Omer Vallon et l'Histoire de Chantilly

Ce vendredi 1er novembre, la municipalité a rendu hommage aux anciens maires de Chantilly. Ce rendez-vous de la Toussaint permet chaque année d’avoir une petite pensée pour ceux qui ont tant fait pour la cité du cheval.

Hommage aux anciens maires

François Kern, à droite au premier plan, le premier adjoint, a lu un court résumé de la vie des anciens maires de Chantilly.

Toussaint Bougon

A commencer par Toussaint Bougon. Né en 1783, il est le plus ancien maire inhumé au cimetière Bourillon. Chevalier de la légion d’honneur, président de la commission de l’hospice Condé, il devient maire de Chantilly en 1850 jusqu’en 1859. C’est pendant son mandat que la loi scolaire Falloux autorise l’ouverture d’écoles congréganistes et accorde au clergé le contrôle sur les écoles publiques.

Paul Souchier

Un cénotaphe en forme d’obélisque ne passe pas inaperçu au cimetière du Bois Bourillon. Il évoque la mémoire de Paul Souchier, maire de Chantilly de 1884 à 1890. Il est le fondateur d’un orphelinat qu’il place sous la responsabilité des sœurs Saint Joseph de Cluny. A son décès, il laisse une rente pour cet orphelinat. Il est enterré à Passy.

Lors de son enterrement, une délégation de Cantiliens composée de 20 jeunes orphelines en uniforme noir, de la musique municipale, de pompiers et d’un représentant du duc d’Aumale s’est rendue à Passy pour rendre un dernier hommage à son ancien maire et cet obélisque a été érigé en souvenir.

Omer Vallon: Un Maire Marquant

Originaire du Pas de Calais et plus précisément de Saint-Omer, Omer Vallon est élu maire de Chantilly pour la première fois en 1891… Il le fut ensuite sans interruption jusqu’en 1929, date à laquelle il dut démissionner pour des raisons de santé. Il fut donc maire pendant trente-huit ans, ce qui fait de lui le maire au plus long mandat à Chantilly.

Licencié en droit, maître des requêtes au Conseil d’État pendant sept ans, il quitta ses fonctions pour devenir directeur général adjoint de la Compagnie des chemins de fer du Nord, fondée par les Rothschild dont il deviendra un grand ami et qui favoriseront son installation à Chantilly.

Réalisations et événements marquants

Omer Vallon vécut des événements marquants, rencontra de nombreuses personnalités et mena de multiples projets pour la ville. Il côtoya le duc d’Aumale, rencontra Joffre, fut otage pendant la Première Guerre mondiale. Il assista à l’aménagement de la gare des courses, au développement de la ville comme ville de villégiature, avec la construction de grands hôtels comme le Grand Condé à la modernisation des équipements municipaux pour l’approvisionnement en eau, en électricité.

Il lança la souscription pour la réalisation de la statue du duc d’Aumale, puis du monument aux morts en 1922 et de la statue de Joffre. Il mourut en 1930 et est enterré aux côtés de sa femme Valentine Bollaert qui elle-même s’investit beaucoup dans la vie de la ville avec la création, entre autres, de la Goutte de lait pour les jeunes mères et leurs bébés et d’un ouvroir pour la réalisation de vêtements pour les poilus de 14.

Succession et hommages

Adjoint au maire d’Omer Vallon, Albert Joly lui succéda en mai 1929 jusqu’en 1931, mais lui garda toujours auprès de lui une place de maire honoraire. Il était présent en 1930, aux côtés d’Omer Vallon, lors de l’inauguration de la statue du maréchal Joffre en présence du maréchal lui-même, de Doumergue, Maginot, Pétain et Lyautey.

Autres Maires et Figures Importantes

Roger Herlin

Propriétaire du Café de la gare à partir de 1921, grand sportif, animateur du club de boxe de Chantilly, Roger Herlin devint maire le 30 septembre 1944 succédant à Gustave Simiand, contrant de démissionner à la Libération. Comme 24 autres de ses concitoyens, Roger Herlin avait été arrêté comme otage par les Allemands le 23 janvier 1944 et transféré à Compiègne en compagnie de l’Abbé Charpentier. Il eut plus de chance que ce dernier car il fut relâché quelques jours plus tard.

Jean Dubrouillet

Jean Dubrouillet fut maire durant deux ans de 1945 à 1947. Il succéda à Gustave Simiand qui fut maire pendant la durée de la guerre. Jean Dubrouillet fut élu lors des élections du printemps 1945, premières élections depuis la libération de la France et les premières où les femmes purent voter.

Georges Paquier

Elu maire en 1947, George Paquier reste à la tête de la municipalité jusqu’en 1959. Pendant son mandat s’engage la mutation urbaine de Chantilly. Pour faire face à la crise du logement que connait alors la ville, il favorise la construction de HLM rue Saint-Laurent, le début du chantier du quartier de Verdun ainsi que la construction du lycée. La place du lycée porte d’ailleurs son nom.

Pierre-Emile Leprat

Elu conseiller municipal à partir de 1931, Pierre-Emile Leprat succède à Georges Paquier en 1959 avec un score exceptionnel de 84% des voix lors des élections municipales. D’abord agent au ministère des Régions libérées au service de l’architecture de l’Oise, il devient ensuite entrepreneur en BTP. Cette carrière le rend particulièrement sensible à la question urbaine à Chantilly. C’est sous son mandat qu’est construit le quartier du Coq Chantant à l’emplacement de l’ancienne propriété Texier, au Nord de la ville.

Michel Lefébure

Petit-fils d’Omer Vallon, Michel Lefébure fut maire de Chantilly de 1965 à 1967, date de sa mort prématurée à 57 ans. Comme son prédécesseur Leprat, il favorisa le développement des logements dans le quartier nord de la ville qui porte d’ailleurs son nom tout comme l’école et une des rues du quartier.

François Prader

François Prader fut maire de Chantilly pendant 16 ans, de 1967 à 1983. On lui doit notamment la rénovation complète du quartier de la Canardière, la création du centre culturel Marguerite-Dembreville (du nom de son adjointe à la culture) ainsi que la construction des contres-allées de l’avenue Joffre. Dans le domaine de la jeunesse et des sports, il fut à l’origine de l’ouverture des cantines scolaires, des centre aérés et de l’aménagement du stade des Bourgognes. En matière de logement, François Prader a poursuivi l’action de son prédécesseur dans l’urbanisation du quartier Lefébure.

Philippe Courboin

Adjoint au maire de François Prader de 1977 à 1983, Philippe Courboin fut ensuite maire de 1983 à 1995, puis conseiller municipal jusqu’à son décès en 2001.

Odonymie de Chantilly

«L’odonymie, c’est la science des noms de rues, vous pourrez en parler en société», s’amuse Patricia Feugey la guide conférencière qui retrace l’histoire de Chantilly à travers ses noms de rues pour sa quinzaine de visiteurs, ce dimanche 18 août. C’est la rue du Connétable qui est la première d’une série qui emmènera le groupe pendant deux heures à travers l’histoire de la ville. A l’origine, la rue du Connétable s’appelle alors Grande Rue, c’est le Grand Condé qui en fait l’axe majeur de Chantilly. Il souhaite créer deux places à ses extrémités et une autre au milieu. Cette dernière restera à l’état de projet.

A Chantilly, l’ancienne rue Pétain sera débaptisée au profit de la rue de la Libération, qui borde aujourd’hui la pelouse de l’hippodrome. Le groupe s’achemine tranquillement au rythme des commentaires et explications, vers l’avenue du Bouteiller, du nom de la famille qui approvisionnait le roi en vin. Quelques dizaines de mètres plus bas, le nom de la rue des Cascades évoque les réalisations hydrauliques de Le Nôtre dans le parc du château.

Tout en haut de la rue de la Machine, quelques vestiges subsistent de l’ancienne manufacture de porcelaine qui a fait avec la dentelle la renommée de Chantilly. La côte avalée, c’est la place du marché, aujourd’hui place Omer Vallon, du nom d’un ancien maire, qui s’ouvre aux yeux des promeneurs. La renommée de l’édile, il sera décoré de la légion d’honneur, repose sur son action pour avoir évité des incidents lors de l’occupation allemande pendant la guerre. La place a été le théâtre d’une attaque à main armée de la société générale par la bande à Bonnot.

Avenue du Maréchal Joffre, peu après l’hôtel de ville trône la statue du maréchal inaugurée en grande pompe de son vivant. Il décèdera l’année suivante.

Autres faits historiques

C’est le Duc d’Aumale qui décide d’intégrer une crèche à l’Hospice Condé en 1875. A l’origine, il s’agit de prendre le relais de la crèche de Chantilly qui a de grandes difficultés financières. A cette époque, l’Hospice Condé accueille près de 300 enfants dans différentes classes et ateliers.

En 1908, l’épouse du maire de Chantilly Omer Vallon, crée la Goutte de Lait au sein de l’Hospice Condé. Grâce à cette œuvre charitable, les mères (celles qui utilisent la crèche et les autres) bénéficient de ce qu’on appellerait aujourd’hui un suivi nutritionnel.

Première mention de Chantilly. 1066 Bataille de Hastings. Guy de Senlis, seigneur de Chantilly, est nommé bouteiller de France par le roi Louis VI le Jeune (1081-1108-1137). Le bouteiller est un des quatre grands officiers de la cour, avec le chancelier, le chambrier et le sénéchal. Il est chargé de l’intendance du vin.

Chronologie de Chantilly

Année Événement
1152 Annulation du mariage de Louis VII et Aliénor d’Aquitaine.
1358 Pendant la Jacquerie, Chantilly est mis à sac.
1386 Gui de Laval vend la terre de Chantilly à Pierre d’Orgemont, moyennant 8.000 livres tournois.
1415 Pierre II d’Orgemont, seigneur de Chantilly meurt dans la bataille d’Azincourt.
1560 Tous les travaux sont suspendus. Le parlement de Paris demande à Guillaume de Montmorency d’assurer la protection de la capitale.
1567 Anne de Montmorency meurt à Paris, après une blessure reçue pendant une bataille à Saint-Denis.
1643 Le jeune prince d'le Grand Condé est vainqueur des Espagnols à Rocroi.
1780 André-Joseph Antheaume de Surval, premier maire de Chantilly.La mairie s’installe dans l’hôtel de Beauvais.
1814 Abdication de Napoléon: exil à l’île d’Elbe. Retour des Bourbons.
1870 La IIIème République. Après la chute de l’Empire le duc d’Aumale regagne Chantilly.

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