le gouffre entre l'excellente qualité de la production américaine et son apparence grossière, maladroite, volumineuse et bruyante", comme il le souligne dans le livre Industrial Design.
Lassé de tourner en rond, Loewy envoie à de nombreux patrons une carte imprimée, en espérant intriguer, au culot. C'est un britannique, un certain Gestetner, qui répond à l'appel et lance sa carrière en 1929. L'industriel le fait travailler sur un miméographe (aussi appelé duplicateur, une presse à imprimer, précurseuse de la photocopieuse) à l'allure clinquante mais compliquée.
Loewy fait en sorte de rationaliser l'aspect des produits, d'associer non pas forme et fonction, mais forme et simplification. Sa philosophie de conception, le streamline, qu'il définit comme « la beauté par la fonction et la simplification » suit la méthode qu'il appelle MAYA (Most Advanced Yet Acceptable dit TOMA en français, Très Osé Mais Acceptable). Pour lui, le design est une affaire de séduction, et tout dépend de l'apparence extérieure (des humains et des choses).
En 1934, on lui propose par exemple de repenser le réfrigérateur Coldspot, qui sera ensuite reconnu comme étant la toute première commande de design industriel aux E-U, mettant en avant un produit à la fois pour son utilité que pour son esthétisme. Mais il ne se contente pas de faire de jolies et robustes choses, non, il s'intéresse surtout à comment elles fonctionnent et comment les rendre plus pratiques, solides, comme portées par le mouvement.
Autre coup de maître pour les cigarettes Lucky Strike : il ne change pas vraiment le logo (mais troque le vert pour un blanc plus pur) mais le fait apparaître sur les deux faces, qui sont ainsi visibles à coup sûr sur une table.
À sa mort, le magazine Life dira de lui qu'il était l’un des "100 Américains les plus importants du XXe siècle" : un titre qui vient couronner le rêve de ce français naturalisé.
Le Creuset aujourd'hui
Aujourd’hui, ses produits dérivés se comptent par milliers. Elles vous accompagnent dans l’élaboration de tous vos mets. Le Creuset propose une gamme de cuisson Les Forgées, une collection en céramique (plat au four, mini-cocotte ou théière), des ustensiles en silicone et des moules à pâtisserie.
Si la couleur orange volcanique, omniprésente dans les cuisines de nos grands-mères, entretient la flamme du mythe, la palette est désormais arc en ciel. Le secret de réussite de Le Creuset tient dans l’accord entre savoir faire et capacités d’adaptation et d’innovation.
Le Creuset possède deux sites de production : l’un en France pour les articles en fonte et l’un en Chine pour sa filiale Screwpull dédiée au vin. En 1991, la famille Le Creuset s’agrandit. L’entreprise rachète la marque "Screwpull", un fabricant d’accessoires pour vins et champagnes.
Les réseaux sociaux sont aujourd’hui au cœur de sa stratégie, qui vise une clientèle de plus en plus jeune dans le monde entier. Le design des cocottes pensées pour mijoter la volaille, le riz ou le curry répond aux habitudes des gourmets de tous les pays, tout en jouant la carte du French cooking.
Voilà le résultat d’un marketing très offensif d’une maison née durant les années folles dans un village picard. Le hashtag dévolu à la marque a déjà réuni plus de 19 millions de vues.
La maison Le Creuset est toujours ancrée à Fresnoy-le-Grand, la petite aristocrate des fourneaux est attachée aux traditions. Rien de tel que le bercail pour retrouver des couleurs. Oui, parce qu’on ne sait pas ce qu’elle nous mijote, mais il se pourrait bien qu’elle nous concocte de nouvelles fantaisies.
Où trouver les produits Le Creuset
Voici quelques boutiques et magasins où vous pourrez trouver des produits Le Creuset :
- Boutiques Le Creuset
- Magasins d'articles de cuisine
- Grands magasins
- Sites de commerce en ligne
TAG: #Cocotte
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