Disponibles en gélule, poudre, liquide voire même maintenant en format bonbon, les compléments alimentaires ont le vent en poupe depuis quelques années. En France, on en consomme d’ailleurs de plus en plus ! Selon une étude menée en 2014-2015 par l’Inca : 22 % des adultes en consomment, sur une durée de 4 mois par an en moyenne (Anses). Face à l’effet de mode, de nombreuses marques ont vu le jour. Mais que valent-elles ? Et comment choisir ses compléments alimentaires ?
Qu'est-ce qu'un complément alimentaire ?
Un complément alimentaire n’est PAS un médicament. C’est un produit qui, comme son nom l’indique !, vient compléter votre alimentation quotidienne et vous fournir des nutriments, vitamines, minéraux, enzymes, etc. Les compléments alimentaires (feed additives en anglais) ont d’ailleurs leur propre définition européenne. Ils sont soumis à une série de règles mises en place à l’échelle européenne. Les compléments alimentaires - qui attention, ne sont pas des substituts !
Comment choisir et utiliser les compléments alimentaires ?
Il est essentiel de bien choisir son complément alimentaire en fonction de ses besoins et critères spécifiques. Voici quelques conseils pour vous guider :
1. Identifier vos besoins
Identifiez vos besoins et la raison de prendre des compléments alimentaires. Pour cela, il n’y a rien de mieux qu’une consultation chez votre médecin et/ou votre diététicienne nutritionniste spécialisée en micronutrition, ainsi que des analyses approfondies. Votre âge, votre régime alimentaire, votre condition (femmes enceintes, pathologies, etc.) doivent être pris en compte. Selon votre problématique, le médecin pourra adapter la posologie inscrite sur la notice du complément alimentaire. Un nutritionniste, au pire un pharmacien peuvent également vous conseiller. Commencez par faire des analyses complètes, qui donneront à votre médecin tous les éléments pour remédier à d'éventuelles carences.
2. Demander conseil à un professionnel de santé
Avant d’entamer une cure, demandez conseil à un professionnel de santé comme votre médecin, un nutritionniste ou un pharmacien. Comme ça, vous êtes sûr de prendre des compléments alimentaires qui n’interfèrent pas avec votre traitement médical.
3. Privilégier les produits de qualité
Privilégiez des compléments alimentaires vendus en pharmacie ou auprès de laboratoires fabricants français. Évitez les achats sur les plateformes commerciales. 👀 Privilégiez des produits de marques reconnues, vérifiez leur composition et leur respect des normes. Quand un complément alimentaire est efficace et fiable, il ne reste pas discret bien longtemps. Ces derniers attestent du respect des normes de fabrication, de la traçabilité des ingrédients et de l'absence de substances nocives.
4. Analyser la composition
Lorsque vous choisissez un complément alimentaire, il est crucial d'analyser sa composition. Assurez-vous que le complément contient les ingrédients nécessaires pour répondre à vos besoins spécifiques. Vérifiez la liste des ingrédients pour éviter tout risque d'allergie ou d'intolérance. Pour vous aider à y voir plus clair, sachez que les allergènes sont mis en évidence en gras ou en italique dans la liste d’ingrédient. Ces substances sont ajoutées pour faciliter la fabrication, la conservation ou l'utilisation du complément.
5. Respecter les doses et la durée des cures
Respectez toujours la dose prescrite et veillez à ne pas faire des cures trop longues ou trop fréquentes. Voilà pourquoi la posologie inscrite sur l'emballage du complément alimentaire doit scrupuleusement se respecter à la lettre.
6. Être vigilant aux interactions et effets secondaires
Surdosage, interactions avec d'autres molécules ou effets secondaires sont autant de risques qu'il faut prendre en compte. Certains compléments alimentaires peuvent donc interagir avec les médicaments, en renforçant ou diminuant leur action. Prendre plusieurs compléments alimentaires en même temps représente également un risque. L'auto-médication et les mélanges peuvent entraîner un surdosage aux conséquences néfastes pour la santé ou purement et simplement annuler leurs effets.
Quand et comment les consommer ?
Certains d'entre eux se consomment de manière ponctuelle, d'autres se prennent en prévention comme une cure avant un changement de saison. La première information à laquelle se fier est inscrite sur la notice.
- Les compléments alimentaires enrichis en vitamines A, D, E, K auront plus d'effets bénéfiques au moment du repas. Cela s'explique par le fait que ces vitamines sont liposolubles. C'est-à -dire qu'elle s'assimile mieux au contact d'un élément gras dans l'estomac. Tout simplement parce que comme la graisse, elles se mettent en réserve dans l'organisme.
- En revanche, certaines vitamines se consomment traditionnellement le matin.
- Ceux qui ont adopté un régime végétalien le savent, la vitamine B12 reste leur principale carence. Essentielle à la production de globules rouges, au fonctionnement du système nerveux, elle se trouve dans les aliments d'origine animale.
- L'assimilation du calcium demeure un peu plus compliquée. D'autres sels minéraux ou oligo-éléments, comme le fer, freinent son absorption. Mieux vaut ne pas le mélanger à d'autres compléments alimentaires.
- Le fer se digère mal seul, il convient donc de le mélanger à un repas. De préférence le soir, car ses effets s'annulent avec les revitalisants comme le thé.
Les compléments alimentaires : un support, pas un substitut
Il est crucial de rappeler que les compléments alimentaires ne remplacent pas une alimentation saine et équilibrée. Les compléments alimentaires ne remplacent pas une alimentation variée et équilibrée. Comme leur nom l'indique, ils s'ajoutent uniquement si notre organisme connaît une carence. Ils pourront venir en support pour améliorer une préoccupation bien-être particulière à condition d’avoir déjà de bonnes habitudes alimentaires et un bon état de santé.
Les compléments alimentaires permettent de répondre ponctuellement à ce défaut nutritionnel. L'apport de ces produits est reconnu, notamment en ce qui concerne les carences en fer, magnésium, en vitamines B et C. Dès lors, les compléments alimentaires peuvent jouer un rôle prépondérant en cas de carences. Ils nous apportent les nutriments essentiels au bon fonctionnement de notre organisme.
Réglementation et vigilance
La vente de complément alimentaire est fortement règlementée. Les produits doivent notamment s'accompagner d'une étiquette qui comporte des mentions obligatoires. Les compléments alimentaires font l’objet d’une déclaration de mise sur le marché auprès de la DGCCRF, deux mois avant leur commercialisation ; ils peuvent alors être commercialisés sauf avis contraire de cette instance, qui ne peut être motivé que par des doutes sur leur innocuité. Le seul prérequis pour commercialiser une denrée alimentaire est donc qu’elle ne soit pas toxique, sans que soit exigée une preuve de son efficacité.
L’ANSES a mis en place depuis 2009 un dispositif de nutrivigilance destiné à détecter les effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires. Tout effet indésirable consécutif à la prise d’un complément alimentaire, doit être signalé dans le cadre de ce dispositif, et il incombe aux pharmaciens officinaux de contribuer aux signalements. Ces déclarations peuvent également être effectuées sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables.
Le rôle du pharmacien
Le pharmacien doit impérativement savoir distinguer médicaments et compléments alimentaires. En effet, bien que leur forme galénique puisse être similaire, les différences entre ces deux catégories de produits en termes de qualité et de validation de l’activité sont très importantes. Du fait de la différence de statuts, il en résulte des conséquences importantes, en particulier, le fait que le complément alimentaire ne relève pas du monopole pharmaceutique, ni au stade de sa fabrication ni à celui de sa distribution en gros ou au détail.
La motivation sous-tendant à la mise sur le marché de certains de ces compléments alimentaires, n’est pas toujours la santé de la population, mais trop souvent la seule vente du produit. Cela n’implique nullement que les compléments alimentaires soient systématiquement à éviter. Mais la qualité de ces produits dépend étroitement de l’éthique du fabricant. Par conséquent le pharmacien se doit de s’informer sur les ingrédients composant ces produits, sur leur qualité et leur activité physiologique ainsi que sur la fiabilité du laboratoire fabriquant les produits.
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