La cocotte Le Creuset est un symbole de qualité et de tradition culinaire depuis des décennies. Aussi increvable que massive, la cocotte est garantie à vie. Mais c’est surtout l’usine picarde où elle est fabriquée depuis 1925 qui a fait preuve d’une résistance à toute épreuve.
L'Histoire de la Cocotte de Luxe
En 165 ans d’histoire, le Groupe SEB a su s’imposer comme le compagnon idéal des foyers, transformant le quotidien de milliards de consommateurs dans le monde. Né d’un atelier de ferblanterie créé en 1857 par Antoine Lescure, repris et développé par ses descendants, le Groupe SEB a étendu ses activités à tous les segments du Petit Equipement Domestique et à l’ensemble des continents jusqu’à devenir la référence mondiale de son domaine. Tout a commencé par un mariage. Son fils Jean puis son petit-fils René lui succèdent et mécanisent la production.
Dans les années 50, la France entre dans la modernité. Les classes moyennes s’affirment. Le confort ne relève plus du luxe, il devient un besoin afin d’économiser du temps et de l’effort. SEB utilise alors les propriétés de l’emboutissage, qu’elle maîtrise sur le bout des doigts, pour concevoir une nouvelle génération d’autocuiseurs. C’est en 1953 que naît la Super Cocotte SEB. Sûre, belle, efficace, rapide et solide, celle-ci se vend à des milliers d’exemplaires, offre une nouvelle notoriété à l’entreprise et ouvre les portes de l’international aux frères Lescure.
Dans les années 60, SEB est à un tournant de son existence : il lui faut réussir le défi de la croissance. La société doit renforcer sa présence sur le marché de l’équipement domestique, en conservant l’expertise culinaire qui a fait sa renommée. Dans le même temps, elle va racheter deux entreprises prestigieuses : Tefal en 1968 et Calor en 1972. Ces acquisitions donnent à la société une dimension de groupe.
Au cours des années 1990, le monde change de visage : abaissement des frontières, ouverture d’immenses marchés, constitution et montée en flèche des classes moyennes dans les pays dits « émergents ». Dans les années 2000, Thierry de La Tour d’Artaise devient PDG du Groupe et signe le rachat de Moulinex un an plus tard. A cette période, le Groupe doit faire face à une forte concurrence de produits asiatiques à bas prix et réorganise son outil industriel pour rester compétitif.
Avec une telle frénésie de développement, le Groupe se dote d’équipements de premier plan pour accompagner sa croissance. D’où la construction d’un nouveau siège mondial à Ecully : le Campus SEB. Implanté sur 6 hectares, le Campus est organisé autour d’un ensemble de bâtiments modernes et innovants qui reflètent les valeurs et ambitions du Groupe notamment en matière de qualité de vie au travail et de développement durable. Puis en 2021, le Groupe SEB investit dans des travaux d’aménagements et de construction pour son Pôle Mondial d’Innovation basé sur le Campus SEB.
En parallèle, le Groupe continue sa croissance dans le marché professionnel avec l’américain Wilbur Curtis, le français Krampouz, qui signifie crêpe en breton. La poursuite de son développement et le renforcement de son leadership traduisent une volonté de garantir la pérennité du Groupe. Cela passe aussi par l’évolution de sa gouvernance.
Aujourd’hui, les produits et services du Groupe accompagnent les consommateurs dans plus de 150 pays et s’étendent à tous les domaines du quotidien : robots cuiseurs multifonctions, aspirateurs sans fil, machines à café automatiques et connectées, articles culinaires, épilateurs ou systèmes de repassage dernier cri !...
Fabrication et Composition
La composition de l’alliage de fer et de carbone est un secret de fabrication. Miracle de la cuisine française : après le confit de canard et les escargots à l’ail, ce sont désormais nos marmites qui s’exportent.
Pour tenir la cadence, Le Creuset vient même d’investir 60 millions d’euros dans une nouvelle usine de 28 000 mètres carrés à Fresnoy-le-Grand. Sans mettre en péril les bénéfices : même si la maison pose un épais couvercle sur ses résultats, le dernier bilan publié en 2008 révélait une marge opérationnelle de 11% dans l’Hexagone.
Ces entrepreneurs avaient choisi de s’installer dans l’Aisne pour construire leur fonderie, parce que la région se trouvait au carrefour des routes du fer, du charbon et du sable. Leur idée : vendre des cocottes pour libérer madame de la cuisine pendant que les plats mijotent tout seuls. Rusés en diable, ils ont été les premiers à introduire du marketing dans les casseroles.
Principal décision : maintenir une qualité irréprochable. Le best-seller en fonte d’acier, dont les ventes représentent la majorité du chiffre d’affaires, est toujours fabriqué à Fresnoy-le-Grand. Selon un procédé quasi séculaire, l’alliage de fer et de carbone est d’abord chauffé à 1 400 degrés avant d’être placé entre deux moules de sable réglés au millimètre près.
D’un bout à l’autre de la chaîne, la fabrication d’une cocotte prend quatre bonnes heures et fait l’objet d’une trentaine de contrôles de qualité. Tout le marketing est ensuite calibré pour vanter la perfection d’un produit vendu en moyenne 200 euros pièce, soit trois fois le prix de sa cousine en céramique.
De fait, Le Creuset n’hésite pas à «garantir à vie» ses cocottes. Sous-entendu : ça pèse peut-être ses 4 kilos, mais vous en aurez pour votre argent. Même les éventuels chocs thermiques provoqués par le passage du four au réfrigérateur n’auraient aucune incidence sur la bête. «On a très peu de retours, peut-être un ou deux par an», confirme un distributeur.
Diversification et Innovation
En comptant les tire-bouchons Screwpull en aluminium brossé, une marque rachetée en 1991, les diversifications hors cocotte représentent un bon tiers du chiffre d’affaires. Fini, les pubs télé des années 1970, avec le chouchou des ménagères Raymond Oliver en guest-star. Aujourd’hui, la marque sponsorise le programme de TF1 MasterChef, en fournissant à l’œil cocottes, grils et spatules.
L’enjeu pour Le Creuset est notamment de pouvoir mieux répondre aux besoins en matière de séries et de couleurs, en continuant à offrir le même niveau de qualité pour les finitions et les émaux. « Nous allons doubler les capacités de nos bâtiments afin de pouvoir doubler à terme les capacités de production du site », explique Patrick Jacob, directeur technique aux côtés de Huguette Gérard, la P-DG. « Nous sommes dans une métier de niche avec une grande complexité technologique », analyse Patrick Jacob.
Du fait des spécificités de son métier, Le Creuset dit ne pas avoir à sa disposition de fournisseurs développant les machines dont il a besoin. Le Creuset a assis son développement sur son savoir-faire technique - dans lequel il investit chaque année - et sur un vigoureux déploiement à l’international.
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