Banque Alimentaire : Définition et Fonctionnement

L’aide alimentaire est par définition un soutien aux personnes les plus démunies qui consiste à leur distribuer des denrées alimentaires. L’aide alimentaire consiste à répondre à un des besoins vitaux des personnes.

Définition et Cadre Juridique de l'Aide Alimentaire

L’aide alimentaire est encadrée par un décret du 19 janvier 2012. Ce dernier définit les denrées concernées et précise que seules les associations habilitées peuvent recevoir des contributions publiques destinées à la mise en œuvre de l’aide alimentaire.

Elle peut être fournie par toute personne morale (œuvres caritatives et associations d’aide aux personnes en difficulté) mais aussi par l’État ou par l’Union Européenne via des subventions. Afin de répondre aux objectifs de la lutte contre la précarité alimentaire (ancrage territorial, couverture des zones sous-équipées, approvisionnements durables et de qualité, émancipation et autonomisation des personnes, dignité, insertion sociale) et aux objectifs de la politique de l'alimentation, l’État débloque chaque année, des crédits destinés à subventionner les associations caritatives nationales ou locales, pour permettre aux publics « les plus fragiles » d'accéder à « une alimentation de qualité ».

L’aide alimentaire est majoritairement attribuée en fonction des ressources de la personne.

Qu'est-ce qu'une Banque Alimentaire ?

Une Banque Alimentaire (BA) est une association qui collecte, trie, stocke des aliments dans le but de lutter contre la faim et le gaspillage. Sur ce même mode opératoire, 79 Banques Alimentaires et 23 antennes couvrent le territoire français métropolitain et outre-mer (Guadeloupe, Martinique et Réunion). Toutes les BA appartiennent au réseau des Banques Alimentaires, animé par la Fédération Française des Banques Alimentaires (FFBA). « Ensemble aidons l’homme à se restaurer ». Telle est la devise des Banques Alimentaires.

Une banque alimen­taire vise à offrir de la nour­ri­ture aux personnes qui n’ont pas les moyens de s’en procu­rer, à partir de denrées alimen­taires de première néces­sité qui ne sont pas desti­nées à la vente.

Historique des Banques Alimentaires

La première banque alimen­taire a été créée en 1967 à Phoe­nix, aux Etats-Unis et c’est peu après, en 1984 qu’ap­pa­raît en France la première banque alimen­taire euro­péenne. Née de l’ini­tia­tive de plusieurs asso­cia­tions cari­ta­tives, dont la Société Saint-Vincent de Paul, elle inter­vient dans le contexte de préca­rité montante des années 1980. Un besoin, pour­tant primaire, se fait alors ressen­tir : celui de se nour­rir, car de nombreuses personnes en sont privées.

Les banques alimen­taires ont alors été créées, pour insti­tu­tion­na­li­ser les collectes alimen­taires : recueillir et distri­buer des denrées alimen­taires aux personnes dans le besoin. Dans un fonc­tion­ne­ment non lucra­tif, ces collectes sont basées sur la géné­ro­sité des dona­teurs et la gratuité : les produits alimen­taires ne sont pas vendus comme en maga­sin, mais donnés, dans une logique d’aide aux plus dému­nis. Les banques alimen­taires permettent au béné­fi­ciaire de rece­voir des denrées à consom­mer quand il le souhaite.

Si les deux découlent d’une ambi­tion cari­ta­tive, des repas chauds étaient distri­bués lors de ces soupes, desti­nés à être consom­més immé­dia­te­ment. Les banques alimen­taires apportent une certaine nouveauté par rapport aux types de soli­da­rité alimen­taire qui exis­taient jusqu’alors, comme les soupes popu­laires.

Les Banques Alimentaires Aujourd'hui

Le contexte qui a vu l’ap­pa­ri­tion des banques alimen­taires est encore d’ac­tua­lité. Les béné­voles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul ne le savent que trop bien : la préca­rité est toujours présente et gran­dit en France. La néces­sité des banques alimen­taires se fait de plus en plus ressen­tir : en 2020, près de 30 % des Français sautaient par exemple certains repas.

Paral­lè­le­ment à cette préca­rité, l’émer­gence d’un consen­sus autour du déve­lop­pe­ment durable a permis une prise de conscience sur les abus de l’écono­mie de marché et les tonnes de gaspillage alimen­taire engen­drées. Celui-ci est devenu into­lé­rable aux yeux de tous et une loi l’a enca­dré en 2016, béné­fi­ciant par la même occa­sion aux asso­cia­tions et aux banques alimen­taires.

La Loi Garot inter­dit aux enseignes alimen­taires de jeter des aliments encore consom­mables et impose aux grandes surfaces de plus de 400 m² de distri­buer leurs inven­dus (surplus de stocks, produit avec une date-limite de consom­ma­tion proche) à des asso­cia­tions. Symbo­lique, cette loi répond aux mêmes problé­ma­tiques que les banques alimen­taires : refus de la logique pure­ment commer­ciale, inter­dic­tion du gâchis alimen­taire et impor­tance de l’en­traide.

Avec ce double besoin, social et envi­ron­ne­men­tal, les banques alimen­taires sont malheu­reu­se­ment indis­pen­sables aujour­d’hui et devraient le rester dans les années à venir.

Fonctionnement d'une Banque Alimentaire

L’aide alimen­taire four­nie par les banques est une action cari­ta­tive, habi­li­tée à rece­voir des aides de l’Etat et de l’Union Euro­péenne. Ce sont essen­tiel­le­ment des béné­voles, comme ceux de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui, portés par un élan de soli­da­rité, sont mobi­li­sés pour collec­ter des denrées alimen­taires. Les béné­voles les recueillent auprès des dona­teurs (parti­cu­liers et entre­prises) et des mécènes. Les denrées sont ensuite parta­gées avec les personnes en situa­tion de préca­rité (familles fragi­li­sées, sans-abri, personnes non-employées) à travers l’en­voi de colis alimen­taires.

Les denrées non péris­sables sont privi­lé­giées : pour l’ap­pro­vi­sion­ne­ment dans les points de collecte alimen­taire, le stockage dans les entre­pôts et leur distri­bu­tion par camion, on retrouve de nombreux produits secs. Fécu­lents (riz, pâtes), biscuits ou conserves de légumes sont privi­lé­giés aux fruits et légumes frais et aux produits surge­lés.

Rôle de la Société de Saint-Vincent-de-Paul

La Société de Saint-Vincent-de-Paul a eu un rôle impor­tant dans le lance­ment des banques alimen­taires en France puisqu’elle a contri­bué à leur créa­tion en 1984. Depuis ce jour, les équipes de béné­voles des Confé­rences s’y impliquent minu­tieu­se­ment. Ils parti­cipent notam­ment à la collecte natio­nale fin novembre, dans les épice­ries et les super­mar­chés de grande distri­bu­tion.

La Société de Saint-Vincent-de-Paul met égale­ment ses locaux à dispo­sition de la Banque alimen­taire afin d’entre­po­ser les aliments, dans l’at­tente de la redis­tri­bu­tion. Enfin, la Société de Saint-Vincent-de-Paul se four­nit parfois direc­te­ment auprès des banques alimen­taires, pour redis­tri­buer elle-même les denrées.

La Collecte Nationale des Banques Alimentaires

Les banques alimen­taires reçoivent toute l’an­née des tonnes de denrées alimen­taires de la part des entre­prises et des asso­cia­tions, qui sont alors conser­vées en entre­pôt. Elles ne solli­citent qu’une fois par an la géné­ro­sité du grand public, à l’ap­proche de l’hi­ver, lors de la Collecte Natio­nale qui se tient lors du dernier week-end de novembre.

Au service de la lutte contre la préca­rité, l’objec­tif est de collec­ter, à l’en­trée des maga­sins alimen­taires en France (super­mar­ché, épice­rie), les dons en nature des clients. Ce sont des béné­voles, rebap­ti­sés “Gilets orange” pour l’oc­ca­sion, qui réalisent cette collecte, à laquelle la Société de Saint-Vincent-de-Paul et ses membres parti­cipent bien évidem­ment.

Au total, en 2020, on comp­tait plus de 130 000 béné­voles, 9 000 lieux de collecte sur tout le terri­toire français et ce sont plus de 23 millions de repas qui ont pu être prépa­rés. Le succès de la collecte annuelle démontre l’in­té­rêt des Français pour la soli­da­rité, la lutte contre le gaspillage et contre la faim !

Afin de nous aider dans nos actions, vous pouvez faire un don à La Société de Saint-Vincent-de-Paul ou deve­nir béné­vole. Décou­vrez d’autres actions pour lutter contre la faim telles que les épice­ries soli­daires, restau­rants sociaux et maraudes alimen­taires.

Dons aux Banques Alimentaires

Les Banques Alimentaires recherchent différentes sortes de dons : denrées, financement, matériels, et temps ! Nous recherchons des dons de denrées de la part des industriels de l’agro-alimentaire, de la Grande Distribution et des producteurs et coopératives agricoles.

Les particuliers sont invités à donner des denrées alimentaires le dernier week-end de novembre pour la Collecte Nationale dans les supermarchés, écoles et mairies. Les Banques Alimentaires sont aussi à la recherche de dons financiers car elles doivent être équipées de matériel performant et doivent former leurs collaborateurs.

Les frais de fonctionnement ainsi que les moyens techniques sont financés par des subventions des collectivités, des dons d’entreprises, de clubs-services et de particuliers, ainsi que des participations de solidarité versées par les associations distributrices. Il existe des avantages fiscaux pour les entreprises ainsi que pour les particuliers.

Les Banques Alimentaires recherchent aussi des dons de matériel : par exemple, pour la collecte de produits frais, chaque Banque Alimentaire doit être dotée d’au moins un camion frigorifique ainsi que de moyens de stockage adaptés. Enfin, elles ont besoin de bénévoles, prêts à mettre leurs compétences, leur temps et leur engagement au profit des Banques Alimentaires.

L’exemple le plus significatif est représenté par la Collecte Nationale de fin novembre, au cours de laquelle près de 130 000 bénévoles se mobilisent de quelques heures à plusieurs jours. Ils recueillent les produits remis par les clients des grandes surfaces alimentaires ou aident à leur transport, à leur tri ou à leur stockage.

Bénévolat

La nature des missions à exercer et des questions de responsabilité et d’assurance nous amènent à accueillir des bénévoles à partir de 14 ans. Les bénévoles mineurs doivent présenter une autorisation écrite de leurs parents. Les tâches qui seront confiées aux mineurs seront adaptées à leurs capacités physiques.

Certaines tâches nécessitent des aptitudes physiques. Elles peuvent être inadaptées à votre état de santé ou à un handicap. Mais des fonctions sont compatibles avec un état de santé déficient ou un handicap, car elles font davantage appel à des capacités intellectuelles. L’important est que vous en parliez ouvertement avec les responsables de la Banque Alimentaire.

Un bénévole s’engage à respecter les statuts de la Banque Alimentaire et les règles de fonctionnement de celle-ci, notamment dans le domaine de la sécurité. Il adhère au projet associatif. Une convention de bénévolat vous sera proposée à votre signature.

Le bénévolat s’organise avec une grande souplesse, dans un esprit de responsabilité des acteurs. Un bénévole peut ainsi à tout moment cesser son activité, modifier son rythme d’intervention ou changer de fonctions. Avec la Banque Alimentaire, vous déterminerez vos périodes d’intervention à l’avance, pour permettre l’organisation de l’activité. Mais cette programmation pourra être modifiée en fonctions de vos contraintes personnelles, en prévenant la Banque Alimentaire autant que possible.

A votre arrivée, vous serez pris en charge par d’autres collaborateurs, pour vous aider à comprendre les objectifs et le fonctionnement de la Banque Alimentaire, ainsi que les tâches à accomplir. Pour les bénévoles engagés avec régularité, la durée des interventions peut être de quelques heures par semaine. D’ailleurs, les 2/3 de nos bénévoles sont présents de ½ à 1 jour par semaine.

Pour certaines fonctions, il est nécessaire de s‘investir davantage. Oui, si vous avez des hésitations sur votre capacité à être bénévole ou à exercer une fonction particulière, vous pouvez convenir de vous engager sur une période déterminée, puis de faire un bilan de cette expérience.

Mécénat de Compétences

Contrairement au mécénat financier, il ne consiste pas à donner de l’argent. Il consiste à mettre gratuitement à disposition un salarié, sur son temps de travail, le plus souvent auprès d’une association. De plus en plus, les entreprises se veulent exemplaires dans des domaines qui apparaissent fondamentaux pour notre société.

Le mécénat de compétences, qui aide des organismes d’intérêt général, fait partie de ces actions. L’entreprise renforce ainsi sa réputation et créé une dynamique interne. Le salarié est obligatoirement volontaire. On ne peut l’obliger à entrer dans un mécénat de compétences. Dans les Banques Alimentaires, cette utilité est évidente, puisque le salarié va participer à la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire.

Enfin, ce mécénat lui permettra de faire des rencontres avec des personnes étrangères à son environnement professionnel ancien.

Service Civique

Le service civique permet à des jeunes de moins de 26 ans d’exercer une mission d’intérêt général dans un organisme agréé par l’Etat. Les missions qui peuvent vous être proposées sont diverses. L’engagement de service civique se déroule sur une durée moyenne de 8 mois. La durée hebdomadaire d’activité du jeune est comprise entre 24 et 35 heures.

Un tuteur est désigné par la Banque Alimentaire pour accompagner le stagiaire et pour s’assurer du respect des objectifs pédagogiques. Pour déposer une demande de stage, il vous suffit de remplir le questionnaire accessible par ce lien.

Dates de Consommation

La majorité des aliments ont une date : soit une DLC (date limite de consommation) soit une DDM (Date de Durabilité Minimale). Les bénévoles qui collectent les produits sont formés pour reconnaître ces dates et ne prennent pas les produits dont la DLC est dépassée.

DDM signifie Date de Durabilité Minimale, ce qui signifie si la denrée a bien été conservée, elle ne posera aucun risque sanitaire. Elle reste donc parfaitement consommable après sa DDM , mais son goût va s'affaiblir avec le temps. Néanmoins, nous ne distribuons des produits à DDM dépassée que si les produits ont été contrôlés avant : aspect, emballage, condition de stockage, température. Non, DLC signifie Date Limite de Consommation.

Hygiène et Sécurité Alimentaire

Chaque Banque Alimentaire est dotée d’un entrepôt avec des racks pour stocker les palettes de produits secs de la Collecte Nationale, de l’Union européenne, de l’Etat et des industries agroalimentaires. La Fédération Française des Banques Alimentaires a mis en place une formation pour les Responsables d’Hygiène et de sécurité alimentaire. Elle est dispensée par des professionnels (21 formateurs bénévoles et compétents) du secteur et est sanctionnée par un diplôme de Responsable Hygiène et sécurité alimentaire.

Depuis 2007, une formation TASA décentralisée a été mise en place pour former non plus seulement les bénévoles des Banques Alimentaires mais aussi ceux des associations et CCAS partenaires.

Accès à l'Aide Alimentaire

Partout en France, les Banques Alimentaires collectent et distribuent l’aide alimentaire aux associations et CCAS partenaires. Les personnes en difficulté bénéficient ainsi de l’aide alimentaire des Banques Alimentaires auprès de leurs associations et CCAS. L’accès à l’aide alimentaire est toujours temporaire et peut être renouvelée dans certaine situation au cas par cas.

Pour cela contactez la mairie, ou le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de votre ville. Demandez un rendez-vous avec une assistante sociale, précisez que vous souhaitez examiner vos droits d’accès pour une aide alimentaire et demandez la liste des documents à apporter le jour du rendez-vous.

L’assistante de service sociale évaluera votre situation et estimera la nécessité ou non de vous orienter vers une structure d’aide alimentaire. Elle vous indiquera une adresse et la durée de l’aide.

En cas d’urgence (si vous n’avez plus rien à manger dans l’immédiat), identifiez l’association d’aide alimentaire la plus proche de chez vous en recherchant sur internet et présentez-vous directement.

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