Créature majestueuse du Grand Nord, l’ours polaire est le plus grand carnivore terrestre au monde.
Son nom latin, Ursus maritimus, signifie « ours de la mer ».
L’ours polaire est le plus grand carnivore du monde : un gros mâle peut dépasser 700 kg !
Les ours blancs sont très bien adaptés au milieu arctique.
Leur fourrure blanche les rend mimétiques, leurs oreilles de petite taille limitent la perte de chaleur et leurs larges pattes couvertes de poils, et légèrement palmées, leur permettent de marcher sur la neige fraîche sans s’enfoncer.
Sous sa fourrure immaculée qui l’aide à se fondre dans le paysage, une couche de graisse protège l’ours du froid, tout en lui assurant une réserve d’énergie.
Sa peau noire absorbe la chaleur, “canalisée” par ses poils blancs.
Ses petites oreilles, sa forme ramassée limitent les pertes caloriques.
Les ours polaires sont capables de repérer une carcasse à plusieurs kilomètres grâce à leur odorat très développé.
Les ours sont aussi à l’aise en mer qu’à terre.
L'ours polaire est particulièrement adapté à la vie aquatique avec ses pattes antérieures semi-palmées et sa fourrure imperméable.
Le régime alimentaire de l'ours polaire
En mer, il se nourrit essentiellement, sur la banquise, de phoques venus respirer à la surface ; mais à terre, il peut apprécier œufs, végétaux, voire détritus.
Les phoques constituent leur proie principale.
L'ours polaire est un prédateur très spécialisé dans la chasse aux phoques, et plus largement aux mammifères marins.
Le phoque est la proie qui répond parfaitement aux besoins de l’ours en lui fournissant une grande quantité de graisse.
Les deux espèces les plus souvent chassées sont le phoque marbré (94 %), dont les adultes n’excèdent pas 80 kg, et le phoque barbu (6 %) qui peut atteindre 400 kg.
Occasionnellement, le phoque du Groenland, le phoque à capuchon, voire le phoque veau marin, peuvent être la proie des ours polaires.
Dans certains cas, au Svalbard ou sur l’île Wrangel, les ours tentent de s’attaquer aux morses.
Au titre des prises accessoires, dans des circonstances particulières, citons le bélouga, proche cousin du narval.
L'été, quand la banquise se réduit, ils se contentent néanmoins de proies de plus petites tailles (renard, oiseaux).
L’ours polaire est un mangeur méticuleux.
Lorsqu’il dépèce un phoque, c’est presque de manière chirurgicale.
Ce qui l’intéresse en premier lieu, c’est la graisse blanche qui enveloppe le corps de l’animal juste sous la peau.
L’épaisseur en est variable, mais toujours de plusieurs centimètres.
Après avoir tué sa proie, le carnivore la dépouille : à l’aide de ses puissantes griffes recourbées et de ses canines, il déchire la peau et mange le maximum de graisse, sans toucher à la chair.
La digestion et l’absorption de la graisse nécessitent peu d’énergie, et l’ours polaire l’assimile à près de 98 %.
Il la dévore très rapidement après avoir tué le phoque, compensant ainsi la dépense d’énergie liée à la chasse.
En outre, il aura déjà consommé l’essentiel au cas où un congénère plus puissant viendrait lui voler la carcasse.
Au début de l’été, avant de quitter la banquise, l’ours polaire peut aussi dévorer la viande lorsque les proies se font rares.
La dépouille est alors nettoyée jusqu’au dernier morceau sans même casser une côte.
Les carcasses de narvals abandonnées par les chasseurs, les cadavres de phoques ou de caribous sont autant de nourriture facile.
L’odeur d’une baleine ou d’un cachalot échoué sur l’estran va attirer les ours à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.
Ils seront parfois plusieurs à se gaver de viande et de graisse en décomposition, femelles, mâles et jeunes côte à côte, sans distinction.
L’été, quand les ours polaires vivent à terre, il leur est impossible de se nourrir de phoques, et ils sont alors attirés par les colonies d’oiseaux qui nichent au sol, comme les eiders, les bernaches et les oies à bec court.
En période de disette, les ours peuvent s’attaquer aux lemmings, nourriture marginale pour un animal de cette taille.
Des observations récentes dans certaines rivières du Labrador, et plus récemment en Terre de Baffin, ont confirmé l’hypothèse que les ours polaires pêchent les ombles arctiques en se jetant à l’eau et en nageant.
Techniques de chasse
De mars à juin, les ours chassent les phoques sur la banquise.
Ils mangent jusqu’à 40 kg de nourriture par jour (essentiellement la graisse) et peuvent stocker ainsi jusqu’à 26 cm de gras sous leur peau.
Ils l’arpentent, guidés par leur odorat et leur expérience, attirés par les polynies et les chenaux, seules zones d’eau libre dans cet univers solide.
Les ours savent que ces oasis dans la glace offrent aux phoques la possibilité de venir respirer sans avoir à maintenir ouvert un trou.
Mais l’hiver n’est pas une période d’abondance.
Au printemps, les femelles phoques marbrés donnent naissance à un blanchon dans une tanière creusée dans la neige accumulée contre les arêtes de compression de la banquise, en utilisant une faille entre deux plaques de glace.
Aucun indice extérieur ne permet de déceler la présence de la tanière.
En cette période d’abondance, l’ours recherche les zones fracturées offrant aux phoques les meilleures conditions.
Son odorat lui permet de repérer leur présence sous la neige.
Pesant de tout son poids, il tente d’effondrer la voûte de neige et se précipite la tête la première pour saisir le blanchon.
À l’affût près d’un trou de respiration, l’ours peut rester figé pendant de longues heures en attendant qu’un phoque remonte à la surface : alerté par le mouvement de l’eau lorsque ce dernier remonte dans la cheminée creusée au travers de la banquise, il se prépare.
Au début de l’été, les phoques passent la journée sur la glace à proximité d’un trou.
Ils sont parfois quatre ou cinq.
L’ours parcourt la banquise à la recherche des pinnipèdes en pleine sieste.
Arrivé à une cinquantaine de mètres, si les phoques sont toujours là, le plantigrade change d’allure et avance pas à pas quand les phoques semblent assoupis.
Lorsque la banquise commence à se disloquer, l’ours polaire chasse à l’approche dans l’eau les phoques qui profitent du soleil sur des plaques plus ou moins à la dérive.
Il se dirige vers eux à la nage entre les plaques de glace, entrecoupant sa progression en surface d’apnées successives.
L’apprentissage de la chasse commence dès la sortie de la tanière.
Posté au bord d'un trou de glace, où les phoques remontent fréquemment pour respirer, il bondit sur sa proie et la saisit d'un coup de patte.
Son odorat très développé lui permet de repérer les phoques cachés sous la glace.
Rôle dans l'écosystème et menaces
À part l’homme, l’ours polaire n’a pas de prédateur : il règne en maître sur son territoire.
N’ayant pas de prédateur naturel, l’ours polaire règne en maître sur le désert blanc de l'Arctique.
Ainsi, l’ours blanc participe à la régulation naturelle d’espèces comme le phoque, le renard ou les oiseaux.
L’ours polaire peut représenter un indicateur du dérèglement climatique.
Le déclin de sa population, due à un manque de nourriture, résulte du détraquement de toute la chaîne alimentaire associée.
Les grands carnivores - ceux qui se trouvent au sommet de la chaîne alimentaire - sont particulièrement sensibles à l’état de santé de leurs écosystèmes.
La banquise est vitale aux ours polaires car c’est à la fois leur lieu de chasse, de repos et de reproduction.
Le cycle des ours polaires est calqué sur celui de la banquise, ce qui leur permet d’y rester le plus longtemps possible.
Le changement climatique constitue la principale menace pesant sur l’ours polaire.
Les ours polaires dépendent du succès de leur chasse au printemps et au début de l’été pour survivre, se reproduire et allaiter leurs petits.
La disparition de la banquise réduit cependant leur territoire de chasse.
Avec la réduction de la surface de la banquise, la période de chasse de l’ours blanc se raccourcit, d’où l'allongement de son jeûne et un état de santé qui décline.
Des ours en mauvaise santé peuvent présenter des taux de reproduction plus faibles - qui peuvent conduire à une raréfaction de l'espèce au niveau local.
Des scientifiques ont démontré que la cause principale de mortalité chez les oursons était le manque de nourriture, et notamment un lait trop pauvre en graisse.
Mais lorsque la banquise fond, en été, les périodes de jeûne peuvent être longues.
Enfin la glace, moins épaisse, peut dériver au gré des vents et courants, emportant les ours en pleine mer.
Emmagasinés par les différentes espèces tout au long de la chaîne alimentaire, les polluants comme le mercure s’accumulent dans la graisse de l’ours, pouvant causer chez lui des anomalies congénitales et détériorer son système nerveux.
Les polluants organiques persistants (POP) comprennent un grand nombre de substances dangereuses.
La plupart d'entre elles est officiellement interdite mais leur élimination du milieu est très lente et persistent pendant de nombreuses années.
L’ours polaire, icône charismatique de l’environnement arctique, est depuis longtemps au cœur de nos actions, dont les plus anciennes ont été initiées dès 1972.
Un « Accord sur la conservation des ours blancs » a été adopté à Oslo le 15 Novembre 1973 qui protège l’ours polaire et son habitat.
Le nombre d’individus dans le milieu naturel est estimé à environ 25 000.
Les chercheurs ont besoin de comprendre ce qui se passera pour l’espèce quand la banquise aura fondu.
Pour y parvenir, les biologistes utilisent des colliers GPS aussi légers que compacts permettant de suivre les mouvements des ours en temps réel.
Les ours polaires vivant dans un habitat reculé et difficile d'accès, recueillir des données de bonne qualité les concernant revient très cher.
Un peu plus gros, un peu plus nombreux, les ours blancs du Canada se portent mieux.
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