Aliments pour Baisser le Taux de Ferritine : Guide Complet

La ferritine est une protéine essentielle au stockage du fer dans notre organisme, élément indispensable au bon fonctionnement de plusieurs processus vitaux. Cependant, lorsque les niveaux de ferritine dans le sang sont trop élevés, cela peut être le signe d'un dérèglement de l’organisme. L’hyperferritinémie, bien qu'asymptomatique dans ses premiers stades, peut entraîner des complications sérieuses si elle n'est pas prise en charge. Mais alors, quels traitements envisager ? Et quelle alimentation privilégier lorsqu'on a un taux de ferritine trop élevé ?

Qu'est-ce que l'hyperferritinémie ?

L’hyperferritinémie se caractérise par une concentration anormalement élevée de ferritine dans le sang (supérieure à 200 µg/L chez les femmes ou 300 µg/L chez les hommes). La ferritine est présente dans le foie, la rate et la moelle osseuse, où elle sert de réserve de fer. Son excès peut être révélateur de diverses maladies, allant des affections inflammatoires aux pathologies métaboliques. Ce trouble se détecte par un simple test sanguin, mais son diagnostic peut parfois s'avérer plus complexe, car les causes sont variées.

"Les symptômes de l’hyperferritinémie sont assez masqués au début, ce trouble peut donc passer inaperçu dans ses premiers stades", explique Raphaël Gruman. "C'est donc généralement grâce à une prise de sang qu'il est détecté".

Quelles sont ses causes ?

"Statistiquement, les causes principales de ferritinémie élevée sont le syndrome métabolique, l’alcoolisme, le syndrome inflammatoire et la cytolyse", indique la Revue Médicale Suisse. Les maladies du foie, comme la stéatose hépatique, peuvent aussi faire grimper les taux de ferritine. "Plus rarement, d'autres pathologies endogènes peuvent être en cause, comme des maladies orphelines ou certains cancers", ajoute le nutritionniste.

En revanche, il est extrêmement rare que l'hyperferritinémie soit causée par la seule alimentation. "Même si l'on mangeait du foie de veau, du boudin noir et de la viande rouge tous les jours, on n’arriverait pas à avoir un taux de ferritine trop élevé, notre corps a de bonnes capacités d'élimination naturelle. Il régule naturellement l'absorption du fer en fonction de ses besoins". En revanche, ajuster son alimentation peut faire partie du traitement de l’hyperferritinémie, notamment en évitant les aliments riches en fer et l’alcool.

Aliments à Supprimer et à Privilégier

Aliments à supprimer quand on a trop de fer dans le sang

Tout d'abord, il convient de rappeler que toutes les hyperferritinémies ne se traduisent pas par un excès de fer dans le sang. Selon le Vidal.fr, il en existe trois types :

  • avec surcharge en fer (hépatosidérose dysmétabolique, hémochromatose…)
  • sans surcharge (alcoolisme, syndrome inflammatoire...)
  • par lyses cellulaires (hépatites chroniques, hémolyses, myolyses)

Ensuite, Raphaël Gruman précise que "c'est surtout la perte de poids qui va permettre de générer une diminution de la ferritine", mais qu'en parallèle, "éviter les aliments riches en fer peut aussi aider à réduire le taux de ferritine".

La viande rouge et l'alcool sont déconseillés

"Les principaux aliments à éviter en cas de ferritine élevée sont les viandes, en particulier la viande rouge (bœuf, agneau), le boudin noir, les abats, la charcuterie et le canard, car ce sont celles qui contiennent le plus de fer", indique le nutritionniste. On y pense moins mais les fruits de mer (huîtres, moules, palourdes...) sont aussi une importante source de fer, il convient donc de les limiter. Il est aussi très important d'éviter la consommation d'alcool. Et pour cause : l'alcool augmente l'absorption du fer dans l'intestin, ce qui peut aggraver la surcharge en fer et son accumulation dans les organes - notamment le foie.

Évitez les compléments alimentaires de vitamine C

Par ailleurs, Raphaël Gruman conseille fortemment d'éviter les compléments alimentaires de vitamine C (acide ascorbique), car cette dernière fixe le fer. "D'autant que la carence en vitamine C est relativement rare. Or, dans les pays occidentaux, on a tendance à abuser de ces suppléments, sans en avoir vraiment besoin". En revanche, il n'y a aucun risque à consommer des fruits et des légumes qui en contiennent, car les apports fournis sont très différents.

Réduisez vos apports en bêta-carotène

Enfin, le nutritionniste préconise de réduire ses apports en provitamine A - également connue sous le nom de bêta-carotène. "Cela suppose de ne pas abuser des carottes, des patates douces ou encore des courges, mais aussi d'éviter le jus de tomate, très concentré en bêta-carotène".

Aliments qui aident à réduire le taux de ferritine sanguin

Faites le plein d'antioxydants

"On peut essayer d’augmenter ses apports en antioxydants", suggère Raphaël Gruman. "Ceux-ci aident à lutter contre l'oxydation du fer, et ainsi à réduire le taux de ferritine sanguin". De plus, les antioxydants peuvent aider à protéger les cellules du corps contre les dommages liés à l'excès de fer. On les trouve surtout dans les fruits et légumes colorés. En particulier, les légumes à feuilles vertes (brocoli, épinards, chou kale...), les fruits rouges, les agrumes ou encore le kiwi.

Consommez suffisamment de fibres

Privilégiez également les céréales complètes (riz complet, pain complet, avoine) et les aliments riches en fibres (légumes verts, fruits frais), qui ralentissent l'absorption du fer non héminique grâce à leur contenu en phytates, des composés qui se lient au fer et réduisent son assimilation.

Pensez aux produits laitiers

Le calcium contenu dans les produits laitiers contribue, lui aussi, à réduire l’absorption du fer - y compris le fer héminique. Consommer des yaourts, du lait ou du fromage pendant les repas peut donc aider à réduire la quantité de fer absorbée. Les eaux minérales riches en calcium peuvent avoir un effet similaire.

Buvez du thé (noir ou vert) ou du café aux repas

Enfin, "n'hésitez pas à terminer votre repas par un thé ou un café", ajoute l'expert. Ces boissons contiennent des polyphénols, notamment des tanins, qui inhibent l’absorption du fer. On estime, à titre indicatif, que le thé inhibe 70 à 90 % de l'absorption du fer non héminique.

Aliments riches en phytates et en oxalates

En cas d’hyperferritinémie, il est recommandé de privilégier les aliments riches en phytates et en oxalates, car ces substances ont la capacité de réduire l’absorption du fer dans l’intestin.

Les phytates

Les phytates (ou acide phytique) se trouvent principalement dans les aliments d’origine végétale, tels que :

  • Les céréales complètes (riz complet, avoine, blé complet)
  • Les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots)
  • Les noix et les graines (amandes, noix de cajou, graines de tournesol)

Les phytates agissent comme des inhibiteurs de l'absorption du fer non héminique, le fer présent dans les végétaux. Ils se lient au fer dans l'intestin, empêchant sa bonne absorption par l’organisme. En cas d’hyperferritinémie, qui résulte souvent d’une surcharge en fer, consommer ces aliments riches en phytates peut aider à réguler le niveau de fer absorbé, en ralentissant son assimilation.

Les oxalates

Les oxalates sont également des composés végétaux que l'on retrouve dans des aliments comme les épinards, les blettes, la rhubarbe, les betteraves ou encore le chocolat. Comme les phytates, les oxalates inhibent l’absorption du fer en se liant à lui dans l’intestin, le rendant moins disponible pour l’absorption par l’organisme.

Bien que certains aliments riches en oxalates, comme les épinards, soient eux-mêmes riches en fer, ce fer est peu absorbé en raison de la présence d'oxalates. C’est pourquoi ces aliments peuvent être consommés en toute sécurité en cas d’hyperferritinémie, malgré leur teneur en fer.

Questions fréquentes sur le régime à adopter en cas de ferritine élevée

Quelle viande manger quand on a trop de ferritine ?

"En cas de ferritine trop élevée, mieux vaut privilégier les viandes les moins riches en fer. À savoir : le poulet, la dinde, le lapin et le veau", détaille Raphaël Gruman. Vous pouvez également miser sur d'autres sources de protéines, comme les poissons maigres (cabillaud, sole, colin...), le tofu, le tempeh, les œufs, les produits laitiers ou encore les légumineuses.

Quel légume manger quand on a trop de fer ?

Comme évoqué précédemment, privilégiez les légumes riches en fibres et en antioxydants, comme les crucifères et les légumes à feuilles vertes.

Quels fruits peuvent aider à faire baisser le taux de fer ?

Pour ce qui est des fruits, une fois encore, misez sur les plus riches en fibres et en antioxydants, en particulier les fruits rouges (framboises, mûres, myrtilles et autres baies). "Ils ne vont pas directement faire baisser le taux de fer, mais ils vont être intéressants pour limiter l’oxydation du fer ainsi que son assimilation", précise le nutritionniste.

Zoom sur : l'hémochromatose

L’hémochromatose est une maladie génétique caractérisée par une absorption excessive de fer par l’intestin. Ce trouble provoque une accumulation progressive de fer dans divers organes, principalement le foie, le cœur et le pancréas, pouvant entraîner des complications graves comme la cirrhose, le diabète, ou des problèmes cardiaques si elle n’est pas traitée.

Le fer étant un métal réactif, son excès peut provoquer des dommages oxydatifs et inflammatoires dans les tissus concernés. L'hémochromatose est généralement causée par une mutation dans le gène HFE, responsable de la régulation de l'absorption du fer. Les personnes atteintes de cette maladie ne parviennent pas à réguler correctement le niveau de fer absorbé, ce qui entraîne une surcharge.

La maladie est souvent découverte à l'âge adulte, et les symptômes incluent la fatigue chronique, des douleurs articulaires, des troubles du foie, des problèmes hormonaux, et parfois une pigmentation bronzée de la peau.

Alimentation en cas d'hémochromatose

En cas d’hémochromatose, l’alimentation joue un rôle clé dans la gestion des niveaux de fer. L’objectif est de réduire l’apport en fer héminique, d’éviter les aliments qui favorisent son absorption, et de privilégier ceux qui inhibent l’absorption du fer. Voici les principales recommandations alimentaires :

  • Limiter les viandes rouges et abats, qui sont riches en fer hémique (beaucoup mieux absorbé que le fer non héminique des végétaux). Privilégiez les viandes blanches comme le poulet et la dinde, qui contiennent moins de fer héminique.
  • Favoriser les protéines végétales comme les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots secs), le tofu ou encore le tempeh.
  • Éviter la vitamine C pendant les repas : celle-ci favorise l'absorption du fer non héminique. Vous pouvez consommer les fruits et légumes riches en vitamine C (agrumes, poivrons, kiwis) à d'autres moments de la journée.
  • Boire du thé ou du café avec les repas : ils contiennent des polyphénols qui réduisent l'absorption du fer. Attention toutefois à ne pas en consommer en excès, car ils peuvent affecter l’absorption d'autres nutriments.
  • Miser sur les produits laitiers : le calcium qu'ils contiennent inhibe l'absorption du fer.
  • Faites le plein de fibres en consommant des céréales complètes (riz complet, pain complet...) et d'autres aliments riches en fibres (légumes verts, fruits). Elles ralentissent l'absorption du fer en raison de leur teneur en phytates. Ces derniers se lient au fer et diminuent son assimilation par l'intestin.
  • Limiter ou éviter l'alcool : il est particulièrement néfaste en cas d'hémochromatose, car il augmente l'absorption du fer et favorise les dommages hépatiques - sur un foie déjà vulnérable, en raison de l'accumulation du fer.
  • Éviter les suppléments en fer, les multivitamines contenant du fer, ainsi que les suppléments de vitamine C. Consultez toujours un médecin avant de prendre des compléments alimentaires, même s'ils ne contiennent pas de fer.

Hyperferritinémie : un traitement pluridisciplinaire

Le traitement de l’hyperferritinémie dépend de sa cause. En cas d’hémochromatose, le principal traitement est la saignée thérapeutique (phlébotomie), qui permet de réduire les niveaux de fer dans le sang en éliminant une partie des globules rouges. Si la phlébotomie n'est pas possible, comme chez certains patients anémiques ou cardiaques, des médicaments chélateurs de fer peuvent être prescrits. Ces traitements permettent d'éliminer le fer par les urines ou les selles.

Pour les cas dus à des inflammations chroniques, le traitement consiste généralement à prendre en charge la maladie sous-jacente. Par ailleurs, certaines modifications alimentaires, comme celles évoquées précédemment, peuvent aider à réguler le taux de ferritine.

"Généralement, il s'agit d'une prise en charge pluridisciplinaire", précise Raphaël Gruman. De manière générale, un suivi régulier avec un médecin généraliste ou un hématologue est indispensable pour ajuster le traitement au fil du temps. Consulter un diététicien ou un nutritionniste peut aussi être utile, afin d'adapter son régime alimentaire en fonction de son état de santé. En cas de syndrome métabolique, un suivi par un endocrinologue ou un diabétologue peut être nécessaire. Et pour traiter les éventuelles complications de l'hyperferritinémie, votre médecin traitant peut vous orienter vers un cardiologue et/ou un hépatologue.

Hyperferritinémie : les complications possibles

L'hyperferritinémie peut entraîner de graves complications si elle n'est pas correctement gérée. Parmi celles-ci, les complications hépatiques, telles que la cirrhose et la stéatose hépatique, sont fréquentes, résultant de l'accumulation de fer dans le foie. Cette surcharge peut également affecter le cœur, provoquant des problèmes tels que la cardiomyopathie et l'insuffisance cardiaque, qui se manifestent par une fatigue excessive, des arythmies et d'autres symptômes cardiovasculaires. En outre, l'excès de fer peut perturber les fonctions endocriniennes, entraînant des troubles comme le diabète de type 2 et l'hypogonadisme.

D'autres complications comprennent des douleurs articulaires dues à l'arthropathie, ainsi que des problèmes cutanés, tels que l'hyperpigmentation. Un excès de fer peut également affaiblir le système immunitaire, rendant les individus plus vulnérables aux infections. Enfin, il existe un risque accru de certains cancers, notamment le cancer du foie, chez les personnes souffrant de surcharge en fer, particulièrement dans le cadre de l'hémochromatose.

Une surveillance régulière des niveaux de ferritine et un traitement approprié sont essentiels pour prévenir ces complications graves.

Impact des habitudes alimentaires sur l'absorption du fer

Le fer est un nutriment vital qui joue un rôle important dans de nombreuses fonctions corporelles, notamment le transport de l'oxygène dans le sang. Cependant, certains aliments et habitudes alimentaires peuvent limiter son absorption, conduisant à une carence potentielle même si votre consommation semble correcte. Le fer est un minéral essentiel qui joue un rôle essentiel pour le bon fonctionnement de l’organisme, notamment dans la production d'hémoglobine, une protéine des globules rouges qui transporte l'oxygène dans tout le corps. Il est aussi essentiel en cas de grossesse. Un apport adéquat en fer est donc vital pour maintenir notre énergie et notre vitalité, et une carence peut conduire à l'anémie ferriprive, caractérisée par une fatigue chronique, une faiblesse et d'autres symptômes débilitants.

L'absorption du fer peut être significativement réduite par certains aliments, notamment ceux contenant des composés tels que les phytates et les polyphénols. Les phytates (acide phytique), présents en grande quantité dans les grains entiers, les légumineuses, les noix et les graines, peuvent lier le fer et autres minéraux, empêchant ainsi leur absorption par le corps. Les polyphénols, que l'on trouve dans le thé, le café et certains fruits et légumes, peuvent également inhiber l'absorption du fer en formant des complexes avec le minéral qui ne sont pas facilement absorbables.

Outre les phytates et les polyphénols, d'autres facteurs peuvent également interférer avec l'assimilation du fer. Par exemple, la présence excessive de calcium dans l'alimentation, souvent due à la consommation de produits laitiers ou de suppléments, peut inhiber l'absorption du fer.

Conseils supplémentaires

  • Consommer du fer avec de la vitamine C augmente significativement l'absorption du fer non héminique.
  • Pour les personnes souffrant d'anémie, il est conseillé d'éviter ou de limiter la consommation de certains aliments qui peuvent inhiber davantage l'absorption du fer.
  • Consultez toujours un professionnel de santé pour un suivi personnalisé, car chaque situation est unique.

Tableau récapitulatif des aliments

Aliments à privilégier Aliments à éviter Effets
Légumes verts (épinards, brocolis) Viande rouge Riches en antioxydants et fibres
Fruits rouges (framboises, myrtilles) Abats (foie) Limiter l'oxydation du fer
Thé et café (avec modération) Fruits de mer Inhibent l'absorption du fer
Produits laitiers Alcool Réduisent l'absorption du fer
Céréales complètes Suppléments de vitamine C Ralentissent l'absorption du fer

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