L’industrie agroalimentaire, souvent évoquée mais parfois mal définie, englobe toutes les activités liées à la transformation des produits agricoles en aliments consommables. De la ferme à la fourchette, ce secteur joue un rôle essentiel, non seulement dans notre alimentation quotidienne, mais aussi dans l’économie globale.
Qu'est-ce que le Conseil Agroalimentaire ?
Un véritable accompagnement par des consultants seniors experts en industries agroalimentaires, produits alimentaires et en conseil en stratégie d'entreprise alliés à des experts en accompagnement au changement permet de définir des stratégies d'entreprise, des stratégies opérationnelles, des stratégies de filière via des démarches de coconstruction. En effet, les consultants agroalimentaires qui intégreront vos équipes ponctuellement vous apporteront vision, ambition, plan d'actions. Grâce à leur expertise agroalimentaire et vos expériences, vous coconstruirez des leviers stratégiques où l'ensemble des parties prenantes sont auteurs.
La réussite d'un projet de transformation repose sur l'hybridité entre l'intervention de consultants experts en conseil en organisation, en conseil du secteur agroalimentaire, en lean manufacturing, en processus mais aussi avec des consultants expérimentés en conseil en management, en capital humain, en conduite du changement.
Les consultants experts en conseil en innovation permettent à votre entreprise de saisir les opportunités digitales (IA, big data, machine learning, apps dédiées, S&OP - Sales & Operations Planning, Plan Industriel et Commercial (PIC), …) mais aussi en design collaboratif (design thinking, UX design, ...) pour créer de nouveaux produits, de nouveaux services et repenser l'expérience consommateur.
Le Rôle Crucial du Conseiller Agricole
Dans un monde où l’agriculture devient de plus en plus complexe, le conseiller agricole (code ROME A1301) joue un rôle de plus en plus important auprès des agriculteurs. En effet, grâce à ses conseils, et ses connaissances, il les guide pour le développement de leur activité, ce qui peut leur permettre d’envisager un avenir plus serein. Il va les conseiller sur la politique agricole commune (PAC), sur les assurances contre les intempéries, sur les réglementations quant aux pesticides ou la possibilité d'utiliser des énergies renouvelables.
Le conseiller agricole se distingue par son sens de l'écoute et son expertise technique. En tant que conseiller agricole, vous serez un soutien précieux pour les exploitants agricoles, les aidant à optimiser leur production et à gérer les défis quotidiens. Vous fournirez des conseils avisés sur les réglementations, les subventions et les innovations agricoles.
Les conseillers agricoles sont généralement répartis autours de trois grands domaines de spécialisation : l’agronomie-environnement, l’économie-gestion d’entreprises, et le développement du territoire. Ils travaillent en réseau au sein de Systèmes de conseil agricole (SCA) qui dépensent des Chambres d'agriculture.
Compétences et Qualités Requises
Pour exercer le métier de conseiller agricole, il faut posséder un diplôme de BTSA / Développement, animation des territoires ruraux, idéalement obtenu dans le territoire du futur exercice. S'il veut aller plus loin, il peut tenter une licence professionnelle agronomie, accessible par différents parcours, selon les spécialisations. La profession de conseiller agricole est accessible après un bac+2, mais de nos jours, c’est majoritairement après un bac+5 que les jeunes diplômés y accèdent. Le minimum requis est un BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole).
Le conseiller agricole doit effectuer de nombreux déplacements, parfois loin de son point de ralliement, afin de se rendre sur les exploitations agricoles. Le conseiller agricole doit posséder de solides connaissances dans le domaine, afin de pouvoir mener à bien sa mission, qui s’étend du conseil auprès des agriculteurs, à la réalisation d’études économiques pour le développement de leur exploitation. De même, il doit également posséder des compétences en droit rural, en fiscalité ou en normes environnementales.
Rémunération
La rémunération brute annuelle d'un conseiller agricole expérimenté se situe dans une fourchette entre 35 000 euros et 45 000 euros annuels. Leur rémunération leur assure entre 21 600 euros bruts annuels et 30 000 euros bruts annuels s'ils possèdent un diplôme d'ingénieur. En Ile-de-France, les salaires observés peuvent être légèrement supérieurs pour compenser un coût de la vie élevé.
Des recrutements peu nombreux, mais généralement orientés vers le conseil en gestion, font apparaître une grille des salaires centrée autour des 35 000 - 45 000 euros selon les relevés de l'Apec. Ce constat est aussi celui de l'Insee, qui indique un salaire moyen de 2 944 euros bruts, soit 35 328 euros annuels.
La grille des salaires est nettement plus favorable si le conseiller agricole se spécialise, en plus de son expérience, dans trois domaines : l'assurance qualité, le conseil en ingénierie agricole et l'industrie agro-alimentaire.
Relations Professionnelles
Le conseiller agricole travaille au quotidien avec les exploitants agriculteurs, mais aussi avec les coopératives agricoles, les collectivités territoriales, les organisations professionnelles et les syndicats. Il rencontre également les jeunes diplômés pour les aider à monter leur projet d'exploitation. Il se déplace donc régulièrement, d'une ferme à une autre, rencontre ses nombreux interlocuteurs dans les chefs-lieux de sa région. Travaillant beaucoup dans sa voiture et avec son téléphone portable, il avale de nombreux kilomètres, par tous les temps.
Évolution de Carrière
Le conseiller agricole peut devenir un conseiller spécialisé (dans un type d'élevage, de production céréalière, dans le bio, dans la viticulture, dans un type de bétail). Il peut évoluer vers un poste d'encadrement pour coordonner une équipe de conseillers agricoles sur sa région en tant que chef de service.
Les Défis et Opportunités de l'Industrie Agroalimentaire
L’industrie agroalimentaire se trouve aujourd’hui à un carrefour stratégique, confrontée à des enjeux qui redéfinissent ses pratiques et ses perspectives d’avenir. La question de l’impact environnemental est au cœur des préoccupations actuelles de l’industrie agroalimentaire. La production alimentaire est une source majeure de consommation d’eau et d’énergie, ainsi qu’un contributeur significatif aux émissions de gaz à effet de serre. Face à cela, l’industrie est appelée à innover pour réduire son empreinte écologique.
L’innovation est le moteur de l’évolution de l’industrie agroalimentaire. Avec les attentes changeantes des consommateurs, l’accent est mis sur le développement de nouveaux produits qui sont non seulement savoureux et nutritifs, mais aussi respectueux de l’environnement et bénéfiques pour la santé. La recherche et développement (R&D) joue un rôle crucial dans l’exploration de nouvelles techniques de production, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la réduction de l’impact environnemental.
La sécurité alimentaire reste un enjeu majeur, renforcé par la globalisation des chaînes d’approvisionnement et l’augmentation des risques de contamination. L’industrie doit donc veiller au respect strict des normes de qualité et de sécurité, depuis la production jusqu’à la distribution.
Il est important de souligner que ces défis représentent également des opportunités d’innovation, de croissance et de leadership responsable dans l’industrie agroalimentaire.
Tendances Futures de l'Industrie Agroalimentaire
L’avenir de l’industrie agroalimentaire se dessine aujourd’hui à travers des tendances innovantes et des défis ambitieux. En tant que secteur vital, elle est au premier plan de l’adaptation aux changements globaux, anticipant les besoins futurs des consommateurs tout en faisant face à ses responsabilités environnementales et sociales. La durabilité est désormais une priorité absolue, poussant l’industrie agroalimentaire à repenser ses méthodes de production pour minimiser son impact écologique. Des pratiques agricoles régénératives aux emballages biodégradables, l’innovation verte est au cœur des stratégies pour un avenir plus durable.
L’avenir de l’industrie agroalimentaire est indissociable de l’avancée technologique. La numérisation ouvre la voie à des chaînes de production plus efficaces et à une meilleure traçabilité des produits. L’industrie agroalimentaire s’oriente vers une personnalisation accrue de ses produits. Répondant aux demandes spécifiques en matière de régimes alimentaires, de santé et de goûts, cette tendance vers la personnalisation ouvre de nouvelles voies pour l’innovation produit.
Les Métiers de l'Industrie Agroalimentaire
L’univers de l’industrie agroalimentaire, par sa diversité et son dynamisme, ouvre la porte à une vaste gamme de métiers passionnants. Au cœur de l’industrie agroalimentaire, les métiers liés à la production et à la transformation des aliments sont essentiels. Agriculteurs, éleveurs et techniciens agricoles travaillent de concert pour fournir des matières premières de qualité. La sécurité et la qualité des aliments étant primordiales, les métiers dédiés à ces aspects sont en constante demande. La dernière étape du parcours agroalimentaire conduit les produits vers les points de vente, où les commerciaux, les responsables de rayon et les experts en marketing alimentaire jouent un rôle clé.
OCAPIAT : Un Partenaire Clé pour la Formation
Dans l’écosystème dynamique de l’industrie agroalimentaire, OCAPIAT se distingue comme un partenaire essentiel, œuvrant pour renforcer ses fondations par la formation et l’accompagnement des talents. Au sein d’un secteur en constante évolution, la mise à jour des compétences est en effet cruciale. C’est pourquoi nous vous proposons un éventail de formations adaptées aux besoins spécifiques de l’industrie agroalimentaire.
Le Conseil en Agriculture : Un Service Essentiel
Le conseil en agriculture est un service perçu par les acteurs du développement agricole comme une composante importante de l’amélioration des performances des exploitations. Toutefois, il est régulièrement questionné quant à ses capacités à répondre aux attentes diverses, et parfois contradictoires, des producteurs et des autres acteurs des filières agricoles et des territoires, mais aussi à faciliter l’innovation.
Diversité et Évolution du Conseil en Agriculture
Le conseil est multiforme, tant dans son contenu, dans la manière de fournir le service, que dans la nature des organisations qui le fournissent. De ce fait, il existe de multiples définitions du conseil en agriculture (Faure et al., 2012). Dans l’acception que nous lui donnons, le conseil recouvre, d’une part, les acteurs impliqués, l’activité de conseil, les moyens matériels mis en œuvre, les règles définies pour atteindre les objectifs que les acteurs se sont fixés, et, d’autre part, les savoirs, savoir-faire et méthodes mis en pratique par les acteurs du conseil, notamment par le conseiller, pour créer avec les agriculteurs des connaissances utiles à l’action dans des situations d’apprentissage, individuel ou collectif.
L’agriculteur peut accéder à plusieurs types de conseils, définis par leur contenu (technique, économique, social, environnemental, etc.) ou par la manière dont ils sont fournis (diffusion d’informations et de techniques, renforcement des apprentissages, accompagnement d’initiatives, facilitation des interactions entre acteurs, etc.). Avec cette acceptation large du sens donné au terme « conseil », fournir un conseil renvoie aux différentes façons de faire du conseil, dont les figures les plus emblématiques sont la vulgarisation de messages génériques et normatifs élaborés à partir des connaissances produites par la recherche, la co-construction par le demandeur et par le fournisseur de conseil pour répondre à un problème spécifique, et l’accompagnement des agriculteurs pour les aider à formuler et à réaliser leurs projets.
Le conseil en agriculture s’inscrit dans un contexte marqué par plusieurs évolutions. À l’échelle internationale, l’investissement public dans le conseil a été massivement réalisé après la Seconde Guerre mondiale, pour moderniser l’agriculture et promouvoir les innovations agronomiques. Il a été remis en question à partir des années 1990, notamment dans les pays du Sud, à cause des politiques d’ajustement structurel, provoquant le désengagement des États d’un service jugé souvent coûteux et peu efficace.
Financés grâce aux nouvelles orientations de l’aide au développement et par le secteur privé, de nouveaux acteurs, tels que des organisations de producteurs, des organisations non gouvernementales ou des entreprises de l’amont et de l’aval, ont émergé dans la sphère du conseil. Toutefois, le processus n’a pas été de même nature, ni de même intensité, dans tous les pays. Cela se traduit par un paysage du conseil contrasté d’un État à l’autre : toujours diversifié en Europe, fortement marqué par les opérateurs privés en Amérique latine, affaibli et toujours en cours de reconfiguration en Afrique.
L’orientation du conseil, et donc les processus d’innovation qu’il supporte, dépendent largement des acteurs majeurs qui fournissent le conseil. Celui-ci peut être orienté par les producteurs en fonction de leurs besoins et de leurs demandes. Il peut également être tiré par le marché et par les exigences des entreprises situées en amont ou en aval des exploitations agricoles, ou bien défini par des acteurs publics pour assurer une formation agricole minimale ou encore pour prendre en compte des intérêts collectifs.
Pendant la période de fort interventionnisme de l’État, le conseil a permis l’augmentation de la production en favorisant, dans une logique descendante, le transfert de connaissances et de techniques aux agriculteurs. L’innovation était alors vue comme étant insufflée par la recherche (publique ou privée) et le conseil était le moyen de diffuser les messages techniques issus des travaux scientifiques et de l’appareil de développement.
Face aux limites de ces approches (absence d’efficacité dans les zones à faible potentiel agricole ; difficulté à aborder des problèmes complexes, comme la gestion des ressources naturelles ou la gestion de l’exploitation ; effets négatifs dans certaines zones, suite à l’usage excessif d’intrants chimiques), de nouvelles approches de conseil ont été expérimentées. Elles ont privilégié les méthodes participatives, afin de mieux prendre en compte les besoins des agriculteurs et leurs marges de manœuvre. Les agriculteurs ont commencé alors à être perçus comme des acteurs de l’innovation.
Ces méthodes se sont largement déployées à partir des années 1980 ; ce sont, par exemple, les démarches de farming systems (Chambers et al., 1989) et celles de recherche et développement (Jouve et Mercoiret, 1987), mettant l’accent sur la compréhension des logiques des agriculteurs et sur l’adaptation des technologies aux conditions locales. Dans les années 1990, dans les pays du Sud, les méthodes de participatory technology development ou de participatory learning and action research mettent en avant les processus d’apprentissage et de valorisation des savoirs paysans (Röling et Jong, 1998). L’approche dite des « fermes-écoles », promue encore actuellement par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, est également emblématique d’une telle vision.
Certaines expériences de conseil, portées par des organisations non gouvernementales ou par certaines recherches, insistent sur la nécessité de concevoir un conseil global à l’exploitation, prenant en compte les dimensions techniques et économiques. Ces expériences reposent sur une démarche d’apprentissage individuel et collectif. En France, les Centres d’économie rurale, les Chambres d’agriculture ou des associations comme l’AFOCG (Association de gestion et de comptabilité) mettent également en usage ces approches globales des exploitations pour renforcer leurs capacités gestionnaires.
La diversité croissante des méthodes, pour dépasser le simple transfert de connaissances et de techniques, est le résultat des évolutions des réflexions sur le conseil en agriculture et sur les finalités de l’appui aux acteurs ruraux, qui visent désormais à favoriser les dynamiques d’innovation, à renforcer les processus d’apprentissage, à augmenter les capacités d’action et d’adaptation et, au final, à accroître l’autonomie des producteurs.
Le Rôle du Conseil dans le Soutien à l'Innovation
À ce stade de notre réflexion, il est nécessaire de caractériser l’innovation à l’échelle micro-économique de l’exploitation agricole. Schumpeter (1935) plaçait l’entrepreneur au centre du processus d’innovation. Cette dernière est alors définie comme une combinaison nouvelle de facteurs de production, qui peut s’exprimer par la confection d’un nouveau produit, par une nouvelle manière de produire, par la construction de nouveaux débouchés ou par l’accès à de nouvelles ressources. Cette définition montre que l’innovation a plusieurs facettes. De manière plus générale, l’innovation est de nature variée : technique, économique, sociale, ou organisationnelle. En fait, l’innovation résulte toujours de la synergie entre plusieurs dimensions, comme l’affirment Leeuwis et Aarts (2011). Ils considèrent qu’une innovation combine la mise en œuvre de nouvelles techniques et pratiques (ce qu’on peut désigner comme le hardware), de nouvelles connaissances et modes de pensées (software) et de nouvelles institutions et organisations (orgware).
L’innovation peut être simple ou complexe, incrémentale ou radicale. Dans une vision de l’innovation centrée sur l’individu, elle est l’œuvre de l’entrepreneur qui décide de changer. Dans ce chapitre, nous retiendrons une telle vision, même si elle prend peu en compte les relations de l’entrepreneur avec d’autres acteurs (les fournisseurs de biens et de services, par exemple), qui sont également structurantes du processus d’innovation. D’autres chapitres du livre montrent en effet comment l’innovation résulte d’interactions entre des acteurs divers, qui créent ensemble des connaissances utiles pour l’action et mettent en commun des ressources.
Les innovations à l’échelle de l’exploitation agricole peuvent certes concerner les processus de production, et de nombreux acteurs pensent d’abord à ce domaine quand ils souhaitent promouvoir l’innovation en agriculture. L’innovation peut alors concerner une partie du système de production, en introduisant une nouvelle technologie (par exemple, une nouvelle variété ou un nouvel outil de travail du sol). En ce sens, elle est alors de nature incrémentale car ne demandant pas une modification drastique du fonctionnement de l’exploitation. L’innovation peut aussi concerner l’ensemble du système de production (le passage à l’agriculture de conservation ou à l’agriculture biologique, ou l’introduction de la mécanisation, par exemple). Elle est alors de nature radicale car elle demande de repenser tout le fonctionnement de l’exploitation.
Cependant, la maîtrise, en amont, de l’accès aux moyens de production (terre, eau, travail, crédit, intrants, etc.) et, en aval, celle de la gestion des produits après la récolte (conservation des stocks, transformation, mise en marché) peuvent s’avérer, pour l’amélioration de la productivité de l’exploitation et pour la rémunération du travail familial, bien plus importantes que la maîtrise de la production. Dans ces domaines, l’innovation est aussi nécessaire.
L’innovation peut avoir une origine exogène à l’exploitation agricole. Elle peut alors être portée par le monde des techniciens. Elle peut aussi être endogène, portée par le monde des paysans. Mais, souvent, c’est une combinaison des deux qui s’opère, soit par un travail collectif entre paysans et techniciens (l’innovation est alors co-construite), soit par une mise en œuvre différée dans le temps (une innovation exogène proposée à un moment donné et rejetée alors par les paysans peut être reprise et transformée par un individu ou par un groupe plusieurs années après) ou par une mise en œuvre dans des lieux différents (une innovation endogène dans un espace peut être reprise par des techniciens et diffusée dans un autre espace où elle est inconnue).
Les agriculteurs innovent en fonction de différents paramètres. En premier lieu, ils évaluent avec leurs propres critères l’intérêt de l’innovation lorsqu’elle est exogène. Il existe plusieurs grilles d’évaluation de l’intérêt d’une innovation proposée par des experts. Mendras et Forsé (1983) proposent cinq facteurs : l’avantage relatif apporté par l’innovation par rapport à la situation initiale, sa compatibilité par rapport au système en place, sa plus ou moins grande complexité, son essayabilité dans le contexte de l’acteur concerné, son observabilité chez autrui. Ces facteurs traduisent une prise en compte du degré de complexité et du niveau de risque par les producteurs.
Deuxièmement, les ressources (terre, eau, travail, capital, connaissance, aptitude, réseau social) dont dispose l’exploitation déterminent sa capacité à mettre en œuvre les changements nécessaires à une innovation. C’est tout l’apport des travaux sur les systèmes agraires (farming systems) qui ont insisté sur cette dimension (Jouve et Mercoiret, 1987). Troisièmement, la motivation à changer est également déterminante. Par exemple, des travaux de recherche au Bénin (de Romemont, 2014) montrent que des agriculteurs participant à des approches de conseil à l’exploitation familiale peuvent avoir différents profils par rapport à leur vision stratégique qui inclut une vision de leur projet de changement et des chemins possibles pour le mettre en œuvre. Les profils identifiés (passif, réactif, imaginatif contraint, proactif) sont apparus comme plus importants que les ressources des exploitations pour expliquer le changement.
Quatrièmement, l’environnement extérieur (milieu physique, conditions de marché, réglementations, normes et valeurs sociales) joue un rôle déterminant dans la capacité à innover d’un agriculteur. De ce fait, l’innovation ne peut pas se penser simplement au niveau de l’individu, mais doit intégrer les interactions avec les autres acteurs. Darré (1996) accorde une grande importance aux échanges et aux débats au sein de groupes de producteurs (réseaux de dialogue professionnel) pour expliquer les dynamiques d’innovation. Toutefois, au-delà de l’interaction avec les pairs pour créer de nouvelles normes et valider de nouvelles façons de faire, l’innovation implique des interactions avec des acteurs de nature diverse. Par exemple, la simple introduction d’une nouvelle variété de maïs demande à intégrer la relation avec le fournisseur de semences mais également avec les vendeurs d’engrais et de pesticides ad...
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