Entre son beau plumage, son bec singulier, et son allure reconnaissable entre mille, le cygne est le maître de nos étangs. Symbole de pureté, il fait partie des plus anciens oiseaux que la terre ait connu. Le cygne fait partie de la famille des anatidés, dans laquelle on retrouve également le canard ou encore l’oie. Si on connaît souvent le cygne tuberculé ou le cygne noir, il existe en réalité plusieurs espèces qui, de la migration au nid, en passant par la reproduction, ne sont pas toujours très connues. Les cygnes sont caractérisés par leur long cou, leurs grandes ailes et leurs pattes palmées, qui les rendent bien adaptés à la vie sur l’eau.
L'alimentation Naturelle du Cygne
Les cygnes ont une alimentation variée qui dépend de leur habitat. Ils se nourrissent principalement de végétation aquatique, comme les algues, les racines de plantes et les herbes. Ils peuvent également consommer des insectes aquatiques, des petits poissons et des mollusques pour compléter leur régime alimentaire. L’alimentation des cygnes est généralement constituée de plantes aquatiques, comme les algues, les jacinthes d’eau et les roseaux. Ils utilisent leur long cou pour atteindre les plantes sous l’eau et se nourrir des parties les plus nutritives. Les cygnes peuvent aussi consommer des insectes et des petits invertébrés présents dans leur environnement.
En hiver, le Cygne tuberculé se nourrit de jour, en plongeant sa tête dans l’eau avec le cou tendu, quand la profondeur dépasse 45 cm, afin d’aller chercher les végétaux aquatiques au fond. Les jeunes consomment la végétation coupée par les parents. Le Cygne tuberculé se nourrit essentiellement de matières végétales. Il pâture dans les zones herbeuses et les prairies humides. Il ne dédaigne pas les mollusques ou les insectes aquatiques, capturés à l’aide de son bec capable de filtrer la vase au travers des lamelles.
Grâce à son long cou et à la technique du « culbutage », le cygne tuberculé accède à une ressource alimentaire assez spécialisée : les herbiers de plantes aquatiques submergées, flottantes ou enracinées au fond de l’eau peu profonde (moins de 2m). Il récolte essentiellement le feuillage et les graines de ces plantes (soit la partie hors-vase sous l’eau ou en surface), ce qui représente les ¾ de sa consommation ; le ¼ restant concerne des parties sous la vase, nombre de plantes aquatiques émergées possédant des organes souterrains chargés en réserves nutritives que les cygnes arrachent en piochant avec leur bec au fond de l’eau.
Bien qu'il soit végétarien, il parait que le cygne peut parfois manger de petits insectes ou vers, voire des tétards ou de minuscules grenouilles. Pour ma part je ne les ai jamais vus manger autre chose que du "végétal" mais comme je ne suis pas avec eux 24h/24 : je ne vois pas tout ! Par ailleurs, il est souvent difficile de voir exactement ce qu'ils mangent lorsqu'ils sont, par exemple, au beau milieu du lac. Ce qui est sûr, c'est que comme tous les autres animaux végétariens du lac (foulque, colvert, ragondin, nette rousse,...) les cygnes ne font pas --- contrairement à l'idée reçue et répandue --- de concurrence aux pêcheurs !
Le Rôle des Parents dans l'Alimentation des Cygneaux
Les petits comprennent également très vite (ou d'instinct) l'intérêt d'apprendre à se "verticaliser" pour aller chercher les plantes aquatiques sous l'eau ! Et ce, même s'ils sont encore trop "légers" et instables pour tenir verticalement ! :-) Sans compter l'absence de ce long cou qui leur permettra au bout de quelques semaines de pouvoir manger "au fond de l'eau" comme les "grands" !
Les Dangers du Nourrissage Artificiel
Dans les parcs, de nombreuses personnes aiment nourrir les canards et les cygnes pour partager un bon moment avec leurs enfants. Néanmoins, vous devez savoir que donner du pain aux canards et aux cygnes est en fait une très mauvaise idée. En effet, le système digestif de ces oiseaux n’est pas adapté pour digérer le gluten contenu dans le pain. Par ailleurs, cela empêche les jeunes canetons d’apprendre à trouver des aliments sains par eux-mêmes et peut entraîner des problèmes à l’avenir. Le pain non consommé peut développer des moisissures et donner des bactéries aux canards et autres animaux, les rendant malades.
Donner du pain aux oiseaux est extrêmement dangereux pour leur santé, en plus des souffrances causées, il y a un réel danger de mort. Le pain est essentiellement fait de farine de blé. Le système digestif des oiseaux n'est pas prévu pour digérer le gluten qui ne se trouve pas à l'état naturel dans leur nourriture. L’oiseau se gavant de pain a peu d’apport nutritif et se crée des carences en vitamines, minéraux, calcium, etc. L’animal se fatigue vite, devient plus faible, surtout les jeunes oiseaux. Les carences peuvent être très graves, voir mortelles (cirrhoses du foie). Par ailleurs, les anatidés (canards, oies, cygnes, …) possèdent un bec creux, couvert à l’intérieur de lamelles filtrantes. Les langues de ces animaux aquatiques sont droites et puissantes pour écraser les aliments dans le creux du bec. Ils ne sont pas en capacité de retirer du pain aggloméré dans leur palais.
Essayez de réduire la quantité de nourriture que vous donnez aux canards et aux cygnes.
Impact Environnemental de l'Alimentation des Cygnes
Des études menées en Suède indiquent qu’un cygne adulte (dont le poids varie de 7 à 15 kg) consomme chaque jour au moins 3,5kg de matière végétale brute pouvant atteindre les 4 kg en période de mue ou en hiver. On comprend donc d’emblée les craintes quant à un éventuel surpâturage des fonds aquatiques et les conséquences sur les écosystèmes : ces herbiers jouent notamment un rôle majeur pour la reproduction et le cycle de vie de nombre d’organismes aquatiques : crustacés, mollusques, insectes aquatiques, poissons, …
Une étude a été conduite dans le détroit du Sund entre la Suède et le Danemark pendant la période hivernale : là, de vastes herbiers de zostères et de ruppies se trouvent à la porté des cygnes tuberculés dans des eaux très peu profondes, le plus souvent en-dessous de 3m de profondeur au gré des marées. Là, en hiver, des rassemblements comptant de 1500 à 2500 cygnes tuberculés se nourrissent de septembre à mars, avec des pics de concentration en automne au moment de la mue ou lors des hivers très froids puisque ces zones tardent à prendre en glace du fait des courants marins. Sur cette vaste zone d’étude, on évalue la consommation hivernale des cygnes entre 780 et 1200 tonnes de végétaux, des zostères essentiellement.
Par contre, la biomasse végétale (appareils racinaires) dans la vase se trouve significativement affectée puisque qu’elle est de 51% plus élevée dans les exclos que dans les zones libres ; dans 13 des 18 exclos, on constate que cette biomasse sous la vase est plus élevée. Comme l’essentiel de la consommation des cygnes concerne la biomasse hors de la vase (75% : voir le premier paragraphe), on peut donc penser qu’il s’agit d’un effet indirect : le feuillage prélevé diminue la capacité des plantes à se nourrir par photosynthèse ce qui les amène à piocher dans leurs réserves souterraines pour assurer quand même leur croissance et pouvoir se reproduire.
Les auteurs de l’étude concluent qu’à moyen terme la pression alimentaire des cygnes peut avoir des effets cumulatifs sur les herbiers submergés tant au niveau quantitatif que qualitatif surtout si la progression des populations de cygnes se poursuit à ce rythme. On voit donc que si les populations de cygne tuberculé poursuivent leur expansion, cela pourrait créer peut-être des problèmes écologiques au moins localement dans les zones humides moins productives ou connaissant des concentrations hivernales importantes d’oiseaux d’eau ; mais pour l’instant, en France, rien ne permet d’affirmer que les populations de cygnes tuberculés altèrent la végétation aquatique des plans d’eau de manière négative.
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