Les calculs rénaux, aussi appelés lithiase urinaire, touchent de nombreuses personnes chaque année. Longtemps silencieuse, lorsque le ou les calculs rénaux migrent vers les voies urinaires, la douleur devient alors vive et aiguë. Mieux vaut donc s’en prémunir ! Voici quelques recommandations à suivre pour prévenir leur formation.
Qu'est-ce qu'un calcul rénal ?
Plus spécifiquement appelée lithiase rénale, un calcul rénal est une masse solide qui se constitue à partir de dépôts de minéraux et de sels présents dans l’urine.
Types de calculs rénaux :
- Les calculs de calcium : ce sont les plus courants. Ils se forment à partir de cristaux de calcium combinés à d’autres substances comme l’oxalate ou le phosphate.
- Les calculs d’acide urique : ils se produisent lorsque l’urine est trop acide.
- Les calculs de struvite : ils sont souvent associés à des bactéries productrices d’uréase qui modifient le pH de l’urine, favorisant ainsi la formation de ces calculs.
- Les calculs de cystine : beaucoup plus rares, ils sont causés par un trouble héréditaire appelé cystinurie, qui provoque l’accumulation de cystine, un acide aminé, dans l’urine.
Les calculs rénaux peuvent provoquer des douleurs dorsales, généralement entre les côtes et les hanches. La douleur peut également s’étendre au niveau du ventre allant parfois jusqu’à l’intérieur des cuisses. Avant d’être expulsé en urinant, le calcul migre jusqu’à la vessie et l’urètre et la douleur s’active chaque fois que le calcul est coincé au cours de son trajet. Elle entraîne ce que l’on appelle des coliques néphrétiques. Ces coliques provoquent des douleurs vives et intenses. Une crise peut durer d’une dizaine de minutes à plusieurs heures.
La formation des calculs calciques, oxaliques et uriques proviennent majoritairement de mauvaises habitudes alimentaires. Les mesures diététiques sont donc une des meilleurs façons d'éviter la récidive en s'appuyant sur l'analyse de son calcul.
Prévention des calculs rénaux par l'alimentation
La prévention des calculs rénaux repose avant tout sur une bonne hygiène de vie et notamment, de bonnes pratiques alimentaires. Il est donc indispensable de faire attention à ce que l’on mange et à ce que l’on boit pour éviter que des calculs ne se forment. Parmi les différents types de calculs, les plus fréquents sont les calculs d’oxalate de calcium. Leur formation est souvent liée à une concentration élevée d’oxalates dans les urines. L’oxalate est un composé naturel présent dans de nombreux végétaux. Il est le résultat du métabolisme de certaines plantes, qui l’utilisent pour se protéger contre les prédateurs. Chez l’humain, l’oxalate est absorbé au niveau intestinal et éliminé par les reins. Certaines personnes y sont génétiquement plus sensibles, notamment celles qui souffrent d’une maladie appelée hyperoxalurie.
En cas de calculs rénaux, et notamment de calculs d’oxalate de calcium, votre alimentation a un rôle à jouer et certains aliments sont à privilégier pour limiter leur formation.
Hydratation
Un bon apport hydrique est indispensable pour prévenir les calculs rénaux. Boire suffisamment d’eau permet de diluer l’urine, réduisant ainsi la concentration des substances pouvant former des dépôts. Le plus important est de boire régulièrement et en quantité suffisante (2l d'eau par jour minimum). Vos urines seront moins concentrées et diminuera le risque de formation des calculs. Il est dit que vous buvez suffisamment si vous urinez 2l par jour.
Combien faut-il boire ?
2 litres par jour, plus s’il fait chaud ou si vous faites une activité physique (votre corpulence est aussi à prendre en compte)
Quand faut-il boire ?
Tous les jours, en répartissant régulièrement les boissons sur toute la journée, incluant le soir au coucher et la nuit si vous vous réveillez.
Que faut-il boire ?
Tous les liquides sont autorisés: l’eau du robinet ou en bouteille, un café, une tisane… La quantité des boissons est plus importante que la qualité. Deux verres de jus d’oranges pressées sont conseillés.
Quelles boissons consommer avec modération ?
Le thé trop fort, les boissons sucrées ou salées, le lait, la bière et l’alcool.
Alimentation générale
Il ne s'agit généralement que d'habitudes alimentaires et non d'un régime à proprement parlé. Les excès, qu'ils soient de sucre, sel, calcium... sont à éviter.
- Évitez les eaux minérales trop riches en sels minéraux (en particulier en calcium comme Contrex, Hépar ou Vittel) et privilégiez les eaux minérales riches en bicarbonates.
- Limitez votre apport en sel et en sucre : évitez d'en rajouter dans vos assiettes et limitez les aliments riches en sodium comme les plats préparés, les charcuteries et les snacks salés. Les sucres raffinés quant à eux, peuvent également augmenter l’excrétion de calcium dans l’urine.
- Consommez des protéines animales avec modération : la viande rouge, la volaille, les œufs et même les fruits de mer augmentent la quantité d’acide urique dans l’urine. Ces aliments d’origine animale peuvent réduire la quantité de citrate, qui aide à prévenir la formation de calculs. Il ne faut pas manger plus de 150 g de viande ou de poisson par jour. 100 g de viande correspondent à 100 g de poisson.
Contrairement à une idée reçue, le calcium alimentaire réduit l’absorption intestinale des oxalates. Ces aliments peuvent aider à prévenir les calculs rénaux car ils favorisent l’élimination du calcium dans les urines.
La surcharge pondérale participe également au risque de développer des calculs rénaux. Veillez donc à maintenir un poids d’équilibre en mangeant équilibré et en pratiquant dans la mesure du possible, une activité physique régulière.
Traitements médicamenteux
Au-delà de ces mesures diététiques, le médecin organise un suivi médical pour évaluer la croissance ou la formation de nouveaux calculs.
- Certains diurétiques (notamment l’hydrochlorothiazide et l’indapamide) ont une efficacité démontrée dans la prévention des calculs oxalocalciques récidivants.
- L’allopurinol (ZYLORIC et ses génériques) est un traitement de fond des lithiases urinaires chez les personnes qui ont tendance à avoir trop d’acide urique dans le sang. Il expose à des éruptions cutanées, parfois graves.
- Le fébuxostat (ADENURIC et ses génériques) qui diminue les taux d’acide urique dans le sang peut également être utilisé dans certains cas. Les effets indésirables les plus fréquents sont digestifs (nausées, vomissements, diarrhées), cutanés, des maux de tête. Des réactions cutanées toxiques, rares mais potentiellement graves, ont également été rapportées.
- Le citrate de potassium (FONCITRIL) est un alcalinisant urinaire utilisé pour diminuer l’acidité des urines dans le cas de calculs d’urate ou oxalocalciques.
- Le trométamol (ALPHACOR) est un autre alcalinisant urinaire utilisé pour prévenir les lithiases uriques.
- Les personnes qui souffrent de calculs composés de cystine peuvent bénéficier d'un traitement spécifique, la D-pénicillamine (TROLOVOL) ; il s’agit d’un médicament qui, en se fixant à la cystine, permet de faire baisser sa concentration dans les urines.
Ces différentes mesures contribuent à réduire considérablement le risque de formation de calculs rénaux. Si vous avez des antécédents de calculs rénaux, l’analyse de ces derniers permet de connaître les substances à leur origine.
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