Puisque la chaleur persiste, parlons rafraîchissement dans ce numéro de rentrée. Dans le Sud, quand on a soif, très soif, et qu'il n'est pas l'heure de l'apéro, pourquoi ne pas jouer la carte locale et commander un Gambetta ?
Ce sirop provençal ancien qui ne se trouve que dans le Sud est encore servi dans la plupart des bars du Gard et vendu en grandes et moyennes surfaces. Mais qu'est-ce que c'est le Gambetta et comment on le boit ?
Qu'est-ce que le Gambetta ?
Le Gambetta est un sirop provençal produit par la distillerie Janot à Aubagne, une maison fondée en 1928 et connue pour son pastis. Sa recette reste mystérieuse.
Lorsqu’on interroge les gens et les cafetiers sur les ingrédients de cette boisson, très peu semblent connaître sa composition. La grande majorité cite spontanément la figue.
Le fabricant et d'autres sources autorisées sont formels : pas de figue, mais des plantes dont le nombre varie, selon les personnes interrogées, de onze à cinquante.
Comment déguster le Gambetta ?
C'est le moment de la dégustation, nous sommes allés à l'Anaba, place de la Calade, à Nîmes où l'on connaît bien la boisson. Nous la consommerons nature avec de l'eau plate. Le Gambetta est un sirop épais au goût complexe, un peu amer.
Il se déguste allongé d’eau plate pour les puristes que nous sommes ou d’eau gazeuse ce qui lui ajoute du peps. On peut aussi, si on ne craint pas une overdose de sucre, le boire avec de la limonade, l'acide citrique de cette dernière ajoutant un peu de vif au goût sombre du Gambetta.
On peut aussi imaginer de le mélanger au tonic, à la bière et même au lait. Si on est créatif, on peut même le décliner en cocktails originaux.
Souvenirs d'enfance et traditions locales
Vous voilà en Provence, assis à la terrasse d’un café. Vous avez soif, très soif. Mais vous êtes fatigué du perrier-menthe et du coca zéro… Et vous avez envie de faire couleur locale, de ne pas passer pour le touriste que vous êtes.
Quand on a grandi du côté des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse ou du Var, on a forcément des souvenirs de terrasses de bistrot ensoleillées quand on était pitcho. En général, les adultes vous commandaient soit le sirop rouge, soit le sirop vert, pendant qu’ils s’enfilaient des chapelets de pastagas bien tassés. Mais les plus chanceux, ceux dont les parents sortaient un peu du lot ou militaient pour les produits locaux, ceux-là avaient droit au gambetta-limonade.
Variations et disponibilité
Depuis son rachat en 2007 par une distillerie de Haute-Provence spécialisée dans le génépi, la distillerie Janot, surfant sur la notoriété de la marque Gambetta, propose désormais toute une gamme de sirops Gambetta : bitter, lavande, rose, menthe, violette, châtaigne, etc.
Dur dur de trouver du Gambetta ailleurs que le triangle Menton-Lyon-Perpignan. Pensez à faire vos provisions pendant les vacances.
Évolution de la Composition du Sirop Gambetta
Cet article présentait le joli tour de passe-passe sur les bouteilles de Gambetta. Observez bien la photo ci-dessus.
Vous y voyez deux bouteilles de Gambetta, vues à la fois de face et de dos. L’une des bouteilles à été commercialisée en 1993, l’autre en 2009. La forme a changé, la hauteur, le graphisme de l’étiquette. Rien d’extraordinaire. Tout produit qui se respecte se doit de changer, de s’adapter, de séduire en permanence.
Mais rien n’indique sur l’étiquette que la composition a été modifiée. Ce qui est troublant, c’est que le « caramel » de 1993 est devenu sur la bouteille de 2009 « E150b » ! Je ne connais pas les dates exactes de ces changements et m’en réfère aux deux dates limites, de consommation mentionnées, des bouteilles en ma possession.
Inquiétudes Liées à la Composition Actuelle
Mais quelque chose a interpellé l'auteur dans la composition. Une inquiétude pour lequel il connaissait déjà la réponse. Il fait part de cette découverte, concernant ce produit, mais il assure que cela vaut pour beaucoup d’autres produits. Il ne lui est pas difficile de les citer mais plus difficile de trouver des photos ou produits « prouvant » la modification de la composition.
En juillet 2005, une note destinée à des médecins, en particulier aux médecins allergologues et aux médecins pédiatres mentionnait ces produits comme suspects. En France, l'auteur observe le phénomène depuis vraiment 4 ans mais il s’est accéléré depuis vraiment 2 ans. C’est incroyable le nombre de soit disant recettes « traditionnelles » qui ont succombé à ce sucre de maïs.
Le sirop de glucose-fructose est en réalité un sirop de maïs riche en fructose. Présent dans de nombreux produits industriels en raison de son fort pouvoir sucrant pour un coût inférieur au sucre traditionnel, cet extrait d'amidon augmenterait, selon des études américaines, le taux de triglycérides dans le sang et favoriserait l’obésité.
Pour les médecins nutritionnistes Jean-Michel Cohen et Patrick Serog, le verdict est sans appel : à éviter !
William Reymond nous rappelle que malgré son approbation en 1983 comme produit « sûr », le glucose-fructose n’a jamais été testé car la FDA (Fédéral Drug Administration) Cette administration américaine présume connaître le glucose et le fructose.
Mais elle ne sait rien des deux molécules associées. Nous ne savons strictement rien des effets à long terme mais nous en connaissons déjà les effets à court-termes.
L’ingestion de quantités de fructose favoriserait une augmentation des triglycérides sanguins, comme le rappelait l’Afssa dans son rapport de 2004 sur les glucides. En effet, afin de protéger l’industrie sucrière traditionnelle, en Europe, tout édulcorant contenant plus de 10% de fructose est soumis à un quota.
TAG: #Sirop