Les antivitamines K (AVK) interagissent avec de très nombreuses substances, en augmentant le risque d’hémorragie ou de thrombose. Il est donc indispensable de ne JAMAIS prendre un médicament sans en parler à son médecin.
Ces précautions s’appliquent également aux compléments alimentaires ou aux produits à base de plantes. Pour toutes ces raisons, l’automédication ne doit jamais être pratiquée lorsqu’on prend des antivitamines K.
Interactions médicamenteuses et précautions
Certaines de ces substances sont contre-indiquées avec les AVK : l’aspirine à forte dose, les médicaments contenant du miconazole (Daktarin gel buccal, Gyno-Daktarin, Loramyc). D’autres substances sont déconseillées : l’aspirine à faible dose ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, kétoprofène, diclofénac, etc.). De nombreuses autres substances nécessitent des précautions d’emploi avec les AVK.
Les interactions médicamenteuses sont nombreuses avec les anticoagulants. Il ne faut jamais associer plusieurs anticoagulants. Il faut faire très attention à l'aspirine ou aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui peuvent être consommés sans ordonnance contre les douleurs ou la fièvre. Ils ont une action anticoagulante qui peut s'ajouter à celle du traitement anticoagulant et créer un risque d'hémorragie.
Que faire en cas d'oubli ou de saignement ?
Si vous oubliez de prendre votre traitement anticoagulant oral (AVK), vous pouvez prendre la dose oubliée dans un délai de huit heures après l’heure habituelle de prise. Passé ce délai, mieux vaut sauter cette prise et de prendre la suivante à l’heure habituelle, le lendemain. Si vous présentez un saignement, contactez rapidement votre médecin ou allez aux urgences les plus proches.
Si des saignements apparaissent, même minimes : gencives, nez, yeux (œil rouge), sang dans les urines, règles anormalement abondantes, apparition de « bleus » (ecchymoses), selles noires ou couvertes de sang rouge, vomissements ou crachats sanglants, coupure ou blessure qui n’arrête pas de saigner, etc, contactez votre médecin.
Alimentation et AVK : ce qu'il faut savoir
Certains aliments contiennent de la vitamine K en grande quantité et peuvent modifier votre INR (en bloquant l’action des AVK) : brocolis, laitue, épinards, choux, choux-fleurs, choux de Bruxelles, par exemple. Ces aliments ne sont pas interdits, à condition de les répartir dans votre alimentation de manière régulière et sans excès.
Tous les aliments qui sont très riches en vitamine K. C’est le cas du chou, de la choucroute, du chou-fleur, des épinards, des brocolis et du persil. Quand on est sous anticoagulant, mieux vaut éviter de consommer ces différents aliments en grande quantité ou plusieurs jours de suite.
De même, il faut consommer avec modération, les aliments riches en vitamine K comme les tomates, carottes, salade, foie de veau ou de porc, huile de tournesol, mûres, fraises, pêches, haricots verts ou blancs, asperges, champignons.
En très grande quantité, le pamplemousse peut bloquer la destruction naturelle des AVK et donc faire monter votre INR. L’alcool étant toxique pour le foie, une consommation abusive peut le sidérer pendant quelques heures. Le foie n’est alors plus en mesure de synthétiser les facteurs de coagulation et, en cas de blessure, le risque est de saigner plus longtemps. Cela va avoir une répercussion sur l’INR qui sera augmenté.
Il existe de nombreux tableaux accessibles sur internet vous précisant les aliments les plus riches en vitamine K, c’est-à-dire ceux dont vous devrez contrôler la consommation, ainsi que ceux moins riches en vitamine K que vous pourrez donc consommer sans restriction.
Conseils généraux sur l'alimentation
La règle est d’adopter une alimentation variée et équilibrée, qui en parallèle du traitement, est aussi un très bon moyen de prévenir la récidive de certaines pathologies. Il est recommandé de consommer chaque jour des fruits et des légumes, des viandes maigres, du poisson gras, des matières grasses végétales de bonne qualité, huile de colza, huile de noix, huile d’olive, margarine végétale…en quantité raisonnable, des œufs, des légumineuses, des légumes secs.
Comme nous aimons le dire au Créatif, « ne vous “prenez pas le chou”, mangez de tout » ! Epinards, brocolis, laitue, persil, tomates, avocats… aucun aliment n’est interdit. Seule une modification majeure de votre régime alimentaire peut avoir une influence sur votre INR.
Grossesse, voyage et autres situations particulières
L’utilisation des AVK est contre-indiquée pendant la grossesse et l’allaitement. Il existe d’autres types de traitement anticoagulant que le médecin peut prescrire en cas de besoin.
En déplacement, pensez à emporter votre ordonnance, votre traitement en quantité suffisante, ainsi que votre carnet de suivi : certains AVK ne sont commercialisés qu’en France. En cas de voyage avec décalage horaire, demandez conseil à votre médecin pour ajuster vos horaires de prise. Attention, la valeur de l’INR peut varier entre deux laboratoires d’analyses, en particulier dans des pays différents.
Mesures de protection et suivi médical
Signalez que vous prenez un traitement par AVK à tous les professionnels de santé que vous consultez (médecin, pharmacien, laboratoire d’analyses, infirmière, dentiste, kinésithérapeute, pédicure, etc.). Les personnes qui prennent des traitements anticoagulants par voie orale (AVK) doivent faire attention à se protéger de tout ce qui peut provoquer un saignement : sports violents ou à risque de chute ou de coupure, bricolage, etc. Les personnes âgées, davantage à risque de chute, doivent prendre les mesures adéquates pour sécuriser leur domicile et prévenir les chutes.
De plus, utilisez une brosse à dents souple (pour éviter de blesser vos gencives) et un rasoir électrique. Ne marchez pas pieds-nus et ne retirez pas vous-mêmes les cors ni les durillons de vos pieds.
Importance du suivi de l'INR
L’INR (International Normalized Ratio) est un résultat biologique obtenu le plus souvent par prise de sang qui indique à quelle vitesse votre sang coagule. Votre médecin a déterminé votre zone thérapeutique, par exemple entre 2 et 3. L’objectif est que votre INR soit le plus souvent possible dans votre zone thérapeutique (ZT).
Le meilleur compromis est de faire un contrôle une à deux fois par semaine pendant les périodes de déséquilibre de l’INR et toutes les trois à quatre semaines durant les périodes d’équilibre. Mais si vous êtes suivi par le Créatif, fiez-vous à nos indications car nous vous offrons un suivi sur mesure : à chaque INR, nous vous indiquons la date à laquelle nous souhaitons que vous fassiez le prochain.
Remplissez votre carnet de traitement à chaque prise de sang (résultat de l’INR, dose quotidienne effectivement prise depuis le précédent INR).
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