Une alimentation saine et équilibrée demeure essentielle pour garder une santé de fer. Au même titre que la consommation de tabac ou d’alcool, certaines habitudes alimentaires influencent l’organisme sur les risques de développer un cancer. D’ailleurs, certains aliments sont considérés comme « anticancer », alors que d’autres favoriseraient l’apparition des cellules précancéreuses. Qu’en est-il réellement ? Existe-t-il un lien entre l’alimentation et les cancers ?
Chaque aliment apporte son lot de substances bénéfiques (nutriments, polyphénols, etc.) et parfois défavorables (additifs, pesticides, acides, etc.) pour le corps. Si certains aliments dits « cancérigènes » contiennent des substances néfastes, ils ne représentent pas une part importante du risque de cancers. Seul l’alcool entre directement dans la liste des facteurs directs qui provoquent le cancer.
Une alimentation diversifiée, faisant la part belle aux fruits et légumes d’origine biologique, peut réduire les chances d’apparition du cancer. Toutefois, l’expression « aliments anticancer » s’avère inexacte. En effet, aucun aliment ne peut, à lui seul, s’opposer au développement d’un cancer, et encore moins le guérir.
Globalement, deux types d’aliments s’opposent. De l’autre, les aliments alcalins qui se caractérisent par une teneur nulle en acide. D’un côté, les aliments qui libèrent des acides dans l’organisme, potentiellement néfastes s’ils sont consommés en excès. La plupart des fruits et légumes, l’eau minérale et - plus surprenant - les agrumes sont alcalins.
L’alimentation équilibrée est la clé pour prévenir les risques de développer un cancer. Le cancer est devenu en France la première cause de mortalité. Un cancer sur 5 est donc lié à l'alimentation.
Aliments Bénéfiques dans la Prévention du Cancer
Selon la Conférence annuelle de l'American Institute for Cancer Research (AICR), votre " assiette ", aux 2/3 devrait être composée de légumes, de fruits et de céréales complètes. En effet, il est prouvé que la consommation de fruits et légumes est associée à une réduction du risque de certains cancers : bouche, pharynx, larynx, œsophage, estomac et poumon.
Par ailleurs, une alimentation riche en fruits et légumes est associée à une réduction du risque de surpoids et d'obésité qui sont eux-mêmes des facteurs de risque de cancer. Cet effet serait lié au fait que ces aliments contiennent une grande diversité de substances potentiellement protectrices vis-à -vis du cancer, notamment lorsqu'elles agissent en synergie. Parmi ces substances on trouve de nombreux anti-oxydants, des vitamines, des minéraux ou encore des fibres.
D'autre part, les légumes crucifères (choux, brocolis, choux de Bruxelles) pourraient protéger contre différents types de cancer. Ces aliments sont en effet riches en isothiocyanates, une substance qui a une action de prévention sur le cancer du poumon. Une étude américaine a montré qu'une forte consommation de fibres protégerait du cancer de l'intestin grêle.
- Tomate : La belle couleur rouge de la tomate provient du lycopène, un pigment naturel qui joue le rôle d’antioxydant dans l’organisme. En clair, la tomate réduirait les risques de cancer du foie. Elle préviendrait également des cancers de la prostate, du sein, du rein et de la peau.
- Agrumes : Orange, pamplemousse, citron, mandarine… Ces agrumes contribuent à prévenir les cancers du système digestif.
- Ail : La famille des alliums regroupe l’ail, l’oignon, le poireau ou encore l’échalote. L’ail contient des composés sulfurés et antioxydants bénéfiques contre la prolifération des cellules cancéreuses.
- Chocolat noir : Le chocolat noir contient des polyphénols qui retarderaient l’évolution de certains cancers, dont le cancer du poumon. Par ailleurs, il aurait un impact préventif sur d’autres maladies telles que l’infarctus.
- Fibres alimentaires : Les fibres alimentaires sont associées à la prévention du risque de cancer colorectal. Cette famille de glucides gonfle dans l’appareil digestif et emprisonne les toxines responsables des cancers digestifs. Par ailleurs, elle facilite le transit intestinal, ce qui réduit l’exposition des cellules du côlon aux résidus cancérigènes.
Les anti-oxydants sont des nutriments présents en grandes quantités dans de nombreux fruits et légumes, en particulier dans les fruits rouges, les carottes, les épinards et les tomates, mais aussi dans les céréales, le café et le thé. Les anti-oxydants les plus répandus sont le ß-carotène (provitamines A), la vitamine C (acide ascorbique), la vitamine E (tocophérol), les polyphénols et le lycopène.
Tout comme un régime riche en fruits et légumes, une alimentation naturellement riche en anti-oxydants est associée à une diminution du risque de cancers de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'œsophage, de l'estomac et du poumon. La consommation de compléments alimentaires contenant des anti-oxydants n'est, quant à elle, pas conseillée, sauf en cas de carence particulière. Elle sera alors encadrée par un médecin.
Aliments à Consommer avec Modération ou à Éviter
Certains aliments deviennent cancérigènes en raison de leur surconsommation. Ainsi, le Centre international de recherche sur le cancer classe les viandes rouges (bœuf, veau, porc, agneau, etc.) et les viandes transformées (charcuterie, viande séchée, fumée, salée) parmi les aliments probablement cancérigènes pour l’être humain.
Il est prouvé que la consommation de viande rouge (bœuf, veau, mouton, agneau, porc) et de charcuterie est associée à une augmentation du risque de cancer colorectal. Ce risque augmente de 29 % par portion de viande rouge (100 g) et de 21 % par charcuterie (50 g) consommées par jour. Le phénomène serait lié à la présence de fer héminique dans la viande rouge et à celle de sels nitrés dans les charcuteries.
De manière générale, la nourriture trop salée pourrait entraîner une inflammation des muqueuses de l’estomac, laissant le champ libre à la prolifération des cellules cancérigènes. Il en va de même pour les produits industriels ultra-transformés, trop gras, sucrés et salés.
Enfin, l’exposition des aliments aux flammes et aux modes de cuisson supérieurs à 200 °C pourrait favoriser les cancers. Les apports en protéines nécessaires à une alimentation équilibrée peuvent être obtenus grâce à la consommation de viandes blanches, de poisson, d'œufs ou de légumineuses.
D'autre part, l'existence d'un lien entre une alimentation riche en lipides et un risque de cancers du sein, de l'endomètre, du côlon et du rectum a été évoquée. Selon les études présentées à l'AICR, l'excès de graisse corporelle jouerait, avant tout autre facteur nutritionnel, un rôle primordial sur le niveau de risque de sept cancers. La graisse nous stockons n'est pas une masse inerte. Les cellules adipeuses produisent des œstrogènes, qui favorisent la croissance cellulaire. Elles produisent également une variété de protéines qui causent l'inflammation et la résistance à l'insuline, qui à leur tour stimulent encore la croissance cellulaire. La masse de graisse située à la taille est encore plus active dans la production de ces stimulants de la croissance cellulaire.
La consommation de sel et d'aliments salés est associée à une augmentation du risque de cancer de l'estomac. Elle exercerait cet effet en provoquant des altérations de la muqueuse gastrique et en agissant en synergie avec d'autres facteurs de risque de cancer de l'estomac, en particulier les infections par la bactérie Helicobacter pylori.
Par ailleurs, il est prouvé que la consommation de boissons alcoolisées est associée à une augmentation du risque de développer plusieurs cancers : ceux de la bouche, du pharynx, du larynx et de l'œsophage, ainsi que ceux du côlon et du rectum, du sein et du foie. En France, environ 10 % des cancers diagnostiqués chez les hommes et 4,5 % des ceux diagnostiqués chez les femmes sont attribuables à la consommation d'alcool.
L'effet de l'alcool sur le risque de cancer existe quelle que soit la quantité de boisson alcoolisée consommée : une augmentation de la probabilité de développer la maladie est observée dès le premier verre. Toutefois l'ampleur du phénomène augmente avec la quantité de boisson alcoolisée consommée.
Aliments à Éviter Absolument en Cas de Cancer
L'alimentation joue un rôle central dans la prévention et le traitement du cancer. Certains aliments, en raison de leurs effets sur le corps, peuvent aggraver le risque ou interférer avec le processus de guérison. Voici quelques catégories d'aliments à éviter :
- Les sucres raffinés augmentent rapidement le taux de glucose dans le sang, ce qui peut favoriser la croissance des cellules cancéreuses.
- Des composés potentiellement cancérigènes, tels que les amines hétérocycliques et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, se forment lors de la cuisson de ces viandes à haute température.
- L'alcool peut endommager l'ADN des cellules, augmentant ainsi le risque de cancer.
- Certains additifs, comme les colorants artificiels et les édulcorants, peuvent avoir des effets controversés sur la santé.
- Bien que la recherche soit mixte, une consommation excessive de produits laitiers a été liée à un risque accru de certains types de cancer.
- Les méthodes de cuisson qui exposent directement la viande à une flamme ou à une surface très chaude produisent des composés cancérigènes.
Conseils pour une Alimentation Préventive et de Soutien
Voici quelques recommandations pour adapter votre alimentation afin de minimiser les risques de cancer et de soutenir les traitements :
- Privilégiez une alimentation riche en fruits et légumes : Ces aliments fournissent des vitamines, des minéraux, des fibres et des antioxydants essentiels qui peuvent aider à protéger contre le cancer.
- Choisissez des sources de protéines saines : Incluez des poissons riches en oméga-3, des légumineuses et des noix.
- Incorporez des grains entiers dans votre alimentation : Les grains entiers sont riches en fibres, ce qui peut aider à réduire le risque de cancer, notamment celui du côlon.
- Maintenez un poids santé : L'obésité est un facteur de risque connu pour plusieurs types de cancer. Une alimentation équilibrée, associée à une activité physique régulière, peut aider à maintenir un poids santé.
- Restez hydraté : L'eau est essentielle pour maintenir toutes les fonctions corporelles. Elle aide à éliminer les toxines et peut réduire le risque de cancer de la vessie en diluant les agents potentiellement nocifs dans l'urine.
- Réduisez la consommation de sel : Une consommation élevée de sel et d'aliments salés peut être associée à un risque accru de cancer de l'estomac.
La gestion de l'alimentation en cas de cancer ne se limite pas à éviter certains aliments. Elle implique une approche holistique qui tient compte des besoins nutritionnels spécifiques, des traitements en cours et des effets secondaires possibles. Bien que l'éviction de certains aliments puisse contribuer à réduire le risque de cancer ou à soutenir le traitement, il est crucial de se rappeler que l'alimentation est juste une partie d'une stratégie globale de lutte contre le cancer. Un mode de vie sain, une surveillance médicale régulière et un suivi personnalisé sont fondamentaux.
La compréhension du rôle des facteurs nutritionnels chez les patients atteints de cancer, que ce soit pendant ou après les traitements, présente plusieurs spécificités par rapport à l’identification de facteurs en prévention primaire. Ne pas faire perdre du poids aux patients présentant une surcharge pondérale du fait du risque associé de perte de masse musculaire et de dénutrition.
Le pamplemousse contient des substances appelées « furanocoumarines » situées dans la partie blanche sous l’écorce qui peuvent provoquer des interactions toxiques avec certains médicaments. De même, il est recommandé d’éviter la consommation de thé vert le jour du traitement ainsi que les deux jours qui le précèdent et qui le suivent. En effet, le thé vert peut augmenter la toxicité des traitements de chimiothérapie et réduire l’efficacité de la chimiothérapie ou de la radiothérapie (Réseau NACRe, 2019). Il n’existe actuellement pas de preuve montrant l’effet bénéfique du thé vert pendant le traitement du cancer.
Comment Intégrer Plus d'Aliments Anticancer dans Votre Quotidien
Actuellement, la plupart d'entre nous sont bien en deçà du minimum quotidien recommandé du célèbre slogan « cinq fruits et légumes par jour ».
Dans l'objectif d’ajouter plus de pouvoir à votre alimentation, concentrez-vous sur l'ajout d'aliments entiers, aussi proches que possible de leur état naturel. Par exemple, mangez une pomme non pelée au lieu de boire du jus de pomme. Par contre, ce fruit devrait être bio, ou le plus naturel possible, et lavé correctement.
Voici quelques idées simples pour intégrer plus de fruits et légumes dans votre alimentation quotidienne :
- Pour le petit déjeuner, ajoutez des fruits frais, des graines et des noix à vos céréales complètes et faibles en sucre (comme les flocons d’avoine).
- Pour le déjeuner, mangez une salade remplie de vos haricots et pois préférés ou d'un autre mélange de légumes dans un taboulé entier par exemple.
- Si vous mangez sur le pouce, ajoutez plus de laitue, de tomate et d'avocat à votre sandwich aux grains entiers. Restez gourmand et « ayez les yeux plus gros que le ventre » avec les légumes.
- Si vous prenez des collations (le fameux « petit 4h »), prenez une pomme ou une banane en sortant, ou trempez des carottes, du céleri, des concombres, des poivrons dans du houmous. Vous pouvez aussi garder à portée de main un mélange à base de noix et de fruits secs.
- Cela peut aussi être l'occasion de déguster un petit jus de légumes verts ou un jus de grenade (les vertus de la grenade contre les cellules cancéreuses font l'objet de plusieurs études).
- Au moment de votre dîner, ajoutez des légumes frais à votre sauce préférée ou une vinaigrette. Garnissez une pomme de terre au four de branches de brocoli, ou de légumes sautés.
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