En France, des millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Avec des revenus insuffisants, les fins de mois s’avèrent compliquées pour se nourrir. Afin de lutter contre la précarité alimentaire, plusieurs acteurs se mobilisent.
Qu'est-ce que l'aide alimentaire ?
L’aide alimentaire est un dispositif attribué aux plus démunis. Selon la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche dans l’article.L. 230-6, « L’aide alimentaire a pour objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies. Cette aide est apportée tant par l’Union européenne que par l’État ou toute autre personne morale ».
Comment bénéficier de l'aide alimentaire ?
Pour obtenir une aide alimentaire, vous devez effectuer la demande auprès d’une assistante sociale. Afin d’avoir un rendez-vous au plus tôt, vous pouvez vous rapprocher d’un Centre communal d’action sociale ou d’un Centre intercommunal d’action sociale en expliquant votre situation. Après avoir étudié votre dossier, l’assistante sociale vous communique sa décision.
Pour obtenir une aide alimentaire, vous pouvez vous rendre au CCAS ou CIAS (Centre (Inter) Communal d’Action Sociale) de votre commune qui pourra vous diriger vers un travailleur social. Cet entretien permettra de faire un point sur votre situation générale afin de définir les aides sociales auxquelles vous avez le droit (on peut citer par exemple la complémentaire santé solidaire).
Pour obtenir l’aide alimentaire, Il n’est pas possible de s’adresser directement aux banques alimentaires. C’est pourquoi si vous rencontrez des difficultés financières, et ce même si elles ne sont que passagères (fin de mois difficile par exemple) nous vous conseillons de contacter le CCAS le plus proche de chez vous.
Les différentes formes d'aide alimentaire
- Les épiceries sociales : Il s’agit de commerces, semblable à des commerces de proximité, où il est possible d’acheter toutes les denrées alimentaires, produits d’entretien et d’hygiène essentiels. La particularité de ces commerces réside dans le fait que tous les articles sont proposés entre 10 % et 30 % de leur valeur marchande. Ainsi, les clients en situation de précarité peuvent faire leurs courses à moindre frais.
- Les paniers alimentaires : Ces derniers sont constitués de produits de première nécessité comme les fruits, légumes, viande ou poisson, pâtes, riz, etc.
- Les tickets ou chèques alimentaires : Ces aides sont attribuées aux foyers en difficulté afin d’être utilisées dans des commerces ou épiceries partenaires. Ils permettent de payer des achats ou d’en réduire le montant.
- Les repas chauds : Les repas sont proposés par des services d’accueil et l’accès est totalement libre et gratuit.
Généralement, obtenir l’aide alimentaire n’est pas obligatoire.
Les acteurs principaux de l'aide alimentaire
De nombreux organismes jouent un rôle essentiel dans la distribution de l’aide alimentaire comme les associations d'aide. Depuis 1984, les banques alimentaires jouent un rôle primordial dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et la précarité.
Les Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS)
Ces centres sont des établissements publics rattachés à la collectivité territoriale qui ont pour mission principale d’aider les personnes vulnérables. En effet, ils accompagnent les habitants dans leurs démarches d’aide sociale, notamment l’aide alimentaire. Un service d’accueil est assuré en permanence avec un conseiller à votre disposition au sein des mairies ou dans leurs locaux.
Le Secours Populaire Français (SPF)
Le Secours populaire français (SPF) est une association française de solidarité qui aide 1,8 millions de personnes à se nourrir chaque année. Cette aide alimentaire prend la forme de course en « libre-service » dans les épiceries. Les produits n’ont pas de prix fixe, seule une contribution financière symbolique est requise pour aider l’association.
La Croix-Rouge Française
Fondé en 1859, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est le plus important regroupement d’organisations humanitaires au monde. En France, La Croix-Rouge possède près de 80 épiceries sociales réparties sur le territoire, et qui sont gérées par les bénévoles et des salariés. Vous pouvez y faire vos courses en échange d’une contribution de 10 % de la valeur marchande de vos achats. Enfin, la Croix-Rouge propose également des chèques d’accompagnement personnalisé (CAP) valant 6 euros à l’unité. Ces derniers peuvent être utilisés dans de nombreux commerces partenaires des antennes locales de la Croix-Rouge. Cependant, si ces tickets vous permettent de faire vos courses normalement, vous ne pourrez les dépenser que sur l’ensemble des produits qui sont proposés.
Les Restos du Cœur
Créée par Coluche, cette association compte près de 1 915 Restos du Cœur en France. Sa « popularité » est notamment due à l’implication de nombreux artistes chaque année qui permett de récolter des fonds. L’association s’occupe de la distribution des paniers repas équilibré dans lesquels les produits frais sont présents en grande quantité. Afin d’avoir accès à cette aide, vous devez vous inscrire. Pour cela, rendez-vous dans un centre d’accueil avec un justificatif de vos faibles revenus.
Pour recevoir l’aide alimentaire sous forme de panier-repas, il faut s’inscrire chaque année et justifier de l’insuffisance de ses ressources. L’inscription est un moment difficile mais important qui demande une écoute chaleureuse. C’est le premier pas vers l’insertion. En effet, grâce aux renseignements recueillis, on identifiera quelles sont les autres besoins de la personne accueillie: logement, emploi, illettrisme, santé…
Le Fonds Européen d'Aide aux plus Démunis (FEAD)
Le FEAD est fourni par l’Union européenne et soutient des initiatives qui ont pour mission de faire sortir les plus démunis de la pauvreté et l’exclusion sociale. Outre le FEAD, des campagnes de collecte font appel à la solidarité nationale. Par ailleurs, la grande distribution contribue elle aussi en autorisant les collectes au sein des supermarchés. En effet, les banques alimentaires ont des partenariats avec 2 761 magasins dont Carrefour, Auchan, E.Leclerc et Intermarché.
L'Allocation de Soutien Familial (ASF)
Qu'est-ce que l'ASF ?
L’ASF (allocation de soutien familial) est versée pour élever un enfant privé de l’aide de l’un ou de ses deux parents ou pour compléter une pension alimentaire fixée et payée intégralement, mais dont le montant est faible. Sur demande du parent créancier (celui auquel la pension alimentaire est due), l’ASF peut également être versée à titre d’avance sur les pensions alimentaires impayées par l’autre parent.
La Caf ou la MSA engage alors une procédure de recouvrement de la pension alimentaire impayée auprès de l’autre parent pour récupérer les avances de pension alimentaire versée à l’allocataire et lui versera le solde s’il y a lieu. Votre Caf ou votre MSA poursuivra la procédure de recouvrement pour récupérer les sommes d’allocation de soutien familial servies à titre d’avance sur pension alimentaire jusqu’à épuisement de la dette, même si vous ne percevez plus l’ASF.
Conditions pour bénéficier de l'ASF
L'Asf n'est pas soumise à condition de ressources. Vous pouvez en bénéficier :
- Si vous avez la charge d’au moins un enfant : soit vous êtes son père ou sa mère et vous vivez seul(e) ; soit vous avez recueilli cet enfant et vous pouvez alors recevoir l’allocation de soutien familial (Asf) même si vous vivez en couple.
- Si vous remplissez les conditions générales pour bénéficier des prestations familiales.
- Si l’enfant est orphelin de père et/ou de mère, ou si son autre parent ne l’a pas reconnu.
Si l’autre parent ne participe pas ou plus à l’entretien ou à l’éducation de l’enfant depuis au moins un mois et que vous ne disposez pas d’un titre exécutoire qui a fixé le montant de la pension alimentaire (c'est-à-dire un jugement ou une convention judiciairement homologuée par le juge aux affaires familiales, une convention de divorce par consentement mutuel déposée auprès d’un notaire ou un acte authentique), vous avez droit à l’Asf dans les conditions suivantes : si l’autre parent ne s’acquitte pas de son obligation d’entretien, l’Asf sera versée pendant quatre mois.
Pendant ce délai, vous devrez engager une des actions suivantes pour maintenir votre droit à l’Asf au-delà du 4e mois : une action auprès du juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance de votre domicile, afin de faire fixer une pension alimentaire. Si vous ne justifiez pas de l’engagement de ces démarches dans ce délai de 4 mois, la Caf ou la MSA suspendra le versement de l’ASF au-delà du 4ème mois.
Une fois le jugement rendu et si la pension n’est pas versée, la Caf ou la MSA se chargera de recouvrer la pension alimentaire auprès de l’autre parent et vous versera l’ASF à titre d’avance.
Si l’autre parent est dans l’impossibilité de payer une pension alimentaire, prenez contact avec votre Caf pour savoir si la situation dans laquelle il se trouve vous donne droit à l’ASF, sans que la Caf ou la MSA soit dans l’obligation d’engager une procédure de recouvrement à son encontre.
Si l’autre parent ne paie pas (complètement ou partiellement ou régulièrement) la pension alimentaire fixée par un titre exécutoire (un jugement ou une convention judiciairement homologuée par le juge aux affaires familiales, une convention de divorce par consentement mutuel déposée devant notaire ou un acte authentique), si vous en faites la demande, votre Caf agira à votre place et pour votre compte afin de récupérer jusqu’à deux ans d’impayés de pension alimentaire.
Dans ce cas, vous devez renoncer à engager une procédure de recouvrement par vos propres moyens. Si l’autre parent paie intégralement la pension alimentaire fixée par un titre exécutoire (jugement, acte authentique, titre exécutoire Caf/MSA), et que son montant est inférieur à celui de l’Asf (195,86 € par enfant et par mois), la Caf verse un complément d’ASF pour atteindre ce montant.
Par exemple : La pension alimentaire fixée un titre exécutoire est de 50 €. L’autre parent la paie intégralement. La Caf vous verse un complément d’ASF d’un montant de 145,86 € afin de garantir une pension alimentaire de 195,86 € par enfant et par mois.
Le Chèque Alimentaire
Qu'est-ce que le chèque alimentaire ?
Le chèque alimentaire est un soutien financier pour les foyers modestes, introduit suite à la flambée des prix des produits alimentaires. À l’heure actuelle, le chèque alimentaire est dans une phase d’expérimentation en Seine-Saint-Denis et n’est pas encore disponible à l’échelle nationale en 2025. Le déploiement national du chèque alimentaire ayant été retardé, le gouvernement a choisi de débuter une phase d’expérimentation en Seine-Saint-Denis.
Conditions d'éligibilité
Pour bénéficier du chèque alimentaire en 2025, les ménages doivent remplir certains critères. Cependant, nous vous rappelons que le chèque alimentaire est pour l’instant en phase d’expérimentation et testé uniquement en Seine-Saint-Denis. Si le projet est étendu au niveau national, les conditions d’éligibilité pourraient être similaires à celles de l’indemnité inflation de 2020.
Si vous êtes étudiant et boursier, bénéficiaire du RSA, de l’allocation adulte handicapée (AAH), du minimum vieillesse (ASPA) ou de l’aide personnalisé au logement (APL). Ou si vous êtes enceinte ou une jeune maman.
L’objectif est d’aider les foyers les plus modestes à faire face à la hausse des prix alimentaires tout en promouvant une alimentation saine.
Montant et utilisation
Pour le moment, le montant du chèque alimentaire est fixé à 50 € par personne pour la phase d’expérimentation en Seine-Saint-Denis. Les bénéficiaires n’auront pas de démarches à faire pour le recevoir, le versement étant automatique sur leur compte bancaire. En cas de non-réception, il suffira de se rapprocher de la CAF pour résoudre le problème.
Ce chèque alimentaire pourra être utilisé pour des achats dans les commerces alimentaires de tout type : supermarchés, marchés locaux, ou chez les producteurs locaux.
Le chèque alimentaire étudiant se présente sous la forme d’une carte prépayée, rechargée chaque mois pour aider les étudiants à couvrir leurs frais alimentaires. Cette initiative a été lancée en février 2025 pour répondre à la précarité alimentaire grandissante chez les jeunes. Les étudiants boursiers recevront 40 euros par mois, tandis que les non-boursiers bénéficieront de 20 euros, avec une majoration pour ceux en Outre-mer.
L'Obligation Alimentaire
L'obligation alimentaire est une aide matérielle à donner à un parent ou un beau-parent qui est dans la difficulté pour assurer ses besoins fondamentaux (logement, nourriture, soins, dépenses courantes...). Elle peut être donnée sous forme d'une somme d'argent ou en nature (obligation d'héberger, de nourrir et d'entretenir...). La personne qui réclame l'obligation alimentaire est créancier d'aliments. Celle qui la verse est obligé alimentaire ou débiteur d'aliments.
- Les enfants, les petits-enfants, etc. sont tenus de l'obligation alimentaire à l'égard de leurs père, mère ou de leurs autres ascendants dans le besoin.
- Le gendre ou la belle-fille a cette même obligation alimentaire envers son beau-parent du fait des obligations liées au mariage. C'est-à-dire qu'un époux peut être tenu d'aider le parent de son conjoint en cas de besoin.
Dispenses de l'obligation alimentaire
Certaines personnes et leurs descendants (petits-enfants) sont dispensés de l’obligation alimentaires :
- Les enfants qui ont été retirés de leur milieu familial par un juge au moins 36 mois, consécutifs ou non, pendant leurs 18 premières années ;
- Les enfants dont l'un des parents est condamné comme auteur, co-auteur ou complice d'un crime ou d'une agression sexuelle commis sur la personne de l'autre parent ;
- Les petits-enfants, dans le cadre d'une demande d'aide sociale à l'hébergement pour le compte de l'un de leurs grands-parents.
Démarches en cas de désaccord
Lorsque que les obligés alimentaires ne sont pas d’accord sur les sommes à verser, le juge aux affaires familiales peut être saisi pour déterminer le montant de l’aide que chaque obligé alimentaire devra verser à son proche. Il fixe la contribution individuelle de chaque obligé alimentaire en fonction de sa situation familiale et économique.
Dons aux Associations
À noter : L’exonération des dons aux associations a été prolongée jusqu’en 2026. Cela vous permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 75 % sur vos dons aux associations caritatives et humanitaires, avec un plafond de 1000 €. Au-delà de ce montant, la réduction d’impôt est de 66 % dans la limite de 20 % de vos revenus imposables.
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