Laura Michel, âgée de 19 ans, a remporté la Coupe du monde de la pizza qui s'est déroulée le 4 octobre à Rome, en Italie, dans la catégorie "pizza classique".
Un Rêve Devenu Réalité
Pour Laura, participer au Championnat du Monde était un rêve : "C’était mon rêve de monter sur le toit du monde. J’ai été Championne de France et être Championne du Monde, c’était la consécration de mon travail. J’ai tout fait pour gagner."
Malgré les doutes de certains, elle a persévéré : "J’avais espoir de gagner, mais beaucoup me disaient que je ne gagnerais pas, parce qu’il y avait beaucoup de monde et parce que je suis une femme, Française qui plus est. Cependant, quand on veut quelque chose, il faut se donner les moyens."
L'annonce de sa victoire fut un moment inoubliable : "Pour revenir au titre de Championne du Monde, lorsqu’on m’a appelée, j’ai crié de joie. C’était magique, je m’en rappellerai toute ma vie. C’était magique et j’étais loin de m’attendre à tout ce qui allait m’arriver après, à toutes les sollicitations que j’ai reçues."
"Sortie 15" : Une Affaire de Famille
Laura travaille avec ses parents au restaurant "Sortie 15" à Alby-sur-Chéran, en Haute-Savoie. "Elle a décroché le titre suprême" se réjouit Alain, son papa qui a également participé aux championnats du monde de la pizza. Ce sont mes grands-parents qui ont créé cette pizzéria. Et moi, je suis fière aujourd’hui de pouvoir emmener encore plus de monde ici, parce que c’est une histoire de famille."
Elle est très fière de pouvoir faire rayonner l'établissement familial : "Je suis très contente, je suis extrêmement fière. Nous avons beaucoup de monde, beaucoup de nouveaux clients qui viennent aujourd’hui découvrir cet endroit-là."
Projets d'Avenir
Laura a des projets ambitieux pour l'avenir :
- "Le premier projet, c’est de racheter la pizzéria. Il faut savoir que je suis gérante, mais la pizzéria appartient à mon oncle et à mon père."
- "Le deuxième projet - mais ce n’est pas pour tout de suite -, c’est de faire des formations."
La Catégorie "Pizza à Due" et Alain-Patrick Fauconnet
Il ne faut pas oublier que ce trophée, je l’ai gagné avec le chef Alain-Patrick Fauconnet. Ce trophée, nous l’avons gagné à deux, car il s’agissait de la catégorie pizza à due, à deux, c’est-à-dire pizza à quatre mains. Cela me correspond bien, j’ai même une petite citation que j’utilise tout le temps : « seul on va plus vite, mais à deux on va plus loin ». Donc nous avons été champions tous les deux, nous avons gagné ce trophée, et c’est tout (rien d’autre, aucun prix, peut-être quelques bières !
La Recette Gagnante : Un Voyage Marin
Avant de parler de la recette, je vais vous dire pourquoi je l’ai appelée comme ça. Moi, j’ai voulu, avec mon chef Alain-Patrick, qu’on raconte une histoire autour de cette pizza. Nous nous sommes dit « pourquoi ne pas trouver nos points communs à tous les deux ? » Nous aimions tous les deux les voyages. Nous sommes donc partis sur une pizza qu’on peut également appeler « voyage en territoire marin. » Elle était composée de bisque d’oursin et homard, de caviar séché, de corail d’oursins, de gambas marinées aux agrumes et flambées au saké, de Saint-Jacques brûlées au chalumeau, de tuiles à l’encre de sèche, de petites fleurs de ricotta, avec des petites perlines de mozzarella. Et nous avons servi cette pizza avec un saké tiède. On me demande souvent cette pizza à la pizzéria.
Une Pâte Authentique
Pour tout vous dire, la pâte que j’ai emportée en Italie, c’est la même pâte que je sers tous les jours à mes clients. Je n’ai pas fait de pâte spéciale pour la compétition.
Un Championnat de Haut Niveau
Il y avait à ce championnat 1200 concurrents toutes catégories confondues. Il faut savoir qu’il y a plusieurs catégories. De la pizza gastronomique, à la pizza acrobatique. J’ai concouru dans 4 catégories. Les 4 catégories sont ; la pizza classique, la pizza à due, la pizza teglia et la pizza palla. Dans la catégorie a due, il me semble que nous étions une cinquantaine. Dans la catégorie où j’ai fini 1re Française en classique et 7e mondiale, je crois que nous étions près de 900, donc ça dépend des catégories.
Une Préparation Rigoureuse
Il m’a fallu approximativement 5 ans. Tu sais pourquoi il m’a fallu 5 ans ? Parce qu’il faut de la préparation mentale. En 5 ans, j’ai grandi et j’ai évolué, c’est important d’être prête mentalement, parce qu’une compétition, même si c’est dans la restauration, ça reste une compétition. Il m’a fallu 1 an pour élaborer les recettes et il m’a fallu 3 mois intensifs de travail. Tous les jours, parce que 4 catégories, c’est du travail. Ces 4 catégories représentent 3 types d’empâtement différents et 4 recettes différentes. Et dans une compétition, il y a des règles, il y a un temps à respecter, il y a beaucoup de choses à respecter, donc il faut que le jour J on soit prêt. Il faut que le jour J, tout soit parfait.
Les Pizzas du Puits-Vieux : Une Histoire de Famille
Dans l’arrière-cour d’une maison de ville de Saint-Priest, la pizzeria du Puits-Vieux abrite une lignée de champions. Caroline Maya, la pizzaïola à la tête de l’établissement vient d’être couronnée à Parme (Italie) championne du monde en duo, avec Alain Patrick Fauconnet, grâce à sa pizza gastronomique baptisée « C’era une volta » (« Il était une fois » en italien).
Il y a 34 ans, la grand-mère de Caroline Maya décide de vendre des pizzas. Au fond de la cour de la maison, elle s’installe dans le garage pour cuisiner. « Mes grands-parents étaient des immigrés italiens. Mon grand-père était maçon et ma grand-mère a ouvert ce restaurant pour s’amuser. Au début, il y avait une seule pizza à la carte », se remémore la championne du monde. Le père et l’oncle de Caroline Maya se professionnalisent. « Mon père s’est formé dans des écoles italiennes. » Ils reprennent la recette de la pâte à pizza de la grand-mère et l’améliorent. C’est cette même recette secrète qui a été utilisée lors du championnat du monde.
Les deux chefs ont revisité cette spécialité italienne avec, entre autres, une bisque d’oursin et de homard, des noix de saint-jacques brûlées au chalumeau, du caviar séché, des gambas marinées aux agrumes et flambées au saké, avec des billes de mozzarella.
Un Parcours Personnel
Je suis née tout à côté d’ici. Je suis née à Saint-Priest, dans une clinique qui n’existe plus aujourd’hui. Je suis née le 28 novembre 87. Là, c’était la maison de mes grands-parents. Mes grands-parents travaillaient ici avec mon papa, mon oncle. J’étais gardée tous les week-ends par mes grands-parents, puisque ma maman travaillait aussi, donc je jouais là.
Quand j’étais petite, je ne voulais pas faire le même travail que mon papa, forcément. J’ai fait des études, cependant je n’ai jamais trop aimé l’école. J’ai commencé à travailler ici quand j’avais 16 ou 17 ans. Ensuite, j’ai voulu faire des études d’auxiliaire puériculture. Mes parents, qui voulaient que je vise plus haut, m’ont dit : « Pourquoi tu ne ferais pas infirmière puéricultrice ? » Je me suis donc lancée dans des études d’infirmière. J’ai fait 2 ans d’école infirmière. J’allais aux cours obligatoires, je me passais des cours non obligatoires. Après avoir arrêté, j’ai fait la formation que je voulais faire au départ : auxiliaire puériculture. Entre ces deux formations, j’ai eu mon fils, avec mon conjoint. Je partais très tôt le matin, j’emmenais mon fils chez la nourrice, j’allais à l’école et en sortant de l’école, je venais travailler ici. Sortie de là, je passe mon diplôme, que j’ai obtenu avec une super note. On voulait m’embaucher dans une maternité et là j’ai compris que je pourrais plus travailler à la pizzéria.
Je suis quelqu’un qui aime la liberté. Je ne suis pas du matin, par exemple. Ici, on travaille le soir. J’ai des enfants, alors je dois me lever tôt pour les emmener à l’école. En dehors de ça, je fais ce que je veux. Si j’ai du travail, je viens plus tôt, si j’en ai un peu moins, je viens un peu plus tard. Donc je me suis dit « merde, je ne pourrai plus travailler ici, il faut que je dise à mes parents que je veux rester là. » Mon père n’était pas très content, parce qu’il pensait que c’était trop de travail pour moi, trop de travail pour une femme. Je me rappelle plus exactement comment ils ont accepté ms choix, mais ils ont fini par capituler. Entre-temps, je me suis mariée, j’ai eu ma fille et, après quelques années, mon père a eu quelques problèmes de santé. Il a dû arrêter de travailler ici. Son frère, donc son associé, a eu aussi des problèmes de santé.
Si tu veux savoir pourquoi je suis si attachée à cette pizzéria, c’est parce que pour moi, la famille fait partie de mes valeurs et, ici, je n’ai pas l’impression de travailler. Je m’éclate. C’est vraiment une passion, qui s’est construite au fil des années. Du moment où je suis née, où je jouais là le week-end quand j’étais petite, jusqu’au moment où j’ai signé pour être gérante ici, la passion est devenue plus forte.
Un Palmarès Impressionnant
J’ai commencé la compétition en 2014. J’ai été Championne de France de la plus belle pizza. J’oublie toujours ce titre, pourtant j’ai été Championne de France de la plus belle pizza. J’oublie ce titre, parce que je ne suis pas sortie de ma zone de confort. C’était une pizza que j’ai faite à la maison. J’ai pris une photo et elle a été jugée sur photo. Ensuite, j’ai été Championne de France en 2019 de pizza teglia. La pizza teglia, ce n’est pas la même pâte que la pizza ronde, dite pizza classique. Pour la petite histoire, c’est un type de pizza qui est hyper technique. C’est quelque chose que je maîtrisais mal. Mon père m’a dit « Pourquoi tu ne ferais pas le Championnat de France de pizza teglia » ? J’ai eu beaucoup de difficultés. Et le pire, c’est que je faisais la pizza teglia, la pizza ronde, cette année-là et que j’ai été championne de la pizza teglia alors que c’était l’épreuve que je pensais rater. Puis j’ai décroché mon titre de Championne de France en pizza à due en 2021.
Elle était en lice dans quatre catégories. « Je voulais au moins en gagner une », nous confie cette grande compétitrice.
Désormais plusieurs fois championne de France et championne du monde, la mère de famille assure qu’elle va s’arrêter là : « C’était beaucoup de travail, de fatigue et d’argent investi. Mon rêve était d’être championne du monde. Cet objectif est atteint. »
Une Journée Bien Remplie
Je me lève le matin à 7 h pour pouvoir emmener mes enfants à l’école. Je prépare leur petit-déjeuner, puis les habille et les emmène à l’école. Une fois les enfants à l’école, je fais mon sport. Je fais du sport à la maison, j’adore faire du sport. À l’heure où je rentre, je n’ai pas le temps d’aller à la salle de sport, donc je me suis fait une petite salle de sport à domicile. Je fais quelques courses pour la pizzéria, une ou deux fois par semaine, le reste du temps, je me fais livrer. Je fais la pâte, je prépare la sauce tomate, je prépare les légumes, tout ce qu’il y a à faire pour la pizzéria. Donc de 14 h à 18 h, c’est… Comment on pourrait appeler ça ? Il y a tellement de boulot ! Avant, je partais le matin. Je posais mes enfants et j’étais plus détendue pour faire toutes mes tâches. Mais je n’étais jamais présente pour mes enfants. Je les posais à l’école le matin et je ne les revoyais que le lendemain matin. Je me suis forcée à être là pour eux le midi et à commencer ma journée de travail ensuite. De 14 h à 18 h, je cours dans tous les sens. À 18 h, c’est l’ouverture du service, donc je prépare mes pizzas. Je peux en faire 50 comme 300, ce qui signifie que je peux rentrer à 23 h comme à 1 h 30 du matin. Ce que j’adore le plus, c’est les vacances scolaires.
Les Valeurs de Laura
Mes valeurs, c’est l’amour, la bienveillance, la liberté. C’est important pour moi, c’est quelque chose qui vibre en moi et que je transmets aussi à mes salariés. En tant que cheffe d’entreprise, je suis très stricte sur le travail et l’hygiène. S’il n’y a pas de problème de ce côté-là, je suis super cool.
Pour résumer en une phrase, je vais te dire quelque chose, ça va te faire rire. « Vivre d’amour et de pizzas ».
Une Pizzéria Unique
Cette pizzéria est différente des autres parce qu’elle a une âme. Je suis la 3e génération. Elle est différente des autres, parce qu’elle porte tout cet amour qui s’est créé au cours de ces 34 dernières années. 34 ans que la pizzéria est ouverte et nous n’avons pas une seule fois fait de publicité. Jamais ; nous, nous vivons grâce au bouche-à-oreille.
Caroline Maya, restauratrice à Saint-Priest (Rhône), a décroché le titre suprême de championne du monde de pizzas en duo avec Alain Patrick Fauconnet.
Les Ingrédients de la Pizza C’era una volta
Caroline Maya et Alain Patrick Fauconnet ont servi aux jurés une pizza gastronomique baptisée C’era una volta (« Il était une fois » en italien). Parmi les ingrédients, on trouve des oursins de Galice, du homard, des noix de Saint-Jacques, du caviar séché, des gambas.
Une Pizza d'Exception Non Proposée à la Carte
Mais cet incroyable plat n’est pas proposé à la carte des « Pizzas du Puits-Vieux » malgré les demandes des très nombreux clients.
Sa pizza gagnante ne sera toutefois pas ajoutée à la carte du restaurant. « Elle vaudrait pas loin de 500 euros », explique Caroline.
Les Curieux Se Pressent à Saint-Priest
Forcément, depuis son retour en France, Caroline Maya a fait l’objet de très nombreux reportages.
Spécialisée dans la vente à emporter, elle a tout de même installé cinq petites tables devant son commerce pour que « ceux qui habitent en appartement » et « ceux qui habitent loin » puissent déguster la pizza immédiatement ainsi que de « profiter du joli cadre ».
Une Décision Mûrement Réfléchie
Après sa victoire, Caroline Maya a annoncé ne plus vouloir participer à des concours. Une décision qui est en lien avec son père. « Il m’accompagne à chaque compétition mais il ne peut plus venir à cause de son état de santé. Je ne me vois pas y aller sans lui. Mon père, c’est une partie de moi. »
La trentenaire ne regrette rien. « Quand on a atteint la plus haute marche, il faut savoir s’arrêter.
Giulia Vicini : Championne de la Pizza Classique
Giulia Vicini remporte l’épreuve Pizza Classique du Championnat du monde de la pizza de Parme. C’est la 1ère fois que le Championnat récompense une femme dans cette catégorie considérée comme la plus importante et que le vainqueur est aussi jeune.
Championne de la 31 e édition du Championnat du monde de la pizza, Giulia Vicini n'est pas totalement inconnue des jurés. En effet, l'an dernier, elle était 3 e de ce championnat, juste derrière Jérémy Viale. Cette année, Giulia remporte également le ‘Prix du développement durable - Pizza du changement’.
La Recette Championne de Giulia Vicini
Tout d’abord, une pâte élaborée à partir d’une farine Bio moulue 15 jours avant l’épreuve puis, de végétaux frais et de saison comme les asperges, du jus de betteraves, des groseilles à maquereau, du cresson… De Bagòss, fromage à pâte dure, spécialité des fermiers de Bagolino (Lombardie).
Un Double Parcours
Etudiante dans un institut technique, Giulia Vicini prépare un diplôme d’ingénieur chimiste le jour et se dédie, le soir tombé, à la fabrication de pizza. Et quand elle quitte sa double vie d’étudiante/pizzaiola, Giulia Vicini travaille bénévolement dans une ferme biologique du Trentin. Un engagement plus qu’utile à celle qui rêve d’ouvrir un jour sa propre ferme et continuer de produire des pizzas avec les aliments les plus sains qu'elle aura cultivés.
Caroline Maya : Championne du Monde en Duo
Remporter le championnat du monde de pizza, c’est bien. Mais le faire en Italie, « patrie » de ce mets universellement apprécié, c’est un exploit qu’a accompli… une Française ! Établie près de Lyon depuis 2017, Caroline a en effet été couronnée (en duo avec le chef Alain-Patrick Fauconnet) en avril 2022 grâce à une pizza gastronomique aux produits de la mer.
« Je m’étais donné ce challenge parce que mon père a été champion international et premier Français aux championnats du monde, mais pas été champion du monde, précise cette pizzaïola maman de deux enfants. Je m’étais dit : " Le jour où je serai championne du monde, mon père n’aura plus aucun doute sur moi " ; Et là, je lui ai prouvé qu’il pouvait me faire confiance ».
Il faut dire la pizza est une « affaire de famille » pour Caroline : « C’est ma grand-mère qui a monté la pizzeria en 1987. Elle n’avait alors qu’une pizza à la carte. Puis elle a transmis l’affaire à ses deux fils, qui ont continué… et me voilà, sourit-elle. Notre famille vient d'Italie et on est tous issus de la restauration. Tout le monde a des pizzerias, des restaurants. On est tous là-dedans !
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