Boris Vian, un artiste aux multiples talents, a marqué la littérature française par son inventivité et son originalité. Ingénieur, écrivain, menuisier, trompettiste, mécanicien et chanteur, il a laissé une œuvre riche et diverse, influencée par le jazz, la littérature américaine, la philosophie française et la botanique. Sa créativité s'incarne notamment dans ses néologismes, souvent porteurs d'une critique acerbe de la société.
Les Néologismes de Boris Vian: Un Jeu de Mots Critique
Disciple de Lewis Carroll, Boris Vian créa de nombreux «mots-valises». Ces néologismes que Carroll appelait «portmanteau» se retrouvent dans tous les livres de Boris Vian, et leurs créations relèvent souvent d’une critique peu tendre de l’Homme. Dans L’Arrache-cœur, où les villageois se comportent de manière bestiale voire inhumaine, Boris Vian crée des termes pour décrire une nature dont les espèces végétales sont humanisées. Boris Vian s’amuse des comportements humains en transformant les expressions françaises et crée des pléonasmes les grossissant.
Il écrit dans L’Écume des jours: «- j’en ai pour cinq minutes d’indulgence» ou encore «baver de convoitise». Tout, ou presque, est tourné en dérision: Boris Vian écrit «la sacristoche» pour parler de l’Église catholique (L’Écume des jours) et l’amour possessif de Clémentine (L’Arrache-cœur) est également dénoncé.
Le Pianocktail: Symbole de l'Univers Onirique de Vian
L’Écume des jours ne serait pas devenu ce chef-d’œuvre sans son «pianocktail», mot-valise désignant un piano alliant plaisir gustatif et auditif, créateur d’ivresses sur commande et d’harmonies sur mesure.
L'Influence du Jazz et des Saveurs dans "L'Écume des Jours"
Le jazz imprègne la totalité de L’Écume des jours. Chloé s’appelle ainsi en référence au morceau éponyme de Duke Ellington, tandis que Paris se dote de nouvelles avenues («avenue Louis-Armstrong»), rues («rue Sydney-Bechet»), et adresses («maison Gerschwin») aux noms des incontournables du jazz. Le fidèle ami de Colin (le personnage principal) se prénomme dans le manuscrit originel «Jacques Chickago», puis dans la version finale «Chick».
Bec fin, Vian joue alors sur la polysémie des mots et sur leurs changements de significations en fonction de la langue usée. Alors que relatif se serait traduit en français par «proche» ou «parent», Boris Vian préfère ne pas le traduire et écrit «Chloé est partie avec des relatifs dans le Midi». De la même façon, l’anglais engagement (qui signifie «mariage») n'est pas traduit et est utilisé dans un dialogue entre Colin, répétant vouloir rencontrer son âme-sœur, et Nicolas, qui raconte le programme de ses réunions politiques. Le double-sens est alors maintenu, par un effet de bilinguisme, entre l’engagement associatif et marital.
Inspirations Culinaires et Renouveau Printanier
Le printemps est de retour et avec lui les beaux jours ! Du côté des plats, les recettes évoquent également le retour du soleil. Le magret de canard est cuisiné à l’orange et à la badiane, puis accompagné d’une purée de pommes de terre au beurre. La selle d’agneau joue quant à elle sur des notes provençales, rôtie aux herbes et servie avec une fine ratatouille. Classique de notre carte, le beau filet de bœuf aux poivres cinq baies est cette saison associé au délicieux fondant d’un gratin dauphinois.
Si les saveurs iodées ont davantage vos faveurs, pourquoi ne pas vous laissez tenter par le très printanier dos de cabillaud et œufs d’avruga, fondue de jeunes pousses d’épinards au beurre et fines herbes ? Ou l’ensoleillée lotte façon niçoise, fine ratatouille et pistou ? Comme toujours, cette sélection de plats saisonniers s’accompagne des incontournables à retrouver tout au long de l’année. Un dessert pour terminer le repas en beauté ? Qui dit beaux jours dit retour de certaines coupes composées de saison, comme l’irrésistible Délice Fruits Rouges.
Hommage à Vian: un Cocktail Spécial
Pour fêter les 140 des Deux Magots, nous avons imaginé un cocktail spécial nommé « Le swing de Vian » car inspiré d’une recette originale composée par Boris Vian.
Références Gastronomiques dans "L'Écume des Jours"
Le pâté chaud d’anguille est concocté au tout début de «L’Écume des jours» par Nicolas, interprété par Omar Sy dans l’adaptation du roman au cinéma.
Divines asperges ! Cuisinées à merveille par Françoise, sublimées sous les pinceaux du peintre Elstir, servies en entrée chez la duchesse de Guermantes, les asperges, fusion du céleste et du terrestre, émeuvent et émerveillent.
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