Qui n’a pas connu un jour les symptômes fort désagréables de la gastro-entérite ? Avec la perturbation du système intestinal, vomissements et diarrhée se succèdent pendant deux ou trois jours. Aussi, l’adaptation de votre alimentation fait partie du traitement de la maladie.
Comprendre la gastro-entérite et ses symptômes
La gastro-entérite se définit comme une inflammation de la muqueuse de l’estomac et de l’intestin, généralement d’origine virale (norovirus, rotavirus) ou bactérienne (Salmonella, E. coli). Elle se manifeste par une diarrhée aqueuse aiguë, des vomissements, des douleurs abdominales et parfois de la fièvre. La principale complication est la déshydratation, due à la perte massive d’eau et d’électrolytes, nécessitant une prise en charge rapide.
Le virus ou la bactérie endommage la paroi intestinale et perturbe de ce fait l’absorption de l’eau et des nutriments, tout en augmentant la sécrétion de liquides dans la lumière intestinale (l’espace intérieur circonscrit par les parois des intestins). Cette fuite liquide entraîne diarrhées et vomissements, ce qui aggrave le déséquilibre hydro-électrolytique.
Pourquoi l’alimentation et l’hydratation sont-elles importantes ?
En cas de gastro, l’organisme subit un double stress : la perte de nutriments et la déshydratation. Ainsi :
- l’hydratation permet de reconstituer le volume plasmatique et de prévenir l’hypovolémie (déficit de plasma sanguin dans le système circulatoire) ;
- l’alimentation fournit l’énergie nécessaire à la réparation des cellules gastro-intestinales et au maintien du métabolisme.
Lorsqu’on a une gastro, il est important de beaucoup boire pour éviter la déshydratation. En cas de vomissements provoqués par la gastro, buvez souvent mais à petites gorgées. Vous pouvez boire de l’eau bien sûr.
A savoir : il faut éviter de boire glacé ou très froid qui n’aideront pas pour soigner votre gastro-entérite.
Hydratation : les boissons recommandées et celles à éviter
Boissons recommandées
- Solutions de réhydratation orale (SRO): Les SRO, prescrites surtout chez l’enfant de moins de 5 ans, contiennent un mélange optimal de sels (Na⁺, K⁺, Cl⁻) et de glucose, qui facilitent l’absorption intestinale de l’eau. L’OMS et l’UNICEF recommandent ces formulations comme traitement de première intention.
- Bouillons salés: ils reconstituent le sodium et fournissent des minéraux.
- Tisanes douces: elles apaisent la muqueuse et limitent les crampes.
- Eau plate à température ambiante, bue fréquemment en petites gorgées: elle permet d’éviter les spasmes.
Boissons à éviter
- Boissons sucrées (sodas, jus industriels) : le sucre favorise l’osmose inverse, aggravant ainsi la diarrhée.
- Boissons glacées : elles peuvent provoquer des spasmes gastriques.
- Café, alcool, théine : ce sont des irritants pour le tube digestif.
Alimentation : les aliments recommandés et ceux à éviter
En termes d’alimentation, il est recommandé de suivre des étapes en cas de gastro-entérite.
Phase 1 : réhydratation exclusive
Lors de vomissements actifs, il est conseillé de limiter la prise alimentaire et de maintenir uniquement une hydratation avec SRO ou bouillons.
Phase 2 : reprise alimentaire progressive
Lorsque les vomissements s’arrêtent, les aliments à privilégier sont :
- les féculents raffinés (riz blanc, pâtes, pain blanc, semoule) : ce sont des sources d’amidon facilement digestibles ;
- les fruits cuits ou en compote : pommes, bananes mûres ;
- les légumes cuits sans peau (carottes, courgettes, courges) : leur cuisson doit être prolongée afin de réduire les fibres insolubles ;
- les protéines maigres (blanc de poulet, dinde, poisson blanc, œufs durs) : elles apportent progressivement des acides aminés ;
- les produits laitiers fermentés (yaourt nature, kéfir) : ils contribuent à la restauration de la flore microbienne.
Commencez par des produits doux pour l’intestin : des féculents (riz, pâtes, pommes de terre) et du poisson ou de la viande blanche grillés ou cuits sans matière grasse. Vous pouvez manger tous les légumes que vous voulez, à condition de les cuire. En effet les légumes crus sont très irritants pour l’intestin et ne feraient qu’aggraver votre diarrhée.
Une exception : la banane, un fruit parfait pour un régime anti gastro. Ils sont riches en fibres, ils ont donc tendance à accélérer le transit intestinal. Mieux vaut éviter les fruits tant que votre gastro n’est pas terminée.
Phase 3 : retour à l’alimentation normale
Au bout de 48-72 heures sans symptôme, réintroduire progressivement :
- les fruits et légumes crus ;
- les céréales complètes ;
- les légumineuses ;
- les graisses saines (huiles d’olive, colza).
Bon à savoir : Il est préférable de manger en petites quantités, plusieurs fois par jour, pour ne pas surcharger le système digestif. Des repas légers et fréquents aident à maintenir l'énergie sans aggraver les symptômes.
Les aliments à éviter pendant une gastro
Certains aliments peuvent irriter davantage le système digestif et prolonger les symptômes :
- aliments riches en fibres insolubles : légumes crus, légumineuses, céréales complètes.
- produits laitiers non fermentés : lait, fromages frais ;
- aliments gras ou frits : charcuteries, plats en sauce, viennoiseries ;
- aliments sucrés : pâtisseries, confiseries ;
- boissons irritantes : café, alcool, sodas, jus de fruits acides.
Ces aliments peuvent aggraver les diarrhées et les douleurs abdominales.
Évitez en revanche provisoirement le lait, le beurre et le café, irritants pour les intestins.
Gastro-entérite chez l'enfant : adaptation de l'alimentation
Chaque hiver, l’épidémie de gastro-entérite est bien au rendez-vous, généralement sans gravité pour l’adulte, néanmoins elle peut être redoutable pour le jeune enfant. Bébé présente des signes de cette inflammation du système digestif et vous vous demandez comment adapter son alimentation ? S’il faut changer sa façon de l’hydrater ? S’il est important de consulter et à quel moment ?
Bon à savoir : si un nourrisson ou nouveau-né a la gastro, il ne faut pas changer son alimentation.
Si votre bébé a les symptômes de la gastro, il ne faut pas changer son alimentation. Vous devez surtout penser à fractionner la prise alimentaire, et notamment le biberon. Il doit se nourrir en petite portion pour limiter les vomissements. Vous pouvez continuer à lui donner des petits pots, mais en faisant attention à lui faire manger en moins grande quantité et de façon régulière. De plus, s’il ne veut pas manger, vous ne devez pas le forcer.
Dans un premier temps, il sera important de proposer une hydratation régulière à votre enfant ; si possible, en privilégiant des solutés de réhydratation orale (ou SRO), disponibles en pharmacie, qui permettront souvent d’arrêter les vomissements. Ils n’arrêtent cependant pas la diarrhée mais permettent de corriger la déshydratation. Ils doivent être pris dès les premiers symptômes, à volonté et tant que les selles molles ou liquides persistent.
Il sera également préférable de proposer ces solutés en petites quantités et très régulièrement, par exemple, 10 à 20ml par prise (à la seringue) et toutes les 20 minutes. Si les vomissements persistent, il sera alors important de consulter rapidement.
Pour les bébés allaités au biberon, proposer également des solutés entre les biberons (composés du lait infantile habituel). De l’eau de riz, riche en amidon, pourra également être proposée. Vous pouvez aussi saler un peu vos préparations, pour compenser la perte en sels minéraux.
Surveillance et signes d'alerte chez le nourrisson
Gardez votre nourrisson à domicile pour prévenir la transmission du germe et pour prendre soin de lui.
Surveillez l'évolution de sa gastro-entérite :
- pesez votre bébé pour dépister une éventuelle déshydratation ;
- prenez sa température régulièrement ;
- comptez le nombre de selles et vomissements ;
- comptez le nombre de biberons bus et le volume de liquide absorbé ;
- surveillez son comportement : est-il agité ou trop endormi ? respire-t-il vite ? pleure-t-il faiblement ?
Entre 5 et 10 % : la déshydratation est dite modérée : vous devez consulter. Cependant, ce pourcentage est parfois difficile à calculer car nous ne connaissons pas toujours le poids de bébé avant une gastro-entérite. Pour vous aider, des signes cliniques tels que l’absence de larmes, des yeux creux, une sécheresse des muqueuses et la constatation d’un pli cutané persistant sont les principaux éléments qui permettent d’apprécier la sévérité de la déshydratation.
Le nourrisson est à risque de déshydratation rapide car son corps est composé de plus d’eau (80% à la naissance, 60% vers 1 an) que l’adulte (45-60% en moyenne).
Comment administrer la solution de réhydratation orale (SRO) ?
Dans un premier temps, proposez à votre enfant la SRO plusieurs fois par heure et en très petites quantités, puis augmentez progressivement les quantités.
Si votre enfant vomit, donnez-lui la boisson bien fraîche, par petites gorgées ou à la cuillère, toutes les 5 à 10 minutes.
Gastro-entérite après deux ans : surveiller son enfant et adapter l'alimentation jusqu'à guérison
Gardez votre enfant à domicile pour prévenir la transmission du germe et pour prendre soin de lui.
Si votre enfant de plus de deux ans a une diarrhée aiguë avec ou sans vomissements, veillez à ce qu'il boive suffisamment (bouillons de légumes, solutions de réhydratation orale).
Conservez une alimentation diversifiée pour ne pas provoquer de dénutrition.
Médicaments inutiles, voire dangereux
L'automédication pour soigner son enfant atteint de gastro-entérite est déconseillée :
- ne lui donnez pas de médicaments anti-émétiques (contre les vomissements) ;
- n'essayez pas de stopper sa diarrhée avec un anti-diarrhéique de type lopéramide (médicament qui ralentit la progression des aliments puis des selles dans le tube digestif). Ce traitement n'est pas recommandé aux enfants de moins de 12 ans ;
- si votre enfant a moins de deux ans, ne lui donnez pas de médicaments à base d’argiles extraites du sol, comme le Smecta® (diosmeticte) disponibles en automédication, car ils peuvent contenir des faibles doses de plomb.
Quand consulter un professionnel ?
Consultez sans délai un médecin ou adressez-vous au service des urgences de l'hôpital si :
- votre bébé vomit de manière répétée et ne boit plus ;
- votre enfant ne mange plus et ne boit plus ;
- la diarrhée persiste plus de deux jours, s'aggrave ;
- la diarrhée s'accompagne d'une fièvre supérieure à 38,5° C ;
- les selles contiennent des glaires ou du sang ;
- votre enfant présente des signes de déshydratation.
Prévention et hygiène
- Lavage des mains fréquent pour limiter la transmission virale
- Nettoyage des surfaces et objets partagés.
- Isolement des malades lorsqu’il s’agit de gastro virale, notamment en collectivités et écoles.
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