Utilisés comme agents de conservation, les sulfites sont présents dans des produits alimentaires mais aussi des cosmétiques et des médicaments. Les sulfites sont des dérivés du soufre utilisés principalement comme conservateurs et antioxydants dans l'industrie alimentaire et les boissons. Bien que généralement sans danger pour la plupart des gens, ils peuvent provoquer des réactions chez certaines personnes sensibles ou allergiques. Une bonne compréhension des aliments contenant des sulfites et une lecture attentive des étiquettes peuvent aider à éviter les réactions indésirables et à maintenir une alimentation saine.
Que sont les Sulfites ?
Les sulfites sont des composants chimiques, contenant l’ion sulfite SO3 2-. Ils sont présents à l’état naturel dans les aliments fermentés, mais la plupart des sulfites contenus dans notre alimentation ont été ajoutés comme conservateurs : ils sont à la fois antioxydants, en évitant aux aliments de noircir, et antimicrobiens, en empêchant le développement des bactéries et levures, notamment au vin de tourner au vinaigre.
Utilisées comme antioxydants, conservateurs ou antiseptiques, ces substances à base de soufre incluent des composés comme l’anhydride sulfureux, le bisulfite de sodium ou le sulfite de calcium. Si leur utilisation dans le vin remonte à l’époque romaine, leur présence dans les aliments pour allonger la durée de conservation est beaucoup plus récente.
Où trouve-t-on des Sulfites ?
On retrouve des traces de sulfites dans de nombreux aliments, en tant que conservateurs, ou parfois de manière naturelle, dans les aliments fermentés :
- Les vins et les champagnes (surtout les vins blancs et rosés)
- La bière, le cidre et le chouchen (en quantité très variables selon les marques et cuvées)
- Les pommes de terre
- Les raisins
- Les poissons et fruits de mers surgelés
- Les fruits secs (notamment les abricots secs)
- La moutarde
- Les légumes sous vide et les conserves
- Les charcuteries
- Les olives
- Le muesli
- Les plats surgelés ou préparés
- Les sirops à base de glucose ou dextrose
- Les vinaigres
En alimentation, les sulfites sont utilisés de longue date, depuis l’époque romaine, dans le vin ! On en trouve désormais comme additifs dans des aliments aussi divers que les fruits secs, le vinaigre, les légumes secs, les salades en sachet ou les plats déshydratés… On les repère sous les codes E220 à E228. L’étiquetage de la mention « contient des sulfites » est obligatoire sur les produits dès lors que la concentration est supérieure à 10 mg/l ou 10 mg/kg.
Les fabricants de cosmétiques intègrent également des sulfites dans leurs produits, en particulier dans les shampoings et plus encore dans les colorations pour cheveux. Si vous voulez les débusquer, cherchez les termes « sodium bisulfite » et « sodium sulfite » sur les étiquettes. Même dans des médicaments, les sulfites entrent, et c’est encore moins connu, dans la composition de médicaments, comme excipients. Des médicaments courants sont concernés tels que des antibiotiques et des antifongiques, par exemple des crèmes pour traiter les champignons entre les orteils.
Voici quelques exemples d'aliments pouvant contenir des sulfites :
- Légumes traités
- Poisson
- Vin
- Crustacés
- Condiments
- Médicaments
Tableau des aliments contenant des sulfites
| Aliment | Présence de sulfites |
|---|---|
| Vin blanc | Oui |
| Fruits secs (abricots, raisins) | Oui |
| Crustacés | Oui |
| Conserves de légumes | Oui |
| Charcuteries | Oui |
| Moutarde | Oui |
Risques liés à la Consommation de Sulfites
Les sulfites peuvent entraîner des dermatites de contact. Les réactions cutanées aux sulfites se produisent principalement sur les zones de contact : les lèvres en cas d’ingestion d’un aliment, le visage en cas de coulure de produit capillaire ou les mains qui ont touché un produit en contenant.
Ils font partie des 14 allergènes majeurs (ceux qui doivent être mentionnés sur les étiquettes), mais n’entraînent pas de vraie réaction allergique. "L’allergie est une réaction anormale du système immunitaire, médiée par des anticorps spécifiques, et qui peut être potentiellement grave. Dans le cas des sulfites, on parle plutôt d’intolérance. Certaines personnes y sont sensibles et peuvent développer des symptômes très variés : éruption cutanée, coup de chaleur, maux de tête, nez qui coule, gène respiratoire, troubles digestifs, sensation de malaise… Les symptômes varient selon la quantité ingérée, la sensibilité de chacun ou encore l’état de fatigue du moment" indique le Dr Nhân Pham-Thi.
On parle bien d'intolérance aux sulfites et non pas d'allergie aux sulfites. Et plus la quantité ingérée est élevée, plus la réaction est forte. L'intolérance, contrairement à l'allergie, n’a pas d’impact sur le système immunitaire. Elle s’apparente ainsi à l’intolérance au lactose, qui comporte elle aussi des troubles de la digestion. Les réactions diffèrent en fonction de la nature de l'aliment, de son taux de sulfites, et de la sensibilité de chaque personne.
Les symptômes apparaissent généralement dans la demi-heure qui suit l'ingestion d'aliments ou boissons contenant des sulfites. En cas de symptômes allergiques, consultez votre médecin traitant. Les différents symptômes observés sont : écoulement du nez, éternuements, démangeaisons, urticaire ou des douleurs abdominales. Dans les cas les plus graves, l'allergie peut provoquer un choc anaphylactique : une chute brutale de tension pouvant entraîner une perte de conscience, des troubles du rythme cardiaque, et même un arrêt cardiaque.
Les personnes souffrant déjà d’autres allergies ont plus de chances d’être intolérantes aux sulfites, notamment celles allergiques à l’aspirine ou aux acariens. Les personnes asthmatiques et les personnes atteintes de polypose nasale sont aussi plus à risque de faire des réactions violentes. Elles peuvent aller jusqu’à subir un choc anaphylactique , qui peut aller jusqu’à la perte de connaissance voire un coma ou arrêt cardiaque.
Diagnostic et Prise en Charge
Il n’existe pas de marqueur biologique pour déterminer une intolérance aux sulfites, le médecin pose le diagnostic grâce à un interrogatoire, un test de provocation peut aussi être réalisé à l’hôpital. Aucun test cutané ou biologique ne permet de détecter une intolérance aux sulfites, étant donné qu'il s'agit d'un mécanisme d'inflammation allergique. Le diagnostic est posé par un médecin allergologue, sur la base d'un interrogatoire minutieux qui prend en compte l'historique et la nature des symptômes.
En cas de doute, ou pour déterminer la dose de sulfites à ne pas dépasser, il est possible d'avoir recours à une brève hospitalisation dans une unité spécialisée en allergologie pour réaliser un test de provocation orale. En l’absence de réaction, on passe à la dose supérieure, jusqu’à un maximum de 100 mg. Concrètement : on administre des doses progressives de sulfites par voie orale aux patient.e.s jusqu'à ce qu'une réaction intervienne. Déterminer ainsi la dose seuil à ne pas dépasser permet aux patient.e.s d'adapter leur alimentation pour éviter les symptômes délétères.
La prise en charge ds symptômes de l'intolérance aux sulfites repose sur l'administration de certains traitements médicamenteux : anti-histaminiques, corticoïdes ou traitements pour l'asthme (bronchodilatateurs). Mais malheureusement, il n'existe pas de traitement de fond pour limiter l'intolérance aux sulfites. En cas de réaction "il n’y a pas grand-chose à faire, sinon bien s’hydrater pour diluer les effets. Prendre un antihistaminique peut aussi freiner la réaction" indique l’allergologue.
Comment Éviter les Sulfites ?
La meilleure façon de prévenir une réaction aux sulfites est de les éviter totalement. Cela implique :
- De supprimer de son alimentation les produits connus pour contenir des sulfites
- De favoriser les produits frais, faits maison, non transformés
- D’informer les professionnels de santé et les établissements scolaires de cette intolérance
En Europe, l’étiquetage des sulfites est obligatoire dès que leur présence dépasse 10 mg/kg ou 10 mg/L. Il est donc important d’apprendre à lire les étiquettes alimentaires pour repérer les mentions “sulfites” ou “dioxyde de soufre”.
Questions Fréquentes
- Qu’est-ce que l’allergie aux sulfites ?
L’allergie aux sulfites est une réaction indésirable provoquée par l’ingestion ou l’inhalation de certains conservateurs alimentaires (E220 à E228), notamment le dioxyde de soufre. Elle se manifeste par des symptômes respiratoires, cutanés ou digestifs, sans toujours impliquer une réaction allergique classique.
- Quels sont les symptômes d’une intolérance aux sulfites ?
Les symptômes les plus fréquents incluent des difficultés respiratoires, des crises d’asthme, des rougeurs, de l’urticaire, des douleurs abdominales ou encore des maux de tête. Ils apparaissent souvent rapidement après la consommation d’un aliment contenant des sulfites.
- Dans quels aliments trouve-t-on des sulfites ?
Les sulfites sont couramment utilisés dans les vins, les fruits secs, les crustacés, les conserves de légumes, les plats préparés, les boissons sucrées et certaines pâtisseries industrielles. Leur présence doit être mentionnée sur l’étiquette si elle dépasse 10 mg/kg ou 10 mg/L.
- Comment diagnostiquer une allergie ou intolérance aux sulfites ?
Il n’existe pas de test standardisé. Le diagnostic repose sur l’analyse des symptômes et de leur lien avec la consommation de sulfites. Dans certains cas, un allergologue peut proposer un test de provocation encadré médicalement.
- Peut-on éviter les sulfites facilement ?
Oui, en privilégiant les aliments frais et non transformés, et en lisant attentivement les étiquettes. Il est aussi conseillé d’éviter certains vins et fruits secs.
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