Alimentation pour éviter les polypes intestinaux

Imaginez-vous au marché, humant l’odeur fraîche des légumes d’automne, tout en vous demandant : « Et si ce que je mets dans mon panier pouvait protéger mes intestins ? » Bonne nouvelle : c’est possible ! Les polypes intestinaux, ces petites excroissances qui peuvent parfois mener au cancer colorectal, ne sont pas une fatalité. Avec une alimentation bien pensée, vous pouvez réduire les risques, tout en savourant des plats délicieux.

Les polypes intestinaux, c’est quoi ? Ce sont des petites masses qui se forment sur la muqueuse du côlon ou du rectum. La plupart sont bénins, mais certains peuvent, avec le temps, évoluer vers un cancer colorectal. Pas très réjouissant, non ? Les facteurs de risque ? Une génétique capricieuse, un mode de vie sédentaire, ou encore une assiette trop riche en viandes rouges. Mais ce qui compte, c’est ce que vous pouvez contrôler. Une alimentation riche en fibres, par exemple, agit comme un balai doux pour vos intestins, réduisant les risques de polypes. Et ce n’est pas tout : des nutriments comme le calcium ou les antioxydants jouent aussi un rôle protecteur.

Aliments à privilégier pour la prévention des polypes

Passons aux choses sérieuses : quels aliments glisser dans votre panier pour éloigner les polypes intestinaux ? D’abord, les fruits et légumes. Riches en fibres, ils accélèrent le transit et protègent la muqueuse intestinale. Pensez aux pommes croquantes, aux carottes juteuses, ou aux légumes crucifères comme le brocoli et le chou-fleur. Ces derniers contiennent des composés anti-cancéreux, un peu comme des super-héros microscopiques. Ensuite, les céréales complètes - quinoa, riz brun, pain complet - boostent vos apports en fibres. Et n’oublions pas les produits laitiers. Une alimentation riche en fibres, par exemple, agit comme un balai doux pour vos intestins, réduisant les risques de polypes.

L’ail possède plus d’un atout et peut être consommé à volonté pour protéger son corps de multiples pathologies. Il contient notamment des composés qui permettraient de réduire de 30% le risque de tumeurs de l'intestin, notamment une substance chimique appelée l’aciline, qui favoriserait l’élimination des molécules carcinogènes dans l’intestin, le foie et le côlon. L’idéal ? Consommer l’ail cru, en l’écrasant ou en le hachant directement dans votre assiette.

Le régime méditerranéen : un allié de taille

Envie d’aller plus loin ? Parlons d’un allié qui fait l’unanimité : le régime méditerranéen. Imaginez une table baignée de soleil, avec des plats débordant d’huile d’olive, de poissons gras et de légumes frais. Pourquoi ça marche ? Ce régime est riche en fibres, grâce aux légumes et aux légumineuses, et en oméga-3, présents dans les sardines ou le maquereau. L’huile d’olive, star de la cuisine méditerranéenne, réduit l’inflammation intestinale. Et bonus : il limite les viandes rouges, ce qui coche toutes les cases de la prévention.

Le régime méditerranéen est connu pour réduire les risques de cancers et de maladies cardio-vasculaires. Peu de viande rouge, de charcuterie ou d’alcool… Le régime méditerranéen se compose principalement de céréales complètes, de fruits et légumes, d’ail ou d’huile d’olive. En moyenne, les individus qui ont développé un polype, excroissance observable au niveau du côlon précurseur du cancer de cet organe, à un stade avancé, mangeaient 1,9 aliment issu du régime méditerranéen par jour en moyenne, contre 4,5 chez les personnes qui n’avaient pas d’excroissance.

Aliments à éviter pour la santé de vos intestins

Bon, disons-le autrement : certains aliments sont comme des invités indésirables pour vos intestins. En tête de liste : les viandes rouges et viandes transformées. Steaks, saucissons, bacon… ils sont savoureux, mais leur consommation fréquente irrite la muqueuse et favorise les polypes. Même chose pour l’alcool, surtout en excès, qui perturbe l’équilibre intestinal. Et les graisses saturées, cachées dans les fritures ou les pâtisseries industrielles ?

Le surpoids, la consommation de tabac, d’alcool, et de viande rouge sont les principaux facteurs de risques évitables du cancer colorectal. Il est donc recommandé de limiter votre consommation de viande rouge à moins de 500 g par semaine (l’équivalent de 3 à 4 steaks de 100 à 150g). Près de 28 000 cancers seraient liés à une consommation excessive d’alcool. Le risque de survenue de ce cancer augmente avec la quantité d’alcool consommée, et quelle que soit la boisson alcoolisée.

Une étude de 2016 concluait que les personnes qui mangent un «régime de type occidental» qui comprend beaucoup de viande rouge et charcuterie, des céréales raffinées, du sucre et du sel en quantité importante, des aliments frits, des plats préparés et peu de fruits, de légumes avaient 3,5 fois plus de risques d'avoir une récidive de cancer du côlon.

Modes de cuisson à surveiller

Quel que soit l’aliment, les modes de cuisson auraient aussi un rôle à jouer dans l’incidence des cas de cancer colorectal. Précisément, les cuissons utilisant des températures supérieures à 200°C ou qui exposent directement les aliments à la flamme (comme le barbecue ou les grillades). Celles-ci risquent d’entraîner la formation de substances cancérigènes ou potentiellement cancérigènes. Par mesure de prudence, mieux vaut limiter votre consommation d’aliments grillés !

Menu type pour une semaine axée sur la prévention

Bon, tout ça, c’est bien joli, mais comment passer à l’action ? Voici un menu type pour une semaine, conçu pour prévenir les polypes intestinaux sans vous compliquer la vie.

  • Lundi: Petit-déjeuner avec yaourt nature, framboises (antioxydants) et granola complet (fibres). Déjeuner : salade de quinoa, brocoli et feta (calcium).
  • Mercredi: Petit-déjeuner : pain complet avec avocat. Déjeuner : saumon grillé (oméga-3), chou-fleur rôti.
  • Vendredi: Petit-déjeuner : smoothie banane, épinards, lait (vitamine D). Déjeuner : taboulé de boulgour, tomates, concombre.

L’idée ? Varier les plaisirs tout en boostant les fibres et les antioxydants. Préparer ces repas à l’avance, c’est aussi un clin d’œil à la durabilité : moins de gaspillage, plus de santé.

Autres facteurs importants pour la prévention

L’alimentation, c’est la base, mais d’autres gestes peuvent renforcer votre prévention des polypes. L’activité physique, par exemple. Une marche rapide de 30 minutes par jour améliore le transit intestinal, réduisant les risques. Boire assez d’eau - disons 1,5 litre - aide aussi les fibres à faire leur travail. Et le tabac ? À éviter, car il agresse la muqueuse intestinale.

Une pratique quotidienne d’au moins 30 minutes d’activité physique dynamique est recommandée pour rester en bonne santé.

Après un cancer colorectal

Après un cancer colorectal, le régime alimentaire redevient sensiblement le même qu’avant la maladie. D’une manière générale, une alimentation saine et équilibrée permet de prévenir les risques de rechute.

Pour éviter une rechute, conserver de bons statuts en vitamine D (entre 75 et 250 nmol/l de sang) et consommer du café (jusqu'à 4 tasses moyennes par jour) peut être utile. La vitamine D est reconnue protectrice. Les personnes ayant des taux sanguins élevés de vitamine D ont en effet moins de risques de développer un cancer colorectal. Un apport adéquat d’acides gras oméga-3 à longues chaînes peut aussi être envisagé pour leur effet anti-inflammatoire.

Troubles alimentaires et stomie

Les troubles alimentaires les plus fréquemment rapportés sont les suivants :

  • Diarrhée: Elle peut être favorisée par la consommation de certains aliments épicés ou gras, de fruits ou légumes crus, d’aliments riches en fibres (céréales complètes, pruneau...), ou encore de boissons riches en caféine. Il faut alors privilégier les aliments riches en protéines mais pauvres en fibres (pâtes ou riz blancs, volaille et poisson). La diarrhée pouvant provoquer une perte de potassium, il faut favoriser la consommation d’aliments en contenant, comme la banane ou les pommes de terre.
  • Nausées et vomissements: Pour limiter leur apparition, il est conseillé d'éviter les aliments ayant une odeur forte et faire 4 à 5 repas par jour, moins copieux. Des collations entre les repas permettent de réduire fortement l’apparition de nausées.
  • Perte du goût: En cas de perte du goût, il est possible d’augmenter raisonnablement le sel ou le sucre ainsi que de parfumer les plats (le citron par exemple).
  • Constipation: Aussi, il convient de consommer des aliments riches en fibres (fruits et légumes frais, pain complet…), des fruits secs, avoir une bonne hydratation et si possible garder une activité physique régulière.

En cas de stomie (colostomie ou iléostomie), d’autres troubles peuvent également apparaître et être maîtrisés en adaptant son alimentation.

  • Irritation au niveau de la stomie: Ceci concerne notamment certains fruits et légumes consommés avec leur peau (pommes…), des fruits contenant des graines (fraises, framboises, tomates…) qui doivent être temporairement évités.
  • Les flatulences et les odeurs: Elles peuvent être limitées en évitant de consommer certains aliments comme les œufs, certains légumes (brocolis, choux, oignons), les boissons gazeuses ou encore les édulcorants artificiels.

Dépistage du cancer colorectal

Le cancer colorectal est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme et le troisième chez l’homme, en particulier après 50 ans. Bonne nouvelle : le taux de mortalité du cancer colorectal recule, notamment grâce au dépistage.

Entre 50 et 74 ans, vous bénéficiez d’un rendez-vous programmé tous les 2 ans, pour lequel vous recevez une invitation de l’Assurance maladie. Ce test est à réaliser chez vous en suivant le mode d’emploi, puis en l’envoyant au laboratoire pré-identifié sur l’enveloppe prévue à cet effet dans votre kit de dépistage.

Pour l’heure, un programme de dépistage organisé est proposé à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans. Outre qu’il peut être plus ou moins prévenu par l’hygiène de vie et l’activité physique, le cancer colorectal dépisté à temps est guéri neuf fois sur dix.

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