Alimentation et Diverticulite: Guide Complet

La diverticulose colique est définie par la présence de diverticules sur le côlon. Ces diverticules apparaissent lorsque la pression à l’intérieur du côlon pousse le revêtement intérieur au travers de zones de fragilité de la paroi musculaire. La diverticulose du côlon est une anomalie anatomique du gros intestin qui se développe avec l’âge.

Un diverticule est une hernie, une sorte de petite poche, qui apparaît sur la surface extérieure du côlon. Il se forme quand la couche interne de l'intestin s’insinue dans la couche musculaire affaiblie. Ces diverticules sont en fait des hernies : elles apparaissent lorsque la pression à l’intérieur du côlon pousse le revêtement intérieur du côlon au travers de zones de fragilité de la paroi musculaire. L’intestin est formé de trois couches distinctes.

La plupart des porteurs de diverticules ne ressentent pas de symptômes. Chez environ les trois quarts des personnes concernées, la diverticulose du côlon ne provoque pas de symptômes et, en particulier, n’est pas à l’origine de troubles fonctionnels de l’intestin (de type syndrome du côlon irritable). Néanmoins, chez environ 25 % des personnes souffrant de diverticulose, le diamètre du diverticule va augmenter petit à petit et des débris alimentaires peuvent s’y accumuler. Cette inflammation touche également les zones du côlon qui sont à proximité du diverticule enflammé.

La fréquence de la diverticulose augmente avec l’âge. On parle de diverticulose lorsque les diverticules sont présents sans provoquer de signes particuliers. Les diverticules ne donnent pas de signes en dehors des complications comme l’infection : on parle alors de diverticulite.

Signes et Évolution de la Diverticulite

La diverticulite correspond à l'inflammation/infection d'origine diverticulaire. Vous pouvez présenter :

  • Des douleurs dans le bas ventre à gauche
  • De la fièvre
  • Parfois, des troubles du transit (constipation ou diarrhée)
  • Rarement, du sang dans les selles

Au début, l’infection reste localisée à la paroi intestinale. Les signes s’améliorent en général avec le traitement en 48 heures. Parfois, une hospitalisation est nécessaire. Sans traitement, l’infection peut se compliquer :

  • D’un abcès
  • D’une perforation (la péritonite)
  • D’une fistule (un conduit anormal avec un autre organe à proximité comme la vessie ou l’utérus)
  • D’un arrêt du transit (l’occlusion intestinale)

Le risque de récidive est fréquent. En cas de récidives fréquentes ou de forme compliquée, une chirurgie est parfois proposée. En cas d’infection sévère, une hospitalisation peut être nécessaire.

L’examen clinique est le plus souvent complété par :

  • une prise de sang à la recherche de signes infectieux
  • un scanner abdominal ou une colonographie par lavement à la recherche de complications

Prise en Charge et Traitement

Les traitements médicamenteux utilisent souvent des antibiotiques afin de lutter contre les infections, mais leur prescription n'est pas automatique.

Le traitement inclut :

  • Antibiotiques en respectant les doses prescrites
  • Paracétamol (1 gr à prendre toutes les 6 heures en cas de fièvre ou douleurs)
  • Glace sur le ventre, si cela vous soulage

Il est important d'éviter les anti-inflammatoires et les corticoïdes.

Conseils Diététiques Pendant et Après une Crise

L'alimentation varie selon que vous êtes en période de crise ou non. En période de crise, il faut épargner l’intestin, en évitant le plus possible de consommer des fibres. C’est la seule manière de calmer rapidement la douleur. Pendant la crise, un régime "liquide" (bouillons, tisanes...) peut améliorer le confort digestif. Ensuite, quand les symptômes commencent à s'améliorer, un régime "sans résidu" (sans fruits, sans légumes, sans laitages, ni viandes...), est conseillé.

Régime Sans Résidus et Pauvre en Graisse

Il est généralement conseillé tant que les signes persistent. Ensuite, reprenez peu à peu une alimentation normale. Commencez par les légumes et fruits cuits puis crus.

Conseils diététiques :

  • Bien boire de l’eau souvent dans la journée
  • Suivre un régime sans résidus et pauvre en graisse (voir tableau)

Aliments autorisés :

  • Riz, pain blanc, biscotte
  • Poisson et viande cuits sans matière grasse
  • Œufs durs
  • Fromage blanc, yaourt nature, fromages à pâte cuite (gruyère etc.)
  • Biscuits secs, sucre
  • Compote pomme-coing, pomme-banane

Aliments déconseillés :

  • Légumes et fruits crus ou cuits
  • Viande et poisson en sauce, charcuterie
  • Les céréales, pain complet
  • Lait, fromage fermenté
  • Œufs frits, omelette
  • Graisses (huile, mayonnaise…), épices, alcool
  • Pâtisseries

Tableau Récapitulatif des Aliments Recommandés et Déconseillés

Aliments Recommandés Aliments Déconseillés
Riz, pain blanc, biscotte Légumes et fruits crus ou cuits
Poisson et viande cuits sans matière grasse Viande et poisson en sauce, charcuterie
Œufs durs Les céréales, pain complet
Fromage blanc, yaourt nature, fromages à pâte cuite Lait, fromage fermenté
Biscuits secs, sucre Œufs frits, omelette
Compote pomme-coing, pomme-banane Graisses (huile, mayonnaise…), épices, alcool
Pâtisseries

Prévention des Récidives

Une fois la crise passée, on conseillera d'augmenter progressivement sa consommation de fibres jusqu’à adopter un régime riche en fibres. Aucun régime alimentaire ne peut être recommandé pour la prévention des récidives de diverticules, rappelle la HAS. Mais plus le côlon sera vide, moins le risque de complications sera important. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, doit donc être adoptée.

En présence de diverticulose, il est conseillé de traiter la constipation et de suivre un régime alimentaire riche en fibres (fruits, légumes, céréales complètes etc.). La pratique de l’activité physique ou de sport serait également bénéfique.

Conseils Alimentaires pour la Prévention

  • Privilégier les fruits et légumes cuits : Pour éviter que les matières fécales ne restent coincées dans les diverticules, on favorise un bon transit en consommant plus de fibres (25 g/jour en moyenne). Il faut enrichir l’assiette en aliments riches en fibres comme des fruits et légumes cuits - aux fibres moins agressives - puis en introduisant progressivement les crudités.
  • Féculents complets ou semi-complets : Essayez de privilégier les féculents complets ou semi-complets, qui contiennent plus de fibres que les féculents raffinés.
  • Réhabiliter le haricot vert : Doté de fibres longues et tendres, c’est un excellent allié ! Il permet d’augmenter sa consommation de fibres sans inconfort intestinal. Mais attention avec ses “cousins” secs (haricots rouge ou blanc, pois, lentilles, fèves, flageolets…). Ces légumineuses et légumes secs favorisent les fermentations.
  • Préférer l’orange au kiwi : Le kiwi contient des petits grains que l’estomac ne digère pas. Pour avoir sa dose de vitamine C, on mise plutôt sur les agrumes et les légumes.

Aliments à Limiter ou Éviter

  • Réserver les sucreries aux occasions : Chocolat, bonbons, sodas et d’autres produits très sucrés contiennent des glucides rapidement assimilés qui peuvent entraîner une perforation des diverticules et provoquer des hémorragies et infections diverticulaires.
  • Méfiez-vous des graines : Certes bénéfiques au transit car riches en fibres, la plupart (graines de lin, de sésame…) peuvent se coincer dans le côlon. À éviter : mueslis floconneux et pain multicéréales.
  • Remplacer la baguette par du pain de son : Sa farine raffinée peut provoquer une perforation des diverticules. On opte pour du pain de son riche en fibres digestes et bénéfiques au transit.

Conseils Nutritionnels Complémentaires

  • Mastiquer longuement : Broyer les aliments - surtout les plus durs - et les imbiber de salive facilite la digestion dans l’estomac. Cela évite qu’ils n’arrivent entiers dans le côlon et se coincent dans les diverticules, favorisant les inflammations. Idéalement, à chaque bouchée, on prend une quantité raisonnable, on pose ses couverts, on mâche longtemps et on avale avant de passer à la suivante.
  • Épépiner les tomates : Non digérés par l’estomac, leurs pépins peuvent rester coincés dans le côlon. On laisse en revanche ceux des courgettes et des concombres, moins durs.
  • Tester le raisin sans pépins : Ça existe !

Quand Reconsulter ?

  • Dans les 48 heures pour contrôle de l’évolution
  • Si votre état ne s’améliore pas ou s’aggrave

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