Bigard Viande Venarey-les-Laumes : Une Histoire de Controverses

L'association animaliste L214 continue son combat face à Bigard. Elle a annoncé avoir déposé une nouvelle plainte contre un abattoir du groupe en Bourgogne en raison d’une situation « toujours alarmante » malgré une première alerte lancée en avril, qui avait mené à un contrôle des services de l’État. « La situation est toujours aussi alarmante » à l’abattoir Bigard à Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or), estime l’association adepte des vidéos et actions chocs contre la maltraitance animale. Il y a un an, l’association L214 dévoilait des images de maltraitance animale prises dans l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or). Une plainte avait alors été déposée auprès du procureur de Dijon. Ce sont des images qui avaient fait le tour des médias nationaux.

Chronologie des Événements

Retour sur une affaire qui a marqué les esprits.

2 avril 2024 : Inondations et Sang dans les Rues

Les ennuis de l’abattoir Bigard ne commencent pas le 11 avril, mais quelques jours plus tôt. À ce moment-là, de fortes précipitations s’abattent sur la Bourgogne, provoquant de nombreuses crues. La commune de Venarey-les-Laumes n’est pas épargnée : la Brenne et l’Oze sortent de leur lit et inondent les rues du village. Le sang provenant de l’abattoir s’est mêlé à l’eau de la rivière. Les habitants s’inquiètent d’une odeur persistante qui pourrait imprégner les murs de leurs habitations. Une semaine plus tard, heureusement, tout a disparu. Le maire de Venarey-les-Laumes, Patrick Molinoz, précise : "le sang qui s’est mélangé à l’eau l’a fait parce que le réseau d’assainissement était surchargé." Il ajoute : "ce qu’il aurait fallu, c’est que Bigard n’abatte pas le matin où la crue s’est produite."

10 avril 2024 : Premières Révélations de L214

Le 10 avril 2024, L214 dévoile pour la première fois des images choquantes prises à l’intérieur de l’abattoir. "On a relevé une souffrance évidente, qui est systématique dans les abattoirs que nous avons déjà épinglés", souligne Bérénice Riaux, chargée de campagne pour l’association. L’association porte plainte. Elle dénonce de "violents coups portés aux animaux" ainsi que des "saignées par cisaillement et un défaut de compétence du personnel". L214 demande également la fermeture de l’établissement, ainsi que la fin de la dérogation qui permet à l’abattoir d’abattre les animaux sans étourdissement préalable.

De son côté, la préfecture publie un communiqué annonçant la mise en place de « mesures immédiates ». Le préfet demande notamment au directeur de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de se rendre dès le lendemain dans l’établissement afin "d’évaluer la situation et la nécessité de mettre en œuvre des mesures correctives". Il est également précisé que l’abattoir fait déjà l’objet d’un contrôle permanent. Suite à cela, la préfecture de Côte-d'Or annonce que l’établissement met fin, à titre conservatoire, aux abattages rituels de veaux et de gros bovins hors catégories, soit tous les animaux "pour lesquels le matériel de contention de l’abattoir est inadapté". Une inspection approfondie des conditions d’abattage, menée par le référent national des abattoirs, est également demandée.

Suivi des Inspections et Nouvelles Accusations

Une nouvelle enquête débute le 15 avril. Un contrôle est effectué en mai 2024 par les services de la DDPP. D'après la préfecture, il permet de constater que "les mesures demandées ont bien été mises en place par l'exploitant. Trois mois plus tard, L214 dévoile de nouvelles images tournées dans l’abattoir de Venarey-les-Laumes. On y voit, une fois encore, des vaches égorgées ou suspendues par les pattes arrières, présentant des signes évidents de conscience. "La loi impose que les animaux soient inconscients au moment de la saignée. L214 décide de porter plainte pour mauvais traitement contre le groupe Bigard et son PDG, Jean Paul Bigard. L'association demande également la fermeture immédiate de l'abattoir, et met en cause le service vétérinaire de la Préfecture.

Les Constatations de L214

L214 publie une nouvelle vidéo d’enquête montrant les conditions d’abattage des animaux à l’abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte-d’Or). Ces images, filmées deux mois après la première enquête publiée en avril dernier, montrent que la situation est toujours aussi alarmante : le 28 mai, sur 132 animaux abattus, 92 montrent des signes de conscience évidents au moment de leur mise à mort. En abattage sans étourdissement, la réglementation impose que l’immobilisation des animaux soit maintenue jusqu’à l’état d’inconscience. En abattage avec étourdissement, la réglementation impose que les animaux soient inconscients au moment de la saignée.

L’association a déposé une nouvelle plainte contre l’abattoir avec une même demande que la précédente : « fermeture immédiate » de l’abattoir. Une « plainte complémentaire » a été confirmée par le procureur de la République de Dijon. Elle est en cours d’analyse pour le moment.

L214 a déjà demandé en avril dernier l’arrêt de l’abattage rituel après la diffusion d’une vidéo du même abattoir du groupe, en Côte-d’Or. Une première plainte a été déposée contre l’abattoir à cette période.

Réactions et Mesures Prises

Le 11 avril, jour de la publication par L214 de la première enquête filmée, le préfet avait dépêché sur place le directeur départemental des services vétérinaires de la Côte-d’Or pour « évaluer la situation et la nécessité de mettre en œuvre des mesures correctives ». Le 18 avril, la préfecture a publié un nouveau communiqué assurant qu’« il n’a pas été constaté d’anomalie de fonctionnement durant l’inspection du référent national ». Elle évoquait tout de même « des manquements concernant la sécurisation du procédé d’abattage rituel ».

Ce site du géant de la viande avait déjà fait l’objet d’inspections à la demande de la préfecture, après la publication d’une première vidéo par L214 en avril. Elle a été mise en demeure suite à « des manquements concernant la sécurisation du procédé d’abattage rituel » a souligné la préfecture de la Côte-d’Or même si « aucune anomalie de fonctionnement » n’a été révélée.

La préfecture de Côte-d’Or a assuré qu’un contrôle effectué en mai a permis de constater que les mesures correctives « ont bien été mises en place par l’exploitant ». Mais « La nouvelle vidéo diffusée par L214 est en cours d’analyse » ajoute-t-elle.

Suite à ces contrôles, aucune "anomalie de fonctionnement" n'avait été relevée, avait indiqué la préfecture le 18 avril, mais "des manquements concernant la sécurisation du procédé d'abattage rituel" avaient été constatés.

Les nouvelles souffrances que l’association dit avoir constatées montrent « l’incapacité du groupe Bigard et des services vétérinaires de l’État à faire respecter la réglementation pour limiter la souffrance des animaux », selon L214, par ailleurs opposée à l’exploitation des animaux.

Après avoir reçu la première plainte de L214 contre l’abattoir en avril dernier, le procureur du tribunal de Dijon a ouvert une enquête judiciaire. Depuis, cinq caméras de vidéosurveillance ont été installées par l’abattoir Bigard, à l’extérieur des bâtiments.

Pour Sébastien Arsac, porte-parole de l’association L214 : « On ne peut définitivement pas compter sur les autorités pour limiter l’agonie des animaux, ne serait-ce qu’en faisant au minimum respecter la réglementation. En choisissant de ne pas agir quand il y a des infractions ayant des conséquences gravissimes pour les animaux, l’État se place comme le prestataire de service du numéro 1 de la viande en France. De la même manière qu’il accepte sans broncher que “le parrain de la viande” ne publie pas les comptes de son entreprise pour faciliter ses négociations commerciales avec la grande distribution.

On attendrait plutôt d’un gouvernement des projets vertueux permettant de nourrir tout le monde sans détruire l’environnement et sans faire souffrir les animaux. La préfecture de Côte-d'Or a diligenté une enquête à l'abattoir Bigard de Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or) ce jeudi 11 avril, après la révélation par L214 d'images de maltraitance animale. L'annonce intervient quelques heures après les révélations de L214. Une première inspection de l'établissement s'est déroulée dans la matinée, en réaction aux images de maltraitance animale dévoilées par l'association.

Au terme de l'inspection de ce jeudi matin, la préfecture a quant à elle demandé une "inspection approfondie des conditions d'abattage par le référent national des abattoirs".

L'Abattage Rituel au Coeur de la Polémique

L’association de défense des animaux L214 a demandé ce jeudi 11 avril la fin de l’abattage rituel pour les viandes halal et casher après la diffusion de vidéos filmées dans un abattoir Bigard en Bourgogne. L’association de défense des animaux L214 a réclamé ce jeudi 11 avril, en pleine fête de fin du ramadan, l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, rituel visant à produire de la viande halal ou casher.

En abattage sans étourdissement, pour la viande halal ou casher et où l'immobilisation doit être maintenue jusqu'à l'état d'inconscience, "des bovins tout juste égorgés sont relâchés du box de saignée encore conscients et donc sensibles à la douleur. Ils se débattent sur la table d'affalage ou une fois suspendus par une patte", accuse l'association.

Elle dénonce également des « signes de conscience évidents » des animaux après l’égorgement, alors qu’ils sont transportés ou suspendus, après l’égorgement. « Ils montrent des signes de conscience évidents jusqu’à leur suspension : redressement du haut du corps, tentative de se mettre debout, clignement des yeux, mouvements volontaires. Certains sont en panique totale.

L214 réclame également la fin de la dérogation autorisant les abattages d’animaux sans étourdissement., demandant, par la même occasion, à rencontrer les représentants « de la Grande Mosquée de Paris, d’Évry-Courcouronnes et de Lyon, ainsi que les représentants du Consistoire de France » afin « d’entamer un échange sur cette enquête ».

La réglementation européenne exige que l’abattage d’animaux soit fait « uniquement après étourdissement », la bête étant maintenue « dans un état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort ».

Selon la porte-parole de L214, Bérénice Riaux, des musulmans pourront aussi « être choqués par ces images ». Elle affirme par ailleurs, s’être entretenue à ce sujet avec le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane. Interrogé par l’AFP, le recteur a assuré qu’il « regrettait » la situation montrée dans les images de L214. « Nous musulmans, nous avons le sens du respect de l’animal », a-t-il déclaré, rappelant que « les sacrificateurs sont formés au respect de l’animal ».

« Les images diffusées ce jour ouvriront-elles enfin les yeux de nos gouvernants les poussant ainsi à agir ?, s’est demandé l’association de défense des animaux. La patrie des droits de l’Homme n’est assurément pas celle des droits des animaux.

Situation Actuelle

Un an après les premières révélations, la situation reste préoccupante. L'enquête est toujours en cours. La préfecture de Côte-d'Or affirme n'avoir constaté aucun manquement "sur les échantillons aléatoires des animaux abattus" depuis l'été 2024.

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