Le forficule, couramment appelé perce-oreille, est un insecte très courant dans nos jardins. Inoffensif, il est considéré comme un auxiliaire du jardinier puisqu'il se délecte essentiellement des insectes nuisibles comme les pucerons. Cet insecte compte une vingtaine d'espèces en France dont la plus connue est le Forficula auricularia.
Description du perce-oreille
Long de un à deux centimètres, cet insecte se reconnaît par ses deux cerques formant une sorte de pince en prolongement de son abdomen. Il existe une vingtaine d’espèces de perce-oreilles en France (aussi appelés pince-oreilles ou encore forficules selon les régions), dont la plus fréquente est le Perce-oreille commun Forficula auricularia. Cet insecte appartient à l’ordre des Dermaptères, qui compte environ 1700 espèces dans le monde et dont la morphologie est caractérisée par un corps souvent allongé se terminant par deux pinces rigides.
Le perce-oreille (Forficula auricularia) ou pince-oreille appartient à l’ordre des dermaptères et à la famille des forficulidés. Les dermaptères comptent environ 1800 espèces dans le monde et une vingtaine en France. Le terme dermaptères signifie « aux ailes à l’aspect de cuir » et fait référence à la desquamation des ailes postérieures. Celles-ci sont bien développées mais repliées, de sorte que l’insecte ne s’en sert que très rarement pour le vol.
Le perce-oreille possède un corps allongé, dont la carapace (ou cuticule souple de chitine) se compose d’une fine molécule protectrice de couleur brun rouge. Très caractéristique, la morphologie du forficule arbore un abdomen brun clair se terminant par deux pinces rigides. Doté de trois paires de pattes, l’animal affiche sur sa tête deux antennes et des pièces buccales broyeuses.
Chez le mâle, les cerques sont grands, arqués et dentés. Chez la femelle, les appendices abdominaux sont rectilignes et plus petits. Les forceps du pince-oreille se révèlent en réalité peu efficaces face aux gros prédateurs de type oiseaux, lézards ou mammifères insectivores. Dans les faits, le forficule se protège davantage en projetant sur ses agresseurs une substance chimique à l’odeur âcre par le biais de glandes abdominales.
Habitat et habitudes du perce-oreille
Généralement considéré comme un auxiliaire du jardinier, le perce-oreille est un insecte lucifuge (il fuit la lumière). Le jour il se terre dans les crevasses du sol, sous les écorces de bois mort ou encore sous les pots de fleur. L’activité des forficules est généralement nocturne. La journée elles se réfugient dans la litière, sous les pierres, les écorces, les feuilles ou bien les crevasses des troncs.
Le perce-oreille est présent partout dans le monde et dans la France entière. Facilement adaptable, il fréquente toutes sortes d’habitats : les bois, les milieux ouverts, les jardins. Recherchant l’obscurité et l’humidité, l’insecte lucifuge (qui fuit la lumière) se réfugie la journée sous les écorces, les pierres, les feuilles, dans les fentes des murs, les crevasses de tronc ou sous les pots de fleurs.
Alimentation du perce-oreille
Le perce-oreille est un animal polyphage. Le perce-oreille est un auxiliaire polyphage, en effet, il peut consommer aussi bien des champignons microscopiques que des algues, des lichens ou encore des végétaux supérieurs. Il consomme aussi de petits arthropodes vivants ou morts comme des pucerons, des acariens, des psylles, des œufs de limaces, des larves. À ce titre, il est considéré comme un auxiliaire du jardinier.
Le perce-oreille est un omnivore polyphage, c’est à dire qu'il consomme des aliments divers sans se restreindre à une seule catégorie de nourriture. À ce titre, cet insecte opportuniste mange ce qu’il trouve sans vraiment chercher. Il se nourrit aussi bien de jeunes feuilles, fleurs, pousses, bourgeons printaniers que de végétaux en limite de décomposition comme des fruits (pêches, abricots) très mûrs. L’insecte complète son menu végétarien avec des champignons microscopiques, des algues et des lichens.
Le forficule consomme également des pucerons, des acariens, des psylles, des œufs de limaces, des jeunes chenilles et des larves d’insectes. Si son régime partiellement végétarien l’a longtemps placé dans le camp des ravageurs, l’insecte est aujourd’hui réhabilité et utilisé comme auxiliaire par certains jardiniers.
Cycle de vie et reproduction
Le perce-oreille s'accouple pendant l'été. La femelle pond ses œufs, une trentaine en règle générale, au début de l'automne dans un terrier qu'elle creuse. Elle s'occupe activement de ses œufs jusqu'à l'éclosion en les léchant sans répit pour les protéger de l'humidité ambiante. Pendant l'hiver, la plupart des mâles meurent alors que les femelles survivent. Les jeunes adultes sortent de leur terrier vers le mois de juillet. Ils sont plus petits que les adultes et n'ont pas d'ailes.
La forficule s’accouple pendant la saison chaude. La femelle pond en général une trentaine d’œufs dans un terrier et s’occupe attentivement de ses larves jusqu’à leur quatrième mue. À l'automne, lorsque les premiers froids surviennent, le forficule se met à l’abri dans le sol pour hiberner. La femelle se réfugie dans un terrier où elle pond une trentaine d’œufs qu’elle va lécher sans répit pendant tout l’hiver pour les protéger de l'humidité ambiante. Après l’éclosion, qui se produit vers la mi-mai, la mère continue de prendre soin de sa progéniture jusqu'à la dernière des quatre mues que traverseront ses larves.
Les mâles meurent en général pendant l’hiver et affichent donc une durée de vie d’à peine six mois. En s’éteignant au cours de l’été suivant la ponte, les femelles connaissent une espérance de vie d’un an. Les mères passent ainsi une grande partie de leur existence à s’occuper de leurs œufs et juvéniles. À partir du mois de mai, les jeunes forficules vont commencer à se nourrir par eux-mêmes. En avalant pucerons et fourmis, le perce-oreille fait cause commune avec les coccinelles.
Le perce-oreille : ami ou ennemi du jardinier ?
Même si globalement ces insectes sont plutôt des amis du jardinier, le surnombre peut provoquer des dégâts notamment sur les fruits à noyau comme les pêches, les prunes et les abricots. Les dégâts sont réalisés sur les fruits lorsque leur chair commence à être tendre, avant récolte. Les forficules forment un trou, parfois une petite galerie. Des dégâts sur feuilles et tiges peuvent être observés dans de rares cas.
Si son régime partiellement végétarien l’a longtemps placé dans le camp des ravageurs, l’insecte est aujourd’hui réhabilité et utilisé comme auxiliaire par certains jardiniers. Insectes auxiliaires en verger de pommier, mais aussi ravageurs des fruits à noyau, les forficules illustrent bien la complexité à gérer les services de régulation biologique en vergers. Les dégâts de forficules en fruits à noyau peuvent être très variables en intensité et dans le temps : parfois négligeables, ils peuvent aussi devenir la première source de dégâts sur les fruits mûrs.
Comment gérer une invasion de perce-oreilles ?
En cas d'invasion, il est possible d'installer des pièges à perce-oreilles dans les arbres fruitiers en plaçant des pots de fleurs retournés remplis de paille. En agriculture biologique, l’application de glu sur le tronc est actuellement la méthode de protection la plus efficace pour les empêcher d’atteindre les fruits. La glu peut être appliquée sur le tronc avec un pinceau de 5 cm de largeur, il n’est pas nécessaire de couvrir une zone plus large. La glu peut avoir tendance à couler après application.
L’objectif de cette méthode est de piéger les forficules dans les arbres, et de les déplacer en dehors de la parcelle, afin de limiter localement les dégâts. Des expérimentations ont été réalisées en utilisant des pots de 20 cm de diamètre, remplis avec du papier journal ou de la paille, et suspendus à l’envers dans les arbres avec un fil de fer. Les pièges doivent être vidés régulièrement, sinon ils peuvent ils peuvent avoir l’effet inverse, en favorisant la présence des forficules.
Tableau récapitulatif des caractéristiques du perce-oreille (Forficula auricularia)
Caractéristique | Description |
---|---|
Nom commun | Perce-oreille, forficule, pince-oreille |
Nom scientifique | Forficula auricularia |
Ordre | Dermaptères |
Taille | 1 à 2 cm |
Alimentation | Omnivore (pucerons, acariens, végétaux en décomposition) |
Habitat | Jardins, bois, lieux humides et sombres |
Cycle de vie | Accouplement en été, ponte en automne, éclosion au printemps |
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