Les chèvres ont la réputation de manger tout et n’importe quoi, ce qui leur vaut d’être largement utilisées en écopâturage. Pourtant, il existe des aliments à risques ! Il est donc essentiel de connaître les aliments interdits pour la chèvre, ceux qu’elle devrait éviter et, au contraire, ceux qui contribuent à bien la nourrir.
Aliments Interdits et Déconseillés
On dit souvent que la chèvre mange de tout, il faut pourtant garder en tête qu’elle est avant tout un herbivore et donc que les aliments non-végétaux n’ont rien à faire dans son alimentation. Certains aliments sont par ailleurs toxiques pour son système digestif. Ils sont évidemment à proscrire pour conserver des animaux en bonne santé.
- De manière générale, les aliments riches en amidon (pain notamment) ne doivent pas être proposés en grande quantité, au risque de provoquer des troubles digestifs.
- Les légumes de la famille des solanacées sont eux aussi déconseillés.
- Il est important d’éviter les aliments qui ne sont pas de bonne qualité (présentant des traces de pourriture ou de moisissure notamment). Ces derniers peuvent en effet contenir des champignons qui produisent des mycotoxines. Elles entraînent un risque de diarrhée et, dans les cas les plus graves, de lésions hépatiques.
- Attention aux pommes de terre, aux tomates et aux choux, ainsi qu'aux arbustes comme le laurier, le thuya, l'hortensia, le bambou, le houx, le sapin, le troène, le lierre...
Le meilleur moyen de surveiller l’alimentation des chèvres est de sécuriser leur enclos, en vérifiant également ce qui se trouve à proximité directe, en ne laissant rien de toxique ou potentiellement dangereux à leur portée ! Elles adorent en effet passer le cou à travers l’enclos pour attraper les végétaux avoisinants et, potentiellement, des aliments interdits !
Concernant leur ration, il est recommandé de couper en petits morceaux les fruits, légumes, pain, etc. afin d’éviter tout risque d’étouffement, et de retirer les noyaux s’il y en a. Dans tous les cas, et même si les aliments proposés ne sont pas dangereux en apparence, il est important d’éviter les changements d’alimentation brutaux. Introduisez tout nouvel aliment progressivement afin de laisser le système digestif de la chèvre s’habituer.
Un animal abattu, qui a du mal à se déplacer, bouge moins qu’à l’accoutumée ou reste allongé peut être un signe d’intoxication alimentaire. Ils peuvent également mettre sur la piste d’un autre trouble de santé. Au moindre doute, faites appel à un vétérinaire, il pourra poser un diagnostic et conseiller une prise en charge adaptée.
Aliments Recommandés pour la Chèvre
Maintenant que nous connaissons les aliments interdits et déconseillés pour la chèvre, il est tout aussi essentiel de s’intéresser à ce qu’elle peut (et doit) manger. La chèvre est un herbivore ruminant. Son système digestif a donc un fonctionnement similaire à celui des vaches. Son estomac est donc constitué de plusieurs poches, qui lui offrent la possibilité de régurgiter les aliments pour les mâcher à nouveau. Cela lui permet de digérer la cellulose présente dans les plantes, mais n’empêche pas quelques fragilités.
Bien nourrir une chèvre, c’est donc lui proposer une alimentation équilibrée, en gardant en tête qu’elle est un animal d’habitude : tout changement brusque peut contrarier l’équilibre de son système digestif. La principale source d’alimentation de la chèvre est l’herbe. En France, les fourrages (verts ou concentrés) constituent ainsi 68% de la ration des chèvres laitières. En moyenne, un adulte consomme un à deux kilogrammes de foin par jour ou environ 10/12 kilogrammes de fourrages verts.
Il est donc important de lui offrir un enclos avec un accès permanent à de l’herbe de qualité en quantité suffisante. Idéalement, il est recommandé de prévoir au moins 1 000 mètres carrés par chèvre et de diviser l’emplacement en deux enclos. L’herbe peut ainsi repousser tranquillement pendant que la chèvre se nourrit de l’autre côté.
Pour être en bonne santé, une chèvre a besoin de consommer et d’assimiler suffisamment de nutriments essentiels :
- Carbohydrates: les sucres, amidons et fibres sont les glucides qui se transforment en énergie grâce à la flore du rumen. Le pâturage vert et les jeunes plantes contiennent des fibres hautement digestibles qui fournissent une énergie élevée par rapport aux plantes plus anciennes.
- Protéines: avec la digestion, les protéines sont décomposées en acides aminés qui sont les éléments constitutifs des muscles. Le fourrage, le foin, les granulés, les tourteaux de céréales sont autant de sources courantes de protéines à intégrer à la ration des chèvres.
- Minéraux et vitamines: ils contribuent au bon fonctionnement du système physiologique des caprins. La chèvre est notamment incapable de fabriquer les vitamines A, D, E et K, d’où l’importance de leur en fournir suffisamment, via la nourriture ou des compléments. La vitamine C est également essentielle à leur système immunitaire. Il est également recommandé d’ajouter à leur ration du fer, du cuivre, du cobalt et du manganèse. L’apport de calcium et de phosphore améliore quant à lui la solidité osseuse.
- Graisses: enfin, les graisses constituent une source d’énergie supplémentaire en étant stockée pour les périodes où les besoins énergétiques sont plus élevés (lactation notamment). L’apport de graisses dans la ration n’est toutefois pas forcément recommandé.
En plus de l'herbe, la chèvre est une débroussailleuse et elle préférera manger d'abord la végétation en hauteur tels que les ronces, branchages, arbustes... bref, les plantes ligneuses.
La pâture, quel que soit sa taille, ne suffira pas à nourrir votre chèvre toute l'année. D'une part car la chèvre craignant la pluie, elle ne sortira pas manger par mauvais temps. Indispensable notamment en hiver ou en complément de la pâture, choisir un "foin de prairie naturelle" de bonne qualité (la chèvre est un fin gourmet), non poussiéreux et non moisi, de couleur verte et avec une bonne odeur.
Il est conseillé d'en mettre à disposition permanente et renouvelée régulièrement, particulièrement lorsqu'une chèvre a de la diarrhée ou après une indigestion.
Les céréales peuvent être de l'orge, de l'avoine ou du maïs (évitez le blé) idéalement concassées, elles apportent à votre chèvre de l'énergie. Mais pour un repas équilibré, il faudra compléter par un apport azoté et protéiné qu'elle pourra trouver dans de l'herbe bien verte du printemps, dans un tout petit peu de luzerne ou de tourteau (tourteau de soja, de colza) ou de pulpe de betterave. Ces aliments sont très concentrés, c'est pourquoi il est indispensable d'en donner avec grande parcimonie.
Mettre de l'eau propre à disposition (la chèvre ne boit pas l'eau sale) et renouvelée régulièrement pour éviter les mauvais goûts (par exemple dû au contenant en plastique). Une pierre à sel est indispensable à tout herbivore dont les chèvres. La pierre peut être blanche (sel pur) ou avec un ajout basique de minéraux. Les minéraux sont indispensables à la santé de votre chèvre. Ils influent sur le bon fonctionnement de l'organisme (immunité, reproduction, lactation...).
Les Besoins Spécifiques des Chèvres Laitières
Il est important de noter que l’alimentation des chèvres peut varier en fonction de leur âge, de leur sexe, de leur poids et de leur état de santé. Les chèvres laitières ont notamment des besoins spécifiques. En effet, au début de la lactation, ces dernières ont des besoins alimentaires plus importants. C’est pourquoi, il est nécessaire d’adapter l’alimentation durant la période de lactation.
Tableau Récapitulatif des Besoins Alimentaires
Nutriment | Source | Importance |
---|---|---|
Herbe et fourrage | Pâturage, foin, enrubannage | Base de l'alimentation, fibres |
Céréales | Orge, avoine, maïs | Apport d'énergie |
Protéines | Luzerne, tourteaux | Développement musculaire |
Minéraux et vitamines | Pierre à sel, compléments | Fonctionnement physiologique |
Eau | A volonté, propre et fraîche | Hydratation |
L'alimentation de notre petite herbivore est avant tout composée de fibres végétales qu'elle sélectionne avec soin (tiges et feuilles de plantes ligneuses, herbe et/ou foin), seuls garants du bon fonctionnement digestif.
L'absence de transition alimentaire est une cause fréquente de mortalité ou de graves problèmes digestifs, particulièrement au printemps à la mise à l'herbe. Les transitions importantes sont le passage du foin à l'herbe ainsi que l'introduction d'un nouvel aliment (céréales ou granulés).
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