La fabrication, la réparation ou l’utilisation d’un objet en bois destiné à entrer en contact avec des aliments suscitent forcément des interrogations, voire des craintes.
Législation Française sur les Essences de Bois Alimentaire
La législation française est très précise sur les essences de bois alimentaire depuis l’arrêté du 15 novembre 1945, dont l’esprit a été gardé malgré quelques ajouts.
Que dit l’arrêté du 15 novembre 1945 ?
Bien que nos ancêtres n’aient pas attendu l’autorisation d’un gouvernement pour tailler des ustensiles de cuisine dans du bois, un arrêté du 15 novembre 1945 a définitivement fixé la liste des essences de bois alimentaires. L’arrêté du 15 novembre 1945 a, par la suite, été étendu aux récipients destinés au stockage et à la conservation des boissons et des denrées alimentaires.
En revanche, pour les solides alimentaires, noyer, hêtre, orme et peuplier sont préconisés.
Pourquoi légiférer sur l’utilisation du bois dans l’alimentation ?
Malheureusement non, et de la même manière que certains champignons nous sont nuisibles, certains bois peuvent interagir avec les aliments aux niveaux bactériologique et chimique, à la suite de migrations de substances chimiques en provenance du bois brut, mais aussi des produits de traitement du bois.
Essences de bois aptes au contact alimentaire
Par ailleurs, dans la liste des essences admises au contact alimentaire pour tout type d’aliment ont été ajoutées celles traditionnellement utilisées en France, provenant de pays tempérés européens, telles que Sapin, Épicéa, Douglas, Pin Maritime, Pin sylvestre, Peuplier, Hêtre, Platane, Tremble, Aulne, Olivier, Bouleau.
Quelles Essences de Bois pour Quel Usage Alimentaire ?
Il existe toutefois, traditionnellement, un usage particulier pour certains bois.
- Le hêtre est depuis longtemps employé dans la confection des planches à découper, des cuillers ou des spatules en bois.
- L’olivier est largement mis à contribution pour faire des saladiers ou des couverts à salade.
- Le frêne, qui est un bois dur, se prête bien à l’usage alimentaire et l’on en fait assez facilement des assiettes, des bols ou des cuillers.
- Le noyer, qui est un bois plus foncé et davantage apprécié pour son esthétique, est également un bois dur qui peut servir à la confection de vaisselle.
- Le bois de hêtre, quant à lui, est très prisé pour les plateaux de fromages, car ce bois robuste respecte le fil des couteaux.
Planches à Découper : Bois vs. Plastique
Une idée reçue voudrait que le plastique ou le PVC soient plus propres que le bois et évitent la prolifération des bactéries. C'est absolument faux, et une étude américaine a démontré que les bactéries Escherichia coli et les salmonelles disparaissent d'elles-mêmes sur des planches en bois dur comme le hêtre ou le bambou, tandis que les planches en PVC ou en silicone conservent des bactéries dans les rainures causées par les couteaux.
Les emballages bois de la marque Grow n’étant pas soumis à des traitements chimiques, les molécules susceptibles de migrer sont certains composés naturels du bois. Les résultats démontrent que le bois possède des propriétés antibactériennes dues à sa porosité.
Le SIEL. a poursuivi avec l’institut technologique FCBA (Forêt cellulose bois ameublement - ex CTBA**) l’optimisation d’une méthode de contrôle de la qualité microbiologique d’emballages en bois destinés au contact direct des aliments.
Finitions pour le Bois en Contact Alimentaire
Lorsqu’un objet en bois est amené à être utilisé à table ou en cuisine, la question de la finition à utiliser en cas de contact alimentaire n’est pas si simple… Qu’il s’agisse de planche à découper, d’assiette, de bols ou de couverts en bois, une fois l’objet achevé et bien poncé, on veut tous une finition belle, résistante et non toxique !
Les huiles
Il s’agit de la finition la plus courante. Elles sont faciles à appliquer et il est assez simple de ré-appliquer une nouvelle couche au besoin. Pour le mode d’application des huiles, on pourra se référer à cet autre article du blog concernant l’huile de lin.
La finition huilée permettra une protection minimale du bois contre l’eau et les divers contacts alimentaires ; suivant l’huile, elle colore aussi légèrement le bois avec une teinte tirant généralement vers le jaune (on pourra se référer à l’indice Gardner de l’huile).
La finition huilée a aussi la particularité de laisser un fini relativement « perméable » aux échanges gazeux, ce qui permet au bois d’absorber et d’évacuer naturellement l’humidité.
L’inconvénient principal des huiles est leur non résistance aux divers coups de couteaux et autres attaques du même genre. D’un autre côté, c’est aussi ce qui fait le charme des objets en bois usés par le temps : on obtient un fini unique, naturel et patiné.
Les huiles siccatives
Parmi les huiles siccatives les plus populaires, on trouve l’huile de lin, l’huile de bois de chine et l’huile de chanvre. Ces huiles ont toutes la propriété de sécher et de laisser une fine pellicule protectrice une fois sèches.
On veillera à les appliquer en plusieurs fines couches et à bien essuyer l’excédent à l’aide d’un chiffon. Entre chaque couche, ne pas oublier d’attendre que la couche précédente soit bien sèche (cela dépend des huiles).
Attention, certaines huiles contiennent des siccatifs toxiques afin d’accélérer le temps de séchage. On veillera donc à bien se renseigner sur la composition de l’huile utilisée.
Les huiles dites « alimentaires »
On pourrait être tenté d’utiliser de l’huile d’olive ou d’autres huiles utilisées dans l’alimentation courante (huile de tournesol, huile de pépin de raisin ou autres …). Le problème de ces huiles et qu’elles ne sèchent pas (on dit qu’elles ne sont pas siccatives).
Elles ont plusieurs inconvénients. D’abord, comme elles ne sèchent pas, l’objet va vite devenir collant (surtout si plusieurs couches épaisses sont appliquées). Ensuite, l’huile risque de rancir au fil du temps.
On pourra leur préférer des huiles dites « semi-siccatives » qui sont un compromis entre ces huiles qui ne sèchent pas et les huiles siccatives citées plus haut. L’huile de noix est une de ces huiles.
L’huile dure (ou scandinave ou danoise)
L’huile dure est un compromis entre les finitions filmogènes et les huiles « naturelles ». Elles sont généralement plus siccatives que les huiles évoquées précédemment (parfois avec l’adjonction de siccatifs toxiques) et plus résistantes (résines ou cires végétales pour les plus naturelles).
Privilégiez les huiles de ce type les plus naturelles possibles (examinez attentivement la composition).
Entretien des finitions huilées
L’entretien de la finition consiste à appliquer de nouveau une fine couche d’huile régulièrement (cela dépend de l’usage que l’on a de l’objet en bois). Si la finition ne convient plus ou si l’on souhaite en changer, l’huile a aussi cet avantage de pouvoir être supprimée facilement (cristaux de soude et laine d’acier devraient aider).
Pour l’entretien courant, après utilisation de la vaisselle en bois, un rinçage à l’eau chaude et un coup de brosse devraient suffire (un peu comme le nettoyage des poêles en fontes ou en tôle d’acier).
Comme toute vaisselle, n’attendez pas trop après utilisation car les aliments ont tendance à être plus difficile à retirer une fois secs. Si certains aliments restent collés, frotter l’objet en bois avec un peu de sel que l’on utilisera pour son côté abrasif doux.
N’abusez pas du liquide vaisselle si vous vous en servez (l’huile, même de finition, est un corps gras). Ne laissez pas non plus tremper vos ustensiles en bois dans l’évier et ne les mettez pas dans le lave vaisselle.
Vernis et autres finitions filmogènes
Le problème des finitions filmogènes (outre leur composition bien souvent peu naturelle… ) et qu’une fois qu’elles sont endommagées (traces de couteaux …), d’une part les traces sont très visibles, d’autre part, contrairement à une finition huilée, elles sont difficilement réparables.
On préférera donc réserver une finition de ce type à un objet exposé qui ne subira pas de contacts alimentaires. On peut aussi utiliser ce type de finition protectrice pour les objets qui contiendront des aliments secs (sucre, riz, petits gâteaux …).
Si vous n’aimez pas l’aspect brillant laissé par ce type de finition, vous pouvez frotter de la laine d’acier 0000 sur la dernière couche afin d’avoir un aspect plus mat.
Et pourquoi pas aucune finition ?
Cette « non finition » est particulièrement adaptée pour les bois très denses et peu poreux comme l’érable, le bouleau, le cerisier ou l’olivier.
Par contre, il faudra respecter quelques consignes pour que vos objets en bois restent le plus longtemps possible en bon état :
- Quand vous faites la vaisselle, ne les laissez pas tremper dans l’eau.
- Ne mettez pas vos objets en bois dans le lave vaisselle ou le micro-onde.
- L’entretien sera le même que pour les finitions huilées.
Réglementations concernant le contact alimentaire
Ceux qui voudraient commercialiser leurs créations, pourront avoir voir de détails concernant les réglementations relatives au contact alimentaire avec le bois sur le site contactalimentaire. Se rendre dans la rubrique Réglementation puis Par matériau et enfin Bois.
Colles à bois alimentaires
Outre la qualité du bois lui-même, vous vous posez des questions sur tous les matériaux utilisés dans la confection de l’article en question, à commencer par la colle.
Certes, l’appellation « colle à bois alimentaire » peut rassurer. Cependant elle n’empêche pas un certain nombre de questions. Telle type de colle pour planche à découper recommandée par des vendeurs est-elle vraiment inoffensive ? Y a-t-il des colles bois alimentaires plus indiquées que d’autres ? Quelles sont les précautions à prendre afin de limiter les risques ?
Les colles à bois alimentaires sont des substances destinées à entrer en contact avec votre nourriture sans produire des effets indésirables et nocifs pour votre santé. Lors de leur fabrication, seuls certains ingrédients sont autorisés. Tout écart par rapport à ce processus signifie que le produit ne peut pas être étiqueté comme un adhésif de qualité alimentaire.
Néanmoins, le qualificatif « alimentaire » utilisé pour désigner certaines colles est à prendre avec circonspection. Il ne signifie pas que la colle peut être ingérée sans danger. À titre de comparaison, citons l’exemple de la gomme laque ou de l’huile minérale. Ils sont fréquemment utilisées dans la finition d’objets en bois. D’ailleurs, on les retrouve souvent dans la composition de certains produits alimentaires (comme les confiseries pour la gomme laque) et pharmaceutiques (comme les laxatifs pour l’huile minérale).
Ils peuvent donc entrer en contact direct avec les aliments sans que cela ne pose problème. Il en va autrement de la colle à bois alimentaire. Les adhésifs à bois alimentaires peuvent contenir des produits chimiques (les thermoplastiques, par exemple). Ingérés en quantités significatives, peuvent être nocifs pour la santé humaine.
Cela ne signifie pas pour autant que les colles à bois sont toxiques ou dangereuses. Globalement, la colle certifiée compatible avec les aliments est donc sans danger. Car après séchage et durcissement, il y a peu de risques qu’elle s’introduise dans votre nourriture.
Par ailleurs, l’interaction entre la colle et les aliments varie selon la température et le degré d’humidité de ces derniers. La colle est beaucoup moins susceptible de se répandre dans de la nourriture sèche (disons une poignée de céréales) que dans de la nourriture humide (de la sauce tomate, par exemple).
Il est donc évident qu’il faut éviter les longues périodes de contact entre votre colle à bois alimentaire et les aliments chauds et humides. Quelle que soit la qualité d’une colle blanche. Il y a toujours un degré de chaleur qu’elle ne peut pas supporter.
La règle d’or, en ce sens, serait de ne pas exposer vos joints de bois à des températures élevées et de façon prolongée. Si vous fabriquez ou réparez vous-même vos objets en bois durs et exotiques, veillez à ce que les surfaces à coller soient sèches, propres et préparées de sorte qu’elles s’ajustent parfaitement.
Par ailleurs, la manipulation de la colle à bois n’est pas totalement exempte de risques et impose certaines précautions. Nous vous conseillons de vous protéger les mains à l’aide de gants lors de la réalisation de vos projets.
Outre les composants, qu’il faut toujours vérifier, il est conseillé de tenir compte de la résistance de la colle à la traction, de son comportement en milieu humide, de l’odeur, du temps de prise et de durcissement, etc. Une bonne colle bois alimentaire doit impérativement être sans solvant et résistante à l’eau, et aux conditions extrêmes. Ponçable, mais très solide, elle produit un collage plus résistant que le bois lui même !
Approuvée par la FDA (Food and Drug Administration) pour le contact indirect avec la nourriture, la colle Titebond est non toxique, ne contient pas de solvant et se nettoie facilement à l’eau.
Du côté des marques françaises, les deux noms qui reviennent le plus souvent dans les forums des amateurs des travaux de bois sont la colle bois alimentaire Sader et la colle bois alimentaire Bostik. Fabriquée en France, la colle bois Sader est plébiscitée par les professionnels et les bricoleurs avertis. La colle bois alimentaire Bostik est également tout indiquée pour vos petits projets. Tels que les plans de travail et les planches à découper. La colle bois Bostik R22 bénéficie de la certification d’alimentarité pour les collages d’objets entrant en contact avec des denrées alimentaires.
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