Centres pour Troubles Alimentaires en France : Prise en Charge et Soutien

Les Troubles des Conduites Alimentaires ou TCA touchent en France 900 000 personnes, enfants, adolescents et adultes. L’anorexie mentale, la boulimie et l’hyperphagie boulimique sont des affections psychiatriques graves.

Malheureusement, la moitié des personnes touchées en France n’accéderont jamais à des soins spécialisés, faute d’un repérage efficace et d’une offre de soin suffisante. À l’inadaptation sociale qui touche ceux qui en souffrent s’ajoute le manque de prise en charge. Plus de la moitié de ces sujets ne sont pas traités.

Qu'est-ce qu'un Trouble du Comportement Alimentaire (TCA) ?

Un trouble du comportement alimentaire se traduit par de graves perturbations dans la façon de se nourrir. Par exemple, il peut s’agir de ne pas manger suffisamment dans le cas de l’anorexie, ou au contraire de se suralimenter de façon compulsive, dans le cas de la boulimie ou de l’hyperphagie. Ces comportements sont en principe à l’origine de carences ou de prise de poids incontrôlée et peuvent entraîner de lourds problèmes de santé. En effet, il arrive dans certains cas que le pronostic vital soit engagé, du fait du dérèglement complet du métabolisme, avec un état de dénutrition majeur. Dans d’autres cas, les vomissements répétés sont source de troubles cardiaques.

Les différents types de TCA

  • Anorexie mentale: L’insatisfaction corporelle permanente ainsi qu’un idéal de minceur inatteignable pourraient définir l’anorexie. Cependant, les mécanismes qui y mènent sont multifactoriels et plus complexes.
  • Boulimie et hyperphagie: La boulimie et l’hyperphagie sont plus difficiles à repérer que l’anorexie.

Prise en Charge des Troubles Alimentaires

La prise charge des troubles alimentaires est très spécifique. Les programmes de soins s’articulent essentiellement dans des unités spécialisées dans la prise en charge de ces troubles.

Les axes de traitement

Le traitement se concentre sur plusieurs axes:

  • L’axe alimentaire: Le patient doit réapprendre à gérer son apport de nourriture.
  • L’axe émotionnel: Le patient a une mauvaise opinion de lui-même et de son corps, et doit remonter dans sa propre estime. La gestion des émotions et la restauration d’une meilleure estime de soi font partie du traitement car le malade souffre souvent d’une hypersensibilité.
  • L’axe de la dysmorphophobie: Le patient a un regard très déprécié et modifié sur son image corporelle. Il se perçoit trop gros alors qu’il ne l’est pas. Il peut également passer des heures devant le miroir à observer son corps et à scruter ses défauts.

Les traitements médicamenteux sont peu efficaces dans la prise en charge du patient atteint de boulimie ou d’hyperphagie.

Exemple de Structure de Soin Spécialisée

La 1ère unité de jour spécialisée pour adolescents présentant des troubles de conduites alimentaires en France vient d’ouvrir ses portes à la clinique de la FSEF (Fondation santé des étudiants de France) à Paris dans le 16ème arrondissement. L’unité de jour accueille les adolescents de 12 à 20 ans. Une équipe pluridisciplinaire soins-études propose une évaluation puis un programme de soins individualisé associé à une reprise progressive des études. L’offre de soins études-insertion, graduée et individualisée pour les adolescents et leur famille lui confère son originalité. C’est la double évaluation effectuée par les équipes soignante et pédagogique qui détermine l’intensité de la scolarité en tenant compte des besoins de soins de chaque patient.

Réseau TCA : Un Exemple de Coordination des Soins

Le centre TCA (troubles des conduites alimentaires) se situe sur le site de l’EPSM du Finistère Sud. Une collaboration médicale autour des TCA a été mise en place depuis 2015 entre l’Unité Transversale de Nutrition du CH de Cornouaille (Dr Lise PAGNIEZ) et la Clinique de l’Odet, service d’addictologie de l’EPSM du Finistère Sud (Dr Stéphane BILLARD).

L’association a été créée en 2008 avec le soutien de la Fondation de France. Le Réseau compte aujourd'hui plus de 200 membres, médecins, psychothérapeutes, diététiciens, infirmières et psychomotriciens. Il est coordonné par un conseil d’administration bénévole.

Missions du Réseau

Les missions du Réseau sont de :

  • Coordonner les soins apportés aux usagers souffrant de TCA au niveau régional, quel que soit leur niveau de prise en soins ou leur âge, en favorisant les échanges entre les divers professionnels de premier recours et les structures de soin spécialisées
  • Promouvoir la formation des équipes de soin régionales, spécialisées et non spécialisées, permettant ainsi un meilleur accueil des personnes souffrant de TCA
  • Développer des outils innovants d’aide à l’accompagnement des personnes souffrant de TCA à destination des professionnels de premier recours franciliens, comme la plateforme professionnelle de téléexpertise, l’annuaire des professionnels de santé prenant en charge les personnes souffrant de TCA et le centre de ressources à destination des professionnels de premier recours
  • Développer des dispositifs d’aide aux usagers et à leur famille, pour les enfants, adolescents et adultes souffrant de TCA, ainsi que le dialogue avec les tutelles, dans une optique d’amélioration de la qualité de la prévention, du repérage et des soins proposés au niveau régional.

Importance d'une Prise en Charge Précoce

La Haute Autorité de Santé (HAS) insiste depuis 2010 sur l’utilité de développer des structures proposant une prise en charge « pluriprofessionnelle et coordonnée » sur le plan somatique, psychiatrique, nutritionnel, social et familial. Plus on agit précocement, plus la guérison est rapide. Il n’en reste pas moins que les signes cliniques d’alerte ne sont pas facilement repérables.

Complications et Mortalité

Les troubles du comportement alimentaire (TCA), qui revêtent des aspects psychiques et somatiques, se traduisent par une anorexie mentale, une boulimie nerveuse, une hyperphagie alimentaire. Ils peuvent engendrer des complications nombreuses, telles que défaillance cardiaque, infertilité, dépression et même suicide. Le taux de mortalité varie de 5 à 15 %, c’est le plus élevé dans les maladies psychiatriques.

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