Guide des morceaux de viande de bœuf

Face à l’étal du boucher, vous vous sentez parfois désorienté devant la multitude de morceaux proposés ? Chaque pièce de bœuf possède ses propres caractéristiques et mérite une préparation spécifique pour révéler tout son potentiel gustatif. Qu’il s’agisse d’une grillade rapide, d’un rôti dominical ou d’un plat mijoté réconfortant, le choix du bon morceau constitue la première étape vers une réussite culinaire. Le bœuf a de nombreux morceaux à son répertoire. Vous trouverez ici toutes les informations sur les morceaux de bœuf pour savoir comment mieux les acheter, les conserver et les cuire. Votre choix se portera sur tel ou tel morceau en fonction de la recette que vous souhaitez préparer. N’hésitez pas à demander conseil à votre boucher, il saura vous recommander le morceau qui vous convient.

La découpe d’une carcasse de bœuf suit une logique anatomique précise qui influence directement les qualités gustatives et texturelles de chaque morceau. Une carcasse se divise principalement en deux grandes parties : l’avant et l’arrière. Pour commencer la découpe d’une demi-carcasse, le boucher utilise une scie pour séparer l’épaule du reste en remontant jusqu’à la cinquième ou sixième côte. Cette première étape permet d’isoler les différentes sections qui seront ensuite travaillées plus finement.

Les différents morceaux de bœuf

Selon la découpe à la française - il existe plusieurs méthodes selon le pays -, nous avons entre 29 et 33 morceaux de bœuf différents. Les morceaux de bœuf correspondent aux différentes parties résultant de la découpe de l'animal ; chacune porte un ou plusieurs noms. La carte de la découpe diffère suivant les pays. De nombreux morceaux de bœuf classiques sont découpés dans le dos du bœuf, certains dans le cou, l'épaule ou la croupe. Chaque morceau de bœuf contient une certaine quantité de muscle, de tendon et de graisse. Par conséquent, la façon de les préparer diffère également beaucoup.

On distingue d’un côté les morceaux à griller, à poêler ou à rôtir, et de l’autre côté les morceaux à mijoter que ce soit à bouillir ou à braiser. Dans le premier cas, texture et intensité du goût seront des critères à retenir. Dans le second, saveur et moelleux après une longue et lente cuisson seront déterminants, d’où l’intérêt de mélanger un morceau maigre et un morceau plus gras et gélatineux (paleron, macreuse, gîte). C’est ainsi que pour les grillades ou les rôtis, les morceaux du dos, comme le filet, le rumsteck et le faux-filet sont tendres tandis que ceux de la cuisse, sont des morceaux plus goûteux et un peu plus fermes. Des morceaux tels que le tende de tranche, le merlan ou la poire sont un compromis intéressant pour allier à la fois la tendreté et le goût.

Les pièces nobles

Les pièces nobles du bœuf se caractérisent par leur tendreté naturelle et leur saveur délicate, les rendant parfaites pour des cuissons rapides comme les grillades ou les rôtis. Le filet, situé le long de la colonne vertébrale, représente le summum de la tendreté avec ses fibres fines et courtes. L’entrecôte et les côtes, issues de la région dorsale, offrent un équilibre parfait entre tendreté et goût prononcé grâce à leur persillage (infiltration de gras entre les fibres musculaires). Ces morceaux se prêtent idéalement à la cuisson au barbecue ou à la poêle, avec une préférence pour une cuisson saignante qui préserve leur jutosité.

Mais contrairement aux idées reçues, l’entrecôte ne se situe pas entre deux côtes mais elle est la viande d’une côte - dont on a retiré l’os. L’entrecôte est généralement coupée dans la longueur pour avoir un rendu plus fin. Le faux-filet (strip steak en anglais américain) est l'un des steaks les plus connus au monde. Il provient de la partie basse du dos du bœuf et contient une viande particulièrement juteuse et ferme. Le bord gras large et continu est caractéristique du faux-filet. Vous pouvez cuire votre faux-filet de nombreuses manières différentes, comme, par exemple, sur le gril, sous vide, en cuisson basse température ou cuit à l'envers.

Le rumsteak, quant à lui, situé dans la partie supérieure de la cuisse, combine fermeté et finesse.

Les "morceaux du boucher"

Les « morceaux du boucher » tirent leur nom d’une époque où les bouchers les réservaient prétendument à leur consommation personnelle ou à leurs clients privilégiés, en raison de leurs qualités gustatives exceptionnelles et de leur rareté relative. L'onglet une pièce noble parmi les morceaux de bœuf. Il est riche en fer et de saveur minérale, avec un subtil goût de foie. Le muscle porteur du diaphragme est situé dans le ventre du bœuf. Bien que classé parmi les abats, il s'agit de viande musculaire pure et de grosses fibres. Vous pouvez le saisir sur le gril de chaque côté, ou aussi bien le braiser que le rôtir.

Parmi ces trésors cachés, la poire se distingue par sa forme ronde et charnue pesant entre 500 et 600g. Ses fibres courtes lui confèrent une tendreté remarquable, idéale pour des biftecks savoureux. La poire est une partie qui se situe dans l’arrière-train du bœuf, au-dessus de l’araignée, c’est un petit morceau rond et charnu et très tendre. Le merlan est un petit muscle long et plat utilisé pour les biftecks. Il se situe sur la cuisse. Le merlan, muscle long et plat d’environ 800g à 1kg, doit son nom à sa ressemblance avec le poisson éponyme. Sa texture tendre en fait un candidat parfait pour les grillades. L’araignée est de forme irrégulière et demande une certaine préparation bouchère puisqu’il faut la dénerver avant de la transformer en bifteck. L’araignée, reconnaissable à sa forme irrégulière évoquant les pattes de l’arachnide, pèse environ 750g et requiert un dénervage soigneux avant utilisation. Pour apprécier pleinement sa saveur distinctive, nous recommandons une cuisson saignante après maturation.

Morceaux pour cuissons lentes

Les morceaux destinés aux cuissons lentes révèlent toute leur splendeur dans les plats mijotés traditionnels. Le paleron, véritable star des viandes à braiser, constitue le milieu de l’épaule du bœuf. Sa particularité réside dans la fine bande de gélatine qui le traverse, fondant durant la cuisson pour conférer à la viande une texture moelleuse incomparable. On conseille trois morceaux différents : un maigre, un gras et un gélatineux pour trouver le bon équilibre de saveurs et de textures. Le paleron ou le gîte, car ce sont des viandes peu grasses. Le collier peut prendre la place de la viande maigre, le plat de côte pour le gras et le jumeau pour le côté gélatineux.

Le collier et le jumeau apportent richesse et profondeur aux plats mijotés grâce à leur structure fibreuse et leur teneur en collagène. Le collier se cuisine en ragoût, pot-au-feu, Bourguignon, daube, etc. Le jumeau à bifteck offre une polyvalence intéressante, pouvant être utilisé tant en rôti qu’en plats mijotés ou même poêlé rapidement. Le plat-de-côtes une viande à fibres longues qui se bouillit. La queue, souvent incorporée dans les pot-au-feu, contribue significativement à la saveur et à la coloration du bouillon.

Coupes d'inspiration internationale

L’influence des traditions bouchères internationales a enrichi notre répertoire avec des coupes spectaculaires aux caractéristiques uniques. Le T-Bone et le Porterhouse figurent parmi les plus emblématiques. Le T-bone est un steak de bœuf de plusieurs centimètres d'épaisseur et pesant plus d'un kilo ! Il est découpé dans la partie arrière du dos et doit son nom à la forme caractéristique de l'os qui le traverse. Avec le porterhouse, il est l'un des classiques absolus de la tradition américaine du steak. Ces steaks imposants, reconnaissables à leur os en forme de T qui divise deux types de viande, proviennent de la section de longe courte. Le côté le plus petit contient du contre-filet (sirloin), tandis que le côté opposé offre du filet (tenderloin). Le Tomahawk, variante spectaculaire de l’entrecôte, se caractérise par son long os qui rappelle l’outil amérindien dont il tire son nom. Cette présentation théâtrale s’accompagne d’une viande richement persillée offrant une expérience gustative intense. Ces coupes d’inspiration principalement américaine se cuisinent idéalement grillées, saisies à la poêle ou au barbecue, avec une préférence pour une cuisson mi-saignante à moyenne qui préserve l’équilibre parfait entre tendreté et développement des saveurs.

Autres morceaux

Les basses côtes sont aussi idéales pour être cuites en grillades, à la braise, mijotées. La côte de bœuf, c’est la partie supérieure d’une côte, avec la viande qui l’entoure. C’est une découpe des muscles du dos du bœuf, considéré comme un morceau maigre. C’est un morceau de bœuf rond et long qui se trouve sur la cuisse. Il est composé de trois parties généralement découpées en steaks ou pavés. Appelée tende de tranche, cette viande est située sur la partie interne de la cuisse. Elle est composée de six muscles dont la poire et le merlan. C’est un morceau du ventre, long et filandreux, généralement cuisiné à la poêle. Elle se situe sur le quartier arrière du bœuf, il s’agit de son diaphragme. Il s’agit d’une longue bande de viande plate avec de larges fibres. L’onglet se situe sur le ventre sous le faux-filet et le filet. Il est également composé de longues fibres comme la hampe et se cuisine généralement en grillade. C’est une pièce longue et conique. La bavette se situe sur le ventre, sa chair est longue et filandreuse. Culte aux États-Unis depuis longtemps, où elle est connue sous le nom de flank steak, la bavette de flanchet reste encore un secret de connaisseurs. Elle est coupée dans la partie inférieure du flanc du bœuf et consiste en du muscle long et plat avec de longues fibres. C'est une viande plutôt maigre et de texture filandreuse, mais c'est pour cette raison qu'elle séduit les amateurs, grâce à son bon mordant et son goût robuste. Il faut toujours la couper dans le sens des fibres. Quand les bavettes de flanchet sont très fines, il suffit de les saisir sur le gril pendant environ trois minutes de chaque côté. Se trouve à l’extrémité des os des côtes. C’est une viande ferme et gélatineuse. Un morceau plat et charnu situé proche de l’omoplate du bœuf. Le jumeau à pot-au-feu est plus ferme que son jumeau à bifteck. C’est une viande qui mijote longtemps. Elle est plus ferme que la macreuse à bifteck, elle doit donc mijoter longuement. Elle se compose à la fois de la chair et du cartilage. Le gîte de bœuf est composé des muscles du jarret, à l’arrière de l’animal. Le tendron est la paroi abdominale du bœuf. Il se trouve sous l’épaule. C’est le muscle de l’encolure du bœuf. Ce sont les morceaux charnus inférieurs de chaque côté de la tête du bœuf. La langue de bœuf se prépare bouillie et en cuisson longue.

Comment choisir et conserver sa viande de bœuf

La sélection d’une viande de qualité commence par l’observation attentive de ses caractéristiques visuelles. Une bonne pièce de bœuf présente une couleur rouge vif à rouge foncé, signe d’une maturation adéquate. Le persillage, ces fines veines de gras blanc qui parcourent la viande, constitue un indicateur précieux de jutosité et de saveur. Les certifications comme « Biologique », « Nourri à l’herbe » ou « Élevé en plein air » fournissent des informations précieuses sur les pratiques d’élevage. L’achat auprès de producteurs locaux favorise souvent une meilleure traçabilité et soutient des pratiques éthiques.

Pour la conservation, maintenez la viande dans la partie la plus froide du réfrigérateur (entre 0 et 4°C), idéalement dans son emballage d’origine ou enveloppée dans du papier boucher.

Préparation et cuisson

La réussite d’une préparation carnée repose sur l’adaptation des techniques culinaires aux spécificités de chaque morceau. Pour les pièces nobles comme le filet ou l’entrecôte, privilégiez une sortie du réfrigérateur au moins 30 minutes avant la cuisson pour atteindre la température ambiante, garantissant ainsi une cuisson plus homogène. Pour les morceaux à mijoter, la patience constitue votre meilleur allié. L’ajout d’éléments acidulés (vin, tomates, vinaigre) dans le liquide de cuisson contribue à attendrir les fibres musculaires tenaces. Les morceaux du boucher nécessitent une attention particulière : l’araignée doit être soigneusement dénervée et cuite exclusivement saignante pour éviter tout durcissement. La découpe perpendiculaire aux fibres musculaires, applicable à tous les types de viande mais particulièrement cruciale pour les morceaux du flanc comme la bavette, réduit considérablement la perception de fermeté en bouche.

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