L'histoire de l'alimentation et des infrastructures comme les ponts de bois est riche en événements marquants, notamment pendant les périodes de conflit et de reconstruction. Cet article explore divers aspects de cette histoire, allant des actes de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale aux pratiques alimentaires interreligieuses en Europe.
Destruction et Reconstruction du Pont d'Ancenis
Le 14 juillet 1944, le pont d’Ancenis, reconstruit en bois par les Allemands, est incendié par six résistants. Dans la nuit du 13 au 14 juillet 1944, six résistants incendient le pont de bois jeté par les Allemands entre Ancenis et Liré.
Hommage aux Maquisards à Saffré
À Saffré, la population fleurit les tombes des maquisards tués dans la forêt. Les tombes des maquisards de Saffré, tués en forêt le 28 juin, sont fleuries par les Saffréens le 14 juillet 1944. Mais en ce jour de Fête nationale, les Saffréens se rendent nombreux en forêt de Saffré, sur les lieux de la bataille du 28 juin au cours de laquelle ont été tués 13 maquisards.
Restrictions et Nomination dans les FFI
Les conditions de vie et de circulation restent difficiles. Dans la presse locale, le préfet annonce de nouvelles restrictions de circulation. À compter du 15 juillet, les voitures de tourisme et commerciales fonctionnant à essence n’auront plus le droit de circuler, sous peine de confiscation du véhicule. Les véhicules fonctionnant au gazogène sont autorisés et ceux fonctionnant au diesel sont interdits, à l’exception de ceux loués aux Allemands.
Jacques Chombard de Lauwe, alias colonel Félix, est nommé à la mi-juillet 1944, commandant des FFI du département. Jacques Chombard de Lauwe, alias colonel Félix, est nommé à la mi-juillet 1944, commandant des FFI du département.
À Ancenis, dans la nuit du 13 au 14 juillet, six résistants menés par Georges Levesque, incendient le pont de bois jeté sur la Loire par les Allemands entre Ancenis et Liré. Le commandant Jean Coché, alias Jules Cottin, commandant du 1er bataillon FFI, entre en contact avec le commandant Charette de la Contrie. Ce dernier, officier du 2e bureau (renseignements militaires), propose de nommer Jacques Chombard de Lauwe, alias colonel Félix, comme départemental FFI, alors que François Kresser-Desportes, alias colonel Kynley, départemental FFI en titre, se cache dans un château entre Mauves-sur-Loire et Thouaré-sur-Loire.
L'Alimentation en Eau du Canal de Bourgogne
L’alimentation en eau des canaux est toujours un problème crucial. Celle du canal de Bourgogne s’organise grâce à des solutions originales, sans équivalent sur les autres canaux de la région. Le rôle du canal est plus complexe qu’il n’y paraît : il s’agit certes de créer un chemin d’eau pour les transports mais aussi de réguler l’hydrographie autour de lui.
Sections et Alimentation du Canal
Dans son rapport du 22 décembre 1911, l’ingénieur en chef Galliot distingue plusieurs sections relatives à l’alimentation en eau du canal :
- La section parallèle à l’Armançon, de La Roche à Rougemont, sur 94 km. Galliot y voit une sorte de canal latéral, alimenté par des prises d’eau dans la rivière et le réservoir de Pont-et-Massène.
- La section de Rougemont à Pouilly, sur 64 km. Les ruisseaux voisins alimentent peu le canal, d’où l’importance des réservoirs (Cercey, Panthier, Grosbois, Chazilly, le Tillot) dans la région du bief de partage.
- La section du versant Saône, alimentée par des prises d’eau dans l’Ouche. L’eau manquant surtout dans la partie supérieure du canal, les constructions et les projets d’amélioration se multiplient au tournant du 20e siècle.
Une décision ministérielle du 3 juillet 1913 permet l’installation d’une usine hydro-électrique alimentant des pompes qui remontent l’eau de la Saône au niveau des biefs. Commençant ou se terminant généralement non loin d’un site d’écluse, ils peuvent s’étendre sur plusieurs biefs.
Réservoirs et Déversoirs
Une trentaine de réseaux hydrauliques, composés de plusieurs ouvrages fonctionnant en interaction (aqueduc, vanne, déversoir, rigole, etc.), a été recensée sur le canal de Bourgogne. Enfin, 29 déversoirs ont été repérés. Situés essentiellement dans la région du bief de partage, les réservoirs ont un rôle primordial dans l’alimentation du canal. Quatre d’entre eux sont au-dessus du niveau du bief de partage : Chazilly, le Tillot, Grosbois, Cercey. Ils alimentent le canal au moyen de rigoles qui se jettent dans les bassins de Pouilly et d’Escommes. Seul celui du Tillot ne présente pas de rigole d’alimentation à proprement parler. Le réservoir de Panthier se situe quant à lui en-dessous du niveau du bief de partage : il est relié au canal par une rigole se déversant dans le bief 10 du versant Yonne. Enfin, le réservoir de Pont-et-Massène alimente le canal par le biais de l’Armançon.
Bien que le canal soit ouvert à la navigation dès 1832, les réservoirs du Tillot, de Cercey et de Panthier n’entrent en service qu’à partir de 1835. Ceux de Grosbois et de Chazilly ne sont terminés qu’en 1838. Un projet d’agrandissement du réservoir du Tillot est aussi à l’étude, mais il n’est jamais réalisé.
Le Lac de Pont
Il est créé sur le cours de l’Armançon entre 1878 et 1883. Ses fonctions sont multiples : il s'agit certes d'alimenter le canal de Bourgogne, mais aussi de réguler le cours irrégulier de l'Armançon et d'assurer l'approvisionnement en eau potable des communes environnantes, dont Semur-en-Auxois. Le réservoir, dont la hauteur de retenue est de 20 m, peut contenir jusqu’à 5 232 000 m³ d’eau. Sa longueur est de 5,6 km.
L'eau de l'Armançon et de ses affluents est contenue par une digue de 150 m en maçonnerie, soutenue à l'aval par huit contreforts. La chambre des robinets est aménagée à ses pieds : elle abrite les vannes de vidange du réservoir. A droite du barrage se trouve un déversoir de superficie permettant d’évacuer le trop-plein en période de crue. La tour de prise d'eau se situe quant à elle dans la partie gauche de la digue : elle comprend trois étages de trois aqueducs fermés par des vannes auxquelles on accède par une série d'escaliers en pierre.
L'eau du réservoir est délivrée au canal dans le bief 71 du versant Yonne, à Rougemont. Au pied du barrage a été aménagé, sans doute dès l’origine, un parc paysager englobant la rigole d'évacuation, l'Armançon et la rigole de chute du déversoir. Les ouvrages d’art, traités comme des fabriques de jardin, concourent à la mise en place de points de vue pittoresques. Ainsi, la chute d’eau du déversoir de superficie évoque-t-elle une cascade artificielle. La passerelle métallique qui la surmonte n’est pas sans rappeler le pont « des Suicidés » du parc des Buttes-Chaumont à Paris. De même, l'édicule consacré au limnimètre prend modèle sur la célèbre colonne Morris.
L'histoire de l'activité touristique du lac est encore lisible dans les installations concentrées sur la rive gauche. Aux cabanes de pêcheurs en bois, dont quelques-unes sont encore en place, se sont ajoutées des cabines de plage destinées aux premiers baigneurs puis, dans les années 1970, une base nautique (avec son plongeoir) et un camping.
Amélioration Continue
L’amélioration de l'alimentation en eau du canal, passant par la construction de nouveaux réservoirs ou l’agrandissement d’anciens, est restée une préoccupation constante comme en témoignent les nombreux projets, dressés pour l’essentiel entre les années 1870 et 1930 par les ingénieurs des Ponts et Chaussées. Mais les seuls travaux réalisés ont été l’agrandissement du réservoir de Panthier et l’aménagement du lac de Pont sous la direction de l’ingénieur Henri Bazin dans la décennie 1870, ainsi que l’extension du réservoir de Grosbois en 1900-1905 par les ingénieurs Galliot et Cléry. Legros était conducteur des Ponts et Chaussées.
Alimentation et Religion en Europe Moderne
Sous l’effet probable des polémiques contemporaines autour des pratiques alimentaires à dimension religieuse, les historien·ne·s s’intéressent de plus en plus à la façon dont se sont articulées alimentation et religion au cours des siècles. Le présent colloque entend proposer une perspective plus resserrée, en prenant comme champ d’étude la place de l’alimentation dans les relations interreligieuses et interconfessionnelles au sein de l’Europe (orientale comme occidentale) de l’époque moderne, de la fin du XVe siècle à la Révolution française. La période est en effet marquée par une grande intensité des tensions religieuses, qui débouchent pour certaines sur des affrontements majeurs de l’histoire européenne. Dans ce contexte de défiance, voire d’hostilité déclarée, chaque communauté religieuse ou confessionnelle a connu un processus de différenciation mettant en jeu nombre d’aspects de la vie ordinaire.
Altérité Religieuse et Pratiques Alimentaires
La perception d’une altérité religieuse ou confessionnelle affectant les pratiques alimentaires repose à la fois sur des différences avérées et sur un ensemble de représentations et stéréotypes auxquels les communautés concernées peuvent être assignées à leur corps défendant ou dont elles peuvent au contraire s’emparer. Les livres de recettes modernes répertorient ainsi un nombre non négligeable de recettes dites « à la huguenote », « à la juive », « à la morisque » etc. en raison de procédés de cuisson, d’associations de saveurs ou d’ingrédients attachés, au moins dans l’imaginaire, à la communauté désignée, telle l’aubergine et la cuisine juive en Europe du Sud. Certains produits ont aussi été durablement associés à tel ou tel groupe religieux, souvent dans une liaison plus ou moins mythique à l’histoire de ce groupe : des huguenots en fuite auraient ainsi introduit les cardons à Genève et le persil au Danemark.
Pureté et Rituels
La notion de pureté est centrale dans l’articulation entre alimentation et religion : en ingérant sa nourriture, le fidèle ne saurait compromettre l’intégrité de son corps ni celle de sa relation à Dieu. Aussi les religions juives et musulmanes se sont-elles attachées à distinguer des aliments purs et des aliments impurs et à définir des rituels de purification (de l’aliment, du préparateur ou du mangeur). Dans le cadre du colloque, l’enjeu ne sera pas tant de revenir sur le détail de ces prescriptions et rites que de comprendre comment ils ont pu être mobilisés dans les relations interreligieuses et interconfessionnelles, que ce soit pour ériger des barrières ou au contraire pour créer des passerelles entre les communautés.
Aménagements et Contraintes
L’histoire de l’articulation entre alimentation et religion n’est pas celle d’un respect parfait et constant des prescriptions. Au ras du sol, au cœur de l’expérience ordinaire, elle est aussi celle des aménagements guidés par les contraintes extérieures (situation des minorités religieuses, des communautés clandestines, des croyants soumis à la pauvreté et à la faim, disponibilité des produits, présence d’officiants, etc.), par les nécessités de la vie sociale (relations professionnelles, de voisinage, valeur de l’hospitalité, usages diplomatiques…) ou par l’affection portée à des membres de communautés «autres» (relations amicales, familles mixtes, etc.) Comment les autorités religieuses et les fidèles vivaient-ils ces accommodements ?
Dimension Temporelle
L’articulation entre alimentation et religion pourra aussi être étudiée dans sa dimension temporelle. Les rites qui accompagnent le cycle de la vie (baptême, circoncision, etc.) comportent bien souvent une composante alimentaire, avec des aliments privilégiés ou des pratiques associées ; les funérailles, le temps du deuil et les représentations de l’au- delà aussi. Le cycle annuel impose aussi son rythme et ses moments à l’alimentation des fidèles: temps de jeûne ou d’abstinence, grandes fêtes dont les réjouissances comportent toujours une dimension alimentaire (mais qui sont aussi souvent des temps de forte tension entre les groupes religieux), le mois de décembre condamné comme mois de la volupté par des sectes puritaines… On peut aussi penser aux jours consacrés à Dieu ou bien au déroulement des repas au cours d’une journée ordinaire, à l’usage des prières de remerciements pour la nourriture. Comment ces temporalités et leur composante alimentaire influaient-elles sur les relations entre communautés, voire étaient mobilisées pour infléchir ces relations ?
Colloque à l'Université de Lille
Le colloque se déroulera à l’université de Lille, site du Pont-de-Bois, les 5 et 6 juin 2023.
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