Allergie à l'Armoise : Informations et Conseils

Fortement allergisant, le pollen de l'armoise commence à sévir à partir de mi-juin. Il n’y a pas que les pollens d’arbres à déclencher des rhinites allergiques saisonnières, communément appelées rhumes des foins. Ceux des herbacées aussi, et ils peuvent même être à l’origine d’allergies sévères. C’est le cas de l’armoise.

Qu'est-ce que l'armoise ?

Pour éviter le plus possible d’être au contact des armoises, encore faut-il savoir les reconnaître. L’armoise (Artemisia) est une plante herbacée vivace souvent aromatique. Elle fait partie de la famille des astéracées (aussi appelée famille des Composées). On compte environ 300 espèces différentes d’armoise.

L’espèce la plus répandue est l’armoise commune (Artemisia vulgaris). Elle est souvent qualifiée de « mauvaise herbe » car elle pousse principalement sur le bord des routes, des chemins, et dans les friches. Elle est donc très répandue en France métropolitaine et en Europe. L’armoise commune ou vulgaire peut atteindre 50 cm à 150 cm de haut. Son feuillage est vert foncé sur le dessus et grisâtre argenté en dessous. Autre espèce d’armoise que l’on retrouve fréquemment sous nos latitudes : l'absinthe (Artemisia absinthium).

Période de pollinisation

La période de pollinisation de l’armoise est plutôt tardive : elle commence à partir de mi-juin, se développe en juillet, et atteint son pic pendant la première quinzaine du mois d’août.

Mécanisme de l'allergie

Pour rappel, l’allergie, qu’elle soit respiratoire, alimentaire ou cutanée, est liée à un dérèglement du système immunitaire : l’organisme des personnes allergiques perçoit certains allergènes comme "dangereux" (ici il s’agit de pollens) et réagit en conséquence. Lorsqu’il se trouve au contact avec le pollen d’armoise, il produit des anticorps spécifiques (les IgE) qui libèrent plusieurs médiateurs chimiques, notamment l’histamine, à l’origine des symptômes caractéristiques de l’allergie.

Tous les pollens ne sont pas allergisants. Pour provoquer des symptômes d'allergie, il est indispensable que les grains des pollens arrivent sur les muqueuses respiratoires des personnes. Ce sont les pollens transportés par le vent qui sont les plus allergisants. C’est le cas de l’armoise : ces plantes sont dites anémophiles. À distinguer des plantes entomophiles, « qui nécessitent l'intervention d'un insecte pour assurer leur fécondation en transférant le pollen de la fleur mâle d'origine à la fleur femelle. »

Le potentiel allergisant de l'armoise est considéré comme fort. À ce titre, cette herbacée ne peut pas être plantée en zone urbaine.

Allergies croisées

Il peut arriver qu’une personne allergique à un aliment réagisse à un allergène respiratoire, par exemple un pollen. On parle alors d’allergie croisée. Le mécanisme en cause : certains pollens et aliments contiennent des protéines allergisantes dont la structure est très proche.

Dans le cas des pollens d’armoise, il existe un risque d’allergie croisée notamment avec les aliments suivants (beaucoup d'entre eux appartiennent à,la famille des ombellifères) :

  • céleri
  • carotte
  • fenouil
  • coriandre
  • persil
  • pêche
  • épices : anis, poivre, paprika, cumin…

Symptômes de l'allergie à l'armoise

Les symptômes de cette pollinose sont identiques à ceux des autres allergies aux pollens. Les principales manifestions sont :

  • éternuements
  • congestion nasale (sensation de nez bouché)
  • nez qui coule
  • yeux qui pleurent ou qui « grattent »
  • démangeaisons au niveau du palais.

Si vous souffrez d’asthme, le pollen d’herbacées peut aggraver les symptômes de l’asthme (asthme allergique).

Si la rhinite persiste en dehors de la saison de pollinisation, votre allergie respiratoire n’est probablement pas due aux pollens, mais à d’autres substances comme les moisissures, les acariens…

Que faire en cas d'allergie ?

Dès l’apparition des premiers symptômes d’une rhinite allergique, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant. Celui-ci saura vous proposer un traitement adapté. Il pourra aussi vous redirigera vers un médecin allergologue pour confirmer le diagnostic grâce à des tests cutanés.

Surveillez l’arrivée du pollen d’armoise dans votre région grâce à des applications gratuites (Alerte Pollens, Pollen, etc.). Être informé en amont vous permettra de prendre un antihistaminique avant le pic annoncé.

Mesures de prévention

Une fois que la période de pollinisation de l’armoise bat son plein, il est possible de limiter le risque d’exposition et de crises allergiques en adoptant quelques règles au quotidien, par exemple porter des lunettes de soleil quand vous sortez, ou encore ne pas faire sécher son linge dehors. Le lavage de nez est vivement recommandé chaque jour.

Traitement

Pendant la saison des pollens, le traitement vise à soulager les symptômes et à rendre la vie quotidienne moins handicapante. Des corticoïdes sous forme de spray nasal peuvent être prescrits. Ainsi que des collyres pour calmer l’irritation au niveau des yeux.

En cas d’asthme allergique, le médecin prescrit également un bronchodilatateur et un traitement de fond anti-inflammatoire par corticoïdes inhalés.

Une fois la saison des pollens passée, il sera possible d’entamer une désensibilisation, le seul traitement permettant de mettre un terme définitif à cette allergie au pollen.

Allergie alimentaire suspectée

Lorsque l’on suspecte une allergie alimentaire, l’avis d’un allergologue est essentiel. Il faut en effet s’assurer, dans un premier temps qu’il s’agit bien d’une allergie alimentaire et, dans un deuxième temps, identifier la ou les substances responsables de la réaction allergique. Il existe beaucoup d’allergies croisées impliquant les aliments. En faisant ce diagnostic précis, votre allergologue adaptera l’éviction à votre cas et vous proposera un régime basé uniquement sur vos allergies et non sur d’éventuels faux tests positifs. L’allergie croisée entre pneumallergènes explique souvent pourquoi on retrouve de multiples tests positifs chez la même personne.

L’éviction consiste à prendre toutes les mesures pour lutter contre la présence des substances responsables de l’allergie et limiter leur contact avec la personne allergique. Soit de continuer à manger normalement des aliments qui ne sont pas responsables réellement d’allergie chez vous. Soit d’éviter le ou les aliments responsables et/ou les aliments associés.

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