La Chaîne Alimentaire Animale dans la Savane : Un Exemple d'Équilibre Fragile

La savane, un biome majeur du globe, est un écosystème complexe où la chaîne alimentaire joue un rôle crucial. Changeante et sauvage, la savane fait partie des grands biomes du globe. Du point de vue écologique, la savane est une prairie d’herbes vivaces, parsemée d’îlots forestiers, d’arbres et d’arbustes isolés ou regroupés en bosquets irréguliers. Traversée de temps à autre par des cours d’eau, la savane donne alors naissance à de rares bandes arborées étendues sur plusieurs mètres au fil de l’eau. Bien que très similaires, la savane se distingue de la brousse, caractérisée quant à elle par une majorité de buissons et de plantes herbacées. On la retrouve dans les régions tropicales du monde comme le Brésil, l’Australie et certaines zones de l’Afrique.

La Structure de la Chaîne Alimentaire dans la Savane

La faune de la savane nous offre l’une des représentations les plus marquantes d’une chaîne alimentaire. Voici les principaux niveaux trophiques que l'on y retrouve :

  1. Producteurs primaires : Les végétaux sont à la base de toute chaîne alimentaire complète. Ils ne dépendent que de l'énergie solaire pour produire leurs aliments.
  2. Consommateurs primaires (herbivores) : Ce sont des animaux qui se nourrissent de végétaux. Parmi eux, on trouve les gnous sauvages, les antilopes, les girafes, les rhinocéros, les éléphants, et les zèbres. Parce que la savane est riche en strate herbacée, bon nombre de ces herbivores sont parvenus à atteindre des tailles respectables qui leur permettent aujourd’hui de se défendre ou d’attraper les feuilles tendres situées sur les branches plus en hauteur.
  3. Consommateurs secondaires (carnivores primaires) : Ce sont des animaux, qui se nourrissent d’herbivores.
  4. Consommateurs tertiaires (superprédateurs) : Ce sont les prédateurs qui peuvent se nourrir de carnivores primaires. Le lion est un superprédateur qui règne en maître dans la savane africaine. Sans véritables rivaux, ils sont les seigneurs de leur territoire.
  5. Décomposeurs : Les décomposeurs sont de petits organismes tels que les cloportes, les vers de terre, les bactéries et les champignons qui se nourrissent de plantes mortes, des cadavres, mais aussi d’excréments.

C'est la raison pour laquelle plantes, herbivores et à terme carnivores sont étroitement dépendants les uns des autres. Liées par la chaîne alimentaire, certaines espèces le sont aussi par la dissémination des graines. Celles-ci sont parfois emportées par l’eau ou le vent mais se laissent la plupart du temps transporter par les animaux consommateurs de fruits.

Les Superprédateurs de la Savane

Le superprédateur ou encore «prédateur alpha», est un animal qui est situé au sommet de la chaîne alimentaire. Ces animaux, ne peuvent être consommés par aucun autre animal de leur écosystème.Certes, ces derniers sont très dangereux, mais ils restent toutefois très important dans leur environnement. En effet, en s'attaquant aux animaux les plus fragiles de leurs écosystèmes, ils assurent en même temps la régulation de leur population.

Exemples de Superprédateurs

  • Le Lion : Sans doute le plus connu d'entre tous, le lion est un animal majestueux qui vit dans la savane africaine. Sa crinière et son pelage de feu font de lui l'un des animaux les plus appréciés de l'homme. Cependant, le lion reste un superprédateur. En effet, celui qui est considéré comme le roi de la savane défend son territoire en s'appuyant sur les lionnes qui l'accompagnent.
  • Le Crocodile du Nil : Il est un des maîtres incontestés des lacs africains. Le crocodile du Nil est un animal très dangereux de la chaîne alimentaire. Ce dernier reste souvent immobile pour pouvoir ainsi mieux attaquer un animal sans défense. Le crocodile du Nil consomme énormément de poissons et d'amphibiens. Il peut même s'attaquer à des animaux plus gros que lui comme l'hippopotame ou encore l'antilope.

L'Impact des Espèces Envahissantes sur la Chaîne Alimentaire

Malheureusement, l’arrivée d’une espèce envahissante peut rompre l’équilibre dans la savane. Ce qui s’est produit, c’est un véritable effet domino. L’arrivée de l’espèce envahissante des fourmis à tête géante a déclenché une série d’événements drastiques qui n’ont rien de positif. Si les espèces ont su malgré tout s’adapter aux changements, les scientifiques s’inquiètent pour leur avenir. Dans ces régions, un équilibre très précaire s’était installé au fil des années parmi les différentes espèces.

Une fourmi très dangereuse. Ce changement s’est fait au long des deux dernières décennies mais il est passé néanmoins inaperçu pour longtemps : les fourmis à tête géante semblaient au départ inoffensives, car elles ne comportent aucun danger pour les humains. En réalité, cette espèce est très nocive pour la biodiversité, s’attaquant aux autres colonies locales, et dévorant tant les spécimens adultes que les larves. Ces fourmis ont ainsi remplacé les spécimens locaux, mais elles n’ont pas continué à protéger les arbres des savanes, alors pris d’assaut par les espèces herbivores.

Les scientifiques ont alors noté que la couverture forestière se faisait de plus en plus rare et cela impactait d’autres espèces qui vivaient dans la zone. En comparant les zones affectées par l’invasion des fourmis avec celles encore intègres sur une période de trois ans, les experts sont parvenus à la conclusion que l’absence des arbres rendait les lions plus visibles à leurs proies. Les zèbres étaient beaucoup plus en alerte et pouvaient s’échapper à temps. Pour le roi de la savane, sans l’élément de surprise, attaquer sa proie devient un véritable défi. L’espèce a dû donc surmonter cette complication en changeant sa proie de préférence : la chasse aux buffles, également nourrissants, s’est soudain montrée plus rentable.

Menaces sur la Biodiversité

Mais celle de nombreuses espèces animales emblématiques ne l’est plus. L’urbanisation, la construction d’infrastructures, la progression de l’agriculture détruisent et fragmentent les habitats naturels de grands prédateurs tels que le guépard qui a pourtant besoin d’un large territoire pour survivre et ne pas être forcé d’entrer en concurrence avec d’autres espèces. En quelques décennies pourtant, son territoire a été réduit de près de 90 % en Afrique.

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