Fumier de Porc : Composition et Utilisation en Agriculture

L'application rationnelle et efficace du fumier nécessite une bonne connaissance de sa composition physico-chimique. Cette dernière est très variable et les facteurs qui l'affectent sont très nombreux. L'apport du fumier tend à améliorer l'environnement biologique, chimique et les propriétés chimiques du sol. La substitution des engrais minéraux par le fumier est très utile, afin de réduire les dépenses de l'exploitation agricole.

I. Facteurs Influant sur la Composition du Fumier

L'état de l'animal, la nature de la litière, la ration alimentaire, la fertilisation pratiquée par l'agriculture, les soins apportés à sa conservation, son état de décomposition sont les principales causes de la variation de la composition des fumiers.

II. Rôle de l'Animal dans la Production de Fumier

L'animal constitue la composante élémentaire dans le processus de production du fumier. Ses caractéristiques influencent de manière importante la valeur fertilisante du fumier qui varie suivant son espèce, sa race, son sexe, sa taille, et sa digestibilité.

III. Nutriments et Polluants Potentiels

Les nutriments des plantes existant dans le fumier proviennent entièrement des aliments consommés par les animaux. La proportion de ces nutriments varie avec l'animal, ils contiennent en moyenne 75% d'azote, 80% de P2O5, 85% de K2O et environ 40 à 50% de matière organique. La phase liquide représente 30 à 40%. Les polluants potentiels présents dans les déchets animaux résultent le plus souvent des additifs chimiques contenus dans plusieurs rations alimentaires.

IV. Forme du Fumier et Disponibilité de l'Azote

La nature du fumier, liquide ou solide, joue un rôle important dans sa composition chimique. En effet, l'azote provenant du fumier liquide est largement disponible sous forme de N-NH+4 au moment de l'incorporation dans le sol. Le rapport entre le carbone et l'azote (C/N) est une composante importante dans la caractérisation des fumiers.

V. Impact sur les Cultures et Types de Fumier

L'intensité de la réponse des cultures varie principalement avec la nature, la source, et la qualité du fumier appliquée et le type du sol. Une étude menée sur l'effet de différents types de fumier (volaille, ovin et bovin) sur la production du maïs et la disponibilité des différents formes d'azote, a aboutit au fait que la production avec le fumier de volaille est supérieure à celle obtenue avec le fumier bovin et en dernier lieu avec le fumier ovin.

À chaque légume son fumier:

Un agronome du XIXe siècle avait noté de subtiles différences entre les fumiers et leurs impacts sur les légumes du potager: pour le poireau, rien de tel que l'engrais humain, puis celui du cheval. Le meilleur persil est produit avec le fumier de cheval, avec lequel il n'a guère de parfum, mais devient tendre et d'un goût délicat. Le fumier de vache lui donne une saveur aromatique, mais le fumier de porc le rend mauvais. Les meilleurs choux paraissent être ceux qui viennent après une récolte fumées aux chiffons de laine, ou dans des terres nouvellement défoncées.

VI. Substitution des Engrais Azotés par le Fumier

La substitution des engrais azotés par le fumier est liée aux prix des engrais azotés qui sont élevés et à la disponibilité des fumiers en quantités importantes. La substitution peut induire une conservation d'énergie du fait que la production et la distribution des engrais azotés nécessitent environ 18000 Kcal/Kg, avec une conservation des pertes en azote qui représentent 25 à 75 % de l'azote des engrais minéraux azotés. Économiquement, la substitution limite les dépenses liées à l'énergie, au transport et au stockage des engrais azotés. En plus, elle a des bonnes conséquences sur l'aspect environnemental lié à la pollution des eaux souterraines par les nitrates. Cette substitution présente aussi des contraintes.

En effet, la majorité des pertes se concentre entre le temps d'excrétion et l'incorporation du fumier dans le sol. Tous les épandages sont enregistrés sur un cahier de fertilisation consultable par les services de l'Etat. Dans l’attente de la période propice à la fertilisation des cultures (stade de développement des plantes, structure du sol, conditions climatiques…), le fumier et le lisier sont stockés. Le lisier, qui est liquide, est conservé dans des fosses étanches pour éviter les fuites dans l’environnement. Il se fait selon des règles très précises pour une fertilisation efficace et juste des plantes. Dans ce cadre, un plan d’épandage parcelle par parcelle est élaboré. L’éleveur tient notamment compte des besoins des cultures, de l’aptitude des sols à recevoir l’engrais et des distances avec les habitations voisines. Dans les grandes régions de production porcine, certaines exploitations disposent de station de traitement qui fonctionnent comme les stations d’épuration des villes. Ces équipements permettent de transformer le lisier en engrais sec ou en compost, ensuite exporté vers des régions déficitaires en engrais naturel. Seulement 21% de l’azote agricole apporté au sol breton provient des élevages de porcs.

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