L'Histoire Locale de Roubaix : Commerces et Passions

Pêche et Aquariophilie : L'Héritage de Coquant Pêche

Pierre Coquant est né en 1953 à Roubaix, fils d’Alice et Antoine Coquant, un célèbre commerçant roubaisien en articles de pêche. Formé par son père, Pierre devient rapidement passionné par la pêche.

En 1978, Pierre décide d’ouvrir également son commerce d’articles de pêche. Il reprend alors le commerce « Roubaix Pêche » de E. Bailly, au 70 rue du Collège, à l’angle de la rue Pellart. Désormais, deux magasins Coquant-Pêche ( Antoine et Pierre ) sont à disposition de la clientèle.

Les affaires de Pierre fonctionnent plutôt bien, mais il doit faire face à la baisse des prix du matériel. Il est donc difficile de développer le chiffre d’affaire du magasin. Pour s’en sortir, Pierre développe des activités complémentaires et en particulier le domaine aquariophilie.

Il embauche ainsi un premier salarié en 1987. Cette nouvelle activité se développe fortement, Pierre apporte des précieux conseils, installe, entretient et dépanne les aquariums.

En Juin 1991, Pierre Coquant transfère son magasin. Il quitte le 70 rue du Collège, pour s’installer à deux pas, au 190 avenue des Nations Unies. Le local est quatre fois plus spacieux, ce qui lui permet de devenir vraiment le grand spécialiste de la pêche ( mer, rivière, étang ).

Toujours passionné, il est un fervent pratiquant, organise des concours de pêche, est administrateur du syndicat des pêcheurs, participe à des expositions d’aquariophilie, crée une centrale d’achat pour les farines de façon à ce que les pêcheurs puissent bénéficier de tarifs intéressants etc.

Les deux magasins d’Antoine et Pierre sont complémentaires. Antoine a gagné de nombreux concours, c’est un caïd des compétitions. Il est donc très connu dans la métropole et propose du matériel spécialisé haut de gamme. Pierre est également un champion, il vend du matériel de pêche et surtout de l’aquariophilie.

En Décembre 1991, Pierre est élu président du syndicat des pêcheurs de Roubaix Tourcoing, et remplace le président Vanhoutte.

Il arrête la présidence en 1998, du syndicat des pêcheurs, et ne participe plus au Dakar, afin de pouvoir se soigner. En 1999, Pierre souhaite rapprocher son magasin du centre ville. Il lève le pied malgré tout, car il commence à avoir de sérieux problèmes de santé.

Pierre Coquant et le Dakar

Pierre est également passionné par les sports mécaniques. Toujours passionné par le Dakar, Pierre, en Janvier 1992, part au Cap en Afrique du Sud, en tant qu’accompagnateur pour l’intendance. Au total Pierre a participé 15 fois à cette course mythique, 3 fois en tant que concurrent à bord de son Toyota, et 12 fois au sein de l’organisation.

Coiffure : L'Évolution du Salon Raymond

Au début des années 1950, Raymond Spriet est artisan coiffeur pour hommes. Il est installé au 35 rue de l’Alouette. Raymond se spécialise dans la coupe de cheveux à la Française, c’est à dire la « coupe sculptée au rasoir » qui est vraiment une révolution de la coiffure masculine.

Les affaires fonctionnent très correctement, mais Raymond est ambitieux. Il est persuadé qu’avoir choisi de se spécialiser dans la coupe au rasoir est la meilleure chose pour faire fructifier son commerce, mais il souhaite également se rapprocher du centre ville pour développer son activité.

Il cède son commerce de la rue de l’Alouette en 1959, à Josiane Gutewiez qui le transforme en salon de coiffures dames : « le salon Josiane ». Il trouve un local au 25 rue du Vieil Abreuvoir pour s’y installer. C’est un local de taille modeste mais idéalement bien placé, dans une rue étroite mais très commerçante, à deux pas de la Grand Place.

Raymond Spriet fait appel à Daniel Vasseur, décorateur basé à Leers, pour entreprendre les travaux d’aménagement nécessaires pour son salon de coiffure : transformation de la façade à l’extérieur, et installation de six fauteuils et d’un bac à eau pour shampoings à l’intérieur.

Raymond Spriet recrute immédiatement 6 coiffeurs salariés pour l’aider au démarrage de son activité. Le « Salon Raymond » est inauguré au début des années 1960. Le succès est immédiat, les six salariés travaillent à temps plein.

Raymond continue son développement et devient membre du groupement « Elégance et Distinction ». Raymond fait partie de la »Haute Coiffure Masculine Création ».

En 1973, Raymond trouve un accord avec Jean-Claude Suppa, propriétaire du Drug Pub au 14 avenue Jean Lebas et cousin de Philippe Suppa, un de ses coiffeurs salariés. Ils communiquent alors, ensemble par une publicité commune dans la presse locale. Il en est de même avec Betty, la fille de M et Mme Suppa, coiffeuse qui tient le salon de coiffure intégré au Drug Pub, à la même adresse : 14 avenue Jean Lebas.

Le 29 Février 1980, Raymond fête le 20° anniversaire de son salon. C’est l’occasion de faire paraître dans la presse locale, une rétrospective des différentes personnalités du show-business qui sont passées au salon pour se faire coiffer : Dalida, Sylvie Vartan, les Charlots, Julien Clerc et bien d’autres .

Raymond Spriet prend une retraite bien méritée en 1985. Philippe Suppa lui succède à la tête de la petite entreprise et garde bien sûr l’enseigne bien connue des roubaisiens.

Philippe Suppa décide de rénover le salon dames en 1988. Le salon est clair, agréable et spacieux. Quatre postes de travail sont à disposition des clientes. Il peut ainsi proposer à sa clientèle, de nouveaux services tels qu’une esthéticienne diplômée et une cabine UVA avec douche.

Philippe prend sa retraite en 1993, mais il ne pourra guère en profiter car il décède en 1997. En 1990, cela fait trente ans déjà que le salon est ouvert !

En 1999, les affaires de Christophe deviennent difficiles. Le chiffre d’affaires ne cesse de baisser depuis une dizaine d’années et n’est en aucune façon imputable à un phénomène de mode ou à un problème de concurrence locale. La clientèle fidèle éprouve de plus en plus de réticence à se déplacer dans la rue du Vieil Abreuvoir, et ce, pour trois raisons : 1) le terminal des bus se déplace à Eurotéléport, 2 ) les travaux interminables dans le centre ville 3 ) la suppression du stationnement sur la Grand Place.

Christophe est bien décidé à quitter Roubaix et s’installer ailleurs.

Textile : L'Ascension et la Chute de Bohin Frères

Au début des années 1900, Léonie Bohin vend du tissu sur les marchés de Roubaix Tourcoing. Elle s’approvisionne dans les grandes entreprises textiles toutes proches pour vendre ses étoffes au détail aux habitants de la ville. Elle se déplace en tramway et à pied avec son balluchon.

Ses affaires se développent, elle peut alors acquérir une baladeuse à bras pour y transporter ses tissus. Son chien l’aidera par la suite à tirer sa charrette. Après la grande guerre, les affaires reprennent.

Le mari de Léonie fait alors l’acquisition dans les années 1920, d’un véhicule automobile d’occasion pour remplacer la charrette et pour effectuer les déplacements nécessaires à l’activité. La crise de 1929 entraîne des difficultés jusque dans les années 1930.

En 1946, Léonie et ses deux fils, décident d’ouvrir un fonds de commerce. Ils reprennent un petit local, au 104 de l’avenue de la Gare ( avenue Jean Lebas aujourd’hui ) c’était auparavant le siège de l’entreprise Georges Truffaut.

Avec ce tout petit local, ils peuvent alors vendre leurs tissus, à la fois aux grossistes mais également aux particuliers. Les affaires se développent fortement à la fin des années 1940.

En 1952, les deux frères reprennent l’estaminet voisin de L. Zennevort au N° 102, puis, en 1953, absorbent le pas-de-porte du N°100 qui était occupé par l’entreprise Berlitz. De ces reprises successives la maison Bohin garde un cachet inédit. La surface de vente s’étale désormais sur 231 m2.

Le 1 Janvier 1956, les deux frères Bohin modifient le statut de leur entreprise qui devient la « SA Bohin frères ». Ils reprennent ensuite en 1957 le N° 112 de l’avenue Jean Lebas pour y entreposer les nombreuses pièces de tissu en stock.

Les affaires continuent à se développer, et pourtant c’est une famille discrète, qui communique peu, et ne fait pas de publicité, leur devise étant : « Si un client est satisfait, il revient ! Ils le transforment en entrepôt pour le stockage des tissus pour faire face au développement de l’entreprise.

Dans les années 1970, 6 personnes travaillent dans l’entreprise : Frédérique Bohin, l’épouse de Jean-Claude travaille à la comptabilité et au secrétariat dans son bureau au premier étage. 5 vendeurs magasiniers vendent les produits à la clientèle dans les points de vente du rez-de-chaussée.

Dans les années 1980 1990, la situation se complique, les ventes chutent de façon importante chaque année, les charges sociales sont en hausse, la crise économique s’intensifie et les ventes de vêtements en prêt-à-porter n’arrangent rien.

La décision est prise en 2000. Jean-Claude pense à prendre bientôt sa retraite. Jean Claude Bohin à 65 ans en 2002, il annonce prendre sa retraite officiellement. L’entreprise ferme ses portes en 2005.

Afin de garder une trace de l’entreprise Bohin, la direction confie les grands registres d’achats au Musée de la Piscine à Roubaix.

Loisirs : Le Bowling Flandre et le Cosmos Bowling

Le « Bowling Flandre » de Roubaix a été construit en 1966 par la famille Denoulet. C’était la première fois qu’un bowling s’ouvrait dans la région, les plus proches étant à Paris ou à Nancy.

Plus de trente années plus tard, le bowling doit déménager, car le projet de « l’Espace Grand rue » arrive à grands pas. Il faut quitter les lieux, et si possible, rester à Roubaix.

Alain et Irène Denoulet pensent pouvoir s’installer place de la Liberté, à côté du futur cinéma, à l’angle de la rue Jean Monnet, mais il faut envisager de fermer le bowling durant les deux années de travaux. Inimaginable !

Ils trouvent alors un terrain situé au 20 et 22 de la rue du Grand Chemin. C’est un quartier en plein bouleversement à deux pas du futur musée de La Piscine.

Le cabinet d’architecte « Leclerc Mayelle » à Villeneuve d’Ascq dépose un permis de construire pour la SCI Loisirs d’Alain Denoulet en Janvier 1999 sur ce terrain de 1700 m2.

Les Denoulet ont beaucoup d’espoir pour leur nouveau projet à Roubaix, car la ville bouge avec l’arrivée du métro, du centre Mac Arthur, l’aménagement du centre ville, le complexe cinématographique et bien sûr le musée de La Piscine.

L’enseigne choisie est : Cosmos Bowling. Le Cosmos Bowling dispose de 16 pistes, alors qu’il n’y en a que 8 dans celui de la Grande Rue.

Une cafétéria, située en mezzanine avec un restaurant grill, est à la disposition de la clientèle. La superficie de l’établissement a doublé. Il peut recevoir jusqu’à 500 personnes et 80 à 100 personnes peuvent jouer en même temps.

L’entrée se fait latéralement, par un sas vitré, situé dans l’allée qui aboutit sur un parking qui sera aussi celui du musée de la Piscine. 5 personnes y sont employées, sous la direction de Ludovic.

Le Cosmos Bowling peut enfin ouvrir, en Novembre 1999, après de longues périodes difficiles de négociations, tractations et discussions parfois houleuses, avec l’administration.

Pour l’inauguration, 100 bouteilles de champagne sont commandées pour les 1000 personnes invitées. Parmi les invités, on note la présence de René Vandierendonck et Max André Pick, le maire de la ville et son adjoint.

TAG: #Pate

En savoir plus sur le sujet: