La colite, une inflammation du côlon, est souvent due à la présence anormale d'un germe (virus, bactérie ou parasite). Parfois, elle est provoquée par une prise d'antibiotiques récente. Très fréquente, elle indispose une femme sur deux et un homme sur trois.
Signes et diagnostic de la colite
Les signes courants de la colite incluent :
- Des maux de ventre
- Des diarrhées aqueuses (comme de l’eau), avec du pus, des glaires et/ou du sang
- De la fièvre (parfois)
Le diagnostic est le plus souvent clinique. De temps à autre, des examens peuvent être utiles au diagnostic:
- une analyse des selles, à la recherche de bactéries et parasites
- une analyse de sang, à la recherche d’une infection
- une imagerie (scanner ou coloscopie) en cas de doute diagnostic ou pour évaluer la gravité de l’infection.
Évolution et complications possibles
Le plus souvent, elle guérit en quelques jours.
Les rares complications peuvent inclure :
- La déshydratation (en cas de diarrhée abondante)
- L’infection sévère
- L’hémorragie (en cas de diarrhée sanglante)
En cas d’infection sévère, une hospitalisation peut être justifiée.
Traitement de la colite
Le traitement de la colite peut inclure :
- Contre les bactéries ou parasites dans les selles : ANTIBIOTIQUES ou ANTIPARASITAIRES. Respecter les doses et la durée prescrite.
- Contre la fièvre et la douleur : PARACETAMOL 3 à 4 fois/jour (max)
- Contre les crampes abdominales :
- VESSIE DE GLACE sur le ventre (chaude ou froide)
- MEDICAMENTS ANTISPASMODIQUES
NB. Evitez les anti-inflammatoires et les corticoïdes. Ils aggravent l’infection.
Conseils utiles
Voici quelques conseils utiles pour gérer la colite :
- LAVEZ-VOUS LES MAINS AVEC DU SAVON souvent, séchez-les avec des serviettes en papier
- DESINFECTEZ LA CUVETTE DES WC à chaque passage
- BUVEZ DE L’EAU (1.5 à 2 l/ jour). Si vous consommez des boissons sucrées, elles doivent être associées à une prise de sel (ex : thé sucré accompagné de biscuits salés). Elles ne doivent pas excéder un tiers du volume consommé
- EVITER LES ALIMENTS RICHES EN RESIDUS, FIBRES et GRAISSES tant que les signes persistent (cf.tableau). Ensuite, reprenez peu à peu une alimentation normale. Commencez par les légumes et fruits cuits puis crus.
Aliments recommandés et déconseillés
Aliments autorisés | Aliments déconseillés |
---|---|
Riz, pain blanc, biscotte | Légumes et fruits crus ou cuits |
Poisson et viande cuits sans matière grasse | Viande et poisson en sauce, charcuterie |
Œufs durs | Les céréales, pain complet |
Fromage blanc, yaourt nature, fromages à pâte cuite (gruyère, etc.) | Lait, fromage fermenté |
Biscuits secs, sucre | Œufs frits, omelette |
Compote pomme-coing, pomme-banane | Graisses (huile, mayonnaise…), épices, alcool |
Pâtisseries |
Quand reconsulter ?
- Dans les 48-72 heures pour contrôler l’évolution.
- Si votre état ne s’améliore pas ou s’aggrave.
Recommandations générales pour la colite
Cette maladie est très souvent induite par le mode de vie : apports déséquilibrés, pauvres en fibres et eau, repas sautés, manque d’exercice physique, vie stressante, difficulté à aller à la selle dans la vie scolaire ou professionnelle. S’y associent souvent des troubles psychiques, dont la constipation est un épiphénomène.
Le traitement est une véritable rééducation intestinale. Il consiste à redonner à l’intestin l’habitude de fonctionner.
- Boire beaucoup, surtout de l’eau afin de bien hydrater les selles.
- Avoir une alimentation variée et riche en fibres (fruits, légumes cuits et céréales complètes). Celles-ci ont un effet de ballast, en augmentant le volume et le poids des selles.
- Se détendre. Stress et contrariétés sont pourvoyeurs de constipation, reflet de soucis, de conflits parfois anciens. Le périnée est bloqué et on serre l’anus comme on serre les dents. Le mal être se transforme en mauvais fonctionnement des intestins.
- Rééduquer le réflexe d’exonération. Se présenter tous les jours à la selle à la même heure, de préférence le matin, même si l’envie n’est pas là. Ne pas résister au besoin. C’est une mauvaise habitude, acquise le plus souvent pendant l’enfance quand le jeu absorbe l’attention des enfants qui ne veulent pas l’interrompre pour aller aux toilettes.
- Bannir tous les laxatifs irritants, à base de tisane ou contenus dans des médicaments, qui peuvent être responsables d’une détérioration, parfois définitive, de la paroi intestinale.
Dans tous les cas, apprenons à nos sportifs la patience et la persévérance. Après une période d’adaptation de 2 à 4 semaines, l’amélioration sera sensible au cours des mois suivants. Très souvent, ils auront trouvé un bénéfice à suivre ces conseils.
Alimentation et MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin)
L’augmentation considérable de l’incidence des MICI, surtout dans les pays en voie d’industrialisation et chez les enfants, est expliquée par l’existence de facteurs environnementaux qui favorisent la survenue d’une maladie de Crohn (MC) ou d’une recto-colite hémorragique (RCH) sur un terrain génétiquement prédisposé.
Les MICI sont des maladies multifactorielles qui apparaissent chez des individus qui ont un risque génétique (facteur de susceptibilité) de développer une réponse inflammatoire inappropriée contre les bactéries de l’intestin (microbiote). Au centre de la physiopathologie des MICI, se trouve une barrière intestinale altérée avec un système immunitaire suractivé. Il est fort probable que cette réponse inflammatoire soit provoquée par différents facteurs exogènes. Parmi ces facteurs, l’alimentation est au premier plan.
Aliments et risque de MICI
De nombreuses études épidémiologiques ont permis de démontrer que certains aliments sont associés à un risque plus élevé de MICI et que d’autres sont associés à un risque plus faible. Les études de cohortes ont ainsi démontré qu’une alimentation riche en fruits et légumes et en acides gras n-3 provenant des poissons est associée à un risque plus faible de MICI.
À l’inverse, une alimentation plus riche en viande rouge, en sucre, boissons sucrées et confiseries et une consommation basse en légumes et légumineuses est associée à un risque plus élevé de MICI.
Plus que le type d’aliment, il semble que le risque de survenue d’une MICI soit associé à la typologie alimentaire. Ainsi, dans l’étude de Racine et al., le risque de développer une RCH augmentait chez les personnes qui avaient une consommation élevée en sucre, boissons sucrées et confiseries associée à une consommation basse en légumes et légumineuses ; à l’inverse, il n’augmentait pas chez les sujets dont la consommation élevée en sucre, boissons sucrées et confiseries, était associée à une consommation élevée en légumes, légumineuses et en fruits.
L’étude d’Ananthakrishnan et al. suggère que la typologie alimentaire de l’adolescence pourrait influencer le risque de développer une MICI à l’âge adulte.
Aliments ultra-transformés (AHT) et MICI
Plus récemment, le rôle possible d’additifs alimentaires a été évoqué et le concept d’aliments hautement transformés (AHT) a été créé.
Les AHT se définissent par opposition aux aliments frais et à ceux qui sont modifiés par des procédés comme le retrait des parties non comestibles, le séchage, le concassage, le broyage, la pasteurisation, la réfrigération, la congélation ou l’emballage sous vide. Aucun de ces produits ne comporte de substances ajoutées. On retrouve par exemple les fruits, les légumes et les légumineuses frais, séchés ou congelés, la viande coupée et emballée, le poisson frais, le lait pasteurisé, le yogourt nature, les œufs, le riz, le maïs, les pâtes.
À l’inverse, les AHT sont fabriqués industriellement et enrichis avec des additifs (stabilisants, conservateurs, épaississants, émulsifiants, exhausteurs de goût, colorants) à des fins gustatives, technologiques ou cosmétiques. Ces produits sont consommés sous forme de collations, desserts ou plats cuisinés : confiseries, biscuits, gâteaux, crèmes glacées, boissons sucrées (sodas), produits laitiers sucrés, pains industriels, plats préparés, pépites (nuggets) de volaille ou de poisson, hot-dogs et autres produits à base de viande reconstitués, soupes en briques, céréales du petit-déjeuner, édulcorants artificiels, etc. Ils sont riches en acides gras saturés, sucres, sodium et pauvres en fibres alimentaires.
La consommation des AHT a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, plus particulièrement dans les pays industrialisés. En France, les AHT contribuent à plus de 30 % de nos apports énergétiques quotidiens ; ce chiffre dépasse 55 % aux USA et en Grande-Bretagne.
Les AHT sont associés à un déséquilibre alimentaire et sont accusés d’avoir un effet négatif sur la santé. Les mécanismes qui pourraient favoriser ces effets négatifs sont résumés dans la figure 1. Une augmentation de 10 % de la quantité d’AHT serait associée à une augmentation de 11 % de cancers et ils seraient associés au syndrome de l’intestin irritable mais aussi à de nombreuses autres maladies non transmissibles dont l’obésité, le syndrome métabolique, le diabète de type 2, les affections cardio-vasculaires, la dépression, etc.
Nutrition entérale exclusive (NEE)
L’efficacité de la nutrition entérale exclusive (NEE) au cours de la MC, n’est plus à démontrer. La NEE est le traitement de premier choix pour une MC luminale active chez l’enfant. Plusieurs méta-analyses basées sur des études pédiatriques et combinant des études chez l’adulte et l’enfant ont démontré que la NEE est aussi efficace qu’une corticothérapie systémique comme traitement d’induction, en permettant d’éviter les effets secondaires de la corticothérapie. Des études récentes ont confirmé que le traitement par NEE permet d’obtenir une cicatrisation complète de la muqueuse.
En plus de l’effet sur la croissance chez l’enfant, la NEE diminue l’inflammation et ainsi les symptômes cliniques en quelques jours permettant ainsi un taux d’acceptation et de compliance très élevé en milieu pédiatrique malgré le fait que ce traitement nutritionnel consiste en une alimentation exclusivement à base d’un mélange nutritif industriel. Il a été démontré que la prise per os était aussi efficace qu’une NEE par sonde nasogastrique.
Différents produits ont été utilisés (polymérique, semi-élémentaire et élémentaire) avec une efficacité similaire. Cela indique très clairement qu’une grande partie de l’effet thérapeutique anti-inflammatoire repose sur l’arrêt total de toute alimentation diversifiée excluant ainsi des aliments ou constituants alimentaires potentiellement pro-inflammatoires.
Autres approches nutritionnelles
Le régime sans résidu a longtemps été le seul régime proposé aux patients. Il consiste à réduire les fibres insolubles pendant un temps court en cas de poussée inflammatoire sévère pour améliorer les symptômes. La réintroduction des fruits et légumes se fait au bout de deux à trois semaines de manière progressive en adaptant de la texture. Il faut bien expliquer aux patients que ce régime a un effet sur les symptômes mais en aucun cas sur l’inflammation digestive. Il s’agit donc d’un régime temporaire et une prolongation de ce régime au-delà de 3 à 4 semaines n’est pas justifiée car il est monotone et risque d’induire des carences.
Aliments à privilégier et à éviter en cas de côlon irritable
Quels sont les aliments à privilégier et à éviter en cas de côlon irritable ? Une colopathie fonctionnelle, appelée aussi syndrome du côlon irritable ou syndrome de l’intestin irritable (SII) est gênante au quotidien, d’autant que les médicaments ne soulagent que momentanément. Le remède se trouve dans l’assiette : moins de facteurs agressifs, plus de facteurs protecteurs. Focus sur l’alimentation à adopter en cas d’intestin irritable.
Le syndrome de l’intestin irritable ou SII (aussi appelé colopathie fonctionnelle), est un trouble du fonctionnement de l’intestin sans gravité mais qui peut affecter la qualité de vie de la personne. Il toucherait 5 à 10 % de la population française, rapporte un article du Conseil National Professionnel d’Hépato-Gastroentérologie (CNPHGE).
Le médecin peut prescrire des médicaments afin de soulager l’inconfort digestif, mais ce sont les conseils hygiénodiététiques et de mode de vie qui permettent de limiter au maximum les symptômes.
« Chaque situation personnelle est différente, mais la majorité des personnes font un lien entre leurs symptômes de syndrome de l’intestin irritable et l’alimentation », indique l’Assurance maladie.
« Analysez votre situation et notez les aliments qui font apparaître les symptômes (douleurs abdominales, flatulences, ballonnement…) ou les majorent. Si vous excluez de votre alimentation certains aliments, ne poursuivez pas ce régime s’il n’est pas efficace d’emblée ou s’il perd son efficacité au bout de 2 mois. Ne cumulez pas plusieurs régimes ou ne faites pas de régime trop restrictif car vous pourriez souffrir de carences nutritionnelles et vitaminiques », conseille l’Assurance maladie.
Vous pouvez demander conseil à votre médecin qui vous adressera à un.e diététicien.n.e.
D’une façon générale, certaines recommandations ont montré une efficacité dans le syndrome du côlon irritable.
Recommandations alimentaires spécifiques
- Je privilégie les aliments riches en fibres: « Mangez des fibres en quantité normale (surtout si vous êtes constipé) et répartissez-les sur la journée (évitez un apport excessif de fibres alimentaires qui majorent le ballonnement) », recommande l’Assurance maladie.
- Je mets au menu des légumes crus ou cuits: Les légumes crus ou cuits regorgent de fibres, vitamines et minéraux qui améliorent le transit et nourrissent la flore intestinale bienfaitrice. Si l’on en consomme peu, on augmente progressivement les quantités et on privilégie souvent le cuit - sauf les légumes de la famille des choux - au cru.
- Je préfère les céréales sans gluten: « Une alimentation pauvre en gluten peut améliorer les personnes présentant une diarrhée chronique », indique l’Assurance maladie. De manière générale, une colopathie peut être favorisée par une intolérance au gluten (sans pour autant souffrir de la maladie cœliaque), une protéine présente essentiellement dans le blé. Aux pâtes, pain et autres produits à base de farine ordinaire, on préfère quinoa, riz complet, sarrasin… qui apportent des glucides lentement assimilés, des vitamines et des minéraux et, surtout, des fibres bienfaisantes pour le transit.
- Je troque au moins une fois sur deux la viande contre du poisson: En cas de syndrome du côlon irritable, on préfère les sources de protéines peu grasses : volailles sans la peau, poissons blancs, œufs… Mais on peut aussi privilégier les petits poissons gras comme la sardine et le maquereau.
- Je bois 1,5 litre d’eau dans la journée: Lors des repas et en dehors, buvez 1 à 1,5 litre d’eau chaque jour pour bien vous hydrater. Essayez de répartir votre consommation d’eau tout au long de la journée et évitez de boire plus d’un verre d’eau à la fois.
- Je fais tremper les légumineuses: Riches en fibres, vitamines et minéraux, lentilles, pois cassés, pois chiches et haricots secs sont bénéfiques à la sphère digestive. À condition, avant de les cuire, de les faire tremper une nuit ou, mieux, de les faire germer 2 à 5 jours dans une eau peu minéralisée pour faciliter la digestion des substances à l’origine de gaz.
- Je croque les fruits en dehors des repas: Cela permet de profiter de leurs bienfaits nutritionnels en évitant les fermentations responsables de gaz. On se limite à deux, trois fruits par jour, juste mûrs.
- Je privilégie les cuissons douces: Fritures, barbecues et cuissons à haute température produisent des composés toxiques. On préfère l’étouffée et le wok, et surtout la vapeur, en ajoutant après la cuisson des épices, des aromates et des huiles anti-inflammatoires (riches en oméga-3 : colza, noix, lin…).
- Je fractionne mes repas: Prenez vos repas à des horaires réguliers et faites 3 repas par jour sans en sauter.
- Je mâche longuement: La digestion commence en bouche ! On pose régulièrement ses couverts et on mastique bien de façon à broyer les aliments et à les imbiber de salive. Prendre son temps permet aussi d’être rassasié.e plus rapidement, donc d’absorber de moins grandes quantités de nourriture. « À chaque repas, mangez ni trop ni trop peu de façon à éviter la sensation de 'trop-plein après le repas' ou au contraire la sensation de faim entre deux repas », conseille également l’Assurance maladie.
- Je réduis les aliments gras: Une amélioration peut être obtenue en évitant les repas trop gras et les privilégiant les produits pauvres en matière grasse. On réduit donc la consommation d’aliments gras : crème, beurre, viandes et fromages gras, sauces, frites, pâtisseries, biscuits, chips…
- Je limite le café: Le café est un agresseur à éviter - voire à supprimer - en cas de diarrhée ou de selles molles. Pour arrêter, on diminue sa consommation d’une tasse par jour et on le remplace par de la chicorée, du succédané de café, une infusion de rooibos ou du Digestion yogi tea (disponibles en magasins diététiques). Limitez aussi les boissons gazeuses et l’alcool.
- Je diminue le fructose et le lactose: En fonction des symptômes, « diminuez sans l’exclure le lactose (sucre présent dans le lait, les yaourts) et le fructose (sucre contenu dans le miel, les pommes, poires, dattes, oranges) », indique l’Assurance maladie.
- Je teste même l’arrêt des laitages: Le lactose et les protéines du lait présents dans les produits laitiers peuvent en effet être mal tolérés. Pour le savoir, on troque le lait et ses dérivés (yaourts, fromage…) contre des jus végétaux (riz, yaourt de soja…) enrichis en calcium. Si cela s’améliore, on les réintroduit progressivement et en petites quantités, en favorisant brebis et chèvre.
Activité physique
L’activité physique possède de nombreux bénéfices pour la santé, et peut aider à soulager ou atténuer naturellement les symptômes du côlon irritable. « Elle comprend tous les mouvements de la vie quotidienne, ceux effectués au travail et lors des loisirs », indique l’Assurance maladie : marcher, jardiner, bricoler, jouer avec les enfants… et, bien sûr, faire du sport. « Des exercices de relaxation, la sophrologie, le yoga, etc.
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