L'éclairage est une étape essentielle pour terminer l'aménagement d'une pièce. C'est particulièrement le cas pour la salle de bain que l'on utilise au moins deux fois par jour ! Que vous souhaitiez seulement changer un luminaire ou revoir complètement l'éclairage, certaines règles sont à respecter. Suivez nos conseils pour réussir l'éclairage de votre salle de bain.
Quelles normes électriques pour la salle de bains ?
La salle de bains est une pièce dans laquelle il faut être particulièrement vigilant en termes de sécurité. En effet, l'eau et l'électricité n'ont jamais fait bon ménage et c'est pourquoi la norme NF C15-100 a édicté des règles très précises sur l'installation électrique.
La salle de bain est la pièce dans laquelle l’omniprésence à l’eau requière des installations électriques spécifiques. Quelles sont les normes de sécurité à respecter ? Quels types de luminaires peut-on installer dans la salle de bain ? La norme NF C 15-100/A2 définit les zones d’une salle de bain dans lesquelles les appareils électriques sont autorisés ou non.
En termes d’installation électrique, certaines pièces sont plus exposées aux risques que d’autres. En présence d'eau et d'humidité, la salle de bain est une pièce dite "humide" qu’il vaut mieux garder à distance des éléments électriques ! La norme N FC 15-100 pour la salle de bain distingue ainsi 3 volumes différents, correspondant chacun à un niveau d'exposition. Selon qu’on parle du volume 0, 1 ou 2, les équipements électriques sont autorisés ou non.
Tous les circuits de la salle de bains doivent être raccordés à un interrupteur différentiel de 30 mA au tableau électrique.
Trois volumes de sécurité
La salle de bains est découpée en trois zones :
- Le volume 0 correspond strictement à l'emprise de la baignoire et de la douche ;
- Le volume 1 comprend le précédent auquel on ajoute une hauteur de 2,25 m (correspondant à la zone de projection d'eau) ;
- Le volume 2 englobe le volume 1 plus 60 cm de part et d'autre et jusqu'à 3 m de hauteur.
Chaque zone autorise ou non la présence d'un certain type d'appareillage. De manière générale, aucun appareil électrique ne doit se trouver dans le volume 0 sauf exception et seuls certains sont autorisés en volumes 1 et 2. Au-delà, on se trouve "hors volume", où la norme ne s'applique pas.
Les volumes définis par la NF C 15-100
- Le volume 0 : l’intérieur de la baignoire ou du bac à douche.
- Le volume 1 : au-dessus de la baignoire ou du bac à douche jusqu’à 2,25 m de hauteur (à partir du fond de la baignoire).
- Le volume 2 : il englobe un espace de 60 cm autour de la baignoire ou du bac à douche et jusqu’à hauteur de 2,25 m du fond de la baignoire.
Le volume 3 : jusqu’à 2,40 m du volume précédent et jusqu’à 2,25 m du sol. Le reste de la salle de bain est considéré comme étant « hors volume ». C’est une nouveauté de l’amendement 5 apporté à la norme N FC 15-100 salle de bain, car il existait autrefois un volume 3. Celui-ci a été supprimé pour simplifier la pose d’éléments électriques dans la pièce.
Pour les douches de plain-pied (à l’italienne), il correspond à la forme du fond de douche rehaussée de 10 cm. Le volume caché correspond à l’espace situé sous la baignoire, sous le bac de douche ou sous le spa. Pour les douches à l’italienne (ou sans receveur), on dessine un cercle d’un rayon de 1.2 m qui s’élèvera de 225 cm ou de la hauteur de la pomme de douche si celle-ci est située plus haut que 225 cm. Pour les douches à jets horizontaux le volume 1 se termine à la prochaine paroi qui fait obstacle au jet d’eau.
L'indice de protection (IP)
Chaque appareil électrique dispose par ailleurs d'un indice de protection ou IP qui informe sur l'étanchéité du produit aux corps solides (1er chiffre) et à l'eau (2e chiffre). Dans la salle de bains, le volume conditionne l'IP minimum de chaque appareil.
- Dans le volume 0, on doit installer un IPx7, c'est-à-dire que l'étanchéité est garantie pour une immersion courte à moins d'un mètre. Même s'il faut éviter d'avoir un appareil électrique dans ce volume, il peut arriver que l'on ne puisse s'en passer, par exemple pour une baignoire à balnéo ou lumineuse.
- Dans le volume 1, il faut choisir un IPx5 qui résiste à des jets d'eau d'une certaine puissance. Ce sera par exemple le cas d'une barre de douche avec des lumières ou une radio intégrée.
- Dans le volume 2, un IPx4 est simplement étanche aux projections d'eau venant de toutes les directions. C'est l'IP d'un miroir lumineux par exemple ou d'un spot posé au-dessus de la baignoire.
L’IP se caractérise par deux chiffres. Le premier chiffre (X) désigne le niveau de protection contre les solides. Le deuxième qualifie le niveau de protection contre les liquides. Plus le deuxième chiffre est élevé, plus l’appareil est donc résistant à l’eau.
La classe
Ce dernier élément informe sur la nécessité d'une prise de terre (classe 1) ou si la double isolation permet de s'en passer (classe 2). Les appareils de classe 1 sont strictement interdits dans les 3 volumes de la salle de bains, mais on peut installer un appareil de classe 2 uniquement en volume 2.
La classe d’isolation est une caractéristique qui s’applique à tous les appareils électriques afin de définir leur niveau d’isolation et donc de protection pour l’utilisateur. Cet élément apparait sur la plaque signalétique de l’appareil.
- Classe 1 : liaison à la terre pour toutes les parties métalliques de l’appareil (liaison équipotentielle des masses).
- Classe 2 : double isolation (ou isolation renforcée) sans terre.
- Classe 3 : isolation classe 2 ET transformateur très basse tension (isolation galvanique TBTS) obligatoire.
Tableau récapitulatif des appareils autorisés par volume
Ce tableau vous indique quels appareils peuvent être installés dans quel volume de la salle de bain, en fonction de la mesure de protection.
APPAREILS | MESURE DE PROTECTION | VOLUME 0 (IPX7) | VOLUME 1 (IPX5) | VOLUME 2 (IPX4) | HORS VOLUME |
---|---|---|---|---|---|
Lave-linge, sèche-linge | Classe I | interdit | interdit | interdit | autorisé |
Appareil de chauffage | Classe I | interdit | interdit | interdit | autorisé |
Appareil de chauffage | Classe II | interdit | interdit | autorisé | autorisé |
Éclairage | Classe I | interdit | interdit | interdit | autorisé |
Éclairage | Classe II | interdit | interdit | autorisé | autorisé |
TBTS 12 V (1) | autorisé (2) | autorisé (2) | autorisé (2) | autorisé | |
Chauffe-eau instantané | Classe I | interdit | autorisé (4) | autorisé (4) | autorisé |
Chauffe-eau à accumulation | Classe I | interdit | autorisé (5) | autorisé (4) | autorisé |
Interrupteur | interdit | interdit | interdit | autorisé | |
TBTS 12 V (1) | interdit | autorisé (2) | autorisé (2) | autorisé (3) | |
Prise de courant avec terre | interdit | interdit | interdit | autorisé | |
Prise rasoir (20 à 50 VA)Transfo séparation | interdit | interdit | autorisé | autorisé | |
Transfo de séparation | interdit | interdit | interdit | autorisé | |
Canalisation | interdit | autorisé (6) | autorisé (6) | autorisé | |
Boîte de connexion | interdit | interdit (7) | interdit | autorisé |
Légende des symboles et notes :
- Classe I : appareils ménagers, convecteurs, appliques...obligatoirement reliés à la terre
- Classe II : appareils électriques double isolation, ne devant pas être reliés à la terre
- IPX4 : protégé contre les projections d’eau de toutes directions
- IPX5 : protégé contre les jets d’eau de toutes directions
- IPX7 : protégé contre les effets de l'immersion
- X est un chiffre de 0 à 6 qui définit la protection contre l'introduction de corps solides
- (1) TBTS : Très Basse Tension de Sécurité
- (2) Le transfo de séparation doit être en dehors des volumes 0, 1 et 2
- (3) La tension peut être portée à 230 V
- (4) Si alimenté directement par un câble sans boîte de connexion
- (5) Chauffe-eau horizontal placé le plus haut possible
- (6) Limité à l’alimentation des appareils autorisés dans ces volumes
- (7) Pour l’alimentation directe d’un appareil et en respectant l’IP du volume où elle est située
Comment bien choisir ses luminaires de salle de bain ?
Le défi à relever dans la salle de bains, c'est de soigner l'esthétique sans nuire à la fonctionnalité. Le confort lumineux participe en effet à faire de cette pièce un endroit agréable et pratique. Avant de poser ses luminaires de salle de bain, il faut penser soigneusement aux différentes zones et à leur fonction.
Varier les points lumineux
Il est conseillé de ne pas se limiter à un seul éclairage de salle de bain, mais au contraire de varier les sources lumineuses afin de moduler la puissance de chaque luminaire. Les spots encastrables sont tout indiqués pour cela. Vous pouvez apporter un éclairage fonctionnel et puissant localisé dans la zone du miroir tout en gardant une intensité moindre dans le reste de la pièce, suffisante pour le bain ou la douche. Si vous n'avez pas la possibilité d'intégrer les spots dans le plafond, vous pouvez opter pour un plafonnier avec des lampes orientables dans les directions souhaitées.
L'éclairage du miroir : au plus proche de la lumière naturelle
De manière générale, ne choisissez pas une température trop chaude qui risque de rendre une lumière jaune et d'altérer le rendu des couleurs. Il ne faut pas descendre en dessous de 3500 K. La zone du miroir, quant à elle, nécessite une attention particulière. Là encore, favorisez un éclairage direct avec un blanc neutre ou froid, proche de la lumière du jour, aux environs de 4000 K. L'idéal est de disposer des spots de part et d'autre du miroir (et pas seulement en haut) pour éviter des zones d'ombres sur le visage (à l'instar des loges d'artistes). De même, ne dépassez pas 60 W pour ne pas écraser les volumes.
Devant le miroir : privilégiez une lumière puissante pour bien éclairer le visage, sans éblouir.
Attention aux miroirs lumineux, ils sont équipés d'un bandeau LED parfois insuffisant pour être véritablement fonctionnels. S'il n'est pas assez puissant, il faudra le doubler avec un spot ou une applique.
Quelques précautions d'installation pour l'éclairage
L'installation des luminaires dans une salle de bain reste délicate si l'on n'est pas bricoleur, du fait de la présence d'eau. N'hésitez pas à faire appel à un professionnel. Si vous faites les travaux vous-mêmes, n'oubliez pas de couper le courant avant toute intervention. Vérifiez bien également la compatibilité de vos équipements avec le volume où ils seront installés.
N’oubliez pas de prendre en compte la taille du robinet de salle de bain et le raccordement robinetterie lors du calcul de la distance entre la vasque et le miroir.
Les circuits électriques qui alimentent une pièce d’eau se doivent d’être protégés par un interrupteur différentiel 30 mA. Mais ce n’est pas suffisant.
Les pièces humides (salle de bain, salle de douche) doivent faire l’objet d’une mise à la terre depuis 1969 ; une obligation imposée par la NF C 15-100 aux logements neufs ou rénovés. Les canalisations, masses métalliques et points d’éclairage spécifiques à votre salle de bain doivent être également reliés à la terre, avec une liaison équipotentielle supplémentaire.
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