Le régime des groupes sanguins, popularisé par le Dr Peter D’Adamo dans les années 1990, repose sur l'idée que l’alimentation doit être adaptée au groupe sanguin de chacun pour optimiser la digestion, renforcer l’immunité et favoriser la perte de poids. Mais ce régime est-il réellement efficace pour perdre du poids ?
C'est ce qu'on appelle l'alimentation immunostimulante : bien adapter son alimentation au groupe sanguin auquel on appartient contribue à augmenter son énergie et limiter les agressions extérieures, comme les virus, avancent la naturopathe Valérie Lamour et le pharmacien et coach nutritionnel Olivier Madelrieux dans un ouvrage (plein de ressources).
En effet, renforcer son propre bouclier immunitaire se travaille. Le groupe sanguin est une empreinte génétique qui permet de connaître le fonctionnement du système immunitaire. Les globules rouges portent à leur surface des "antigènes", et notre appartenance à un groupe dépend de la présence ou de l’absence de ces antigènes.
Ceux ayant l’antigène A à la surface des globules rouges sont du groupe sanguin A, ceux avec l’antigène B sont du groupe B, ceux avec les antigènes A et B sont du groupe AB et enfin, ceux qui n’ont aucun de ces antigènes sont du groupe O.
Le système Rhésus (ou RHD) détermine quant à lui, selon la présence ou l’absence de l’antigène D sur les globules rouges, si un individu est Rhésus positif (+) ou négatif (-). Ainsi, il existe 8 groupes sanguins : A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+ et O-.
Selon sa théorie, les personnes appartenant au groupe sanguin A devraient manger majoritairement des fruits et légumes. Ceux du groupe B devraient prioriser les produits laitiers. Les personnes de groupe AB peuvent suivre un plan nutritionnel contenant les aliments adaptés aux groupes A et B. Bien évidemment, et comme pour tout plan nutritionnel, il est conseillé de pratiquer une activité physique régulière.
Les spécificités de chaque groupe sanguin selon le régime
Groupe A : Le profil "Agriculteur"
Le docteur d’Alamo surnomment les personnes du groupe sanguin A les « agriculteurs » puisqu’il leur recommande d’adopter un régime riche en fruits, légumes et légumineuses qui sont des aliments simples à digérer contrairement aux protéines animales par exemple. Concernant les viandes blanches, il faudrait privilégier le lapin ou la dinde et limiter le poulet et le canard.
Pour ce qui est des produits laitiers, le groupe A devrait favoriser les yaourt, le fromage de chèvre ou encore la mozzarella et limiter le lait de vache, le beurre ou les fromages gras. Concernant les fruits et légumes, le choix est large pour le groupe A.
Groupe B
Pour les produits laitiers, seul le bleu (fromage) et les glaces sont à limiter pour ce groupe sanguin B qui devraient prioriser cette catégorie d’aliment. Pour les céréales, le blé devrait être limité tout comme le sarrasin ou encore le maïs.
Niveau activité physique, le Dr. Peter d’Adamo recommande la marche, la natation, le tennis ou encore le vélo.
Groupe AB : Le profil "Enigma"
Les personnes appartenant au groupe sanguin AB sont surnommées « enigma » par le docteur Peter d’Adamo. Pour les produits laitiers, le Dr Peter d’Adamo recommande le yaourt, lait de vache écrémé, lait de chèvre, cheddar, gouda… mais préconise d’éviter le brie, le bleu, le beurre, le parmesan ou encore le lait de vache entier.
Groupe O : Le profil "Chasseur"
Toujours pour le docteur Peter d’Adamo, les personnes du groupe sanguin O sont appelés « chasseurs » en cohérence avec leur régime qui se doit, pour le médecin, d’être riche en protéines d’origine animale. Au niveau des viandes blanches, il n’y a aucune restriction particulière pour les personnes appartenant au groupe sanguin O. L’ensemble des produits laitiers sont à éviter pour les personnes du groupe sanguin O sauf le beurre de bufflonne qui est issu de la transformation du lactosérum du lait de bufflonne.
Aperçu des recommandations alimentaires par groupe sanguin
"Donnez-moi votre groupe sanguin et je vous dirai quoi manger"... Voici quelques réponses tirées du livre.
- Le groupe A : poisson, légumes... La base de l'alimentation immunostimulante du groupe A doit être celle d'un régime végétarien : réduisez votre consommation de viande au profit du poisson. En effet, "il est fortement recommandé aux personnes du groupe A de consommer poisson cru ou cuit trois à quatre fois par semaine." Les volailles, que vous pouvez manger de temps en temps, n'ont aucune incidence sur votre immunité. A proscrire : les plats préparés industriellement, la charcuterie, les saucisses... car ils contiennent "des nitrites qui favorisent les cancers pour le groupe A." Les légumes doivent être aussi le ciment et la base de l'alimentation des personnes du groupe A.
- Le groupe B : viandes, laitages... Le système immunitaire du groupe B est assez robuste et résistant contre les virus. Leur gène leur permet une bonne assimilation des viandes, laitages, céréales et légumes. "Le groupe B bénéficie du meilleur équilibre", poursuivent les auteurs. En effet, "il peut gérer au mieux l'apport animal tout comme le végétal". Côté viandes, préférez la dinde au poulet (car il contient une lectine délétère pour ce groupe sanguin), et adorez agneau, mouton... Le groupe B digère très bien les œufs (4 à 6 fois par semaine dans l'idéal) et les laitages : ne vous en privez pas ! Attention aux céréales, qui font prendre du poids à ce groupe en particulier.
- Le groupe AB : un mixte des A et B. Le groupe "combine l'alimentation du groupe végétarien du groupe A et les besoins en viande et laitages du groupe B", tout simplement. "Comme le groupe A, il est prédisposé aux soucis cardiovasculaires et au diabète et comme le groupe B, il est très sensible à certaines lectines imitant l'insuline".
- Le groupe O : la meilleure résistance immunitaire. Cependant, le groupe O présente de nombreuses réactions allergiques à l'alimentation transformée. Nombreux sont ceux intolérants au gluten, aux laitages d'animaux, additifs...
Avantages potentiels du régime
Le « régime de groupe sanguin », théorie soulevée par le docteur Peter d’Alamo, peut participer à une perte de poids avec une alimentation saine et équilibrée en association avec la pratique d’une activité sportive.
- Restriction calorique : Ce régime impose de nombreuses restrictions alimentaires, ce qui réduit souvent l’apport calorique total.
- Alimentation équilibrée : La perte de poids avec le régime des groupes sanguins est avant tout le résultat d’une restriction calorique et d’un meilleur équilibre alimentaire.
Inconvénients et critiques du régime
Choisir ses aliments selon son groupe sanguin vous paraît fou ? Ce régime dépendrait des caractéristiques, des spécificités et des habitudes alimentaires des ancêtres de chaque groupe sanguin.
À la fin des années 1990, le "docteur" - qui n’est, en réalité, pas docteur mais naturopathe - publie un livre, "4 groupes sanguins, 4 régimes"* dans lequel il développe ses découvertes sur la relation étroite entre groupe sanguin, santé et poids.
Selon lui, les aliments ont des effets et des bénéfices qui varient selon le rhésus qui est le notre. Cela s’explique simplement par le fait que notre corps assimile mieux les aliments dont nos ancêtres se nourrissaient, en fonction de leurs mode de vie.
Vous vous demandez si ce régime fonctionne vraiment ? La chercheuse Leila Cusack et ses collaborateurs se sont intéressés aux études scientifiques validant ou non, le régime des groupes sanguins dans une revue systématique publiée dans l’American Journal Clinicat Nutrition. Ce qu’il en ressort ? "Aucune étude correctement menée ne valide l'intérêt pour la santé de suivre le régime des groupes sanguins".
Comme la plupart des programmes minceur, celui-ci peut sembler difficile à suivre mais aussi contraignant lorsqu’il s’agit d’aller se restaurer à l’extérieur.
- Restrictions alimentaires : Comme tout régime restrictif, il peut être difficile de maintenir cette alimentation sur le long terme.
- Aucune preuve scientifique : Plusieurs études ont examiné l’efficacité du régime des groupes sanguins. Aucune n’a trouvé de lien direct entre le groupe sanguin et la perte de poids.
- Risque de carences : En privilégiant une catégorie d’aliments, le risque de carence est plus important.
Le régime « groupe sanguin » estime que certains aliments sont toxiques à tous les individus, quel que soit leur groupe sanguin. Le postulat de départ est infondé, tout comme les catégories associées à chaque groupe sanguin. Le régime des groupes sanguins n’aurait donc non seulement aucun fondement scientifique, mais ne garantirait en prime ni une meilleure santé, ni une perte de poids durable.
Le groupe sanguin influence-t-il notre santé ?
Covid-19, ulcère, AVC : comment notre groupe sanguin influence notre santé ? Est-ce vrai ? Et dans quelle mesure notre groupe sanguin influence-t-il notre santé ?
Il ne s’agit pas de rumeurs, mais bien d’informations sérieuses étayées par des études scientifiques. Et cela ne concerne pas que le coronavirus. Le groupe sanguin joue aussi un rôle dans d’autres infections, dans l’apparition de problèmes cardiovasculaires et peut-être même dans le développement d’autres maladies.
Groupes sanguins et vulnérabilité au Covid-19
Depuis le début de la pandémie de la Covid-19, de nombreuses études se sont penchées sur le lien entre le groupe sanguin et le risque de contracter le virus. La majorité d'entre elles confirme qu'un lien existe et que les groupes sanguins O sont avantagés face au coronavirus. Les donneurs universels seraient donc moins souvent touchés par le virus que les A, les B ou les AB, et ils courraient près de deux fois moins de risques d’être gravement malades que les A.
Les chercheurs ont constaté que les patients du groupe sanguin O sont mieux protégés face au Covid-19. : "Le groupe sanguin O semble protecteur par rapport aux types non O." "Les personnes qui appartiennent au groupe O possèdent naturellement des anticorps pour se défendre contre le coronavirus", explique le Pr Jacques Chiaroni, spécialiste du sang.
Dans une autre étude, des chercheurs ont observé que le SRAS-CoV-2 serait particulièrement attiré par l'antigène du groupe sanguin A trouvé sur les cellules respiratoires. Ainsi, les personnes porteuses de l’antigène A à la surface de cellules respiratoires, soit les individus des groupes sanguins A et AB, seraient plus vulnérables.
Autres infections et maladies
Appartenir au groupe O augmente par exemple les risques de développer un ulcère de l’estomac. Les virus responsables de la majorité des gastro-entérites préfèrent également les O aux personnes appartenant aux autres groupes sanguins, tout comme la bactérie du choléra.
Les O restent en revanche légèrement favorisés en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, pour des raisons complètement différentes. Par rapport aux A, B ou AB, leur sang coagule moins vite. Comme le sang est plus fluide, il s’agrège moins facilement en caillots susceptibles de boucher une artère, ce qui réduit les risques de thrombose, d’infarctus ou d’AVC.
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