Nous adorons tous observer les oiseaux de la nature qui enjolivent nos jardins. Quel plaisir de pouvoir regarder les oiseaux qui nous entourent et de les entendre chanter. Certains restent à l’année, d’autres vont et viennent au fil des saisons. Leurs habitats et leur alimentation diffèrent selon certaines espèces.
Mais une chose est sûre, de leur proposer des nichoirs et des mangeoires dans notre terrain, ou sur notre balcon, permet de les contempler encore mieux. La plupart des oiseaux que nous côtoyons dans la nature vivent dans les milieux boisés, les haies, les bosquets, les terres agricoles, les parcs ou les jardins. Certains restent à l’année au même endroit, d’autres changent de lieu selon les saisons.
L’hirondelle, par exemple, revient vers nous pour le printemps et l’été. C’est à cette période que les oiseaux sont en nidification. C'est-à-dire, que c’est pendant ces deux saisons qu’ils vont faire le nid qui leur permettra de faire naître et élever leur progéniture.
Pour créer leur logis, ils vont utiliser des brindilles, de l’herbe, des feuilles, des poils d’animaux, des plumes, des petits bouts de laine ou de coton aussi. Certains oiseaux comme les moineaux, les mésanges et les étourneaux font leur nid dans le noir. On dit d’eux qu’ils sont cavernicoles.
Pour ces volatiles, installer un nichoir dans votre jardin, ou sur votre balcon, vous permettra de savoir exactement où les observer. Nos nichoirs/nids en bois Caribou permettront aux oiseaux de votre jardin d’être bien en sécurité. Leurs formes et couleurs variées orneront magnifiquement vos espaces extérieurs.
Pourquoi et quand nourrir les oiseaux ?
C’est en hiver que l’alimentation des oiseaux de la nature se fait plus rare. Or, un oiseau dépense énormément d’énergie pour se réchauffer à cette saison. C’est donc important de les nourrir afin de les aider à passer cette période difficile. La LPO vous recommande de nourrir les oiseaux uniquement en hiver et surtout pendant les périodes de froid prolongé (de novembre à fin mars) notamment lorsque la neige et le gel limitent l’accès à la nourriture.
Il faut installer les mangeoires à partir du mois d’octobre. Il est essentiel d’avoir divers lieux de nourriture pour que même les plus timides puissent aussi s’alimenter. Certains oiseaux, comme les mésanges, n’aiment pas partager !
Il faudra arrêter progressivement le nourrissage une fois le printemps bien installé. En hiver, lorsque les sources de nourriture sont déjà rares, cela pourrait faire la différence entre la vie et la mort pour certains. Bien que certains hivers puissent être assez chauds, il est important de les aider pendant cette période, car leurs ressources alimentaires naturelles (graines, baies, etc.) ont tendance à diminuer en raison des techniques agricoles modernes.
Où placer les mangeoires et les abreuvoirs ?
Disposer des mangeoires dans votre jardin ou sur votre balcon vous permettra d’observer les oiseaux picorer. Mais, comme pour les nichoirs, il faut respecter quelques règles : à l’abri des prédateurs et que l’hygiène soit bonne. Nous vous conseillons de placer la mangeoire et l’abreuvoir au centre du jardin, dans un endroit dégagé, éloigné des murs, buissons et branches latérales afin d'éviter l'accès facile aux prédateurs (chats, fouines...).
Qu’il s’agisse de mangeoires plateaux ou de mangeoires verticales, voici quelques conseils pour les placer :
- Evitez qu’elles ne soient posées au sol : les installer en hauteur protégera les oiseaux de la prédation des chats.
- Installez-les dans un endroit dégagé : les oiseaux présents aux mangeoires détecteront plus facilement les dangers, comme le chat.
- Installez-les loin des vitres pour éviter les collisions lors de leur envol.
- Installez plusieurs mangeoires afin d’éviter un trop grand nombre d’individus en même temps et ainsi limiter la transmission de maladies.
Astuce : placez le poste de nourrissage de manière à ce qu'il soit visible depuis une fenêtre afin de pourvoir profiter du spectacle !
Quelle nourriture donner aux oiseaux ?
Privilégiez les mélanges de graines non salées que vous pouvez acheter ou préparer vous-même. Chaque espèce d’oiseau possède des besoins spécifiques. Le mieux est de choisir des mélanges de graines, qui conviendront à de nombreuses espèces quelle que soit la taille de leur bec. Les graines de tournesol noires, très riches en lipides, sont particulièrement adaptées.
Vous pouvez aussi leur donner des fruits de saison (pommes, poires, raisins) ainsi que du maïs concassé et des cacahuètes (non grillées et non salées). Attention, ne donnez pas de lait aux oiseaux : ils ne peuvent pas le digérer et cela peut causer des troubles digestifs mortels.
Privilégiez plutôt les graisses d'origine végétale, si possible à base d'huile de colza mais attention, jamais à partir d'huile de palme. Vous pouvez également proposer des pains de graisse à base de suif de bœuf (comme les pains de graisse distribués par la LPO), par contre évitez absolument le lard salé et les restes de viandes et de fromage.
Voici tout d’abord la fameuse recette de la boule de graisse ! En effet, elle est simple à réaliser et jamais démodée pour nourrir les oiseaux. Dans une casserole, faites tout d’abord fondre à feu doux de la margarine végétale. Rajoutez ensuite des graines de tournesol avec ou sans mélange d’autres graines. Bien remuer, puis versez à chaud pour mouler et laisser refroidir.
Vous pouvez aussi faire jouer votre imagination. Versez ensuite le mélange dans une bûche creuse pour attirer les Pics. Les Mésanges et Sittelles visitent ainsi fréquemment les mangeoires. Elles apprécient alors les graisses et graines de tournesol. Les pinsons sont en outre granivores (maïs concassé, blé, orge, avoine, tournesol).
Le Rougegorge et l’Accenteur se satisfont également d’ordinaire de petites graines et des miettes de graisse tombées au sol. Les groupes voraces de Moineaux pillent également les mangeoires de graines. Leurs populations sont en déclin, alors ne les chassez pas pour autant ! Mais si vous voulez éviter qu’ils ne fréquentent votre mangeoire, disposez des boules de graisse dans un portoir. Mauvais cascadeurs, il les délaisseront alors au profit des Mésanges.
Bon nombre d’aliments sont donc à bannir. Le pain sec, pourtant populaire en la matière, est l’exemple typique d’aliment à proscrire ! Il gonfle ensuite dans le tube digestif, et étant salé il entraîne des troubles digestifs. De manière générale, considérez ainsi que les oiseaux ne partagent pas votre régime alimentaire.
Ne donnez tout d’abord pas de biscuits secs, chips, cacahuètes salées, produits laitiers, gâteaux, aliments « junk food » (véritable fléau alimentaire des moineaux et corvidés des grandes villes) … Les croûtes de fromage sont donc déconseillées, bien qu’une consommation occasionnelle ne sera pas dangereuse pour vos hôtes. Sont également à retirer des mangeoires les graines de lin, les fruits secs salés (sauf s’ils sont vendus non-salés, alors grives et merles peuvent en raffoler).
Enfin, les déchets alimentaires sont peu recommandés. Conseillés souvent à tort, des aliments comme les pâtes, la semoule ou le riz provoquent des carences et ne conviennent donc pas au régime alimentaire des oiseaux. Dans vos mangeoires, proposez tout d’abord des graines de tournesol (très énergétiques et peu coûteuses), des graines de millet, de chènevis, d’orge, de blé et d’avoine, du maïs concassé et des avoines aplaties.
Le saindoux et le gras de jambon peuvent aussi contenir des nitrites toxiques. Les pains et boules de graisse doivent aussi être préparés avec des graisses végétales. Bannissez également la charcuterie et restes de viande, qui ne feront qu’attirer les carnivores et rats surmulots.
Notez également que certains aliments d’animalerie sont autorisés : pâtée insectivore, vers de farine déshydratés (Tenebrio molitor), larves déshydratées de coléoptères. Évitez de distribuer des larves vivantes de diptères, car avalées entières elles peuvent ainsi perforer leur estomac.
Pour les fruits, des pommes et poires flétries déposées au sol feront aussi le bonheur des Grives et des Merles. Pensez également à vos hôtes à plumes lorsque vous aménagez votre jardin : les baies de sorbier, de sureau noir, de fusain d’Europe, d’églantier ou d’épine noire sont fortement appréciées.
Enfin, comme pour notre propre nutrition, la clé d’une bonne alimentation est dans la diversité. Proposer une alimentation monospécifique aux oiseaux en hiver peut donc se révéler contre-productif. En effet, l’apport systématique de graines de tournesol dans les mangeoires augmente ainsi les concentrations sanguines d’acide linoléique chez ces oiseaux. Cette teneur est alors corrélée à la baisse de qualité des spermatozoïdes des individus mâles, entraînant un risque de perte de fécondité chez ces espèces.
Types de mangeoires
Nourrir les oiseaux ne consiste donc pas à jeter des graines à même le sol, dans son jardin ou depuis la fenêtre de son balcon ! La mesure serait d’ailleurs contre-productive, attirant rongeurs et pigeons domestiques. En outre, le nourrissage au sol des pigeons est interdit par arrêté préfectoral ou communal un peu partout en France. Il convient donc de bricoler ou de se procurer des mangeoires spécialement dédiées pour vos hôtes à plumes.
- La boule à filet suspendu: Mauvaise idée, car il s’agit de pièges mortels pour les Mésanges et Sittelles.
- Le distributeur silo: Alternative tout d’abord recommandée pour les boules de graisse, les pains de graisse et les grosses graines comme les cacahuètes. Les mésanges pourront ainsi s’accrocher en sécurité aux barreaux.
- La disposition au sol: Rudimentaire mais à éviter. En effet, elle peut être interdite dans les parcs et lieux publics.
- La mangeoire plateau: Disposition horizontale des aliments, protégés ou non par une petite toiture, elle permet ainsi un accès facilité aux graines. Certains particuliers l’évitent car rapidement visitée par les Moineaux ou Verdiers, deux espèces particulièrement belliqueuses !
- La mangeoires silo à graines: de conception plus élaborée que le distributeur silo, cette mangeoire est aussi recommandée par les associations de protection de la nature. Elle possède un cylindre central fermé dans lequel sont stockées les graines, ainsi à l’abri des intempéries. Suivant les modèles, elle présente une coupelle basale et/ou des ouvertures latérales permettant l’accès aux graines. L’approvisionnement se fait par gravité, au fur et à mesure que les graines en bas du silo sont consommées.
- La mangeoire trémie: plateau horizontal de distribution ainsi surmonté d’un compartiment à graines fermé. Il s’agit donc d’un modèle pratique pour protéger de gros volumes de graines de l’humidité.
L'importance de l'eau
Nourrir les oiseaux en hiver est donc une bonne idée. Mais encore faut-il penser à les abreuver ! Cette bonne action peut donc se poursuivre toute l’année. L’eau liquide représente aussi une ressource capitale pour les oiseaux, surtout en cas de gelées ou de chutes de neige. De même en été, la canicule rend cette ressource également rare, ce qui autorise les particuliers à laisser des coupelles d’eau à disposition de leurs petits protégés.
Attention également à prendre soin que l’eau ne gèle pas en hiver. Il faut aussi que la coupelle soit régulièrement nettoyée pour éviter le développement de bactéries. De même, des micro-algues toxiques peuvent proliférer dans l’eau stagnante l’été. Évitez cependant tout additif chimique : anti-algues, alcool anti-gel, ou tout autre complément alimentaire !
L’abreuvoir ne doit pas provoquer la noyade des oiseaux : il existe des modèles à suspendre vendus dans les animaleries, mais une simple coupelle profonde de 2-3 centimètres maximum suffira. Enfin, si le récipient est trop profond, disposez des pierres plates pour créer un haut-fond artificiel.
Précautions à prendre
Le nourrissage des oiseaux en hiver engendre des rassemblements d’oiseaux, parfois conséquents. Afin d’éviter la propagation de maladies, privilégiez plusieurs points de nourrissages plutôt qu’un seul. Et pensez à les nettoyer régulièrement ainsi que les abreuvoirs.
Etant fréquentées par bon nombre d’oiseaux, les mangeoires sont aussi des lieux de propagation des parasites et maladies (Wilcoxen et al., 2015). La trichomonose par exemple, est un insecte qui se transmet d'oiseau à oiseau par la salive et qui peut être mortel pour les pinsons et les pigeons. Frottez régulièrement vos mangeoires à oiseaux avec de l'eau chaude savonneuse et rincez-les bien.
Impact sur la reproduction
Plusieurs études ont constaté qu'un apport de nourriture printanier pouvait avoir des effets négatifs sur la reproduction des oiseaux. En effet, ces dernières pondaient plus tôt et couvaient moins longtemps que les mésanges non supplémentées. La taille de leurs nichées étaient elles aussi plus petites, soit en moyenne, un demi-poussin de moins par nid. Bien que hypothétique, il semblerait qu’un changement du régime alimentaire quatre à cinq semaines avant leur période de ponte ait une forte conséquence sur leur reproduction.
Les plantes bénéfiques pour les oiseaux
Le sorbier des oiseleurs, un petit arbre au feuillage léger qui porte des grappes de petits fruits rouges dès l'automne, est plébiscité autant pour son rôle ornemental que pour son rôle écologique. Le lierre est également une bonne plante à encourager. Les arbustes d'ornement peuvent fournir des baies jusqu'au début de l'hiver. Les petits oiseaux tels que les mésanges bleues et même les calottes noires recherchent ces regains d'énergie. Les merles et les grives apprécient les fruits mûrs tels que les pommes et les poires.
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