Inspecteur des fraudes alimentaires : Missions et recrutement

L'inspecteur de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (CCRF) exerce des missions stratégiques au cœur des enjeux économiques modernes.

Missions de l'inspecteur des fraudes alimentaires

Les inspectrices et inspecteurs CCRF exercent des missions stratégiques au cœur des enjeux économiques modernes. Ils veillent au jeu de la concurrence dans le respect des règles, au respect de la loyauté des transactions commerciales, de la régularité de l'offre marchande et de la publicité.

Les inspecteurs surveillent également la qualité et la sécurité des produits et services mis en vente. Pour cela, les inspectrices et inspecteurs CCRF n'hésitent pas à se rendre dans les entreprises.

En contact permanent avec les entreprises et les différents services de l’État, l'inspecteur CCRF est garant de l’ordre public économique, de la transparence et de la loyauté des pratiques commerciales, assurant, au quotidien, la protection des consommateurs et l’équilibre des relations commerciales.

Grâce à son minutieux travail d’enquête et ses investigations de terrain dans les différents secteurs économiques, l'inspecteur CCRF décèle les produits dangereux et les fraudes économiques les plus dommageables. Il recherche et sanctionne les pratiques commerciales trompeuses et informe les professionnels comme les consommateurs des réglementations en vigueur.

L'inspecteur de la DGCCRF assure l'information des partenaires économiques par le recueil d'informations de terrain. Enquête, expertise, rédaction d'actes juridiques font partie de son quotidien.

Chargé de repérer les fautes d’étiquetage, les produits douteux ou encore les pratiques commerciales frauduleuses, ce professionnel de la fonction publique est un fonctionnaire de terrain.

En début de carrière, l’inspecteur de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (CCRF) est souvent un enquêteur qui allie terrain et bureau. Son objectif ? Déceler des pratiques commerciales ou des produits douteux, vérifier l’affichage ou les promotions en magasin, veiller à la sécurité et à la qualité des produits vendus… Le tout dans l’intérêt des consommateurs qu’il est chargé de défendre.

La plupart des postes offerts à la sortie de l’école sont des postes d’enquêteurs dans une unité territoriale (départementale ou régionale). Il peut ainsi exercer en tant que chargé de la protection économique du consommateur ou chargé du contrôle de la régulation concurrentielle des marchés, ou encore chargé du contrôle et de la sécurité des consommateurs.

Le quotidien d'un inspecteur : l'exemple de Marie Bottiglione

À la Direction générale de la consommation, concurrence et répression des fraudes (DGCCRF, ministère de l'Économie), Marie Bottiglione a un profil atypique : elle intervient dans les secteurs de la production et de la distribution. Côté production, Marie contrôle les usines agro-alimentaires "produits laitiers" et "diététiques", et côté distribution, les commerces de bouche: pâtisseries, restaurants, commerces sédentaires ou non, etc.

Marie Bottiglione enquête sur le terrain deux jours par semaine. Le reste de son temps, elle le consacre à la préparation et au suivi des enquêtes. En 2013, elle a contrôlé environ 140 entreprises, commerces, etc. Elle se déplace seule, le plus souvent, ou accompagnée d'un collègue ou d'un agent des services vétérinaires (qui dépendent du ministère de l’Agriculture).

"Si l'on arrive dans l'entreprise sans prévenir, indique Marie, il faut s'adapter.

Marie est-elle bien accueillie par les professionnels contrôlés? "Cela se passe rarement mal ! répond-t-elle, spontanément. "Ce que j’apprécie dans mon travail est que l’on est utile non seulement aux consommateurs, mais aussi aux entreprises, en régulant le marché.

Les contrôles des fabricants (production) sont lourds, car il faut bien préparer sa venue, étudier en amont les process compliqués de ces entreprises. Un contrôle peut prendre une journée, avec la visite de l’entreprise, suivie d'un entretien dans les bureaux pour consulter certains documents. Au contraire, le contrôle d’un marché, d’un commerce, requiert moins de préparation se déroule plus rapidement.

Néanmoins, comment détecter tous les dysfonctionnements, une fois sur place ? Faut il avoir un sixième sens ? "On développe un regard critique sur ce qu’on nous présente", dit-elle avec un grand sourire.

Le contrôleur doit régulièrement mettre à jour des connaissances. Marie Bottiglione vient de suivre une formation sur un futur règlement qui concerne "l’information des consommateurs". Il entrera en application à la fin de l’année. "C’est stimulant intellectuellement, de se plonger dans les textes."

Autre aspect intéressant de son métier, selon l’intéressée : avoir affaire à des interlocuteurs très différents et devoir adapter son discours. "Dans une grande entreprise, les textes sont connus. Ces structures disposent des services adéquats (juridiques, techniques…).

Les résultats des contrôles sont variables : "Il n’y a pas de règle, ni de secteurs où ça va mieux. Chaque situation est unique.

Elle peut également dresser un procès verbal dans le cas des manquements les plus graves. Ce dernier est transmis au Procureur de la République qui a l’opportunité des suites : proposition de transaction (amende), audience, rappel à la loi…). "Nous avons un arsenal de suites à notre disposition." Les sanctions sont délivrées a posteriori. Toutefois, lorsque le dossier le permet, le professionnel est averti des suites envisagées.

Formation et recrutement

Chaque année, la DGCCRF recrute ses contrôleurs sur concours, accessibles à tous ceux qui remplissent les conditions générales pour travailler dans la fonction publique et titulaires, au moins du bac ou d'un titre équivalent. Ce concours externe est sélectif et les prétendants sont nombreux.

La DGCCRF recrute ses enquêteurs et enquêtrices par concours (inspecteurs de catégorie A). Les métiers de la DGCCRF sont, par principe, accessibles par concours. Mais dans certains cas, la DGCCRF peut recruter des agents contractuels (CDD et CDI).

Fonctionnaires de la fonction publique d'état (catégorie A), les inspecteurs sont recrutés en externe par la voie d'un concours.

Pour le passer, les candidats doivent être titulaires d'un diplôme de niveau Bac+3 ou d'un diplôme délivré par un des États membres de l'Union européenne assimilé à un diplôme national sanctionnant un deuxième cycle de l'enseignement supérieur.

Les inspecteurs de la CCRF sont recrutés par la voie d’un concours administratif de catégorie A qui est soit à dominante juridique et économique, soit à dominante scientifique et technologique.

BAC+3 Le concours est accessible avec un diplôme de niveau bac+3 minimum.

Parcours de Marie Bottiglione : Bac éco, DUT gestion des entreprises et des administrations, suivi d’une licence professionnelle management des organisations, option management des collectivités territoriale… Marie Bottiglione décide très tôt de travailler dans la fonction publique. Mais où ? Après avoir effectué quelques stages au travers de son parcours universitaire (Préfecture, Trésor Public, mairie), elle s’oriente vers un métier de terrain. Un élément décisif dans son choix : sa maman travaille aussi à la répression de fraudes, en tant qu’inspectrice experte. « Je l’ai vu toujours passionnée par son travail ».

Marie Bottiglione prépare pendant un an les concours, au Centre de préparation à l’administration générale à l’IEP de Grenoble. En 2008, elle réussit le concours de contrôleur de la concurrence, consommation et répression des fraudes. Elle passe ensuite un an de formation à Montpellier, destinée à parfaire les connaissances en matière juridique, économique et scientifique, des stagiaires venus d’horizons différents. Son objectif est de devenir inspectrice. Il lui faudra d’abord passer le concours de contrôleur de première classe, puis celui d’inspectrice.

Linspecteur exerce des fonctions proches de celles du contrôleur, mais il a des attributions plus spécialisées.

Compétences requises

Vous êtes rigoureux, organisé et polyvalent, et capable de prendre position sur une situation ?

Rigoureux, l’inspecteur de la CCRF doit savoir analyser les situations auxquelles il est confronté, mener une enquête, conduire des entretiens et rendre un avis éclairé.

En outre, le contrôleur hygiène alimentaire doit posséder des qualités relationnelles et doit être capable de prendre position lorsque c’est nécessaire. En effet, le rapport de son contrôle qualité doit être clair et résolu. Celui-ci doit se montrer polyvalent et doit disponible, car il est amené à se déplacer fréquemment dans divers services et établissements de restauration.

Évolution de carrière et salaire

Pour un contrôleur hygiène alimentaire débutant, le salaire peut s’élever à 1 850 euros bruts par mois, soit 1 440 euros nets et 22 200 euros par an. Il est par ailleurs à noter que la rémunération pour ce type d’emploi est définie par une grille indiciaire de la fonction publique.

Le contrôleur hygiène alimentaire expérimenté peut évoluer vers les postes d’inspecteur d’hygiène alimentaire, de responsable hygiène alimentaire ou qualité ou encore devenir éco-certificateur ou qualiticien.

Le futur inspecteur est rémunéré pendant sa formation environ 1.500 € mensuels bruts. Une fois titularisé, il percevra, en tant qu’enquêteur en Île-de-France, par exemple, environ 2.000 €, incluant une indemnité de déplacement forfaitaire dans le département dans lequel il est affecté. À ce montant peuvent s’ajouter une indemnité de résidence ou de prestations familiales.

Où exercer ?

Plusieurs employeurs peuvent embaucher des contrôleurs en hygiène alimentaire.

Ces postes de catégorie A relèvent du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie et offrent des affectations dans les départements, les régions, ou au sein de l'administration centrale à Paris. Les postes ouverts par an sont toutefois peu nombreux. On dénombre seulement 3 000 agents de la DGCCRF en France.

Le cadre de travail du contrôleur hygiène alimentaire peut dépendre de son employeur.

La DGCCRF est une direction du ministère de l’économie et des finances, un ministère engagé au service d’une économie forte et durable, qui définit la stratégie économique de la France, élabore et exécute son budget, lutte contre les fraudes et crée un environnement favorable au développement des entreprises.

58 des effectifs de la DGCCRF sont féminins. Les femmes représentent la moitié des cadres. La DGCCRF dispose d’un plan dédié à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

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