Depuis sa création, la cocotte minute a révolutionné la manière dont nous cuisinons, grâce à ses propriétés innovantes et son efficacité imparable. Mais savez-vous d’où vient cet ustensile précieux ?
Denis Papin et le Digesteur
Le tout premier ancêtre de la cocotte minute fut conçu par un physicien français du nom de Denis Papin en 1679. En effet, Denis Papin, un physicien, mathématicien et inventeur français, est à l’origine de la création de la cocotte minute à la fin du XVIIe siècle.
Direction Chitenay, le village natal de Denis Papin, l’inventeur de la toute première cocotte minute ! C’est dans cette commune tranquille de Chitenay, aux environs de Blois, que Denis Papin naît le 22 août 1647. La famille est installée à Blois dès le 14e siècle. Le père porte le titre de « noble homme », dans l’acte de baptême du petiot.
Denis décroche un diplôme de médecine en 1669, mais, disons-le, il est franchement plus branché physique. Et il a la chance immense de se retrouver à travailler pour le grand savant hollandais Christian Huygens. Huygens anime l’Académie des sciences, il a besoin d’un assistant.
Ce que Papin avait inventé était en réalité une « marmite à vapeur » destinée à réduire le temps de cuisson des aliments. Papin nomma son invention « Le digesteur » compte tenu de sa faculté à digérer les aliments rapidement.
Le digesteur permet une montée en pression et une montée en température. Selon le propre terme de Denis PAPIN, cette chaudière est un moyen de cuisson un peu brutal : « les os et les morceaux de la vache la plus vieille et la plus dure, se transforment en gelée ».
Le digesteur possède un couvercle muni d’une soupape de sécurité. Lorsque la pression interne devient trop forte, un robinet en relâche un peu sous forme de vapeur. Le concept permet de réduire les temps de cuisson tout en obtenant les mêmes résultats qu’à feu doux.
Le Digesteur: Un Appareil Moqué Mais Utile
La machine de Papin, explique le rapport fait à la Société Royale, permet« en mettant cette machine sur quelques charbons allumés, ou même en l’exposant simplement à la chaleur d’un petit feu de lampe, la viande, au bout de six ou huit minutes, se trouvait réduite en une pulpe, ou plutôt en un liquide parfait. » Mais on avait tourné la machine en ridicule !
« On ne vit dans le digesteur qu’un appareil permettant de faire du bouillon, à peu de frais, avec les déchets de la viande de boucherie et de basse-cour, et plus tard de fabriquer des tablettes de gélatine, dont il s’est longtemps servi dans les hospices et à bord des navires. »
En France, au 18e siècle, des religieux l’utilisent pour nourrir la population, par temps de disettes. Isaac Papin, cousin de Denis, a même l’idée d’une machine simplifiée, pour concocter « de bons consommés à juste prix » :
« Avec 3 livres d’os secs ayant déjà souffert la cuisson ordinaire du pot ou de la broche, il se faisait fort d’obtenir 24 livres de gelée, soit 12 pintes, dont le quart de la pinte suffisait à un repas pour soutenir un pauvre au défaut du pain… Avec 8 marmites contenant 25 pintes, il eût été possible de fournir de bouillon tous les pauvres de Blois, et il y aurait eu de quoi donner à 4000 pauvres une chopine de bonne gelée par jour... »
Denis Papin, lui, l’utilise pour conserver des fruits et des viandes, que l’on pouvait consommer pendant les longs voyages en mer, par exemple. Il voulait même faire éclore des poulets avec ! « Les œufs étant ainsi enfermés dans des marmites de verre, on aurait vu facilement quand il en serait sorti des poulets. »
L'Évolution de la Cocotte Minute au XXe Siècle
Il a fallu environ deux siècles pour que le concept de Papin soit pleinement réalisé. Ce n’est pourtant qu’au 20ème siècle que la cocotte minute telle que nous la connaissons aujourd’hui voit le jour grâce à l’entreprise SEB (Société d’Emboutissage de Bourgogne).
La version moderne de la cocotte minute ® naît au XIXème siècle. En 1938 que Alfred Vischer présenta sa « Flex-Seal Speed Cooker » au monde. Mais c’est la marque SEB, Société d’Emboutissage de Bourgogne, qui a permis à cet ustensile de devenir un élément incontournable de nos cuisines.
En 1953, SEB achève la commercialisation de la cocotte minute avec un système de fermeture sécurisé. Avec son nouveau sifflet, elle indique lorsque la pression à l’intérieur de la marmite est trop élevée. Ce développement technologique a rendu la cocotte-minute accessible et sécurisée pour une utilisation domestique.
Le véritable bond en avant dans l’histoire de la cocotte minute a eu lieu en 1953 avec l’entreprise française SEB. SEB a introduit la première cocotte minute commercialement sécurisée. La fabrication de la première cocotte-minute (ce nom de marque ne sera utilisé et déposé qu’en 1978) en aluminium embouti vient d’être lancée dans les ateliers de la Société d’emboutissage de Bourgogne (SEB), sous la marque SuperCocotte.
Dès 1953, Frédéric Lescure commercialise la Super Cocotte, le seul modèle d’autocuiseur fabriqué par emboutissage. Il s’agit d’un procédé spécifique de mise en forme d’une pièce de métal qui confère une grande résistance à l’appareil. Le succès est immédiat. Dès 1954, la Cocotte-Minute de SEB se vend à 130 000 exemplaires.
« Un an après le lancement de la Super-Cocotte, nous en avions vendu 150 000, soit 75 % du marché potentiel en France, à des prix deux fois moins chers que les autres », se souvient Emmanuel Lescure, fils de l’inventeur et PDG du groupe SEB S.A. de 1976 à 1990.
La cocotte minute, également connue sous le nom d’autocuiseur, est une véritable revolution dans le monde de la cuisine. Son histoire remonte à la seconde guerre mondiale, où elle fut imaginée pour optimiser le temps et les ressources dans les cuisines européennes.
La cocotte minute est un incontournable dans la cuisine moderne pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elle permet une cuisson rapide comparée aux méthodes conventionnelles. Deuxièmement, elle garantit une cuisson homogène des aliments, préservant ainsi leurs nutriments et saveurs.
Fonctionnement et Avantages de la Cocotte Minute
La cocotte minute est un autocuiseur qui fonctionne en augmentant la pression à l’intérieur du récipient, permettant ainsi de cuire les aliments à des températures plus élevées. La vapeur d’eau captive à l’intérieur augmente la pression, ce qui permet d’atteindre une température jusqu’à 120°C.
Dans les années 50, les réclames vantaient le gain de temps et d’énergie, les qualités diététiques d’une cuisson sans surveillance particulière, que procure l’ustensile. Le signal donné par la soupape, qui crachote son jet de vapeur, suffit à avertir son utilisateur affairé à une autre tâche.
« Dès que la soupape de la Cocotte-Minute chuchote, réduisez le feu. Laissez cuire le temps indiqué. Puis faites tomber la pression et retirez le couvercle » : le conseil n’est pas donné par un maître queux, mais par le livre de recettes SEB, qui accompagne depuis toujours l’achat de tous les autocuiseurs.
À la faveur du boum économique de l’après-guerre, le travail des femmes se répand, réduisant d’autant le temps passé au foyer à préparer les « bons petits plats ». Les ménagères n’ont plus l’impression d’être rivées à leur fourneau. Une cocotte permet en effet de préparer tous les mets, des entrées aux viandes, aux légumes et même aux desserts.
La rustique recette de la poule au pot n’exige, par exemple, pas plus de 25 minutes de cuisson par kilo de viande. Le temps pour mijoter un bœuf bourguignon ne dépasse pas 60 minutes. Celui du pot-au-feu passe de 4h, en cuisinant à l’étouffée, à seulement 1h30 à la Cocotte-Minute.
Ce gain substantiel permet « à la cuisinière, ainsi libérée, de se consacrer à tout autre activité de son choix, bricoler, lire, se faire belle ou se promener », n’hésite pas à proclamer la notice d’utilisation SEB. Cuisiner à la Cocotte-Minute s’impose donc comme un mode de vie plus relax, consacrant la société de loisirs.
Il s’agit, pour Frédéric Lescure et ses deux frères associés, Jean et Henri, de conquérir un public moderne et actif. Les arguments de vente sont simples : « moindre dépense, temps gagné, meilleure cuisine ».
« Il suffit de couper le gaz ou la plaque électrique 10 minutes avant la fin du temps de cuisson indiqué et de laisser mijoter tout seul pour réaliser des économies d’énergie supplémentaires », recommande de son côté Anne Langlois, sœur de Frédéric, l’une des premières à avoir expérimenté puis utilisé régulièrement la Super-Cocotte.
Évolution Technique et Diversité des Modèles
Au fur et à mesure des années, l’évolution technique de la cocotte minute n’a cessé de s’affiner. Elle s’est non seulement modernisée en termes de design, mais aussi en termes de fonctionnalités. Ces appareils offrent plusieurs modes de cuisson : à la vapeur, à l’étouffée, à l’aide d’un mijoteur, d’une friteuse ou même d’un four.
Avec l’arrivée de l’ère numérique, la cocotte minute a continué à évoluer. Des marques comme Instant Pot ont mêlé la tradition et la technologie, en créant des autocuiseurs programmables numériquement.
Plusieurs marques se sont distinguées dans la production de cocotte minute, notamment :
- Seb, une marque française pionnière qui a révolutionné la cocotte minute avec son modèle ‘Super Cocotte’ dès 1953. Elle est reconnue pour la qualité et la durabilité de ses produits.
- Tefal, connue pour ses innovations constantes, offre des modèles à induction de haute qualité pour les cuisines modernes.
- Moulinex, une autre marque française, qui assure un excellent rapport qualité-prix.
La cocotte minute est une alliée indéniable pour préparer une variété de mets, qu’ils soient simples ou élaborés.
La Cocotte Minute Aujourd'hui
La cocotte minute se distingue par son histoire riche, sa multifonctionnalité, sa rapidité et son efficacité. Née il y a 70 ans dans une usine du nord de la Côte-d’Or, la Cocotte-Minute a révolutionné la cuisine. Aujourd’hui, 800 000 cocottes sont fabriquées dans l’usine SEB de Selongey chaque année.
Ainsi, de la « marmite de Papin » à l’appareil polyvalent d’aujourd’hui, la cocotte minute a parcouru un long chemin au fil des siècles. Que vous soyez un cordon bleu ou un novice en cuisine, la cocotte minute a sans aucun doute joué un rôle dans le développement de vos compétences culinaires.
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