Aliments à éviter en cas de syndrome de l'intestin irritable

Plus de 5 % des Français sont affectés par une pathologie bénigne, toutefois très handicapante au quotidien... Il s’agit du syndrome de l’intestin irritable. Plus de 5 % des Français sont affectés par une pathologie bénigne, toutefois très handicapante au quotidien.

Il s’agit du syndrome de l’intestin irritable. En quoi consiste cette maladie ? Quels en sont les causes et comment y remédier ?

Le syndrome de l’intestin irritable (SII), également appelé « colopathie fonctionnelle » ou « côlon irritable », est une authentique maladie digestive, bénigne et fréquente mais trop souvent négligée alors même qu’elle retentit parfois gravement sur la qualité de vie. L’emploi du terme de côlon irritable n’est plus utilisé car l’intestin grêle joue également un rôle dans ce syndrome.

Le syndrome du côlon irritable est une affection courante qui affecte le fonctionnement du gros intestin. Les personnes atteintes de ce trouble souffrent souvent de symptômes tels que des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées ou des constipations. Avant d'explorer les aliments à éviter pour le colon irritable, il est important de comprendre en quoi consiste ce trouble.

Le colon irritable, également connu sous le nom de syndrome du côlon irritable, est un trouble fonctionnel du gros intestin. Les symptômes du colon irritable peuvent varier d'une personne à l'autre, mais ils comprennent généralement des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées ou des constipations.

Il s’agit d’une pathologie chronique (au moins 6 mois d’évolution) associant des douleurs abdominales et des troubles du transit intestinal comme des épisodes de diarrhée ou de constipation voire une alternance des deux.

Le syndrome de l’intestin irritable est une pathologie dite « fonctionnelle ». Cela signifie qu’aucune anomalie des organes en cause n’est repérée au moyen des examens courants (pas d’anomalie de la muqueuse intestinale, par exemple).

Les douleurs (spasmes, torsions, parfois brûlures) sont souvent au premier plan, d’intensité variable chez une même personne, très fréquemment associées aux ballonnements.

L’avènement des probiotiques a permis aux sujets souffrants du syndrome de l'intestin irritable d’améliorer nettement leur qualité de vie. Cependant, il n’existe pas de solution miracle, le meilleur remède reste d’adapter son alimentation et d’éviter tous les facteurs déclenchants.

Découvrez dans cet article quelques conseils pour soulager vos symptômes.

Causes du syndrome de l'intestin irritable

Le syndrome de l’intestin irritable, une maladie multifactorielle. Différents facteurs, d’importance variable selon les individus, sont impliqués dans le syndrome de l’intestin irritable.

Les troubles de la motricité au niveau de l’intestin grêle et du côlon sont à l’origine d’une accélération ou d’un ralentissement du transit. L’intestin est aussi souvent trop sensible à son contenu (gaz et selles), d’où des sensations désagréables et d’inconfort qui ne sont normalement pas perçues.

A ces troubles de la sensibilité intestinale retrouvés chez 60 % des malades, s’ajoutent parfois des anomalies des mécanismes de contrôle de la douleur viscérale au niveau du système nerveux central ainsi qu’un déséquilibre dans la composition de la flore bactérienne intestinale (microbiote).

On parle alors de dysbiose, observée chez deux tiers des personnes souffrant du syndrome de l’intestin irritable.

La théorie de l’« intestin poreux » décrit une augmentation de la perméabilité intestinale (chez 50 % des malades), permettant le passage de fragments bactériens qui provoquerait des réactions inflammatoires minimes et rendrait ainsi l’intestin hypersensible.

L’anxiété, le stress ou une exposition régulière à des événements stressants, d’authentiques syndromes axio-dépressifs, une histoire d’évènement de vie douloureux (divorce, deuil, abus sexuel) peuvent déclencher le syndrome et/ou accentuer les symptômes.

La fibromyalgie, la cystite à urines claires (interstitielle), la dyspepsie (ensemble de symptômes de douleur ou de malaise épigastrique, le reflux gastro-œsophagien (RGO) sont quelques-unes des maladies parfois associées au syndrome de l’intestin irritable (comorbidités).

En France, en Europe et en Amérique du Nord, le syndrome de l’intestin irritable touche trois femmes pour un homme. Une particularité occidentale encore inexpliquée. Des pistes existent, comme un temps de transit colique plus lent chez elles, un seuil de sensibilité viscérale plus bas ou encore le fait que les femmes sont plus sujettes à conserver des symptômes séquellaires de gastroentérite ou « syndrome de l’intestin irritable post-infectieux ».

En effet, les infections gastrointestinales, même bénignes, multiplient par deux à trois le risque de syndrome de l’intestin irritable. Par ailleurs, la dépression est deux fois plus fréquente chez la femme.

Par définition, les examens sont normaux dans le syndrome de l’intestin irritable, qui est un diagnostic d’élimination, essentiellement clinique. L’objectif des examens complémentaires est d'exclure une affection organique, rectocolique ou de la région abdomino-pelvienne.

Aliments à éviter en cas de syndrome de l'intestin irritable

Certains aliments sont connus pour aggraver les symptômes du colon irritable. Il s'agit notamment des aliments riches en matières grasses, comme les fritures et les plats préparés. Les aliments épicés, les produits laitiers, les légumes crucifères (comme le chou-fleur et les brocolis), les légumineuses, les aliments contenant du gluten et les édulcorants artificiels peuvent également être problématiques pour certaines personnes atteintes de ce trouble.

En effet, les aliments riches en matières grasses peuvent être difficiles à digérer pour les personnes atteintes du colon irritable. Ils peuvent provoquer des douleurs abdominales, des ballonnements et des diarrhées. Les aliments épicés, quant à eux, peuvent irriter la muqueuse intestinale et aggraver l'inflammation. Les produits laitiers contiennent du lactose, un sucre qui peut être mal digéré par certaines personnes, provoquant ainsi des symptômes désagréables.

Les légumineuses, comme les haricots et les pois chiches, contiennent des sucres complexes qui peuvent être difficiles à digérer et provoquer des gaz et des ballonnements. Les aliments contenant du gluten, comme le pain et les pâtes, peuvent également être problématiques pour certaines personnes atteintes du colon irritable, car elles peuvent provoquer une inflammation de l'intestin.

De plus, limiter les FODMAPs est un régime qui peut être tenté. Les FODMAPs sont des sucres dits fermentescibles (glucides ou hydrates de carbone) peu absorbés au niveau de l’intestin où ils vont donc fermenter sous l’action des bactéries. C’est cette fermentation qui entraîne les symptômes digestifs ressentis (avec une augmentation de production de gaz).

L’acronyme anglais FODMAPs signifie "Fermentable Oligosaccharides Disaccharides Monosaccharides and Polyols", des sucres de plus en plus utilisés par l’industrie agro-alimentaire.

Le régime consiste à réduire la quantité globale d’aliments riches en FODMAPs sans les exclure totalement, en s’appuyant sur les habitudes alimentaires de la personne et sur sa tolérance (réduction de la fréquence et/ou de la quantité).

Les principaux aliments riches en FODMAPs sont ceux qui contiennent du lactose, certaines céréales comme le blé, l’orge et le seigle, certains légumes (asperges, choux, brocolis, poireaux, artichaut, etc.), certains fruits (comme pomme, poire, etc.), tous les édulcorants de synthèse et les plats industriels.

Une amélioration peut être obtenue en identifiant puis en réduisant la consommation d’aliments mal supportés et en évitant les repas trop gras. Une alimentation pauvre en gluten peut diminuer les symptômes. Mais le syndrome de l'intestin irritable n'ayant rien à voir avec la maladie cœliaque, il n'y a pas d'indication à supprimer le gluten de son alimentation.

Les aliments producteurs de gaz (pois, haricots secs, brocolis, chou, oignons, son) sont à consommer en petite quantité.

Boissons à éviter

En plus des aliments, certaines boissons peuvent également aggraver les symptômes du colon irritable. Les boissons gazeuses, les boissons contenant de la caféine, comme le café et le thé, ainsi que les boissons alcoolisées doivent être évitées autant que possible.

Les boissons contenant de la caféine, comme le café et le thé, peuvent stimuler le système digestif et provoquer des contractions intestinales, ce qui peut aggraver les symptômes. Les boissons alcoolisées, quant à elles, peuvent irriter la muqueuse intestinale et provoquer une inflammation.

Il est donc recommandé d'éviter ces boissons et de privilégier la consommation d'eau, qui aide à hydrater le corps et à maintenir un bon fonctionnement du système digestif.

Conseils diététiques et habitudes à adopter

Adopter une alimentation adaptée peut être bénéfique pour les personnes atteintes du colon irritable. Il est essentiel de comprendre qu'il n'y a pas de solution universelle qui convienne à tout le monde, car chaque individu peut réagir différemment à certaines catégories d'aliments.

Pour remplacer les aliments à éviter, il est recommandé de consommer des aliments faibles en matières grasses, tels que des viandes maigres, du poisson, des légumes cuits et des fruits frais. Les aliments riches en fibres solubles, tels que les avocats, les graines de lin et les légumes verts, peuvent également être bénéfiques.

En adoptant une alimentation équilibrée, il est possible de favoriser une bonne santé intestinale et de réduire les symptômes du colon irritable. Une alimentation équilibrée fournit les nutriments dont le corps a besoin pour fonctionner de manière optimale. Il est recommandé de consommer une variété d'aliments, y compris des légumes, des fruits, des protéines maigres, des grains entiers et des graisses saines.

L'hydratation est essentielle pour maintenir un bon fonctionnement intestinal. Il est recommandé de boire suffisamment d'eau tout au long de la journée pour éviter la déshydratation et favoriser des selles régulières. Il est recommandé de maintenir un régime alimentaire régulier en essayant de manger à des heures régulières et de ne pas sauter de repas.

L'exercice physique régulier peut contribuer à soulager les symptômes du colon irritable. L'activité physique stimule le transit intestinal et favorise un bon fonctionnement du système digestif.

Voici quelques conseils que vous pouvez appliquer au quotidien pour atténuer les symptômes de l'intestin irritable (ou colopathie fonctionnelle).

Pratiquer une activité physique quotidienne et limiter son stress

L'activité physique permet :

  • d'améliorer votre qualité de vie ;
  • de favoriser votre résistance à la fatigue ;
  • de diminuer votre anxiété et de vous relaxer ;
  • d'améliorer la qualité de votre sommeil ;
  • de stimuler votre appétit et votre côlon « paresseux ».

Elle comprend tous les mouvements de la vie quotidienne, ceux effectués au travail et lors des loisirs. La marche est l'activité physique de base, praticable par un grand nombre de personnes, à tout âge et partout. L'activité physique, c'est donc marcher, jardiner, bricoler, jouer avec les enfants... et, bien sûr, faire du sport.

Des exercices de relaxation, la sophrologie, le yoga, etc. peuvent, dans certains cas, être bénéfiques. Discutez avec votre médecin des moyens de gérer votre stress.

Prendre ses repas lentement et dans le calme

Pour limiter ou éviter les symptômes de la colopathie fonctionnelle, adoptez quelques réflexes au quotidien :

  • prenez vos repas à des horaires réguliers et faites 3 repas par jour sans en sauter ;
  • à chaque repas, mangez ni trop ni trop peu de façon à éviter la sensation de « trop plein après le repas » ou au contraire la sensation de faim entre deux repas ;
  • mangez lentement, au calme, sans faire une autre activité simultanément (par exemple travailler sur un ordinateur) ;
  • pensez à bien mastiquer les aliments pour en faciliter la digestion.

Suivre quelques conseils diététiques pour soulager les douleurs et l'inconfort abdominal, les ballonnements abdominaux et l'excès de gaz

Chaque situation personnelle est différente, mais la majorité des personnes font un lien entre leurs symptômes de syndrome de l'intestin irritable et l'alimentation. Analysez votre situation et notez les aliments qui font apparaître les symptômes (douleurs abdominales, flatulences, ballonnement...) ou les majorent.

Si vous excluez de votre alimentation certains aliments, ne poursuivez pas ce régime s'il n'est pas efficace d'emblée ou s'il perd son efficacité au bout de 2 mois. Ne cumulez pas plusieurs régimes ou ne faites pas de régime trop restrictif car vous pourriez souffrir de carences nutritionnelles et vitaminiques. Demandez conseil à votre médecin qui vous adressera à une diététicienne.

D'une façon générale, certaines recommandations ont montré une efficacité dans le syndrome du côlon irritable.

Fibres alimentaires : consommation à adapter

Les fibres alimentaires ont des effets bénéfiques pour la santé, et pour cette raison, la plupart des experts recommandent 25 à 35 g d’apport total en fibres par jour. La consommation de fibres est particulièrement conseillée dans le syndrome de l'intestin irritable avec constipation.

Si vous êtes constipé, consommez des fibres et répartissez-les sur la journée ; évitez un apport excessif de fibres alimentaires qui majorent le ballonnement, en raison de leur fermentation dans le côlon.

Boissons et syndrome de l'intestin irritable

Lors des repas et en dehors, buvez 1 à 1,5 litre d'eau chaque jour pour bien vous hydrater. Limitez les boissons contenant de la caféine, les boissons gazeuses et l'alcool.

Aliments producteurs de gaz à diminuer

Les aliments producteurs de gaz (pois, haricots secs, brocolis, chou, oignons, son) sont à consommer en petite quantité.

FODMAPs responsables de fermentation intestinale : consommation à adapter

La consommation d'aliments riches en FODMAPs responsables d'une fermentation intestinale est adaptée en fonction des symptômes.

Qu'est-ce que les FODMAPs ?

Il s'agit de tous les édulcorants de synthèse (comme le ) et de certains sucres dits fermentiscibles (« Fermentable Oligo-, Di-, and Monosccharides, And Polyols ») notamment contenus dans les céréales (fructanes), les fruits (fructose), des légumes (galactanes) et dans certains produits laitiers (lactose).

Les FODMAPs entraînent une augmentation de la sécrétion d’eau au niveau de l’intestin grêle et une augmentation des fermentations dans le côlon, produisant des gaz qui peuvent entraîner une distension du colon et le déclenchement de symptômes liés aux repas.

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