Quels sont les risques de manger de la viande rouge tous les jours ?

Adepte de la viande, vous en consommez (quasiment) tous les jours ? Découvrez ce qu’il se passe en réalité dans votre corps. La viande est un aliment riche en protéines, en fer, en zinc et en vitamines B. Mais depuis plusieurs années maintenant, de plus en plus d’experts mettent en garde face à cet aliment du quotidien, notamment la viande rouge plus précisément. Consommer de manière excessive, cette dernière pourrait avoir des effets notables sur notre santé. On vous en dit plus sur les effets de ce type de viande sur le fonctionnement de notre organisme.

Risques pour la santé liés à la consommation quotidienne de viande rouge

Manger de la viande rouge tous les jours peut entraîner plusieurs risques pour la santé, encore plus si celle-ci est consommée à (presque) chaque repas. Ce type de viande contient notamment des niveaux élevés de graisses saturées, ce qui peut engendrer une augmentation du taux de mauvais cholestérol dans votre organisme. Cette élévation du cholestérol peut favoriser un durcissement des artères. Ce risque a été mis en lumière par une étude scientifique parue au sein de Cell Metabolism. Ce possible effet pourrait favoriser la contraction de maladies cardiovasculaires comme les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux.

Consommer de la viande rouge peut aussi augmenter le risque de cancer colorectal et de l’estomac. Les reins ne fonctionnent plus efficacement non plus, et à la longue une insuffisance rénale peut apparaître. L’apport calorique de la viande rouge est aussi plus élevé que la viande blanche par exemple. Celle-ci peut donc faire grossir si elle est ingérée en trop grande quantité.

Recommandations de l'OMS et des autorités sanitaires

Le 10 juillet 2023, l’OMS a publié une note d’information : Viande rouge et transformée dans le contexte de la santé et l’environnement : de nombreuses nuances de rouge et de vert. Au niveau sanitaire, la consommation excessive de viande rouge et/ou de viande transformée contribue à la forte prévalence des maladies non transmissibles : diabète de type II, maladies cardio-vasculaires et certains cancers.

Pour les adultes, les recommandations actuelles émanant de diverses autorités sanitaires au sujet de la consommation de viande rouge se situent entre 98 g et 500 g par semaine, la fourchette basse étant la plus favorable. Ainsi, dans les pays ayant accès à une alimentation abondante et variée, une diminution de la consommation de viande rouge et transformée est souhaitable.

L’OMS confirme ainsi qu’au-delà de 300 à 500 grammes par semaine, la consommation de viande rouge - qui englobe le bœuf, le veau, le porc, l’agneau, le mouton, le cheval et la chèvre - peut augmenter les risques de cancers colorectaux et de l’intestin, et de maladies cardiovasculaires. Les viandes transformées et ultra-transformées, comme le salami, le jambon, les nuggets, etc., se révèlent encore plus dangereuses, puisque les liens avec une augmentation du risque de cancer sont établis à partir d’une consommation supérieure à 80 g par semaine.

L’OMS classe ainsi les viandes transformées comme des agents cancérogènes de groupe 1, signifiant que les preuves établissant un lien entre leur consommation et une augmentation du risque de cancer sont solides et font consensus.

Impact environnemental de la production de viande rouge

Au niveau environnemental, l’élevage de ruminants est associé à des impacts environnementaux importants. La production de viande rouge et de lait contribue à 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’agriculture mondiale. 30 % de la biodiversité de la faune et de la flore ont été affectés par la déforestation liée à l’élevage. Certains systèmes de production animale peuvent avoir des effets positifs. L’abandon des systèmes de production intensifs au profit de systèmes plus diversifiés et intégrés apparaît souhaitable.

L’OMS rappelle enfin que la production de viande rouge a un impact sur nos écosystèmes, d’une part parce que l’élevage en lui-même génère des gaz à effet de serre (GES) qui participent au réchauffement climatique, mais aussi parce qu’il provoque la déforestation des territoires via la création de champs où les ruminants peuvent brouter ou de champs de céréales et de soja destinés à nourrir les bêtes d’élevage intensif. Or les arbres permettent non seulement de capter du CO2 et de produire de l’oxygène, mais ils protègent également la biodiversité. "L’élevage de bétail représente environ 80 % de l’ensemble des émissions de GES du secteur de l’agriculture, qui elle-même est à l’origine d’environ 30 % des GES dans le monde, précise Antoine Flahault. Diminuer la consommation de viande rouge en Occident permettrait à chacun de contribuer personnellement, et de façon assez substantielle, à la réduction de GES et de son empreinte environnementale".

Les différents types de viande rouge

La viande rouge désigne toutes les viandes qui proviennent des muscles de mammifères. Ces animaux comprennent le bœuf, l’agneau, le porc, le veau, le mouton et la chèvre.

  • La viande conventionnelle, communément qualifiée de « nourrie au grain », provient d’animaux qui sont nourris à l’herbe pendant une partie de leur vie, puis nourris au grain, comme le maïs. La plupart des viandes rouges disponibles dans les supermarchés proviennent de bétail nourri aux céréales.
  • La viande d’animaux « nourris à l’herbe » provient d’animaux qui ont brouté dans des pâturages pendant toute leur vie. Ce type de viande a tendance à contenir davantage de gras insaturés que la viande conventionnelle. C’est pour cette raison que certaines recherches suggèrent qu’elle est plus saine.
  • La viande biologique est considérée comme un produit de qualité supérieure, car elle doit répondre aux normes gouvernementales pour les produits biologiques. Par exemple, la viande étiquetée comme biologique ne peut pas contenir de pesticides synthétiques ni d’hormones ou d’antibiotiques utilisés pour stimuler la croissance.
  • Les viandes transformées ont quant à elles été conservées par fumage, salaison ou salage, ou bien par l’ajout de conservateurs chimiques.

Quantité de viande rouge recommandée

La Société canadienne du cancer recommande de se limiter à 255 g de viande rouge cuite par semaine (soit trois portions de 85 g, ce qui correspond à une côtelette d’agneau). Elle recommande également d’éviter complètement la viande transformée.

Pour la santé cardiaque en particulier, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada recommande de préconiser les viandes maigres, comme le gibier, et de ne pas dépasser des portions de 110 g, soit la taille d’une paume de main. À l’instar du Guide alimentaire canadien, elle suggère également de favoriser les aliments protéinés d’origine végétale.

Alternatives à la viande rouge

Pour minimiser les risques associés à la consommation excessive de viande rouge, il est conseillé de diversifier ses sources de protéines. Les viandes blanches, comme le poulet et la dinde, ainsi que les œufs, sont des alternatives plus maigres qui contiennent moins de graisses saturées. Le poisson, riche en acides gras oméga-3, est particulièrement bénéfique pour le cœur et peut réduire les inflammations et le risque de maladies cardiovasculaires.

Il est bien sûr possible de trouver des protéines dans d’autres aliments :

  • Les légumes secs ou légumineuses : associées aux céréales, les légumineuses sont une source de protéines aussi intéressante que la viande. Par exemple, une demi-tasse de haricots secs et quatre tasses de riz complet ont une teneur en protéines équivalente à… 500 g de steak !
  • Les poissons : ils contiennent autant de protéines que la viande et renferment de "bonnes graisses", en particulier les oméga-3.
  • Les œufs : remarquable source de protéines, on leur reproche leur teneur en cholestérol. Chez les personnes en bonne santé, le cholestérol alimentaire n’est que très peu corrélé au taux de cholestérol sanguin. La consommation de quelques œufs par semaine ne peut donc pas engendrer d’excès de cholestérol sanguin.
  • Les produits laitiers : le parmesan renferme 40 g de protéines pour 100 g, l’emmental 30 g/100 g.

Tableau récapitulatif des recommandations

Recommandation Quantité
Société canadienne du cancer Max. 255g de viande rouge cuite par semaine
Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada Portions de viande maigre ne dépassant pas 110g
Commission EAT-Lancet Max. 98g de viande rouge par semaine, limiter la viande transformée
OMS Entre 300 et 500 grammes par semaine

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