Pour vivre et se développer, un animal doit s'alimenter. Le régime alimentaire d'un animal correspond à l'ensemble des aliments qu'il prélève dans son milieu. Le plus souvent, les animaux appartenant à une même espèce ont le même régime alimentaire, mais en fonction des espèces, les régimes rencontrés sont très divers.
I. Connaître le régime alimentaire des animaux
Comment connaître le régime alimentaire d'une espèce ? Comment classer les différents régimes ? Voici quelques méthodes utilisées :
- L'observation directe des animaux: Dans la nature, on peut observer des animaux en train de manger. On peut ainsi constater qu'un écureuil mange des noisettes ou qu'un hibou mange de petits oiseaux ou de petits mammifères. Quant aux animaux domestiques ou d'élevage, il est très facile de connaître leurs aliments préférés ainsi que les quantités de nourriture qu'ils ingèrent. On remarque ainsi qu'un cheval mange du foin et de l'avoine et qu'il raffole des carottes qu'on lui offre.
- L'observation des traces d'un repas: Il est possible de trouver des restes de repas : noisettes perforées, cônes de pin rongés, proies en partie consommées, jeunes rameaux coupés, etc. Chaque espèce possède une technique particulière pour consommer sa nourriture : l'écureuil ronge les pommes de pin et laisse quelques fragments d'écailles alors que le mulot n'en laisse aucune.
- L'examen du contenu du tube digestif: Certaines parties du tube digestif (notamment l'estomac) contiennent des aliments entiers après la mort de l'animal. L'estomac d'un capelan (poisson proche de la morue) peut ainsi contenir des crevettes presque intactes. Le gésier d'un oiseau contient souvent des graines entières ou en partie fragmentées et mêlées à de petits cailloux.
- L'analyse des excréments: Les excréments (ou crottes) des animaux renferment parfois des fragments d'aliments non digérés et reconnaissables. Les excréments de renard contiennent souvent des enveloppes de fruits, des graines et parfois des élytres d'insectes.
- L'analyse d'une pelote de régurgitation de rapace: Une pelote de régurgitation est rejetée naturellement par la bouche du rapace quelques heures après son repas. Elle contient les parties non digérées des proies (des poils, des os, etc.). La reconnaissance des os extraits d'une pelote permet d'identifier et de compter les proies qui ont été avalées.
II. Les différents types de régimes alimentaires
Les animaux se nourrissent toujours de matière minérale (eau et sels minéraux) et de matière provenant d'autres êtres vivants, les animaux et les végétaux. Le régime alimentaire d'une espèce peut donc être constitué d'animaux ou de végétaux, exclusivement, ou encore du mélange des deux. C'est sur la base de cette différence d'origine des aliments que l'on a établi une classification des régimes alimentaires.
1. Le régime végétarien
- Certains animaux ont un régime alimentaire végétarien : ce sont des phytophages. Ils se nourrissent surtout de végétaux ou de substances produites par les végétaux (comme la sève, le nectar, etc.). Exemples : le phasme, le puceron, le mulot, le cerf, le lapin, le criquet, etc.
- Le régime alimentaire végétarien est parfois très spécialisé ; les animaux ne mangent qu'un seul type d'aliment : les herbivores ne consomment que de l'herbe (la vache) ; les granivores ne mangent que des graines (le bec croisé) ; les frugivores ne consomment que des fruits (le singe) ; les nectarivores ne se nourrissent que de nectar, liquide sucré sécrété par les fleurs (le colibri).
2. Le régime carnivore
- D'autres animaux ont un régime alimentaire carnivore : ce sont les zoophages. Ils se nourrissent surtout d'aliments d'origine animale. Exemples : la chouette effraie, le léopard, la couleuvre, l'épervier, le héron, la seiche, la mante religieuse, la coccinelle, l'étoile de mer, etc.
- Le régime alimentaire carnivore est parfois très spécialisé : les insectivores ne consomment que des insectes (l'hirondelle) ; les piscivores ne mangent que des poissons (le balbuzard pêcheur) ; les charognards mangeurs de cadavres abandonnés (le vautour).
3. Le régime omnivore
- D'autres animaux ont un régime alimentaire omnivore. Ils se nourrissent à la fois d'aliments d'origine animale et d'aliments d'origine végétale. Exemples : l'ours, le renard, l'homme, le merle, etc.
- Le régime alimentaire omnivore est parfois très spécialisé : les planctophages ne consomment que du plancton animal et végétal (la baleine).
III. Les variations des régimes alimentaires
1. Les variations des régimes alimentaires au cours de la vie d'un animal
Les jeunes mammifères se nourrissent du lait maternel au début de leur vie, puis ils adoptent progressivement le régime alimentaire des adultes de leur espèce.
2. Les variations des régimes alimentaires en fonction des saisons
Certains animaux (le renard, l'ours, etc.) ont un régime alimentaire qui varie avec les saisons. En effet, la quantité de nourriture disponible varie : les insectes, abondants en été, sont absents en hiver ; les fruits sont plus nombreux en été.
IV. La vache : un herbivore ruminant
Les vaches sont des ruminants. Les aliments passent d’abord par la bouche et l’œsophage pour se rendre dans le premier estomac : le rumen. C’est le plus important, il a une contenance de 200 litres et agit comme une « cuve » où les aliments fermentent pendant 24 à 48 heures. Le rumen contient plusieurs milliers d’espèces bactériennes qui permettent une prédigestion des aliments. La vache les régurgite et les mastique plusieurs fois pour en réduire la taille, c’est la rumination*. Dès que les aliments sont réduits en bouillie ils passent dans l’estomac suivant : le réseau. C’est le plus petit des estomacs, il laisse passer les plus petites particules vers le feuillet et renvoie les plus grosses dans le rumen pour qu’elles soient à nouveau ruminées. Le feuillet exerce une fermentation supplémentaire mais surtout il retient l’eau contenue dans les aliments. La nourriture arrive ensuite dans la caillette qui correspond à l’estomac des non-ruminants, et où commence la « vraie » digestion qui sera complétée au niveau des intestins.
Lors de la digestion, les éléments nutritifs (lipides, protéines, glucides, sels minéraux…) passent dans le sang.
V. La chaîne alimentaire et la vache
Dès le début du cycle élémentaire, les enfants apprennent des notions fondamentales pour comprendre ce qu’est le monde vivant et appréhender sa diversité. Au sein de ces enseignements, on trouve les relations alimentaires entre les organismes vivants et la chaîne de prédation. La chaîne alimentaire apparaît comme une notion importante qui permet de mieux organiser les connaissances du monde.
La notion de chaîne alimentaire est utilisée en écologie pour décrire les relations alimentaires entre les différents organismes au sein d'un écosystème. Elle s’organise généralement en partant des plantes ou d'autres organismes autotrophes, capables de produire leur propre nourriture à partir de sources inorganiques. Les plantes puisent dans le sol les éléments minéraux indispensables à leur croissance : azote, phosphore, potassium, calcium, magnésium, soufre (macro-éléments), bore, chlore, cuivre, fer, manganèse, molybdène, zinc (oligo-éléments). La photosynthèse leur permet de synthétiser de la matière organique, notamment des glucides. Ces organismes, appelés producteurs, sont ensuite mangés par des animaux herbivores, appelés consommateurs primaires, qui à leur tour sont mangés par des carnivores, appelés consommateurs secondaires.
Enfin, au bout de la chaîne alimentaire, on trouve les décomposeurs, comme les bactéries et les champignons, qui décomposent la matière organique morte, y compris les déchets d'autres organismes, renvoyant ainsi les nutriments dans le sol.
VI. Le réseau trophique
Au fur et à mesure du développement des connaissances, la notion de chaîne alimentaire s’est étendue. Un réseau trophique met donc en évidence une série d'interactions alimentaires interconnectées parmi les différents organismes dans un écosystème. Si l’on prend l’exemple d’un lapin (consommateur primaire), il ne se nourrit pas seulement d'herbe (producteur) mais il peut aussi manger d'autres types de plantes. Le réseau trophique donne donc une image plus complète et plus précise de la réalité des interactions dans les écosystèmes. Les réseaux trophiques aident à considérer la complexité des échanges entre organismes et de ceux-ci avec leur environnement. Ainsi, plus un réseau trophique est diversifié, plus l'écosystème est résilient face aux perturbations.
Dans un réseau trophique, les prédateurs limitent les populations de leurs proies, ce qui empêche la surpopulation et la surconsommation des ressources. C’est fondamental de l’intégrer dans les approches visant à préserver les écosystèmes : par le passé, des actions reposant sur de bonnes intentions ont pu se révéler contre-productives.
VII. Le système digestif des ruminants
Le système digestif des Ruminants, et notamment leur « estomac », présente un certain nombre de particularités leur permettant de digérer les végétaux qu'ils ingèrent. Les Ruminants possèdent trois réservoirs prégastriques dont le plus important est le rumen. Il fait jusqu’à 200 L chez un bovin adulte et autour de 15 L chez un ovin, et permet la digestion microbienne des aliments, en particulier ceux d’origine végétale. Les digestions ruminales sont réalisées par des Bactéries, des protozoaires, des Archées et des Champignons.
Les Ruminants possèdent trois pré-estomacs : le réseau et le rumen, formant le réticulorumen, et le feuillet. Le « véritable » estomac, sécrétant des sucs gastriques, est la caillette. Le réseau est le plus petit et le plus antérieur des pré-estomacs.
Le rumen est un fermenteur anaérobie où la digestion microbienne se déroule en continu. Les mouvements de ce réservoir brassent la masse alimentaire et facilitent son ensemencement bactérien. Ces mouvements participent également à la régurgitation physiologique du bol alimentaire qui va pouvoir être à nouveau mastiqué et insalivé : c’est la rumination. Ensuite, ils permettent la vidange vers l’omasum.
Les ruminants sont des herbivores qui ingèrent en peu de temps une grande quantité de nourriture en la mâchant peu. Le bol alimentaire est rapidement envoyé dans l’« estomac » de l’animal.
La rumination permet aux bovins de ne pas passer toute la journée dans une prairie à mastiquer de l'herbe. Ils peuvent au contraire passer un minimum de temps à brouter et stocker cette herbe dans leur panse. Puis ils vont aller un peu plus loin, à l'abri, et recommencer à les mastiquer. La rumination leur permet de limiter le temps pendant lequel ils sont dans une prairie, "à découvert" et exposés au soleil mais aussi aux prédateurs.
VIII. L'alimentation des bovins en France
Les bovins se nourrissent essentiellement de végétaux. Chaque jour, l’animal doit consommer la quantité d’aliments nécessaire pour couvrir ses besoins : cette quantité est appelée la ration. En France, les viandes bovines proviennent d’animaux nourris exclusivement de végétaux et de compléments minéraux. L’apport de compléments alimentaires aux fourrages est encadré par une règlementation rigoureuse, tant à l’échelon national qu’européen.
La réglementation impose un étiquetage précis de tous les produits achetés par l’éleveur et destinés à l’alimentation des animaux. Pour éviter tout risque de contamination des bovins par l’agent de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), l’utilisation de farines animales est interdite dans leur alimentation.
La culture, l’importation et l’utilisation de plantes génétiquement modifiées pour l’alimentation animale sont soumises à une règlementation très stricte : seules certaines variétés sont autorisées après évaluation réalisée au cas par cas par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), et par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA).
IX. Ration alimentaire des bovins
La ration alimentaire des bovins, et plus généralement des ruminants, est essentiellement constituée de fourrage. Il existe en plusieurs types, qui se distinguent par leur mode de conservation :
- les fourrages verts directement pâturés par les animaux pendant la belle saison : herbe, luzerne, colza, … ;
- les fourrages récoltés et conservés pour une consommation pendant l’hiver, parmi lesquels :
- les fourrages secs comme le foin (herbe fauchée puis séchée sur le pré avant sa récolte), ou encore la paille ;
- les fourrages ensilés, stockés après broyage dans un silo et conservés par acidification en l’absence d’oxygène : ensilage de maïs, d’herbe, ou occasionnellement de sorgho ou de pulpe de betterave ;
- les fourrages plus ou moins séchés, conservés à l’abri de l’air dans un film plastique, que les éleveurs appellent l’enrubannage d’herbe ou de légumineuses. C’est un produit intermédiaire entre un foin et un ensilage.
L’herbe tient une place prépondérante dans l'alimentation des bovins (60 % en moyenne). Les fourrages ne couvrent pas toujours tous les besoins des bovins.
L’éleveur, qui connait ses animaux et sait évaluer leurs besoins, va régulièrement adapter la ration qu’il leur distribue. En particulier, il va la compléter avec des aliments concentrés, d’origine végétale et minérale.
Une grande partie des compléments de nature végétale est produite sur l’exploitation, notamment les céréales.
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