Alimentation et traitement du zona

Le zona est une maladie due à la réactivation du virus varicelle-zona, survenant chez une personne qui a déjà eu la varicelle. Après une première infection par la varicelle, généralement pendant l’enfance, le virus peut rester en sommeil dans les ganglions nerveux de l’organisme. Des années plus tard, il peut se réactiver et entraîner l'apparition d'un zona.

Causes et symptômes du zona

Le zona est une maladie infectieuse causée par le virus varicelle-zona, le même virus responsable de la varicelle. Le virus se multiplie au niveau d'un ganglion nerveux et longe les fibres nerveuses pour provoquer une éruption douloureuse cutanée ou sur le territoire innervé par ces fibres. En temps normal, le système immunitaire maintient le virus en état de dormance, mais lorsqu’il est affaibli, que ce soit en raison de l’âge, du stress, de maladies chroniques, sa capacité à contrôler le virus diminue.

Le zona se manifeste par une éruption de boutons et de cloques douloureuses. Ces vésicules apparaissent sous forme de bandes sur un côté du corps ou du visage. Ces plaques suivent en fait le trajet le long d’un nerf.

Pendant 1 à 3 jours, voire une semaine, des douleurs et des sensations de brûlures sont ressenties de façon unilatérale, d'un seul côté du thorax. Des placards rouges sur la peau précèdent souvent l'éruption cutanée du zona. La partie du corps affectée est d'abord rose vif puis se couvre de vésicules groupées en bouquets, semblables à celles de la varicelle. Dans le zona intercostal, les vésicules forment une bande allant de la colonne vertébrale vers la région latérale du thorax, d'un seul côté. En cinq à sept jours, les vésicules se flétrissent puis sèchent et des croûtes se forment. Près de 90 % des cas de zona guérissent, souvent après plusieurs poussées de vésicules sur deux à trois semaines. La guérison est sans séquelles ou avec des cicatrices cutanées rosées ou blanchâtres.

L'éruption apparaît sur le visage. Des complications au niveau de l'œil sont présentes une fois sur deux. Quelques jours après le début de l’otalgie, l’éruption cutanée caractéristique du zona apparaît à l'intérieur du pavillon d'une oreille. L’éruption peut également toucher la bouche et le. L’évolution est marquée par une disparition de l'éruption en quelques jours.

Contagion et transmission du zona

Le zona est en quelque sorte contagieux, mais pas de la manière dont on pourrait le penser. Le virus qui cause le zona, le virus varicelle-zona (VZV), peut être transmis à des personnes qui n’ont jamais eu la varicelle ou qui n’ont pas été vaccinées contre cette maladie. Il est important de noter que le virus est généralement transmis par contact direct avec les lésions cutanées causées par le zona.

Traitement médical du zona

Le traitement symptomatique associe le lavage et la désinfection cutanée à la prise en charge éventuelle de la douleur. Le traitement antiviral par voie orale, indiqué chez les patients de plus de 50 ans ou risquant de présenter des douleurs postzostériennes, ainsi que chez les patients présentant un zona ophtalmique, doit être prescrit au plus tard dans les 72 heures suivant le début de l'éruption.

Une antibiothérapie orale est recommandée en cas de surinfection cutanée. La voie intraveineuse sera utilisée en cas d'impossibilité d'administration per os. Une pénicilline (amoxicilline ± acide clavulanique, cloxacilline par voie IV), un macrolide, une synergistine (pristinamycine) ou l'acide fusidique peuvent être utilisés dans cette indication. En cas de formes peu sévères de surinfection (surface cutanée < 2 % de la surface cutanée totale) et en l'absence d'extension rapide, une antibiothérapie locale peut être utilisée.

Les antibiotiques locaux recommandésGrade A sont l'acide fusidique ou la mupirocine, à appliquer 3 fois par jourGrade A pendant 5 à 10 jours. L'utilisation concomitante d'antiseptiques et d'antibiotiques locaux ou généraux n'est pas recommandée (intérêt non démontré et risque d'allergie ou de dermite irritative). L'utilisation d'une antibiothérapie locale en prévention de l'impétiginisation n'est pas recommandée.

Les antalgiques de palier II et les morphiniques sont souvent insuffisants en raison de l'origine neuropathique de la douleur. La lidocaïne sous forme d'emplâtre dispose d'une indication d'AMM. la prégabaline (150 à 600 mg par jour). L'application de capsaïcine sous forme de patch est parfois utilisée dans les centres spécialisés, mais a une place limitée. Les techniques de contre-irritation (cryothérapie, acupuncture, neurostimulation transcutanée) n'ont pas été évaluées dans le traitement des algies postzostériennes.

Ces formes résistantes sont rares et se développent essentiellement chez les patients immunodéprimés. L'alternative, nécessitant une prise en charge hospitalière, est le foscarnet 40 mg/kg toutes les 12 heures par voie intraveineuse (hors AMM).

Au-delà de 75 ans, l'évolution de la maladie est plus lente et les risques de douleurs postzostériennes plus importants. Le risque de complications chez les personnes immunodéprimées (cancers en évolution, sida) justifie leur hospitalisation et un traitement par voie intraveineuse. Le patient immunodéprimé peut être informé des premiers signes du zona, une reconnaissance précoce des symptômes permettant de débuter le traitement le plus tôt possible.

Alimentation et zona

Selon le Haut Conseil de la santé publique, le zona est une affection fréquente. Le risque de développer un zona au cours de sa vie est d’environ 30%. Plus de 60 % des cas surviennent après l’âge de 45 ans. Les aliments trop gras, trop salés et ceux qui ont un index glycémique élevé peuvent accélérer son apparition. L’affaiblissement du système immunitaire peut déclencher la réactivation du virus varicelle-zona (VZV). Une alimentation riche en aliments à indice glycémique élevé peut contribuer à un état inflammatoire dans le corps, ce qui peut à son tour affaiblir le système immunitaire.

Les aliments riches en zinc et en vitamines A, B12, C et E, permettent de renforcer le système immunitaire. Selon cette étude, les glucides complexes peuvent aider à réduire l’inflammation (3). Ils sont digérés et métabolisés plus lentement que les glucides simples à fort IG, ce qui entraîne une élévation plus lente et plus stable du taux de sucre dans le sang. Le thé vert peut aussi aider à réguler les niveaux de cytokines inflammatoires, telles que l’interleukine-6 (IL-6) et le facteur de nécrose tumorale-alpha (TNF-α), ce qui permet de réduire l’inflammation systémique.

Les tisanes de mélisse, camomille, verveine, thym et ortie aident à apaiser les douleurs du zona et soutiennent l’immunité. Le yaourt est riche en probiotiques et en un type d’acide aminé appelé lysine. Des études suggèrent que les probiotiques contenus dans des aliments comme le yaourt peuvent renforcer notre immunité et même atténuer la sévérité et la durée de certaines affections, le zona inclus. Le rôle de la flore intestinale est crucial pour notre immunité. Quand cet équilibre est rompu, notre capacité à combattre les virus chute.

Aliments à privilégier et à éviter

En cas d'inflammation poussée mais aussi de fièvre, le sucre, sous toutes ses formes ainsi que les charcuteries doivent être évincées, du fait de la production accrue de facteurs pro-inflammatoires qu'ils génèrent cytokines ( Tnf-α, IL-1β, IL-6). Le fait de jeûner( entre 4 à 5 jours) tout en veillant à apporter les quantités hydriques suffisantes pour l'organisme, reste une mesure efficace pour les personnes capables de le faire. Des tisanes à base de gingembre ou de curcuma, reconnues pour leurs vertus anti-inflammatoires peuvent compléter l'éventail des boissons possibles à consommer.

La reprise alimentaire peut se faire tout doucement en consommant dans un premier temps des jus de légumes dilués à base de crucifères (chou, brocolis), de carotte ou de betterave rouge puis en alternant ces jus avec des végétaux crus, tous riches en vitamines efficaces pour aider le système immunitaire à lutter contre le virus. Les oléagineux puis les autres aliments peuvent ensuite être de nouveau introduits, selon l'appétence de chacun.

L'arginine est l'un des 20 acides aminés qui composent nos protéines mais qui aurait la fâcheuse tendance de permettre la multiplication du virus, voir de le réactiver. Mieux vaut donc s'abstenir de consommer des aliments connus pour leur haute teneur en cet acide aminé : choux de Bruxelles, petits pois, les légumineuses, certaines céréales, comme le riz brun, l'avoine et le sarrasin, ainsi que la viande rouge, la volaille, les produits laitiers et les oléagineux( amande, noisette, noix de cajou, noix de Macadamia), noix de coco. La lysine agirait en inhibant notamment le métabolisme de l'arginine. La lysine est considérée comme un nutriment essentiel, car l'organisme ne peut la fabriquer et doit la puiser dans certains aliments.

La difficulté réside dans le choix des protéines, qui sont à la fois des sources de lysine et d'arginine : mieux vaut privilégier ceux ayant un rapport lysine/arginine élevé. La viande maigre (veau, dinde), le poisson, les huîtres, les oeufs, les haricots blancs, le soja sous toutes ses formes( tofu, edamame, lait), le maïs, le germe de blé, les fèves, les pois chiches, la levure de bière et la choucroute en sont de bonnes sources.

En général, mieux vaut donc éviter les aliments riches en arginine et pauvres en lysine, comme surtout le chocolat, les noix et les graines, le blé débarrassé de son germe afin de ne pas atténuer l'effet bénéfique de la lysine.

Renforcer l'immunité par l'alimentation

En préventif comme en curatif, il est important de renforcer ses défenses immunitaires et notamment par l'utilisation de certaines plantes comme l'Echinacéa et le Cynorrhodon, qui ont fait leur preuve : en infusion, elles ravissent les papilles tout en contribuant à relancer la production des lymphocytes amis de l'organisme.

Optez le plus possible pour une diète composée d'aliments biologiques, qui regorgent de toutes leurs vitamines et oligo-éléments essentiels : les aliments stérilisés, chauffés ont perdu toutes leurs vertus antioxydantes. Privilégiez les baies rouges, comme celles de myrtilles, de cassis, de groseilles, riches en vitamine C et en anthocyanes, tout comme le citron, facile à accommoder dans les plats.

Une cuillère de propolis, dans un peu de miel ou d'huile végétale de colza ou d'olive : cet antibiotique naturel fabriqué par les abeilles est un excellent immuno-stimulant.

Le rôle du zinc

Le zinc, parmi d'autres éléments, permet de soutenir voir même de relancer le système immunitaire, souvent mis à rude épreuve dans le cas de cette pathologie. Les aliments en contenant des valeurs importantes sont les huîtres, les coquillages en général, les germes de blé, le foie (abat), la farine de sésame et tahini, le rôti de boeuf.

Les graines de potiron, de courges, de pastèque ainsi que le chocolat en sont d'excellentes sources mais ils contiennent également de l'arginine : mieux vaut donc s'en abstenir. Soyez plus vigilant si vous consommez des céréales : elles contiennent de l'acide phytique qui se lie au zinc et gêne son absorption au niveau intestinal.

Prévention du zona

La prévention par la vaccination est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus, y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona. Lire Vaccinations.

Tableau récapitulatif des recommandations alimentaires

Nutriments/Aliments Recommandations Bénéfices potentiels
Lysine Privilégier les aliments riches en lysine avec un ratio lysine/arginine élevé. Inhibe le métabolisme de l'arginine, réduisant potentiellement la réplication virale.
Arginine Éviter les aliments riches en arginine, surtout ceux pauvres en lysine. Réduction potentielle de la multiplication du virus.
Probiotiques (Yaourt) Consommer des aliments riches en probiotiques comme le yaourt. Renforce l'immunité et peut atténuer la sévérité et la durée du zona.
Zinc, Vitamines A, B12, C, E Intégrer des aliments riches en ces nutriments. Renforce le système immunitaire.
Glucides complexes Privilégier les glucides complexes. Aide à réduire l'inflammation.
Thé vert Boire du thé vert. Régule les niveaux de cytokines inflammatoires.
Tisanes (mélisse, camomille, verveine, thym, ortie) Consommer ces tisanes. Apaise les douleurs et soutient l’immunité.
Aliments trop gras, trop salés, à IG élevé Éviter ces aliments. Peuvent accélérer l'apparition du zona.

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