Lettre ouverte aux mangeurs de viande : Arguments et perspectives

Le dĂ©bat sur la consommation de viande est complexe et multifacette. Il touche Ă  des questions de santĂ©, d'Ă©thique, d'environnement et mĂȘme de politique. La question de savoir s'il faut ou non manger de la viande suscite des opinions divergentes, souvent passionnĂ©es.

Arguments contre la consommation de viande

L’idĂ©e de s’abstenir de manger les animaux, c’est d’abord pour ne point participer Ă  leurs souffrances et leur mort, et ensuite se donner une meilleure santĂ© sachant que la viande est la principale source des maladies cardiaques et du cancer. Rappelons que la campagne lancĂ©e, aussi criticable qu’elle soit et donneuse de lecon si vous souhaitez absolument le prendre sous son angle nĂ©gatif (lĂ  aussi argument fallacieux, car un con peut toujours avoir plus raison que vous sur certains sujets), contrairement Ă  ce qu’entend Paul AriĂšs, dĂ©nonce l’élevage industriel, facteur majeur de la dĂ©forestation qui aggrave le rĂ©chauffement climatique, la surpĂȘche qui dĂ©truit les Ă©cosystĂšmes, les risques de cancer liĂ©s Ă  la consommation de viande rouge, ou encore la souffrance animale.

Certains mettent en avant l'impact environnemental de l'Ă©levage, notamment en termes d'Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et de consommation d'eau. D'autres soulignent les souffrances infligĂ©es aux animaux dans les Ă©levages intensifs. Il est tout Ă  fait raisonnable de rĂ©flĂ©chir Ă  l’idĂ©e que nourrir les chasseurs-cueilleurs de supermarchĂ© ne requiert plus obligatoirement le mĂȘme taux de protĂ©ines qu’à l’ñge de pierre et qu’un rĂ©gime viande-biĂšre-tĂ©loche est davantage lĂ©tal qu’un vĂ©gĂ©tarisme frugivore.

Les alternatives végétales

Les lĂ©gumes secs remplacent la viande facilement...les francais devraient apprendre Ă  manger des haricots. On pourrait donner plusieurs dĂ©finitions du flexitarisme, que certains rapprochent volontiers du vĂ©gĂ©tarisme. Le Christ etait picsivore ; ; il nous a indiquĂ© le chemin. Le manque de glucides que peut avoir l’organisme est compensĂ© naturellement par ce mĂȘme organisme, qui prĂ©lĂšve sur les graisses ingĂ©rĂ©es de quoi compenser ces glucides, qu’il fabrique.

De plus en plus de personnes se tournent vers des rĂ©gimes vĂ©gĂ©tariens ou vĂ©gĂ©taliens, motivĂ©es par des prĂ©occupations Ă©thiques, environnementales ou de santĂ©. Les lĂ©gumes secs, les cĂ©rĂ©ales, les fruits et les lĂ©gumes peuvent fournir tous les nutriments nĂ©cessaires Ă  une alimentation Ă©quilibrĂ©e. Il est tout Ă  fait raisonnable de rĂ©flĂ©chir Ă  l’idĂ©e que nourrir les chasseurs-cueilleurs de supermarchĂ© ne requiert plus obligatoirement le mĂȘme taux de protĂ©ines qu’à l’ñge de pierre et qu’un rĂ©gime viande-biĂšre-tĂ©loche est davantage lĂ©tal qu’un vĂ©gĂ©tarisme frugivore.

Arguments en faveur d'une consommation modérée de viande

Oui, car les apports biologiques propres Ă  la viande aident Ă  rester en bonne santĂ©. Par contre, on peut en consommer un peu moins : on recommande d’ingĂ©rer 50% de protĂ©ines animales et 50% d’origine vĂ©gĂ©tale, mais l’Europe de l’Ouest se situe plutĂŽt sur un ratio de 65/35. Cela Ă©tant, beaucoup de plats de notre patrimoine gastronomique associent les deux, comme le petit salĂ© aux lentilles ou le cassoulet.

Certains experts estiment qu'une consommation modĂ©rĂ©e de viande peut ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour la santĂ©, en apportant des nutriments essentiels comme le fer et la vitamine B12. Ils soulignent Ă©galement l'importance de choisir une viande de qualitĂ©, issue d'Ă©levages respectueux de l'environnement et du bien-ĂȘtre animal. L’élevage fermier n’est pas davantage responsable du rĂ©chauffement climatique. Une prairie avec ses vaches n’est pas une source, mais un puits de carbone.

Le flexitarisme : une voie médiane ?

Nous sommes quasiment tous flexitariens, comme le montrent les derniĂšres enquĂȘtes du CREDOC, organisme de rĂ©fĂ©rence, qui analyse nos modes de consommation. D’ailleurs, cette tendance n’est ni nouvelle, ni alĂ©atoire et, indĂ©pendamment des attaques dont la viande peut faire l’objet, il s’agit d’un vrai mouvement de fond. En effet, consommer diffĂ©remment implique de produire autrement, en mettant toujours plus en valeur des pratiques respectueuses d’un systĂšme tournĂ© vers l’agroĂ©cologie.

Le flexitarisme, qui consiste Ă  rĂ©duire sa consommation de viande sans l'Ă©liminer complĂštement, apparaĂźt comme une voie mĂ©diane intĂ©ressante. Cette approche permet de concilier les plaisirs de la table avec des prĂ©occupations Ă©thiques et environnementales. ConcrĂštement, il s’agit d’avoir conscience de ce que l’on mange, en mesurant ce que cela implique pour l’animal, ses conditions de vie et de mise Ă  mort, mais aussi pour nous autres humains, qui avons des besoins Ă  la fois alimentaires et conviviaux.

Voici un tableau comparatif des impacts environnementaux de différents types de régimes alimentaires, basé sur des études mentionnées dans le texte :

Type de rĂ©gime Émissions de CO2 Pression sur les surfaces cultivables
Régime végan -50% -60%
Régime végétarien -25% -50%
Régime omnivore moyen Référence Référence

Note : Les chiffres sont des estimations moyennes basées sur plusieurs études et peuvent varier en fonction des méthodes de calcul et des hypothÚses utilisées.

Les enjeux des biotechnologies alimentaires

N’en doutons pas : le dĂ©bat sur le vĂ©ganisme est surdĂ©terminĂ© aujourd’hui par les possibilitĂ©s nouvelles qu’offrent les biotechnologies alimentaires de dĂ©velopper une agriculture cellulaire et a-cellulaire conduisant Ă  la fausse viande, faux lait, faux fromages, faux Ɠufs, faux miel, etc. C’est pourquoi nous avons choisi de dĂ©construire les arguments avancĂ©s contre l’élevage, y compris paysan, en rappelant que l’élevage paysan n’est pas responsable ni de la faim dans le monde, ni de l’effondrement climatique, ni de la crise sur l’eau, ni mĂȘme de la souffrance animale.

L’émergence des biotechnologies alimentaires, qui permettent de produire de la viande artificielle Ă  partir de cellules souches, soulĂšve de nouvelles questions Ă©thiques et environnementales. Certains y voient une solution pour rĂ©duire l'impact de l'Ă©levage, tandis que d'autres s'inquiĂštent des consĂ©quences potentielles sur la santĂ© et l'environnement. Je ne peux accepter l’idĂ©e de vouloir imposer du faux lait, du faux fromage, de la fausse viande fabriquĂ©e, par exemple, en usines, Ă  partir de cellules souches.

Conclusion

Le dĂ©bat sur la consommation de viande est loin d'ĂȘtre clos. Il est important d'adopter une approche nuancĂ©e, en tenant compte des diffĂ©rents arguments et en respectant les choix alimentaires de chacun. L’important est de s’informer, de rĂ©flĂ©chir et d’agir en conscience, dans le respect de soi-mĂȘme, des autres et de l’environnement. Chacun est donc libre de choisir son rĂ©gime alimentaire, tant qu’il ne menace pas le droit Ă  l’alimentation d’autrui.

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