La Cocotte: Un Mythe de la Restauration près de Besançon Entre Tradition et Incendie

Ouverte depuis plus de 15 ans, « La Cocotte », du nom du lieu-dit où se trouve l’établissement à Chemaudin et Vaux, s’est construite malgré elle une importante notoriété sur les réseaux sociaux, qui dépasse le milieu des routiers.

Situé le long de la D673, à Chemaudin, entre Besançon et Saint-Vit, le restaurant était bien connu des réseaux sociaux.

Un Restaurant Pas Comme Les Autres

« Il m’accueille avec le sourire et me dit d’aller me servir derrière le bar » : bières à volontés, service libre et patron truculent, depuis quelques années, ce routier était devenu un véritable mythe dans les alentours de Besançon. Certains adorent, d'autres déconseillent...une chose est sûr, il ne laisse pas indifférent.

Un rapide coup d'œil dans les avis Google suffit pour se faire une idée de l'ambiance qui a fait la célébrité de la Cocotte.

Ce bar-restaurant apparaît comme un vestige des années 80, avec ses excès. Ici, on fume au comptoir au point d’être noyé sous un nuage de fumée, on picole allègrement en se servant souvent soi-même et on discute dans un langage décomplexé qui ferait même pâlir les plus fervents adversaires du wokisme.

« Ce n’est pas un endroit où emmener sa petite famille », souffle Yoann, un routier s’arrêtant une fois par an dans l’établissement, qui salue néanmoins « un des rares lieux de liberté encore existants.

Sans faire l’unanimité, l’affaire attire une clientèle de festoyeurs nostalgiques, qui vient davantage pour ripailler et s’amuser que pour respecter les codes de la restauration.

« Ça me rappelle ma jeunesse, confie Maurice, routier de 59 ans habitué des lieux. Le parking est souvent plein. Beaucoup crachent sur le patron alors qu’il rend de grands services, même s’il faut parfois se démerder un peu.

Les publications relatives à la Cocotte pullulent de commentaires binaires, d’anecdotes en tout genre et même d’images saugrenues. Parmi elles, on peut notamment voir un chat boire à la tireuse ou encore un sanglier fraîchement abattu gésir sur le sol du restaurant. Le patron, Christophe, est chasseur, tout comme certains clients réguliers.

« Ce n’est pas sur les horaires d’ouverture, c’est seulement en comité restreint, se défend-t-il. Déjà peu ordinaire en temps normal, l’établissement semble entrer dans une autre dimension lorsqu’il est « fermé mais ouvert », selon les termes de Christophe.

Au fil de la conversation, on reste parfois sceptique face aux réponses de Christophe, dont on se demande s’il est sérieux ou s’il cherche à cultiver sa propre légende - même s’il dit s’en moquer. D’autres s’en sont de toute façon chargé·es pour lui.

« La Cocotte, c’est totalement notre ligne éditoriale, explique un membre de la Sotizerie. Quand on a découvert l’artiste, on savait que beaucoup seraient tentés d’y aller. » Au point de devenir un lieu de pèlerinage pour quelques bandes de potes.

Selon plusieurs sources, l’établissement est en effet victime de vols réguliers, simplifiés par l’ivresse récurrente du maître des lieux. Christophe le confirme lui-même : « On m’a chourré de l’argent, des bouteilles de whisky. Tant pis, je m’en fous. Mais on m’a aussi volé mon chat … Des clients me l’ont raconté. Je ne le comprends pas.

Sur sa consommation d’alcool, dont les clients interrogés s’inquiètent, il répond : « Ça fait trois ans que j’ai pas dormi sur le bar, depuis que ma mère m’a acheté un lit dans la salle de stockage. » Et de poursuivre : « Je ne suis pas un pompeur de fric. J’offre de bons moments aux clients. Et ils partent plus bourrés que moi », conclut Christophe, qui arrête un instant la conversation.

Un lieu en libre service ! "Nous voilà arrivés dans le bar, le patron est absent, son copain (qui fume dans le bar bien entendu). On est chez nous, on se sert ! ".

Sur sa page google, le restaurant multipliait les avis parfois cocasses. Eté 2022, un client raconte : "Arrivé dans le restaurant, je découvre le patron à moitié à nu, couché sur l’une des table du restaurant! Je le réveille et là il me dis de le laisser tranquille parce qu’il essaye d’hiberner à cause de la canicule….. Alors un client m’interpelle et me dis qu’il allais me servir parce que ici c’est un restaurant où tout le monde se sert à manger et à boire et c’est tout frais payé par le patron! Donc j’ai pris un bon repas avec une bonne bouteille de vin rouge!

La Cocotte Margotte: Une Alternative Traditionnelle à Besançon

À 50 ans et avec plus de 20 ans d’expérience dans la restauration, Peggy Hardelin-Vuillaume a décidé de se lancer un nouveau défi. Après avoir travaillé vingt années aux côtés de son époux, Peggy est désormais seule derrière ses fourneaux.

La Bisontine a concrétisé son envie d’ouvrir son propre restaurant de cuisine traditionnelle française qu’elle affectionne tout particulièrement, grâce à une opportunité lui permettant d’acquérir "un restaurant clé en main" après une liquidation judiciaire.

Elle installe alors son établissement de 28 couverts au numéro 3 de la rue Mégevand et le baptise Cocotte Margotte en l’honneur de sa grand-mère Margueritte Vuillaume, surnommée Margotte.

Joue de boeuf, blanquette de veau, boeuf bourguignon… Peggy ne propose que du fait maison et travaille avec des produits locaux. Sa carte, remplie de clins d’oeil aux membres de sa famille, s’adapte au fil des saisons et propose également des plats végétariens.

À la différence qu’ici, pas de repas qui s’éternisent. La gérante promet, aux personnes qui le souhaitent, un service rapide grâce aux plats mijotés élaborés tous les matins. "Chez moi, si vous n’avez qu’une heure pour manger, c’est possible" nous assure-t-elle.

Un plus pour la clientèle pressée du midi qui reprend le travail et recherche un bon rapport qualité-prix. Côté décoration, la Bisontine a gardé l’existante et a simplement ajouté quelques petits aménagements et mis en valeur la cave à vin.

Dans son prochain investissement, elle prévoit l’achat de grosses cocottes pour "manger comme chez la grand-mère en emmenant directement le plat à partager sur la table". Formule complète à 19€90.

Incendie à La Cocotte: Un Chapitre Sombre

Un gros incendie s'est déclaré ce jeudi 23 février, vers 6h au restaurant la Cocotte, situé le long de la D673, à Chemaudin, entre Besançon et Saint-Vit. Le feu s’est déclaré ce jeudi 23 février peu avant 6 heures du matin à Chemaudin dans le Doubs, le long de la D673.

Deux personnes ont inhalé des fumées, elles ont été transportées au CHU Jean Minjoz de Besançon. Deux personnes ayant inhalé des fumées ont été transportées au CHU de Besançon par les sapeurs pompiers.

C’est un chauffeur routier qui a donné l’alerte. Sur place, une quarantaine de pompiers ont lutté contre les flammes au moyen de 4 lances dont une sur échelle aérienne. "11 engins ont été dépêchés sur les lieux" indiquent les pompiers.

Dans la matinée, les sapeurs-pompiers ont pu maitriser l'incendie. "On poursuit les opérations de noyage et de déblai", détaillent ces derniers. "80 % de l'ensemble bâtimentaire a été détruit par l'incendie". Le feu a été maîtrisé dans la matinée par les pompiers.

Ce matin, la gérante qui n'était pas présente au moment de l'incendie confiait à notre journaliste Elisabeth Braconnier son désarroi : "C'est beaucoup de tristesse. On s'est tous beaucoup investi. Le restaurant avait brûlé il y a 20 ans, on avait tout reconstruit avec la famille sans prendre beaucoup d'entreprises.

La Cocotte, est un gros restaurant routier situé côté ouest quand on arrive sur Besançon. Ce lieu a régulièrement fait parler de lui et pas à la rubrique gastronomie.

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