Approvisionnement en Kérosène des Aéroports de Roissy-Charles de Gaulle

L'approvisionnement en kérosène des aéroports français est un sujet de préoccupation constante, notamment en période de tensions sociales ou de blocages. À Paris, les aéroports d'Orly et de Roissy-CDG sont alimentés en kérosène par pipe-line depuis les raffineries et les ports normands.

Stocks de Kérosène et Mesures Préventives

Si la paralysie totale du fonctionnement des raffineries intervenait, des stocks importants existent dans les dépôts des aéroports. Il y a, par exemple, 15 jours de consommation à Orly et 10 jours à Roissy-CDG. Après, il peut être fait appel aux stocks stratégiques gérés par la Défense nationale.

Le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a confirmé que Roissy-Charles-de-Gaulle était "parfaitement alimenté" et qu'il n'y avait "plus aucun souci" pour l'arrivée de kérosène dans cet aéroport parisien, dimanche, sur Europe 1. L'aéroport de Roissy est "parfaitement alimenté" et il n'y a "plus aucun souci" pour cette plate-forme parisienne, et ce, "pour une durée indéterminée", et "encore moins à Orly", a déclaré Dominique Bussereau.

Le secrétaire d'État confirme ainsi l'annonce, samedi soir, par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) du retour à un fonctionnement normal de l'oléoduc approvisionnant notamment les deux aéroports. Le kérosène provient de France, l'oléoduc étant alimenté par les dépôts, qui sont "presque tous libres d'accès", selon les informations données samedi par Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

En revanche, Dominique Bussereau a reconnu que "les stocks sont plus faibles" aux aéroports de Nice et de Nantes. Mais "le problème sera réglé rapidement", a-t-il assuré et "il n'y aura pas d'annulations de vol". Le secrétaire d'État a confirmé qu'il était conseillé aux compagnies aériennes de faire le "double emport de kérosène", c'est-à-dire de demander aux avions de faire le "plein complet" de kérosène lors de leurs escales à l'étranger. Cela représente "un coût" pour les compagnies, a-t-il reconnu, mais n'engendre pas de problème de sécurité, car "les avions sont prévus pour partir à pleine charge".

A mesure que le blocage des approvisionnements en carburant se prolonge, la question des compagnies aériennes devient de plus en plus pressante. Les avions vont-ils manquer de kérosène dans les jours à venir? Consciente du risque, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a pris plusieurs mesures préventives. Contactée par Le HuffPost, elle "n'a pas relevé de point noir pour l'instant" mais reste néanmoins vigilante. "Depuis le début de la crise, on est en relation quotidienne avec les directeurs d'aéroports", explique l'administration.

Voici les précautions prises par le secteur de l'aviation pour se mettre à l'abri de la panne sèche. Tous les grands aéroports disposent de leur propre stock de kérosène. Près de Paris, ceux de Roissy et d'Orly, les deux plus grands, sont même approvisionnés par le réseau d'oléoducs Le Havre-Paris (LHP), qui les relie à trois raffineries (Gonfreville, Port-Jérôme et Grandspuits), dont deux sont en grève. "L'approvisionnement a été réduit mais pas coupé", précise Jérémy Montfrais, porte-parole de la DGAC. A l'heure actuelle, l'aéroport Roissy-CDG dispose d'une "grosse semaine" de stock, Orly d'une dizaine de jours.

Tous les autres aéroports sont alimentés par voies routières et ferroviaires. Pour l'instant, aucun blocage ciblé sur le carburant n'a été constaté, même si les approvisionnements de Nantes et Toulouse ont été perturbés par des barrages routiers. Enfin, trois aéroports ont un statut à part du fait de leur proximité avec une frontière. Celui de Strasbourg se fournit en carburant en Allemagne, celui de Lille en Belgique, et celui de Pau en Espagne. Ils sont malgré tout à la merci d'un blocage.

Le 26 mai, la DGAC a émis une "Notam" (Notice to airmen) pour demander aux compagnies aériennes de faire le plein à l'étranger autant que possible. Le "double emport" a déjà été appliqué lors de la dernière pénurie de carburant de 2010. La liste des aéroports concernés: Roissy-CDG, Orly, Le Bourget, Bordeaux, Lyon-Saint Exupery, Toulouse, Nice, Marseille, Figari (Corse), Nantes, Rennes, Dinard (Ille-et-Vilaine). Seulement, c'est une solution de secours limitée. "Les vols longs courriers seront les premiers touchés si la pénurie s'aggrave, explique la DGAC. Un vol New York-Paris n'a pas la capacité de faire le plein pour un aller-retour." Seuls les moyens et courts courriers à destination de l'étranger peuvent doubler leurs réserves. Cette solution présente aussi l'inconvénient d'alourdir les avions, donc de les faire consommer plus. En attendant, elle permet de préserver les stocks des aéroports.

Dernière mesure préventive, la DGAC a fait passer comme consigne de privilégier l'aviation commerciale sur celle de loisir. Cette prévention aura toutefois un impact limité puisqu'elle ne cible que les petits "coucous" des amateurs passionnés. En revanche, les jets d'affaires, qui représentent la clientèle principale du Bourget, ne sont pas concernés par cette restriction.

Tensions et Réquisitions

Les réserves de kérosène de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris sont à un point "critique". Une situation qui justifie, selon l'arrêté préfectoral de réquisition que RMC a pu consulter, les moyens mis en oeuvre pour débloquer la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher (Normandie).

La colère monte toujours en France en raison de la contestation de la réforme des retraites. Le secteur de l'énergie est toujours particulièrement touché avec des blocages de raffineries et de dépôts de carburants qui causent des tensions à la pompe dans certains départements.

Des réquisitions ont été actées visant des salariés de la grande raffinerie de TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher en Normandie. L'arrêté de la préfecture actant les réquisitions, que RMC a pu consulter, précise que ces actions ont été lancées au regard de "l'urgence" de la situation actuelle, et notamment des réserves en kérosène qui s'amenuisent de façon critique dans les aéroports parisiens.

L'arrêté, daté du 23 mars 2023, fait notamment état "d'une situation préoccupante pour l'approvisionnement en carburéacteur de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle": considérant qu'il faut en moyenne 2.5 jours entre l'expédition et l'utilisation par l'aviation, et qu'il resterait 3 jours de stocks selon l'arrêté.

La préfecture énonce que l'aérogare ne dispose pas de capacités d'accueil suffisantes si des milliers de passagers étaient bloqués, "susceptible de créer un trouble d'ordre public ou de salubrité".

La situation se débloque selon Agnès Pannier-Runacher: "Le pompage a redémarré" et "cela permet d'approvisionner l'Ile-de-France", a déclaré la ministre de la Transition énergétique ce vendredi matin sur RMC. Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de jeudi à vendredi pour débloquer cette raffinerie et permettre aux salariés réquisitionnés de prendre leur service.

Mais tout n'est pas si simple et un retour à la normale prendra du temps selon les syndicats. Selon Eric Sellini, coordinateur national CGT Chimie, "ce sont juste les expéditions qui vont reprendre, très partiellement et s'ils y arrivent, et sur un seul produit, le kérosène car les aéroports parisiens sont à sec". En effet, seuls des personnels "chargés de l'activité de pompage et d'expédition" ont été réquisitionnés.

Transition Énergétique et Kérosène Vert

Dès cette année, insérer 2% de kérosène vert est obligatoire pour les transporteurs aériens dans l’Union européenne, avant de passer à 5% en 2030. Pas question d’en démordre. L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui fédère près de 180 pays, fixe toujours l’obligation pour les compagnies aériennes d’intégrer 5% de carburant durable en 2030 sur tous leurs vols. L’Union européenne reste aussi intraitable sur les quotas qu’elle impose aux transporteurs aériens opérant sur ses terres : 2% de biocarburant dès cette année, 6% en 2030, 20% en 2035 puis 70% en 2050.

Combinée à l’arrivée d’une nouvelle flotte d’avions plus sobres, cette transition énergétique vers ce que les Anglo-Saxons appellent les SAF (sustainable aviation fuel) est indispensable pour que le secteur soit neutre en carbone en 2050. Mais, au fur et à mesure que les échéances se rapprochent, les grands acteurs du métier émettent des doutes sur la possibilité de tenir ces promesses très élevées.

Stocks de Kérosène dans les Aéroports Parisiens

Aéroport Jours de Consommation
Orly 15
Roissy-CDG 10

Notons que le kérosène, le pétrole lampant d’autrefois qui a remplacé l’huile de baleine pour l’éclairage, proche du gazole, possède un fort pouvoir calorifique et un point de congélation très bas, indispensable compte-tenu des températures rencontrées en haute altitude.

La situation est plus tendue en province où les aéroports sont ravitaillés en carburant par camion. Mais aucune conséquence n’intervient pour le trafic et les passagers, pour l’instant. Cela ne pose pas de problème pour les vols moyen-courriers où un avion peut effectuer un aller et retour sans reprendre de carburant. Au pire, cela peut réduire l’emport de fret.

En ce qui concerne le carburant pour les particuliers, "il n'y a aucune station sans essence", a affirmé Dominique Bussereau, selon qui, celles qui affichent qu'elles sont vides "gardent le carburant pour leurs clients habituels avec lesquels (elles) ont des contrats". Dominique Bussereau évalue à 200 le nombre de stations-service "gênées" en France et demande, une nouvelle fois, aux automobilistes de ne pas faire de "pleins de précaution". "Je lance un appel au bon sens", a-t-il dit, en relevant l'explosion des ventes de 50 % en début de semaine à la suite d'achats de conducteurs par crainte d'une pénurie. Ils ont "vidé les cuves", a regretté Dominique Bussereau.

Il est "vraisemblable que, de-ci de-là, cela ait causé des tensions sur les prix", a-t-il reconnu en réitérant son appel au "civisme". L'approvisionnement en kérosène des aéroports français est surveillé comme le lait sur le feu.

Une panne sèche des avions sur le tarmac des aéroports français est-elle à craindre? Vendredi, le niveau des stocks de carburant d'Orly et de Roissy faisait l'objet d'informations contradictoires. Trois jours de réserve? Sept jours? Le vent de panique est parti du Havre (Seine-Maritime), où se trouve la Compagnie industrielle maritime. « Nous avons commencé à placer mardi trois aéroports de province (Lyon, Nantes et Rennes) en vigilance renforcée. Si les réserves ont sérieusement fondu, elles ne sont pas épuisées. Les fournisseurs de carburant disposent à Orly et Roissy de sept réserves. Selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), les deux plateformes parisiennes disposent actuellement d'une réserve équivalente à sept jours de consommation.

L’application réalisée par Armatan en 2000, consiste à détecter et signaler journalièrement les fuites éventuelles sur le réseau situé sous le tarmac, d’environ 2 000 m3. En 2015, le système a été modernisé et étendu au réseau de transfert.

Le principe physique de la détection de fuite consiste à mesurer les variations de pressions entre deux tronçons de réseau identiques. Le débit de fuite est ensuite calculé en ramenant la variation de pression à une variation de volume, en utilisant la valeur de compressibilité du kérosène. La compressibilité du kérosène est très variable en fonction des conditions extérieures, notamment de température. Par conséquent, elle est recalculée automatiquement chaque jour par le système pour avoir un niveau de précision de calcul du débit de fuite de 10 l/h.

Le test de surveillance de fuites consiste en plusieurs étapes réalisées automatiquement par le système :

  1. La première est la mise en condition des réseaux : pilotage de vannes motorisées, vérification de l’état des vannes manuelles et pompage pour augmenter la pression du réseau pendant la durée du test.
  2. La deuxième étape consiste à effectuer la mesure de compressibilité par prélèvement d’un volume fixe de kérosène pour chaque réseau et mesure de la variation de pression induite.
  3. Lors de la troisième étape, des mesures de variation de pression entre réseaux identiques est effectuée pendant plusieurs heures. Si les réseaux sont bien étanches, la variation de pression est proche de 0. Dans le cas contraire, une fuite est détectée et son débit est calculé à l’aide la compressibilité précédemment mesurée.
  4. Enfin, une fois le test terminé, le réseau est remis à la pression nominale pour que l’exploitation puisse reprendre normalement. En dehors des phases spécifiques au test d’étanchéité, le système

L’application fonctionne sur site 24 heures sur 24 depuis 2000. Chaque jour, l’impression automatique d’un procès-verbal permet au personnel de SMCA de prendre connaissance des résultats.

Afin de garantir le bon fonctionnement du système H24 sur plusieurs dizaines d’années et d’assurer le bon niveau de réactivité en cas de problème, un contrat de maintenance a été mis en place. Ce contrat permet à SMCA de bénéficier d’une visite annuelle afin de vérifier le bon fonctionnement du système.

Au cours de cette visite, une fuite calibrée est simulée afin de vérifier que le système la détecte et évalue correctement le débit de fuite. SMCA bénéficie également d’un support téléphonique en cas de question ou anomalie détectée par le système.

Dans ce cadre, Armatan garantit également le maintien des compétences dans son équipe pour assurer le suivi du système.

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